CHAPÎTRE 02 : CLOCHETTE JE SOUHAITE...
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Dominique était toujours installée dans le salon de Damon et réfléchissait déjà à ses premières demandes qu'elle ne désirait pas extravagante pour lui prouver qu'elle n'était pas qu'une femme intéressée. Ils étaient concentrés sur le rapport car il était de notoriété publique que le nombre d'entrées sur le parchemin serait énorme. Au bout d'un moment à ne discuter que de médecine, elle s'adressa à lui avec une certaine espièglerie.
- Clochette? Je pourrais avoir un thé ?
- Tu comptes vraiment m'appeler Clochette?
- J'y réfléchis encore...
- Tu sais que t'es chiante, tu demandais et je t'en aurais servi un de toute façon, je suis éduqué.
- Navrée, mais c'est amusant.
- Au fait, tu sais que Clochette n'exauce pas de souhait? C'est plutôt la fée marraine.
- Je suis pas conne contrairement à ce que tu crois mais clochette ressemble plus au vif d'or.
- Je vois... tu as un humour de merde.
- Et je t'emmerde.
- Cette année va être longue.
Bon elle l'asticotait un petit peu tout en se jurant de ne jamais abuser de trop. Il lui servi son thé et elle s'étendit légèrement.
- Damon?
- Oui?
- Je peux te poser une question ?
- Laquelle ?
- Tu te drogues toujours ? Et à quoi?
- Toujours, oxycodone. Un opiacé... j'ai la sensation de pas être dans mon corps.
- Ok...et...
- Depuis quand?
- C'est ça mais si tu veux pas répondre, c'est ton droit.
- Depuis l'été avant ma cinquième année.
- Ça fait déjà pas mal de temps alors. Pourquoi ?
- Tu sais quoi de moi au fait ?
Elle réfléchit un instant, en fait, elle ne savait pas grand chose...
- Serdaigle, attrapeur, euh...bon élève, prétentieux, sale con, injurieux, pervers...
- Ouais ouais c'est bon arrête,... Cet été là ma mère est décédée d'une maladie incurable et foudroyante.
- Je suis désolée Damon...je savais pas.
- Je me doute.
- D'où médecine ?
- Ça a juste confirmé mon désir. Dominique ?
- Oui?
- J'étais vraiment comme ça ?
- Non, je...
- Pas grave.
Elle le vit se rasseoir sur son canapé et saisir un livre notant d'autres données, ils avaient prévu un sortilège de transfert de texte pour centraliser, elle écrivait tout ce qui concernait les objets enchantés d'une maison et lui tout ce qui pouvait être issu d'une formule ou d'une potion. Il semblait quand même blessé. Elle se dit que peut-être elle avait forcé le trait, mais elle le voyait comme ça à l'époque. Il semblait plus sympa aujourd'hui. Quelques heures plus tard, en plein après-midi, elle eût envie de se changer les idées.
- J'ai envie de glace.
- J'en ai pas.
- Damon... enfin Clochette...
- Sérieusement ? Je vais devoir céder à tout tes caprices ?
- C'est pas moi qui aie tout à perdre.
- Bon bon, on va chez Fortarôme. Je te voyais pas si chiante.
- Tu me voyais comment ?
- Sérieuse.
- Ça empêche pas, dit elle en se dirigeant vers la cheminée.
- Tu vas où ?
- Ben sur le chemin de traverse.
- C'est à deux rues d'ici par la voie moldue.
- Je pouvais pas savoir.
- C'est vrai.
Il se dirigea vers la porte et lui ouvrit pour la laisser passer. Elle fut étonnée et le regarda bizarrement. Il en faisait trop, même si il devait être au petit soin à cause du marché.
- Tu en fais trop crétin.
- Non c'est juste normal.
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Ils étaient installés en terrasse sur le chemin de traverse et cela lui faisait bizarre d'être là avec un garçon. N'importe qui d'extérieur pourrait imaginer un rendez-vous et cela la gênait énormément surtout qu'un de ses oncles, Ron ou Georges en l'occurrence, ou même Teddy qui bossait chez eux pourraient les voir. C'était surtout de lui qu'elle ne voulait pas être vue. Toujours ces mêmes sentiments inassouvis. Elle prit la glace la plus chère du menu bien décidée à l'obliger à payer mais elle fut surprise qu'il le fit de lui-même.
