Des Animagi et des conséquences
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Lorsque les Maraudeurs avaient décidé de devenir Animagi, ils savaient qu'ils prenaient de gros risques et ils avaient pris énormément de précautions pour que personne ne découvre leur secret. Ils n'avaient malheureusement pas pu anticiper toutes les complications ni certains effets secondaires de leurs formes animales.
Ils s'étaient très vite rendu compte qu'il serait plus difficile que prévu de cacher leurs incartades, les Animagi déteignant de manière imprévu sur leur nature humaine.
Pour James, cela avait consisté en un goût de plus en plus prononcé pour les balades en forêt et, malheureusement pour Lily, une tendance accrue à proclamer haut et fort son amour pour la belle rousse, plus particulièrement en automne. Sirius appelait ça, en riant « Le brame du Cornedrue lors de la saison des amours ». Mais bon, ça n'avait pas trop attiré de soupçons sur leurs activités nocturnes en période de pleine lune. James avait toujours été assez excentrique et personne à Poudlard n'avait cherché la raison d'une bizarrerie de plus.
Peter n'avait pas généré trop de problèmes non plus. En bon rongeur qui se respecte, il s'était mis à apprécier de plus en plus les légumes, quelques amis de Gryffondor s'était certes étonnés mais le régime alimentaire de Peter leur apportait peu. Il était également devenu encore plus fouineur à se faufiler partout, mais comme sa discrétion avait augmenté en même temps là aussi ils avaient couru peu de risques d'être découverts.
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Non en fait, la vraie source de problèmes avait été, comme d'habitude, Sirius. Et James n'avait pas aidé non plus. Juste après leur première transformation, les quatre garçons euphoriques avaient passé beaucoup de temps dans la Forêt Interdite à découvrir et maîtriser leurs formes animales, sous la supervision de Remus.
James s'était immédiatement pris d'affection pour la forme de chien de Sirius. Les deux garçons avaient toujours eu du mal à rester dans le calme du château, mais une fois Animagi leur amour du grand air s'était décuplé et ils s'étaient mis à passer le maximum de temps possible dans le parc de Poudlard. Sirius passait une grande partie de ce temps sous sa forme de chien et James adorait jouer avec lui, lui lançant des balles, des bâtons ou le regardant simplement courir après des sauterelles.
Au début Sirius jouait ainsi pour rire, parce qu'il trouvait ça drôle d'adopter le comportement d'un chien exemplaire. Les amis s'étaient rendu compte des conséquences de cette insouciance un peu trop tard.
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Ils étaient en train de regarder le match de Quidditch Poufsouffle contre Serpentard, lorsqu'un Poursuiveur avait fait passer le Souaffle juste devant les gradins où ils étaient assis, un peu trop près de leurs gradins. James avait senti son ami se tendre à côté de lui et en se tournant vers lui, ce qu'il avait vu ne lui avait pas plu du tout.
Sirius avait exactement le même regard à la fois fixe et brillant qu'il prenait lorsqu'ils jouaient ensemble. Et ce regard était posé sur le Souaffle qu'il ne quittait plus des yeux. Le reste du match était assez flou puisque les trois garçons l'avaient passé à essayer de distraire leur ami pour l'empêcher de sauter sur le terrain pour essayer d'attraper la grosse baballe rouge.
Remus et Peter pensaient que cette épisode aurait servi de leçons à James et Sirius. En cela, ils étaient tous aussi naïfs que leur deux amis.
Ils avaient simplement arrêté de jouer avec des balles… et s'étaient pris d'affection pour les bâtons.
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« Ne t'inquiète pas, on s'amuse c'est tout. Et en plus c'est super bon pour les dents quand on les ronge ! ça retarde la formation du tarte. »
C'était ce que Sirius avait affirmé extrêmement enthousiaste à un Remus qui commençait à légèrement s'inquiéter des conséquences de ses après-midi de jeux. Bien évidemment, ça n'avait pas DU TOUT rassuré le loup-garou… au contraire.
Les problèmes étaient arrivés assez vite.
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Sirius avait eu bronchite assez carabinée et malgré tous ses talents, Mme Pomfresh n'avait plus le guérir sans lui prescrire plusieurs jours de repos strict, au chaud, dans son lit. Un supplice pour le garçon qui ne tenait pas en place. Il s'était profondément ennuyé, à tel point qu'en un seul jour il avait fini tous ses devoirs pour les deux semaines suivantes. Il lui avait fallu trouver de nouvelles occupations.
Un soir, Peter rentra dans leur dortoir et le trouva en train de mâchonner un énorme bout de bois, qu'il se lançait à lui-même régulièrement.
« Patmol, mais qu'est-ce que tu es en train de faire là ?
-Je m'ennuie Queudv'. Je m'ennuie profondément alors je joue. Et comme vous étiez en cours, je suis bien obligé de jouer tout seul.
-Très bien mais… je rêve ou tu joues à te lancer un bout de bois ?
-C'est super drôle, tu devrais vraiment essayer. Encore mieux, tu ne voudrais pas jouer avec moi et me le lancer ? S'il-te-plaît ?
-Mais attends… Sirius, tu l'as trouvé où ce bâton ?
-Euh… si je te dis que j'ai arraché un bout du cadre de mon lit, tu vas t'énerver ? »
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Les Maraudeurs avaient toujours été doués en magie, ils apprirent rapidement beaucoup de sorts de réparation pour camoufler toutes les traces de crocs que leur ami laissait dans leur dortoir, à commencer par leurs pieds de lit qui étaient complètement rongés. Ils cachèrent également soigneusement leurs balais, loin des ardeurs destructrices de Patmol mais le jour où Remus le vit regarder fixement (et en salivant légèrement) la table des Gryffondors, ils commencèrent vraiment à s'inquiéter.
Les elfes de maison furent de la partie et les aidèrent à constituer une réserve d'os que Sirius se mit à ronger le soir dans leur dortoir.
Cela marcha assez bien, le chien se contenta de cette réserve et arrêta de manger tous les bouts de bois qui passait à portée de sa mâchoire… en apparence du moins.
En réalité il devint juste très fort pour réparer et camoufler ses bêtises… jusqu'à un cours où James avait oublié sa baguette et où il fut obligé d'emprunter celle de son ami.
« … Sirius… je rêve ou il y a des traces de crocs sur ta baguette ? »