CHAPITRE 01 UN BINÔME NON DÉSIRÉ
-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-
Elle n'arrivait vraiment pas à croire que cela lui arrivait à elle, son adolescence avait déjà été merdique mais maintenant c'était parti pour recommencer. Elle commençait à regretter son choix de carrière, elle aurait choisi une autre spécialité et elle n'aurait pas eu à le supporter lui et son insupportable air supérieur. Mais non, la même spécialité, quelle chance y avait-il que les deux premiers du concours choississent la même spécialité ? Sûrement pas beaucoup.
Dominique ruminait tellement son désappointement qu'elle ne se rendit pas compte que Becca s'était éclipsée pour rejoindre le service de chirurgie pédiatrique, elle se rendit encore moins compte que Caldwell s'était approché d'elle.
- Salut, Weasley, désolé je ne t'avais pas reconnue.
- Dans les mêmes classes durant sept ans...bravo, sacré observateur.
- Non mais... t'avais plutôt les cheveux blonds aussi...
- Si les symptômes sont pas trop visible, les patients vont crever direct avec toi.
Et elle se mit en route vers son service pour enfiler sa blouse blanche pour la première fois de sa vie. Elle entendit aussi une jeune femme dire à Caldwell de lui envoyer un hibou. Ça l'exaspérait un tel manque de sérieux.
- Si tu ne sautais pas sur toutes les paires de fesses que tu croises, tu serais plus attentifs.
- Pas toutes non, j'ai du goût tu vois.
"Prends ça dans la tête Domie"se dit-elle.
- Pauvre con.
- Je t'ai fait quelque chose ou quoi ?
Il ne valait mieux pas qu'elle lui réponde sinon il irait aux urgences mais en tant que patient. Et elle ne voulait pas d'ennuis au travail, encore moins le premier jour. Elle arriva au vestiaire, Caldwell toujours sur les talons. Elle chercha le casier lié à sa carte et l'ouvrit grâce au mot de passe choisit lors de son inscription: "espérance". C'était loupé, il n'y avait déjà plus aucun espoir que son année se passe sans encombres, surtout avec l'autre imbécile comme binôme.
- Weasley ? Tu vas être comme ça toute l'année ?
- T'es pas content? Pas mon problème.
- Quel caractère bon sang. J'ai fait quoi?
- Tu veux savoir?
- Oui
- Tu m'as fait chier toute ma scolarité avec tes vannes pourries, et je sens que ça va être pareil.
- Arrête, on est adultes, on aura la vie de patients entre les mains... Tu crois pas que ça se passera autrement ?
- T'es déjà en train de draguer tout ce qui bouge bordel...
- Ça va du calme et arrête d'hurler, on est pas tout seul.
- Rien à foutre.
- Bon...calme toi, je te dirai rien de déplacé...
Elle l'entendit marmonner que c'était pas étonnant qu'elle avait pas de mecs avec un caractère pareil et elle dû se retenir de l'étrangler. Elle passa la blouse blanche, se regarda dans le miroir fière de la porter, mit sa baguette dans sa poche, attrapa des parchemins et des plumes. Quand elle referma son casier, Caldwell était appuyé contre eux et la regardait, son éternel sourire mesquin aux lèvres.
- Quoi encore? dit-elle énervée.
- C'est impressionnant de les porter non?
- Oui.
Et elle avança surprise qu'il ressente la même impression qu'elle, peut-être lui aussi avait-il toujours rêvé de faire médecine. Elle l'entendit la suivre en silence dans les couloirs, elle était à ça de lui dire d'arrêter de la suivre mais se rappela qu'ils étaient censés se rendre au bureau du Docteur Vrass. Elle frappa à la porte et entendit l'homme à l'intérieur lui dire d'entrer, ce qu'elle fit en compagnie de Caldwell.
Le Docteur Vrass était un homme âgé portant une assez longue barbe le faisant ressembler aux sorciers des comptes moldus, cependant, son maintien et son attitude ne laissait aucun doute sur sa personnalité.
- Bienvenue jeunes gens. Je suis assez surpris que les deux premières places du concours choissisent les urgences. C'est plaisant.
- C'est un honneur de travailler avec vous, Docteur, fit Dominique.