- Merci Damon... tu as vraiment été bien éduqué.
- Je vais pas mourir pour une glace. Enfin deux avec la tienne.
- Je sais je devrais éviter c'est ça ?
- C'est pas encore abusé comme demande. J'ai râlé pour la forme. Je préfère que tu me demandes une glace qu'un Nimbus 2020.
- Je parlais pas de ça.
- De quoi alors ?
- De rien laisse tomber.
Elle parlait évidemment de son léger surpoids, elles se voyaient ses rondeurs après tout, c'est pour ça qu'elle n'avait aucune robe et s'était toujours arrangée pour ne pas aller aux bals de Poudlard.
- Je peux te poser une question ? demanda Damon.
- Quoi?
- Pourquoi t'es toujours en sweat, en gilet ou en pull?
- Je sais, on dirait un sac à patate, dit-elle méchamment.
- Tu pourrais arrêter de t'offusquer pour un oui ou un non?
- Quoi? Je sais que je suis moche pas besoin de me le rappeler.
- C'est pas ça, dit-il en soupirant lassé, j'ai toujours cru que tu étais...
- J'étais quoi?
- Allergique au soleil ou un truc du genre.
C'est vrai qu'il existait certaines maladies qui provoquait des brûlures graves si l'exposition au soleil était trop longue.
- Non je...hum...
- T'es pas obligée.
Elle savait qu'il n'avait pas hésité à lui dire pour son addiction et elle regarda alors autour d'elle, personne ne pouvait la voir alors elle remonta une manche, lui montrant des cicatrices et la rabaissa rapidement. Il était choqué.
- Tu as fais ça longtemps?
- Oui mais tu fermes ta gueule, personne le sait à part ma marraine. Même mes parents l'ignorent. Alors tu la boucles.
- Ok...ok... pareil pour toi.
- Je dirai rien.
- Visiblement l'adolescence n'a pas été facile pour toi non plus.
- J'ai pas envie d'en parler, je te l'ai montré par honnêteté c'est tout. Et puis j'ai de quoi m'assurer que tu te taises.
- T'es chiante.
- Je t'emmerde.
Damon soupira et s'attaqua à sa glace en silence. Dominique avait envie de profiter de la situation mais n'osait pas, son regard divaguait énormément vers un certain commerce ce qui ne lui échappa aucunement.
- Vas y.
- Hein?
- Clochette écoute.
- Je...
- Tu veux quoi? Des fringues, des bijoux ?
- Je voudrai du matériel médical de meilleur qualité. Ma famille roule pas sur l'or et j'ai pris de l'entrée de gamme.
- Bon allons-y.
- C'est pas trop cher?
- Tu regrettes déjà de me faire chanter? On arrête le marché si tu veux...
- Pense pas y échapper trop vite.
Elle n'était pas habituée à avoir tout ce qu'elle voulait, elle rechignait un peu mais après tout... Quand elle fut dans le magasin de fourniture médicale, elle n'hésita plus du tout, fourrant tout ce qui lui faisait envie dans son panier avant de passer à la caisse en le regardant avec un sourire digne du chat du Cheshire dans Alice. Quand il prit le sac pour sortir, elle s'arrêta devant le magasin le regardant.
- Quoi tu veux autre chose ? Dis le avant de partir car malgré le marché je suis pas du genre à revenir après être rentré, dit-il un peu sèchement.
- Non c'est bon.
Elle hésitait en réalité à lui dire quand même merci mais vu comment il venait de lui parler, il pouvait se brosser pour un remerciement. Quand ils quittèrent le chemin de traverse, elle était heureuse de pas avoir été surprise par Teddy et surtout d'avoir du matériel médical digne de ce nom. Sa marraine avait voulu lui acheter ce qu'il y de mieux mais Dominique avait décliné prétextant qu'elle n'avait pas besoin d'un tel cadeau. Là elle avait bien profité, rachetant chaque objet de son nécessaire de médecine dans une version la plus aboutie mais non ostentatoire. Uniquement utile pas tape à l'oeil. Marchant côte à côte en silence, ils durent s'abriter pourtant car la pluie fut soudaine, une vrai averse et elle n'avait sur elle que son gilet et ils ne pouvaient pas lancer de sorts car ils étaient dans une rue moldue. Elle se souvint alors de ses avantages et se retourna.
