La peur est un sentiment que je connais sur le bout de doigts. C’est bête à dire, mais d’aussi loin que je me souvienne, je crois que j’ai toujours senti sa présence fantomatique à mes côtés. Elle m’accompagne depuis tellement de temps maintenant que je reconnaîtrais son odeur douce-amère les yeux fermés. Même la sensation d’oppression qu’elle génère m’est si familière que je m’y suis habitué. À force je me suis rendu compte que la chose qui me fait le plus peur, c’est la peur elle-même.
Autour de moi, les feuilles des arbres crissent et le vent gémit. Des sons inquiétants, mais que je ne remarque qu’à moitié, car pour la première fois de ma vie, je suis serein. La peur qui jusque-là me nouait les entrailles s’est envolé comme par magie, remplacée par cette sensation de bien-être.
Et pourtant, je crois bien qu’une partie de moi à conscience que je cours tout droit vers ma perte.
Mon cerveau déconnecté passe sur les détails lugubres de cette nuit maudite, un peu comme si je regardais la scène à travers un écran. Je vois le ciel d’un noir d’encre sans étoiles. Je vois les branches d’arbres s’agiter et se tendre vers moi comme pour me saisir. J’entends le hurlement d’un loup résonner au loin et le crissement des brindilles sous mes pas. Mais tout ça, les sons, les odeurs, les images n’ont pas d’importance pour moi, à ce moment-là et je continue d’avancer calmement laissant derrière moi le spectre de ma peur.
Mes pieds, comme animés d’une vie propre, me guident à travers le chemin sinueux et broussailleux de la forêt. Dans ma poitrine, mon cœur bat la mesure, preuve tangible que je suis bien vivant, pour le moment du moins.
La voix dans ma tête se fait plus cajolante encore, plus douce et je suis tellement bien, tellement serein que je souris. Comme un automate mon bras droit, celui qui tient ma baguette magique, se lève. Je vais le faire. Je vais lancer ce sort, j’en suis capable, je le sais. D’ailleurs, j’ai les mots sur le bout de la langue. Mais soudain un hurlement aigu se fait entendre. Ma main se crispe sur le bois de ma baguette. Le hurlement se répète et cette fois, je reconnais la voix.
Le maléfice est brisé et le brouillard qui m’entoure se dissipe brusquement. D’un coup, les sensations m’englobent. Je sens l’air frais sur ma peau, la terre humide sous mes pieds nus, l’odeur de sous-bois qui imprègne l’atmosphère et surtout, je la vois, la silhouette menue recroquevillée sur le sol. Je vois la femme tout de noir vêtue qui se penche comme pour mieux se repaître du spectacle. Elle éclate d’un rire cruel et lève sa baguette vers mon amie couchée à ses pieds. Je réagis au quart de tour, guider par un instinct sorti d’on ne sait où et me précipite en avant en hurlant :
_Non !
Évidemment, cela ne suffit pas à arrêter la sorcière, bien au contraire. Une flamme dangereuse s’allume dans ses yeux fous alors qu’elle hurle :
-Endoloris.
Le sort me frappe en pleine poitrine sans que je puisse l'empêcher. La douleur me terrasse littéralement. Des os, peuvent-ils craquer autant sans se briser ? Ma peau, peut-elle brûler sans s’enflammer ? Personnellement, je dirais que oui.
Et puis d’un coup, la douleur disparaît et le vide prend sa place. Mon énergie s’est évaporée dans l’air glacé de la nuit. Je reste là, allongé sur le sol, apathique. Mon corps est secoué de tremblements incontrôlables et mes yeux fixent le vide intersidéral du ciel. J’ai envie de disparaître sous terre, que celle-ci m’avale et me garde en sécurité dans ces entrailles. Mais la terre n’est pas clémente aujourd’hui, le repos m’est inaccessible.
La folle furieuse lève, de nouveau, sa baguette vers mon amie dans l’intention de lui faire du mal. Je ne peux pas la laisser faire, alors quelque part en moi, je trouve la force de me relever. Mes muscles endoloris protestent, mais je parviens tout de même à me redresser sur mes genoux, barrant ainsi la route à la sorcière.