- J'espère ne pas vous décevoir, ajouta Caldwell.
- Je vous le dis tout de suite mais je ne suis pas un grand partisan des longs discours, nous n'en avons pas le temps, les vies de nos patients dépendent de notre réactivité. Alors en route.
Dominique suivit alors le Docteur Vrass, qui marchait à un rythme très rapide, il leur présenta rapidement leur service, sa salle de repos, les infirmières qu'ils croisaient,...
- Bon premier patient, entrez.
Les deux jeunes entrèrent alors et observèrent le malade. Le Docteur leur tendit le parchemin récapitulatif de l'état qui se mettait à jour en direct par sortilège protéiforme.
- Caldwell... Cet homme a déjà subi son opération, au vu du rapport, quels sorts ont été utilisés ?
- Je dirai un sort de reconstruction osseuse, de cicatrisation rapide et de fermeture des plaies.
Dominique écouta attentivement et se rappelait sa préparation au concours, naturellement Caldwell ne donnait aucun nom de sortilèges car plusieurs d'entre eux peuvent servir au même moment et chaque médecin utilise la variation avec laquelle il est le plus à l'aise. Elle devait aussi s'en souvenir car c'était bien comme ça qu'il fallait présenter un cas.
- Vous en avez oublié deux jeune homme, Weasley qu'a-t-il pû oublier?
- Il a oublié le sortilège d'analyse de constantes vitales et d'anesthésie, mais il n'a pas parlé non plus du sortilège de compatibilité magique.
Ce sortilège était pourtant crucial car il permettait de savoir si un patient faisait des allergies à certaines potions ou si il développait certaines réactions non désirée à des sortilèges.
- Bravo Weasley, vous n'êtes pas tombée dans le piège.
- Merci Docteur.
Elle vit Caldwell se renfrogner et ça elle adorait. Elle avait fait une bien meilleure première impression.
- Bon, on continue.
Suivre le Docteur Vrass dans ses consultations était une véritable course, et Dominique n'était pas une sportive, elle en avait mal aux pieds à force de tourner, bifurquer, revenir sur ses pas... Caldwell, lui pétait la forme et le lui fit remarquer.
- Tu manques d'exercice Weasley.
- Ta gueule. Fais pas chier.
- Par contre le vocabulaire est développé lui...
" Mais tu vas arrêter de me faire chier oui ou non?" pensa-t-elle alors essayant de ne pas s'énerver devant le Docteur Vrass.
Ils arrivèrent alors dans une salle d'auscultation devant un patient un peu perdu.
- C'est quoi ces gamins ? demanda le patient.
- Vos médecins.
- Super...
- Ils faut bien qu'ils apprennent.
- Pas sur moi...
- Weasley, auscultez le.
Dominique s'avança baguette en main, et lança un sortilège d'analyse, des volutes de fumées flottait dans l'air affichant le rythme cardiaque, le taux d'oxygénation du sang,... Elle dû prendre sur elle quand le patient marmonna que les infirmières étaient sexy, elles. Elle lui aurait bien balancé un maléfice cuisant à lui et à l'autre crétin qui riait derrière elle.
- Une idée ?
- Désolée Docteur Vrass, pas pour l'instant.
- Caldwell.
Elle le regarda lancer un sortilège de radiographie sur le patient, elle fût obligée de reconnaître qu'il était doué dans ce genre de sortilèges. Elle remarqua que le patient s'était relevé en prenant appui sur ses mains à plats.
- Alors? fit le docteur s'impatientant.
- Je réfléchis Docteur.
Dominique aussi et marmonna un symptôme qui lui venait en tête, réfléchissant à la cause, elle avait toujours besoin d'un peu de temps pour faire l'analyse dans ce sens. Par contre quand il s'agissait de donner les symptômes d'une maladie ou d'une infection c'était quasiment automatique.
- Il a un syndrome d'Amoss, fit Caldwell
" Merde, il a été plus rapide que moi." pensa Dominique.
- Ha quand même, et la cause alors ? Réfléchissez.
- Je ne sais pas docteur, j'ai...juste entendu Weasley marmonner et j'ai compris qu'elle avait raison.
" Hein? Il pique mes réponses en plus pour se faire mousser ce con."