- Clochette donne moi ta...
Elle allait lui demander sa veste en cuir mais il l'avait enlevée de lui-même sans qu'elle ne le remarque et lui tendait déjà.
- Clochette est éduqué je te rappelle, dit-il méchamment. Allez go...
Et ils coururent jusque son appartement. Arrivé devant sa porte, il ouvrit, la laissant entrer. Quand il referma la porte, Flacky apparut une chemise identique à celle qu'il portait déjà à la main.
- Voici pour le maître.
- Merci Flacky.
Il se dépêcha d'enlever sa chemise dévoilant un torse musclé et trempé, Dominique fut surprise et le regarda avec des yeux ronds, elle croisa son regard et se retourna gênée et rougissante.
" Il est pas gêné de se déshabiller devant moi ou quoi? En plus j'ai regardé trop longtemps...il va penser quoi?".
Elle nota cependant qu'il n'avait rien à envier à Teddy avant de sortir cette pensée de sa tête.
- Ça y est?
- Oui c'est bon. Désolé l'habitude d'être tout seul.
Après s'être séchés avec différents sorts, ils se remirent au travail et purent le finir. Elle allait rentrer chez elle et lui dit un simple " à demain". Elle ne savait pas si elle avait trop abusé ou pas. Peut-être un peu. Elle ne savait pas encore ce qu'il accepterait.
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Chez elle, la soirée était froide, très froide. Personne ne parlait. Son père avait dû faire la leçon à sa sœur et Teddy comme annoncé car Victoire la regardait très méchamment et seul son père osait rompre le silence. Il avait demandé si Victoire avait passé une bonne journée à l'hôpital. Et maintenant il allait s'adresser à elle.
- Et toi, Domie? Ta journée à potasser?
- Pas mal, j'ai appris beaucoup de chose qui me serviront longtemps.
Elle entendit sa sœur ronchonner et l'ignora.
- Il est bien ton binôme?
- Oui, il travaille bien et vite.
- Il est gentil ? demanda sa mère.
- Oui, il est poli et serviable.
Sa sœur ronchonna encore et subit un coup de coude de Teddy.
- Il n'a pas essayé de..., commença son père s'inquiétant du comportement d'un jeune homme seul à seule avec une jeune femme.
- Bien sûr que non...
- Pas étonnant, murmura Victoire sous le regard mauvais de sa mère.
- Je ne suis pas dû genre à me laisser faire.
- Tu as bien raison ma chérie, fit sa mère.
- Quand bien même, j'irai le trouver et lui apprendre le respect, fit Bill.
Victoire ne pût réprimer un léger rire sous le regard choqué de Teddy qui savait déjà par habitude que la conversation allait dégénérer tout comme les parents.
- Je peux savoir ce qui te fait rire? demanda Dominique.
- Un mec te sauter dessus, je voudrais bien être là pour voir ça.
- Et en quoi serait-ce surprenant ?
- Commencez pas les filles, fit Bill.
- Suffit de voir ta tenue...
- VICTOIRE! fit Fleur.
- Et elle a quoi ma tenue? Blondasse.
- DOMINIQUE ! fit encore Fleur.
- Calmez vous un peu.
- C'est elle qui m'agresse, fit Dominique.
- J'y peux rien, je vois pas ce qui plairait à un mec.
- Ha ouais et qu'est-ce-qui te dit qu'il ne me fait pas du rentre dedans ?
- Quoi? s'étrangla Bill.
Teddy commençait à se décomposer car il connaissait les engueulades des deux sœurs qui étaient épiques.
- Oublie papa, elle ment c'est sûr.
- Et en quoi je mentirais, fit Dominique s'énervant.
- Vous voulez pas plutôt un autre dessert? demanda Fleur.
- Tu mens sinon tu t'habillerais mieux que ça pour lui plaire.
- Tu sais on peut enlever nos fringues direct et baiser comme des bêtes non-stop.
- QUOI? fit Bill sous le choc.
- Ouais c'est sûr, si il est intéressé par les grosses moches...