Elle penche la tête sur le côté et éclate d’un petit rire incrédule, les dents retroussées sur ses lèvres. Ses yeux brillent d’un éclat malsain, lorsqu’elle se penche sur moi pour me caresser la joue de sa baguette.
“Le petit bébé poufsouffle a plus de courage que l’on pourrait croire “
Le courage. En voilà un drôle de mot. Un mot que je n’aie jamais employé à mon propos. Et pourtant, le courage est une valeur que j’ai toujours admirée. Le courage éclatant et sans demi-mesure de James et Sirius. Le courage plus serein mais non moins implacable de Lily. Et le courage effacé et caché de Severus.
Jusqu’à aujourd’hui, je n’aurais jamais pensé que cette valeur puisse aussi s’appliquer à moi. Mais cette nuit-là, alors que la douleur reprend possession de mon corps, je me dis que peut-être cette force existe bel et bien à l’intérieur de moi.
La souffrance m’écrase et m'oppresse. Chaque molécule de mon corps est un brasier qui me consume. Mes nerfs forment un nœud qui m’étrangle. Ma respiration se coupe. Ma vision s'obscurcit. Je ne pourrais pas tenir trop longtemps, et pourtant, il le faut… Pour elle. Alors je me replie au plus profond de moi-même, au cœur de mes souvenirs. Les images se forment dans mon esprit, et je plonge dedans, en espérant que celles-ci m’aideront à chasser les ténèbres.
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Je suis sur le quai de la voie 9 ¾ , comme un pauvre enfant perdu. Je regarde ce nouveau monde se former autour de moi, une boule enfermée au creux de mon ventre. Je ne connais personne ici, je ne comprends même pas la plupart des mots des conversations qui m’entourent. Comment pourrais-je m’en sortir ? La panique m’englobe et menace de me terrasser. Je veux faire demi-tour et fuir ce monde inconnu qui me fait peur, mais je croise le regard ému de ma mère et renonce à cette idée. Je ne peux pas lui faire ça. Alors je continue bravement d’avancer, et dans ma hâte, je ne vois pas la fillette qui se tient devant moi et la percute de plein fouet. Nos yeux se croisent un instant et je me noie dans ses yeux si expressifs. La détresse qui se dégage d’elle me noue l’estomac. Je veux faire un geste vers elle, mais elle recule, tel une bête traquée, acculée contre un mur. Au même moment une voix aussi froide et dure que le granite résonne :
-Morgana, ici tout de suite.
Je regarde la brunette s’éloigner précipitamment. Au fond de moi une petite voix me chuchotte que cette rencontre n’est pas anodine, mais un élément déclencheur latent qui une fois allumé embrasera tout sur son passage.
-Salut !
La voix qui retentit derrière moi me surprend, et je sursaute violemment. Une fille rousse et un garçon aux cheveux noirs se tiennent là à me regarder. La rouquine enchaîne :
-Je m’appelle Lily Evans, on s’est rencontré sur le chemin de Traverse. Tu veux t'asseoir avec nous ?
J'acquiesce et les suis dans le train, sans savoir que ceci marquerait le début d’une belle amitié.
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Nouvelle image. Nouveau souvenir.
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Nous sommes agglutinés dans la grande salle, tel un troupeau de moutons prêt pour l'abattoir, à attendre le verdict d’un vieux chapeau rapiécé. La tension fourmille dans notre groupe. Au bout de la table des Gryffondor, je vois Lily qui m’encourage, un sourire attendri sur les lèvres et tout à coup, je me surprends à espérer. Peut-être que dans quelques instants, je pourrais la rejoindre et m'asseoir à côté d'elle, mais à cet instant, mon nom résonne dans la salle et mon espoir est réduit à néant.
Le verdict est tombé. Je vais m’asseoir à la table des blaireaux, la tête basse. Comment aie-je pu croire que j’avais assez de courage pour rejoindre mon amie ? Le reste de la répartition passe dans un brouillard hébété, jusqu’à ce que, soudain un nom retienne mon attention.
-Morgana Nott.