- Weasley, la cause alors au lieu de tout garder pour vous comme une fichue égoïste.
- Une potion de dextérité mal préparée, Docteur, expliqua-t-elle vexée d'être critiquée. Ça explique qu'il ne peut pas se relever seul sans prendre appui. Il lui faut une potion de réinitialisation musculaire.
- Bravo Weasley. Mais tachez d'être plus sûre de vous, j'ai pas besoin de trouillards dans mon service. Bon je vous accorde une pause.
Une trouillarde ? Comme si elle avait besoin d'être rabaissée en plus de ses autres problèmes. Si Caldwell s'était juste vanté de le savoir mais non fallait qu'il fasse remarquer qu'elle avait eu peur de dire une bêtise. Elle se dirigea vers la salle de repos et s'assit la tête appuyée sur ses bras et affalées sur la table au bout de sa vie. Elle fut sortie de sa rêverie par un bruit de chaise et une odeur de café. Elle releva la tête et vit Caldwell assis à côté d'elle en train de boire un café. Elle allait lui mettre en pleine tête sa façon de penser sur son comportement mais il la prit de vitesse.
- Dis pas merci surtout.
- Merci de quoi? Tu piques ma réponse sans avoir les informations et tu me fais passer pour une conne froussarde. Tu crois que c'est plaisant peut-être ? Je veux faire mes preuves moi, mes études compte, toi tu pourrais faire ce que tu veux si tu te plantes. Moi je peux pas me le permettre, médecine c'est mon rêve...
- Weasley...
- Quoi encore?
- Tu es trop stressée tu sais, je te parlais juste du café moi...
- Quel café ?
Elle regarda alors la table et se rendit compte qu'il lui avait posé une tasse devant elle. Elle ne comprenait vraiment plus rien, il était un poison à Poudlard et maintenant il essayait d'être sympa. Pourquoi ? Profiter de son aide?
- Ha...euh... merci...
- Et si tu veux savoir, il n'y a pas que pour toi que la médecine est un rêve. Mais prends confiance en toi un peu.
- Confiance en moi? Très drôle...
Comment pourrai-t-elle avoir confiance en elle alors que tout le monde l'avait toujours rabaissée. Lui le premier. Elle ne vit alors pas le temps passer et dû repartir voir des patients. L'après midi fut des plus longues et des moins aisée car elle dû mémoriser les procédures pour les rapports médicaux de consultations et d'opérations. Il y avait beaucoup de paperasse à remplir à chaque fois. Le parchemin le plus compliqué était celui de réquisition de potions pour pouvoir les administrer aux patients. Elle était totalement exténuée quand le Docteur Vrass s'adressa aux deux jeunes lorsqu'ils furent en train de se préparer à partir.
- Afin de vous laisser vous remettre de vos émotions, nous ne nous reverrons que dans trois jours. Je sais, c'est bizarre mais je vous laisse digérer et réfléchir si vous êtes prêts pour les urgences car cette journée, je vous le dis tout de suite a été très calme.
Cette phrase effraya quelque peu Dominique qui fut surprise du temps de repos. C'est vrai que c'était long deux jours de repos, mais comme ce serait le weekend, peut-être le Docteur Vrass ne les pensaient pas encore capable de tenir une garde du weekend.
- Mais je vais vous demander de travailler, je veux un rapport sur toutes les blessures les plus courantes liées aux sortilèges domestiques.
Il y avait matière en effet, les accidents magiques domestiques étaient de loin les plus courants. Mais ce rapport allait lui prendre un temps fou.
- Je ne veux qu'un seul rapport alors vous travaillez en binôme c'est clair?
- Oui Monsieur, firent les deux jeunes.
Le Docteur Vrass partit alors et Dominique s'assit sur le banc épuisée et clairement dérangée à l'idée de devoir bosser avec Caldwell. Il s'adressa alors à elle la dérangeant dans ses pensées.
- Chez toi ou chez moi?
- Hein???
- Le rapport, Weasley, je te propose pas un plan cul.
- Oui bien sûr, je préférerai la bibliothèque de l'Université.
- T'es sérieuse là ? T'as une idée de la quantité de boulot à faire en une journée.
- Une journée ? On a deux jours je te signale.