- VICTOIRE, fit Fleur de nouveau, sachant que c'était la pire chose à dire.
- Tu sais ce qu'elle te dit la grosse? Pétasse.
- DOMINIQUE.
- Elle me dit qu'elle est désespérée ?
- Va te faire foutre Vic.
- ÇA SUFFIT...
- Teddy s'occupera de ça ce soir, fit Victoire provocatrice.
- Super une autre soirée à t'entendre couiner comme une truie.
- Ça te gêne? Avoue que tu préfèrerais être à ma place.
Un silence de mort tomba dans la pièce, même Fleur et Bill étaient choqués des propos.
- T'es complètement folle ma pauvre Vic, fit Dominique.
- Ha oui? Je vois comment tu regardes Teddy, comme une affamée, tu voudrais qu'il te baise avoue.
- Victoire ça suffit, fit Bill.
- Quoi c'est vrai déjà à Poudlard elle bavait sur lui.
- Vic arrête tu vas trop loin, fit Teddy la tirant par le bras.
- T'es tarée !!! fit Dominique.
Même si elle savait que c'était vrai, elle n'avait jamais imaginé que sa sœur s'en était rendue compte, et elle ne voulait pas que tout le monde le sache surtout pas le premier concerné.
- Je suis sûre que tu te touches en nous entendant.
- STOP!!! fit Fleur.
- CONNASSE, fit Dominique.
- SALOPE, fit Victoire.
- GROGNASSE BLONDE.
- GROSSE PUTE, T'APPROCHE PAS DE MON MEC.
- Ça suffit, fit Bill se levant de la chaise.
- Arrêtez, suppliait Fleur.
- JE VAIS TE CREVER... lança Dominique.
La situation dégénérait tellement vite que Dominique sortit sa baguette de son gilet et menaçait sa sœur qui était prise de panique. Elle était allée très loin et l'instabilité de Dominique se montrait.
- Domie, lança son père, si tu jettes un sort, tu vas prendre la plus grosse baffe de ta vie.
- Mais mais...
- Écoute ton père je t'en prie, supplia sa mère.
- Dominique, calme toi ajouta Teddy.
- Ha ouais, je vois tout le monde soutient Vic comme d'hab... vous savez quoi ? J'ai dix-huit ans alors JE ME CASSE D'ICI...
Dominique se mit à courir dans l'escalier claquant sa porte en larme, tout le monde la détestait, sa sœur l'avait provoquée et elle prenait. D'un "Collaporta" elle verrouilla sa porte. Elle lança des malles sur son lit et lança des sortilèges de réduction sur ses affaires, puis sur les malles. Elle entendait sa mère qui frappait à sa porte.
- Ma chérie, ouvre, calme toi, on va parler...je t'en prie...fait pas de bêtises.
Elle entendait que sa mère était au bord des larmes ou plutôt qu'elles devaient déjà couler. Elle prit son sac à dos, y fourra rageusement les malles et objets réduits. Elle rouvrit sa porte ignorant sa mère et dévala l'escalier sous les supplications de celle-ci. Elle entendit son père qui hurlait sur Victoire depuis la cuisine, et fonça vers la cheminée, elle allait partir chez sa marraine... Mais elle réfléchit un instant, sa tante l'accepterait pour une nuit mais elle tenterait d'arranger la situation mais Dominique ne voulait qu'une chose: fuir cette maison. Elle attrapa la poudre de cheminette et annonça sa destination.
- Forteresse de Solitude.
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Elle déboula dans l'appartement de Damon et fit tomber son sac par terre tremblant comme une feuille. Il arriva dans le couloir surprit et lui parla.
- Putain Dominique, il est 22 heures passées, ça pouvait pas attendre ?
- Damon, je...je ... il faut que....j'ai pas...
Damon s'approcha et l'attrapa par les épaules.
- Calme toi, qu'est-ce-qu'il y a?
- Je me suis enfuie de moi,...j'ai pas d'endroit où aller.
- Vu la taille de ta famille ?
- Je peux rester ici?
- Pas de problème pour cette nuit mais...
- Je veux vivre ici...
- Quoi?
- En colocation, tu as trois chambres...
- Oui mais...
- M'oblige pas à te forcer...