De ma table, je vois la fillette croisée sur le quai de gare s’avancer vers le tabouret les jambes tremblantes. Elle jette un regard nerveux à la table des Serpentard, avant d’enfoncer le choixpeau sur sa petite tête. Le temps semble s’étirer, alors que le couvre-chef tarde à se décider. Les poings de Morgana semblent crispés sur le bord de la chaise. Enfin, le verdict tombe comme un couperet :
-Poufsouffle.
Les épaules de la fillette s’affaissent de déception. Elle rejoint notre table en traînant les pieds. Encore une fois, ses yeux noirs, emplis de terreur me frappent en pleine poitrine, comme un écho de mon propre ressenti. À ce moment-là, j’ai l’impression qu’un lien fragile nous unis l’un à l’autre. Un lien tissé de désespoir et de quelque chose d’indéfinissable. Je voudrais lui parler, approfondir ce lien qui nous entoure, mais je n’ose pas. Elle de son côté se tasse sur le banc, comme si elle voulait disparaître.
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Encore une fois, le souvenir se brouille, remplacé par un autre.
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Je suis devant la porte des toilettes des filles du deuxième étage. Des sanglots déchirants trouble le silence du couloir. Je fronce les sourcils et hésite à entrer pour voir ce qu’il se passe. D’un côté, je ne suis pas du genre à enfreindre les règles, et de l’autre il y a cette petite voix dans ma tête qui m’incite à entrer, malgré moi. Finalement, c’est cette dernière qui l’emporte.
Je pousse la porte et entre dans les toilettes. À l'intérieur, je trouve la silhouette recroquevillée d’une fillette brune qui semble pleurer toutes les larmes de son corps. Dans mon dos, la porte claque et la fille bondit sur ses pieds, la baguette brandie.
-Qu’est-ce que tu fais là ? Ce sont les toilettes des filles.
La voix est un brin agressive. Je rougis de honte, recule et bafouille un ramassis d’excuse incompréhensible. J’avale ma salive et réussi tant bien que de mal à baragouiner une phrase cohérente :
-J’ai entendu des pleurs et je suis juste venu voir si tout va bien. Je peux partir si tu veux.
Elle m’observe quelques secondes d’un regard circonspect avant de se détendre. Le silence nous entoure, sans nous gêner. Nous n’avons pas besoin de mots pour nous comprendre. Chacun d’entre nous se reconnaît dans l’autre. Les minutes passent ainsi et je perds la notion du temps jusqu’à ce que soudain quelques mots viennent trouer la quiétude des toilettes :
-J’ai besoin d’aide.
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Les souvenirs continuent de tourbillonner sous mon crâne. Tempête d’images qui me réchauffe le cœur.
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Morgana et moi sommes à la bibliothèque. Nous cherchons une solution pour sauver sa famille des mangemorts. Nous ne parlons pas beaucoup. Nous n’en avons pas besoin, puisque l’on se connaît sur le bout des doigts. Nos passés mouvementés nous rapprochent. Nous sommes si semblables et en même temps si différents.
Nos différences nous rendent uniques. C’est cette diversité qui fait la beauté du monde, ce qui donne de la couleur au tableau. Si nous étions tous semblable, la peinture serait triste, tout en nuance de gris. Du moins, c’est ce que nous disent nos parents. Mais pouvons-nous vraiment les croire ? Pour moi, la réponse reste floue. La théorie est belle certes, mais ayant vécu sous le poids de mes différences toute mon enfance, je ne crois pas que la théorie soit vraiment valable au jour d’aujourd’hui.
Mes différences ou plutôt mes bizarreries m’ont attiré de nombreux problèmes. Ma magie latente, exprimée dans un monde scientifique et rationnel, ne pouvait que déranger. Chaque manifestation irrationnelle de ma part était examinée à la loupe et mes parents malgré leur amour ne pouvaient pas comprendre ce qu’il ne connaissait pas. Commença alors un véritable parcours du combattant, jalonné deci delà par des consultations chez différents spécialiste : psychologue, psychiatre, neuropédiatre… Tout y est passé. Chez n’importe qui d’autre les médecins n’auraient rien trouvé, malheureusement pour moi, je n’étais pas un sorcier comme les autres et le diagnostic est tombé : une créativité exacerbée couplé à une hypersensibilité digne d’une éponge. C’est comme un amas de données fourmillant sous mon crâne. Des sensations trop lourdes, trop fortes pour un enfant. Vous est-il déjà arrivé de vous sentir déphasé, comme en-dehors du monde, moi oui. Mon corps petit et mince d’enfant me paraissait trop limité, comme une prison me retenant à l’intérieur de moi.