- Non demain, je ne suis pas disponible. Donc seulement dimanche.
- Putain mais tu fais chier, tu pourras annuler non?
- Non.
- Moi je vis chez mes parents, ll y aura ma famille.
- J'ai un appartement sur Londres si tu préfères.
Dominique le regarda suspicieuse comme si elle attendait une vanne mais rien ne vint.
- Alors? lui demanda-t-il.
- Chez toi.
Il lui tendit un bout de parchemin avec le nom de son domicile pour passer par la cheminée. Vu le nom il avait un peu d'humour.
- Forteresse de solitude ? Tu te prends pour Superman ?
- Si tu savais... dimanche 10 heures ça te va?
- Ok... dit-elle par dépit.
Ils marchaient alors vers les cheminées pour rentrer chez eux. Mais juste avant de partir, Caldwell s'adressa à elle.
- Au fait, si tu pouvais faire un effort vestimentaire, ce serait mieux pour bosser, dit-il juste avant de disparaitre.
" Espèce de sale enfoiré de merde... je m'habille comme je veux d'abord".
Elle était tellement énervée qu'elle avait besoin de parler à quelqu'un, alors avant de rentrer à la Chaumière aux coquillages, elle se rendit au ministère.
-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-
Dominique fut heureuse de trouver l'oreille attentive de sa marraine avec qui elle parlait depuis une heure. Elle avait même craqué dans ses bras, pleurant à cause du matin chez elle et de Caldwell qui recommançait à la rabaisser.
- Il y a un avantage quand même, fit Hermione.
- Ha oui? Et quoi? Je vais supporter ce con toute la journée de dimanche et ses railleries aussi sans doute.
- Calme toi. Si il a fini premier du concours, cela signifie qu'il travaillera assidûment, au moins c'est déjà ça.
- Tu as raison Tatie, c'est déjà ça.
- Au fait, il a un lien avec Marcus Caldwell, le directeur des Éditions Obscurus?
- C'est son fils.
- Je vois...
- Il y a quelque chose que je dois savoir ?
- Rien d'important mais si il est comme son père, c'est un acharné du travail bien fait.
- Ha...
- Et si tu pouvais éviter les scandales le matin.
- Mais Tatie, tu te rends pas compte de comment c'est à la maison.
- Domie, je te l'ai toujours dit même si tu ne me crois pas mais tes parents t'aiment autant que Victoire.
- C'est ça...
- Tu crois tant que ça qu'il te haîssent?
- Non bien sûr, mais ils préfèrent Vic.
- Tu sais ce que j'en pense depuis le temps.
C'est sûr, sa marraine lui avait toujours dit que ses parents l'adoraient autant que sa sœur mais elle vivait avec eux et avaient bien vu les différences toute sa vie.
- Au fait, fit Dominique en changeant de sujet, comment était la rentrée de Rose et Hugo?
- Ho oui...devine qui attendait Rose avec un bouquet de fleurs ?
- Non ...
- Et si...
- Je vais envoyer un hibou à Rose pour la vanner dès ce soir.
- C'est mesquin.
- Mais c'est fait avec gentillesse. Par contre, tu crois vraiment qu'il va faire un effort toute l'année ?
- N'envisage pas automatiquement le pire, tu sais il peut avoir muri depuis Poudlard. Ton oncle était bien totalement irresponsable et maintenant c'est un chef d'entreprise avisé.
- Oncle Ron était vraiment aussi difficile à vivre que tu le dis ?
- Prononcer le mot devoir était aussi grave que de prononcer Voldemort devant lui, fit Hermione amusée.
Dominique ne put s'empêcher de rire, et ça faisait du bien, un bien fou après une telle journée. Où en serait-elle sans sa marraine qui veillait sur elle?
- Tatie...
- Oui ma chérie ?
- J'aurai vraiment voulu que tu sois ma mère.
- Je sais mais ton caractère est trop incompatible avec le mien, fit Hermione amusée et touchée.
- Rhooo, genre... Au fait, je suis si mal habillée que ça ?
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Avant de partir Caldwell a dit que je devrais faire un effort, ce serait plus agréable...
- Tu fais ce que tu veux, tu es libre...Et puis je me souviens bien de mon look à ton âge et c'était pire. Toujours les mêmes tailleurs strictes. Bien qu'une fois j'ai réellement porté une robe très sexy.