- Tu oserais ?
Vu le regard de Dominique, oui elle oserait et dans le cas contraire elle hésiterai pas à lui faire payer en le balançant.
- Ok...alors bienvenue chez toi, dit-il à bout de nerfs.
- Me....me... merci....
Et elle s'effondra en larmes, ses jambes la lâchant alors et elle fut rattrapée inextremis par Damon.
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Cela faisait maintenant une heure et demie qu'ils étaient dans le salon de Damon, Dominique avait tenté de lui expliquer la situation entre deux sanglots. Il avait fini par lui servir deux verres de Whisky Pur Feu pour lui remettre les idées en place.
- C'est sportif chez toi.
- Je t'emmerde.
Et c'était reparti, il prenait cher depuis dix minutes et il en avait marre, il se frottait les yeux sans arrêt, était il déjà couché quand elle est arrivée?
- Écoute... ça me gène pas si tu restes, j'ai la place mais il faudra les prévenir.
- Jamais de la vie.
- J'ai pas envie de voir débouler une section d'auror chez moi.
- Aucun risque.
- Il y a quelque chose de vrai dans votre dispute? Ou c'est juste les nerfs qui lâchent ?
- Je...en fait...
- Ok j'ai compris, c'est pas totalement faux.
- Voilà mais je me touche pas en les entendant, se justifia-t-elle.
- Alors ça je m'en fous total tu vois. Putain dans quelle merde je suis moi...
- Désolée... j'abuse mais faut absolument que j'habite quelque part.
- Autant te servir de ce que tu as contre moi? Je vois...
- Damon je...
- Pas grave, dit-il se frottant les yeux.
- T'es sûr que ça va?
- Hein oui j'étais...
- Putain t'es défoncé c'est ça ?
- Ouais... désolé mais trop de stress et je me shoote, et vu le stress que j'ai subi aujourd'hui...
- Ben vas y dis le, c'est de ma faute. La grosse chieuse qui fait chier son monde...bravo rajoute une couche.
- Ho tu vas te calmer oui? Si j'étais capable de garder les idées claires j'aurai passé l'examen comme prévu et oui je serai pas dans la merde.
- Je vais trouver un autre endroit.
- Je t'ai dis que tu pouvais rester.
- T'es sûr ?
- Tu l'as dit, j'ai trois chambres alors... tant que tu veux pas la mienne.
- Je sais pas... non je déconne.
- Putain je suis tellement défoncé que j'entends une vibration...
Dominique se leva, l'entendant aussi et farfouilla dans son sac, nerveusement et elle en sortit un bout de miroir rond et cerclé d'argent.
- C'est un miroir à double sens?
- La ferme...oui?
Dominique se tourna pour éviter que Damon ne sache qui était de l'autre côté et que la personne ne sache pas où elle était.
- Ma chérie, qu'est-ce-qu'il t'a pris?
- Je sais pas j'ai perdu le contrôle mais qui t'a prévenue?
- On dînait avec Harry et Ginny, Teddy a déboulé par la cheminée. Il a dit que tu avais disparu.
- Je vois...
- Dominique, il a tout expliqué et le comportement de Vic est aussi déplorable que le tien.
- Je suis désolée.
Dominique remarqua la tête choquée de Damon, il venait de comprendre à la voix qu'elle était en conversation avec la Ministre de la Magie elle-même. Il devait se dire qu'il planait trop.
- Ta mère est en pleurs, ton père fait toute la famille, ta grand-mère est chez tes parents et ton grand-père a filé au ministère voir les responsables du réseau de cheminette savoir où tu es.
- Non... empêche le, ne venez pas, je vais bien.
- Tu es où là ?
- Donne moi le miroir, Mione, fit une voix au loin.
- N'y touche pas Ron, hurla Hermione. Tu vas envenimer les choses.
Dominique se disait qu'elle venait de foutre un bordel pas possible dans le clan Weasley.
- Mione, je dois lui parler. C'est ma nièce aussi.
- Non va dire à Bill qu'elle va bien,...tout de suite.
- Tatie je suis désolée de tous les problèmes.
- C'est le chaos, une vraie famille de fou. Ta sœur est en crise d'angoisse...
- Ha oui et pourquoi ?