- Ha oui? Une soirée coquine avec Oncle Ron?
- Non!!! fit sa marraine gênée, mon mariage.
- Ho...
Elles se regardèrent alors et éclatèrent de rire. Dominique ne se sentait vraiment bien qu'avec sa marraine. Pas étonnant que plus jeune, elle faisait tout pour passer ses vacances avec elle.
-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-
Dominique avait passé la journée de samedi à se balader, dormir et préparer le rapport en prenant déjà pas mal de notes. Comme souvent, elle avait évité sa mère et sa sœur sauf pendant les repas. La nuit de samedi à dimanche, elle n'avait pas beaucoup dormi, inquiète de la journée qu'elle risquait de passer avec Caldwell mais elle se fiait énormément aux intuitions de sa marraine, celle ci avait un instinct incroyable qui les avait sortis elle et ses oncles de bien des situations. Bien sûr elle n'allait faire aucun effort de look pour l'autre crétin. Cependant, elle ne put rester bien longtemps au lit ce matin là, dérangée par les gémissements très explicites de Victoire, ces deux là étaient pire que des lapins. Elle passa dans le couloir administrant à coup à leur porte.
- Les sorts d'insonorisation sont pas fait pour les gnomes, hurla-t-elle à travers la porte.
" Bordel, j'en ai marre".
Elle descendit et trouva son père à table buvant un café, il avait entendu sa fille et lui sourit d'un air désolé faisant s'étirer les cicatrices de son visage.
- Je leur parlerai Dominique.
- Ouais ouais, toujours pareil.
- Tu comptes commencer dès le matin?
- De toute façon je reste pas, je pars toute la journée.
- Ha bon? Sortie entre filles ? Avec ta tante?
- Non, je travaille chez quelqu'un pour un rapport.
- Un rapport ? Quel rapport ? Quel genre?
Bill Weasley et sa manie de s'inquiéter dès qu'un mot avait plusieurs sens, surtout si cela concernait ses filles.
- Un rapport médical papa...
- Ouf, elle est bien ta binôme ?
- C'est "un" binôme et il est bon élève.
- Un? Mais mais...
- Papa c'est franchement pas le moment de penser à ça, tu crois pas ? Je suis pas Vic.
- Domie sur ce point je sais que tu es sérieuse mais je m'inquiète. Il habite où ?
Ça commençait à la gonfler l'interrogatoire paternel, pourtant c'était son oncle Harry qui était Auror pas lui. Elle décida d'y aller alors qu'il était peut-être encore trop tôt.
- On se voit ce soir, je t'aime Domie.
- Moi aussi Papa.
-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-
Quand elle arriva dans l'âtre de la cheminée d'arrivée, elle vit que l'appartement était richement décoré, très luxueux. Sans doute ses parents avaient-ils payé l'appartement de leur fils.
- Bonjour Miss, fit une petite voix fluette.
Dominique baissa les yeux et vit un petit elfe de maison qui la regardait avec ses grands yeux ronds.
- Ho bonjour,...
- Je me nomme Flacky, mon maître ne vous attendait pas avant au moins quarante-cinq minutes.
- Oui désolée, je suis un peu en avance.
- Je vais vous mener au salon.
Ce petit elfe était un sacré bavard, il expliqua toute la disposition de l'appartement, une grande pièce de vie comprenant un salon, une salle à manger et une cuisine ouverte, s'en suivait un couloir avec trois chambres comprenant chacune une salle de douche, il y a avait aussi un bureau et une salle de bain dans le couloir, la baignoire à l'intérieur était équipée de tellement de fonctions qu'elle en rêvait. Très bel appartement en effet, le petit elfe lui proposa de se désaltérer et après son refus alla quérir son maître. Dominique remarqua dans le salon que Caldwell possédait une télévision moldue et avait beaucoup de photos à la fois immobiles et mouvantes. C'était clairement un gros fêtard vu le nombre de photos prises dans des festivals sorciers ou moldus. Elle l'entendit arriver et regarda vers le couloir, il était vêtu d'un jean noir et boutonnait une chemise rouge, elle remarqua qu'il n'avait visiblement pas perdu sa musculature à force de faire la fête.
" Merlin faites qu'une de ses pouffes ne sortent pas d'une chambre".
- Salut Weasley, impatiente de me voir?
- Non...j'ai juste pris la cheminée trop tôt.
- Ha... pas de chance alors, dit-il avec un clin d'œil, tu ne veux rien à boire?
- Non, je suis ici pour travailler.
- Et? Il n'y a pas qu'en caractère que tu es une chamelle ?
- Je t'emmerde.
- Je me disais aussi. Tu...euh...veux bosser ici dans le salon?
- Parce que tu voudrais faire ça où ? Dans une chambre ?
Elle se rendit compte de la double lecture de sa phrase et allait se corriger quand elle remarqua que lui aussi avait saisi le double sens. Il allait faire une réplique quand il remarqua le regard de Dominique.
- Ok ici...
- T'as pas pensé à prendre des livres à la bibliothèque ?
- Non j'ai la mienne.
Il indiqua alors une très modeste bibliothèque très réduites d'une quinzaine de livres rouges.
" Ça, une bibliothèque pour des travaux médicaux, putain on est foutu."
- T'appelles ça une bibliothèque, dit-elle en se levant pour s'approcher de la bibliothèque, on aura aucune information c'est tellement petit en plus il y a pas l'air d'avoir de livres médic... par le caleçon sale de Merlin.
- Quoi? fit Caldwell amusé.
- C'est...c'est...une bibliothèque de Mordenkainen.
- Oui et ?
- Mais c'est...
C'était génial pour bosser en effet. Les bibliothèques de Mordenkainen sont des lots de livres enchantés, connectés en général à d'immenses bibliothèques et chacun des livres rouges permettait d'afficher un livre y reposant. La plupart des familles nobles de sorciers plaçaient ces bibliothèques dans leurs résidences secondaires pour avoir accès à leurs livres.
- C'est quoi Weasley ?
- C'est le pied, ma marraine tuerait mari et enfants pour avoir accès à ça et moi je sais pas ce que je donnerai.
- Impressionnant hein?
- Bien un truc de riche, fit-elle reprenant son sérieux.
- T'es une chieuse, tu sais.
- Je t'emmerde, je peux ?
- C'est fait pour.
Elle en saisit un et s'apprêta à parler au livre quand elle posa la question importante à Caldwell.
- Caldwell ? C'est connecté à quoi?
- À la centrale d'Obscurus.
- Non? Sérieux ? Attends heu... Guide Anatomique de Stanilas Pell.
Elle vit le livre briller et le fameux guide apparût à sa place. Ça marchait du tonnerre comme objet magique. Caldwell la laissa s'amuser un peu, changeant plusieurs fois de livre, passant même par des livres pour enfants pour voir à quel point cela marchait.
- Je comprends tes résultats, dit-elle.
- Ha bon?
- Ouais quand on voit ces photos, on dirait un gros fêtard stupide, dit-elle sans remarquer que Caldwell se crispait, combien de festivals hein? New York, Londres,... Tiens celui là en Suisse, t'es même sous la banderole commémorative...
- Attends Weasl...
- Bordel de merde...
- Weasley...
- Comment c'est possible...
- C'est pas ce que...
- PUTAIN!!!!!
Il y avait en effet quelque chose qui créait un marasme de ressentiments et de confusions, cette banderole commémorative de ce festival près de Genève indiquait le 3 juillet de cette année. Rien en soi de bien choquant sauf quand, comme dans le cas de Dominique Weasley, le 3 juillet avait signifié une chose importante pour elle: son concours d'admission. Si il était à un festival, il ne pouvait pas passer la journée d'examens.
- Comment c'est possible ça ? demanda-t-elle.
- Attends arrête d'hurl...
- Je fais ce que je veux, comment t'as pu être à deux endroits en même temps ? T'as pas passé le concours
- Si bien sûr comme toi.
- Comme moi? Comme moi? J'étais pas à un festival en même temps moi.
- C'est très compliqué et je peux pas te l'expliquer.
- T'as intérêt.
- Écoute je peux pas...Hey attends pose cette baguette.
Dominique avait saisi sa baguette et le menaçait maintenant, il avait intérêt à répondre.