- Elle sait qu'elle est allée trop loin et elle imagine le pire.
- Je vais pas me suicider.
- Où es-tu?
- Jure moi de ne le répéter à personne. Ça s'appelle Forteresse de Solitude.
- C'est une blague? Domie, tu crois...
- S'il-te-plaît, je ne veux pas poser des problèmes à Dam... cette personne.
- Tu t'es réfugiée chez Damon Caldwell ? Ton binôme ? Sérieusement ?
- Euh...oui.
- Après tout ce que tu m'as dit sur lui? Et je dois être rassurée?
Dominique releva les yeux vers Damon, il semblait énervé d'être considéré comme dangereux.
- Je savais pas où me cacher...
- Il est là ?
- Oui, mais...
- Tourne le miroir.
Dominique s'exécuta et Damon se retrouva devant la ministre.
- Madame le Ministre, je suis honoré...
- Écoutez moi bien jeune homme, il arrive quoique ce soit à ma filleule, même un ongle cassé et il n'y a plus de ministre, même le bureau des Aurors sera incapable de m'empêcher de m'occuper de vous... suis-je bien claire ?
- Oui Madame.
- Veillez sur elle comme sur votre propre vie.
- Oui Madame.
- C'est vraiment Forteresse de Solitude l'adresse de cheminée?
- Oui je trouvais l'idée intéressante.
- Tourne le miroir Domie.
- Voilà. Promets moi de calmer le jeu.
- Je vais tâcher de calmer tout le monde, sauf un qui trouve la situation hilarante et qui ne s'inquiète pas.
- Qui?
- À ton avis ?
- Oncle Georges forcément.
- Angelina l'a déjà enguirlandé selon ton père. Il est toujours dans la pièce?
- Une seconde, Damon tu peux... tu vois.
- Même chez moi je dois virer de la pièce ? Putain elle commence bien la coloc...
- Ça y est il est sorti de la pièce. Pourquoi tu voulais qu'il parte?
- C'est vraiment une coloc?
- Bien sûr... pourquoi ?
- Je sais pas, un mec qui hésite pas une seconde à te recueillir en pleine nuit, ou il a une idée ou des sentiments. Alors c'est quoi?
" Ou j'ai un moyen de pression monumental" pensa Dominique.
- Il n'y a rien Tatie... vraiment. J'aurais une chambre et lui la sienne. Il y a même un elfe.
- Libre? Si il n'est pas libre et rémunéré, ton ami n'est pas quelqu'un de bien.
- Toujourd à fond hein?
- Désolée ça été mon nerf de bataille durant tant d'années.
Dominique le savait bien, sa marraine avait commencé au service de régulation des créatures magiques, faisant passer des lois sur la liberté des elfes et leurs droits.
- Tatie, ne t'inquiètes pas. Je vais bien. Enfin si on veut.
- Pas de conneries ? Pas de lames ?
- Promis.
- Chambre à part?
- Hein? Mais oui...
- Je vérifiais c'est tout... Essaye de dormir un peu, tu travailles demain. Et une dernière chose...
- Quoi?
- Si il essaye de profiter de la situation hésite pas à lui balancer un chauve furie qui rendrait fière Ginny.
- D'accord.
Elle rangea le miroir dans sa poche à défaut d'autre chose car elle remarqua qu'elle n'avait plus aucune affaire dans le salon. Elle avança dans le couloir de l'espace nuit et se dirigea vers la porte ouverte. Damon y avait déposé ses affaires et posait maintenant des serviettes sur un meuble.
- Tu es pas très douée pour les sortilèges ménagers, c'est un bordel monstre.
- Damon...
- Oui je sais" je t'emmerde", j'ai l'habitude.
- Non pas ça, quoique... Même si on a notre marché si tu veux que je dégage rapidement...
- Laisse tomber, tu veux? Ça facilitera le travail.
- Merci.
- Bon essaye de dormir, si tu as un problème, ma chambre est celle d'à côté. Mais viens pas me sauter dessus pour me remercier.
- Pauvre crétin.
- Bonne nuit à toi aussi, dit en sortant et refermant la porte.
Dominique venait de faire la pire esclandre possible chez elle et devrait sans aucun doute subir d'autres remarques. Et là ce qu'elle faisait à Damon était abusé mais elle n'avait pas le choix.