- Réponds comment t'as fait? T'as envoyé quelqu'un à ta place? T'as payé pour réussir?
- Si je te le dis je suis viré de l'université et c'est un scandale sans nom pour mon père.
- Rien à foutre, réponds...
- Weasley...
- Réponds.
- Domini...
- NE M'APPELLE PAS PAR MON PRÉNOM. RÉPONDS.
- Je peux pas, je te dis.
- Tu te souviens de ce qui m'a valu une distinction à Poudlard.
- Non tu vas pas...
- Si..."Legilimens".
C'était vraiment ça qui lui avait valu une distinction, elle était assez douée pour la légilimentie. Elle savait même passer la plupart des barrières que les gens dressaient. Mais elle ne s'en vantait jamais car les gens avaient tendances à ne pas trop apprécier l'idée d'être farfouillé par quelqu'un. Elle ne le faisait jamais de force mais là elle n'avait pas le choix.
Elle vit d'abord la discussion qu'ils avaient en ce moment, son empressement à s'habiller quand son elfe lui avait dit qu'elle était là, la veille ou il avait briefé l'elfe, sa surprise à l'hôpital de la revoir. Elle dû remonter plus vite ignorant la plupart des choses inutiles. Ce festival, elle le voyait enfin, son père lui hurlait dessus car il ne s'était pas présenté, payant des centaines de milliers de gallions à Sainte Mangouste pour qu'il puisse représenter le concours plus tard, antédatant son exemplaire. Cela la fit enrager et elle perdit le contrôle, remontant le fil plus loin, arrivant à Poudlard, le voyant heureux de gagner au Quidditch mais très triste aussi pensif à chaque fois qu'il était dans la grande salle, parler sans oser la regarder à une blonde, errant dans un couloir une boite noire dans la main. Elle fut sortie du sortilège par un cri dans la pièce.
- ARRÊTE MAINTENANT... S'IL-TE-PLAÎT...
- Pardon..., fit elle inquiète.
Sa réaction était bizarre, c'est douloureux naturellement mais personne ne se tordait de douleur comme ça normalement. Il releva les yeux vers elles et elle vit qu'il saignait du nez.
- Tu vas bien?
- A ton avis Weasley...
- Ce saignement, tu...
- Oui je suis un toxico ça te va comme ça.
C'était une réaction courante des opiomanes à la legilimentie, leurs esprits vivait dans tellement d'hallucinations que le cerveau ne réagissait pas normalement. La legilimentie est totalement interdite sur eux car elle peut créer de nombreux anévrismes. Elle fonça dans la cuisine et prit une serviette qu'elle mouilla pour venir le placer juste au dessus de l'arrête du nez, chose qui calme les personnes dans son cas. Au bout de quelques minutes, elle reprit la parole
- Ça va mieux?
- Oui merci.
- Donc tu as triché...
- Hein?
- Le concours...
- J'ai réellement passé le concours...plus tard. J'étais totalement défoncé dans ce festival.
- Avec les questions à l'avance ?
- Sûrement pas. Tu me prends pour qui? J'ai réussi parce-que j'ai bossé.
- Ok... Je devrais quand même te balancer.
- Fais le, si ça t'amuse. Personne te croira.
- Et la pensine, tu y penses? Si je mets ce que j'ai vu...
- Attends je...
- Oui monsieur le profiteur?
- Qu'est-ce que tu veux?
Elle était surprise, Caldwell lui proposait quelque chose en échange de son silence.
- Ça dépend à quel point tu tiens à la médecine.
- Je crèverai si je deviens pas médecin.
- Ha oui?
Dominique s'assit alors... réfléchissant. Elle avait entre les mains une arme d'une puissance infinie. Lui voulait faire médecine certes, mais son père serait au milieu du plus gros scandale de corruption du monde sorcier depuis pas mal d'année. Elle pourrait profiter, saisir la chance qu'on lui donnait enfin d'avoir tout ce qu'elle veut, quand elle le veut. En mettre plein la vue à tout le monde. Profiter de ce qu'il y a de mieux dans le monde. Faire baver tous ces gens qui se sont foutus de sa gueule durant toutes ces années. Se pavaner devant sa sœur... Le rêve. Elle était tellement perdue dans sa rêverie qu'elle n'entendit pas la phrase de Caldwell assis sur la table basse devant elle, stressé et inquiet de ce qui allait lui arriver.