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Le lendemain matin, Dominique s'était surprise à se réveiller parfaitement détendue, la literie de Damon étant excellente. Elle sortit dans le couloir et l'entendit ronfler. Elle décida de profiter de l'énorme salle de bain. Elle s'amusa à tester les différentes fonctions dont deux qui lui plurent bien plus que les autres: un effet vacances dans les îles, dégageant des odeurs de cocotier dans une eau chaude à souhait et la seconde pour la détente, un effet centre de soin. Sortie enfin du bain, elle s'arrêta devant le miroir et s'observa. Elle se dit que sa sœur avait raison sur son physique : trop forte, des cuisses un peu large, un ventre légèrement rebondi, des fesses un peu trop proéminente et des seins qui n'étaient pas fermes. Et que dire de ces horribles marques qui parsemaient ses avants bras et ses cuisses. Elle avait perdu enfin cette habitude mais avait abîmé son corps de manière définitive. La seule chose qu'elle trouvait belle était sa chevelure bien lisse. Avant elle les teignait en blond pour ressembler à sa mère mais ça ne compensait pas le reste et les garçons ne s'y étaient jamais intéressés. Elle entendit la porte s'ouvrir, elle avait oublié de la verrouiller, et Damon entra se frottant les yeux. Elle se figea tétanisée et oubliant qu'elle était nue comme un ver. Damon releva la tête et fut choqué de la trouver là. Elle vit son regard parcourir son corps et cela la sortit de sa torpeur. Elle attrapa une serviette pour essayer de se dissimuler et hurla:
- Damon... Putain de merde...casse toi.
Et elle lui balança tout ce qu'elle avait sous la main. Il prit la fuite bafouillant des excuses.
" C'est pas vrai mais quel crétin. Bon j'aurai dû verrouiller la porte".
Elle sortit, rejoignit sa chambre et s'habilla d'un éternel jean et d'un sweat à capuche, dont elle mis la capuche sur la tête avant de rejoindre le salon. Il sentait bon les viennoiseries et le café, Flacky s'affairait en cuisine, Damon assis sur un tabouret. Ce crétin fini était donc le premier garçon à la voir nue, pour son plus grand malheur.
- Dominique c'est un accident je te...
- Ferme la.
- Écoute je suis vraiment...
- Oublie ça m'aiderait bien.
Elle s'assit et remarqua que Flacky était enjoué en lui servant des œufs brouillés, son petit déjeuner préféré quelle chance.
- Prête à bosser? fit Damon pour rompre le lourd silence.
- Oui pervers.
- J'ai pas fait exprès...
- Ouais c'est ça...
- Flacky doit il resservir des œufs à la Miss?
- Non merci.
Et l'elfe partit nettoyer la salle de bain en sifflant.
- Il a quoi ton elfe ?
- Il est content de voir quelqu'un ici.
- Et en quoi c'est si génial?
- Il est vieux, il se fait des films.
- Il croit qu'on couche ensemble ?
- Il y a des chances...
- Mais merde, et ma réputation à moi hein? T'y penses?
- Tu as une réputation ?
- Pauvre con...
- Il répétera à personne, même si il est libre désormais, il reste fidèle...
- Tu te vantes, t'es mort...
- Comme si j'allais me vanter...
Dominique se figea sur sa chaise, déjà qu'elle était gênée mais là c'était franchement mesquin.
" C'est sûr grosse, moche et qui plus est abîmée, pas de quoi se vanter, en effet".
- Ça va remue pas le couteau dans la plaie.
- Hein?
- Ça va, je sais que je suis pas ma sœur alors arrête.
- Non mais Dominique c'est pas ce que j'ai dit, tu n'as rien à envier à personne.
- Tu rames...
- En plus, les vraies rousses ça peut être sexy...
- Comment ça les vraies rousses?
Elle vit son regard amusé qui changea se rendant compte de ce qu'il insinuait. Cela fit tilt dans sa tête, il avait dû voir le léger duvet roux d'une partie de son anatomie et la colère monta.
- Espèce de sale pervers, t'es pas gêné...t'as pas honte de m'avoir reluquée non?
- Ça va... j'ai rien vu de mystérieux non plus. Quoi? dit-il en voyant son regard gêné.
- Rien...
Il voyait son regard et sembla comprendre que la jeune femme complexée devant lui n'avait jamais dû se montrer à personne et se sentit mal. C'était beaucoup plus gênant d'un coup. Il prit une forte inspiration et se leva de sa chaise, détachant la boucle de sa ceinture.
- Hey qu'est-ce-que tu fous?
- Je nous mets à égalité...
- Sûrement pas pauvre taré... dit-elle en se levant.
- Quoi? Je t'autorise le coup de canif dans le marché.
- J'ai pas envie de te voir à poil moi pauvre con.
- Sûre ?
- OUI!!! dit-elle en partant dans sa chambre.
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Sa journée commençait mal, cet abruti et ses idées d'égalité stupide l'avaient déjà contrariée mais ils partirent ensemble pour Sainte Mangouste. Elle ne parlait pas du tout faisant tout pour l'ignorer. Mais quelqu'un l'attendait dans le hall. Une femme blonde, inquiète et avec d'énormes cernes: sa mère. Quand elle vit sa fille, elle se mit à courir pour la serrer dans ses bras, l'étouffant presque.
- Maman tu m'étrangles.
- Ma chérie, j'étais si inquiète, où as tu dormi?
- Je vais bien, j'ai dormi dans une coloc...
- C'est ce qu'Hermionne m'a dit mais j'avais peur que ce soit pour me rassurer, j'ai pas dormi de la nuit.
- Il y a pas de quoi s'inquiéter.
- Mais tu es ma fille c'est normal que je m'inquiète. Rentre à la maison, ta sœur s'en veut.
- Ça je m'en fous.
- Elle aurait pas dû dire tout ça.
- C'est sûr maintenant j'ai honte à en crever.
- Quoi? C'était vrai?
- C'est pas le sujet, mais je vais rester là bas.
- Comment ? On peut pas payer ta part de loyer...rentre.
- Non je...
Damon avait assisté à la scène et prit la parole.
- La coloc est d'accord pour payer sa part en attendant qu'elle touche son premier salaire de l'hôpital.
- Vous y êtes ?
- Oui... vous inquiétez pas. C'est sécurisé.
- Mais sa place est à la maison...
- Maman je ne rentrerai pas à la maison tant qu'il y aura Vic et Teddy.
- Tu me demandes de choisir ?
- Pas du tout, mais si ils prennent leur indépendance par contre peut-être que je reviendrais.
- C'est sûr ? Tu as pas besoin d'argent ? Et pour la nourriture...
- On va se débrouiller, vous inquiétez pas. Il n'y a que des gens sérieux, moi et quelqu'un qui travaille dans le service à domicile.
- Vous êtes sur Monsieur... ?
- Caldwell et oui ça ira. Elle a promis de faire le rangement et le ménage pour compenser les premiers temps.
- Domie? Le ménage ? Le rangement ?
- Maman arrête tu me fais honte et on doit aller travailler. Embrasse Papa.
Sa mère l'étouffa dans une nouvelle étreinte avant d'enfin la laisser partir. Elle l'embrassa une bonne dizaine de fois et lui fit signe avant d'annoncer qu'elle lui ferait envoyer des repas et de la nourriture. Ensuite Dominique et Damon avancèrent vers leurs vestiaires.
- Tu pourras réellement attendre pour le loyer ?
- Quel loyer ?
- Celui dont tu payes ma part.
Damon se mit à rire.
- C'est mon appartement, je suis propriétaire. Pas de loyer.
- Et pour la bouffe ?
- Bah il y a le marché tu n'as qu'à siffler une petite fée.
Cela la gênait d'en profiter à mort mais elle avait pas un gallion en poche.
- T'es vraiment pas une fée du logis?
- Non au contraire...mais je ferai des efforts. Au fait c'est qui la personne qui vit avec nous?
- Une personne dans le service à domicile, réfléchis...
- Flacky? Tu es un escroc.
- T'as trouvé toute seule? Je confirme t'es bien une vraie rousse.
Elle lui colla un coup de poing dans le bras pour lui avoir encore rappelé la scène gênante du mâtin.
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To Be Continued