- Tu as dit quoi ?
- Ce que tu veux, quand tu veux... où tu veux.
- Quoi???
- Je t'offre ce que tu veux.
- Combien de temps?
- Comment ça combien de temps ?
- Ouais, j'envisage de profiter un maximum de la situation, tu vois mon petit Caldwell, j'ai tellement à compenser tu t'en doutes.
- Attends tu...
- Oui je vais en profiter tu vois.
- Un an.
Elle s'était attendue à une semaine ou un mois à le faire raquer à mort mais un an...elle n'en espérait pas tant. Tout ce qu'elle allait avoir.
- En un an j'aurai prouvé à tout le monde que je n'ai pas acheté ma place et que je la mérite.
- Mouais peut-être.
- Pas assez?
- Si...si n'exagérons pas trop. Et j'ai droit à quoi ?
C'était honteux, elle négociait son silence mais pour une fois qu'elle avait un avantage dans la vie, elle profiterait.
- Ce que tu veux. Tu veux des fringues, des ingrédients, des livres, sans excès bien sûr.
- Juste du matériel ?
- Des entrées dans des soirées privées, dans d'autres milieu... des services. Je sais pas moi.
- Ça m'intéresse bien j'avoue.
Dominique remarqua alors le regard de Caldwell, il était surpris. Il ne devait pas imaginer que la gentille Dominique Weasley de Poudlard qui ne faisait pas parler d'elle était assoiffée de profit. Et d'avantages, ceux qu'elle n'a jamais eus.
- J'ai des limites?
- Putain Weasley...
- On va bien se marrer.
- Surtout toi. Pas d'immobilier.
- Ce serait abusé en effet. Je peux t'appeler Clochette ?
- Comme la fée moldue?
- Ouais tu seras ma petite fée Clochette qui me rend des services.
- Si tu veux, t'es vraiment une profiteuse...et une gamine.
- Ho t'inquiète pas mon imagination a ses limites. Je veux pas que les gens se posent des questions, ils viendraient fouiner.
- Et tu ne pourrais plus en profiter c'est ça ?
- Voilà...
- J'ai trois conditions.
- C'est pas à toi de les poser.
- Weasley, je vais passer un an à me plier à tes exigences. Je ne demande pas grand chose.
- Bon j'écoute.
" Allez je peux lui accorder quelques points après tout, mais je lui dirai pas à point je suis pas une tarée".
- Première condition, je ne fais pas le boulot de deux personnes à Sainte Mangouste.
- Accordé, je veux être médicomage Caldwell, je bosserai à fond, fais moi confiance mais peut être que tu prendras certaines de mes gardes si je suis fatiguée.
- Ok. Merci et heureux de savoir que le pouvoir ne te monte pas tant que ça à la tête.
Elle fut surprise, il était si blessé que ça qu'elle en profite ?
- Deuxième condition, pas de faveurs sexuelles.
- Non mais tu me prends pour qui ? Une salope qui va te violer?
- Je préférais être clair.
" Sérieux ? C'est ça qu'il pense de moi".
- Franchement Caldwell... je vais en profiter mais pas à ce point. J'ai l'air si désespérée pour te forcer?
- Non mais triste et seule oui.
- Quoi?
- Rien laisse tomber.
" J'ai l'air triste et seule? Oui sans doute. Je suis quand même vexée là. Abuser de lui, non mais je vous jure."
- Bon Caldwell je te violerai pas rassuré ?
- Ouais ouais.
- C'est quoi la troisième Caldwell ?
- Tu m'appelles Clochette pour tes vœux si ça t'éclate mais on utilise nos prénoms.
- Hein?
- Le mien c'est Damon.
- Je sais mais c'est bizarre comme condition.
- La situation ne l'est pas assez pour toi peut-être ?
- Si c'est vrai. Autre chose? Sinon je prendrai en compte plus tard je te rassure.
- Je peux te faire confiance pour ne rien dire à personne ?
- Bien sûr. Marché conclu Cald...Damon?
- Marché conclu Dominique.
-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-
To Be continued