Je crois que Morgana a déjà ressenti cela, elle aussi.
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Nouveau tourbillon, nouveau souvenir
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Assis à la table du petit-déjeuner, je feuillette fébrilement la gazette du sorcier. Depuis quelques semaines, les nouvelles sont calmes. Pas d’attaque de moldu, pas de mort. Je devrais être soulagé, mais ce n’est pas le cas. Je ne peux pas m’empêcher de penser que quelque chose d’affreux va se produire. Ce pressentiment me noue les entrailles. Je jette un coup d’œil à Morgana qui vient d’entrer et mon cœur s’effondre dans ma poitrine. Son air vulnérable me brise. Je ne sais pas quoi faire pour l’aider.
À côté de moi, je vois Lily tendre la main vers le journal. Ses yeux me détaillent avec attention. Elle s’inquiète pour moi, je le sais. D’ailleurs, elle ne peut pas s’empêcher de me réprimander :
-Tu devrais arrêter ça Théo. Je ne sais pas ce que tu cherches, mais cela ne te fais pas de bien.
Je regarde mon visage blafard se refléter sur la cruche de jus de citrouille. Mes yeux sont cernés par la fatigue et mes joues creusées par les soucis.
-J’ai peur Lily. Quelque chose se prépare et je crois que je ne suis pas assez fort pour l’affronter.
Mon amie penche la tête sur le côté en se mordillant la lèvre.
-Tu sais Théo, tu n’as pas besoin de ressembler à James Potter ou à Sirius Black pour être un héros. Parfois être qui on est suffi.
Les paroles de la rousse loin de m’apaiser, alimentent cette sensation qu’un danger se rapproche. Je tente un pâle sourire et Lily détourne les yeux gênées. Elle ne croit pas à ma mascarade, mais n’insiste pas de peur de me braquer. À ses côté Severus lève les yeux de son livre de potion et dit :
-Théo, dit, ca te dirais de prendre ma place en cours de divination ? Le professeur va t'adorer.
Sa tentative d’humour tombe comme un cheveu sur la soupe et nous replongeons dans le silence.
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L’image bouge encore, se délite puis disparaît. Une autre suit encore.
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Je me réveille en sursaut dans mon lit, le cœur battant à coups redoublé. Le spectre de ma peur chevillé au corps. Cette peur que fut le vecteur de tant de choses dans mon enfance, comme un instinct primitif ancré dans mon âme. La paranoïa enfle en moi. Sensation poignante que quelque chose est en train de se produire, faisant s’effondrer les dominos soigneusement alignés. Un effet papillon. Un funambule suspendu au-dessus du vide depuis des jours qui soudain se relâche et chute.
Je me lève et descends l’escalier du dortoir, l’ombre d’un mauvais présage me suivant à chacun de mes pas. Devant moi, je vois une silhouette menue se glisser silencieusement dans les couloirs déserts de l’école. Je sais déjà qui est là. Je la suis en sachant que le dénouement de l’histoire se rapproche. Nous sortons dehors dans la nuit noire et retrouvons un groupe de personne encapuchonné. Mon cœur se sombre dans ma poitrine et je frissonne. En un battement de coeur, je comprends que Morgana m’a menti. Les mangemorts n’ont jamais menacé sa famille. C’est une des leurs, et moi, je les ai aidés à s’introduire dans l’école. Coupable… Coupable… Coupable. Les mots martèlent mon crâne. J’ai envie de fermer les yeux et de hurler. Hurler le sentiment de trahison qui inonde mon âme. Hurler la déchirure de mon cœur en millions de confettis. Mon amie se tourne vers moi et la surprise se peint sur son visage. Elle lève sa baguette vers moi, les larmes dégoulinant sur son visage. Elle veut ouvrir la bouche, mais la referme aussitôt. Ses mains tremblent et elle s’effondre à genoux sur le sol. Ses yeux fixent les miens. Deux puits vident et sans fond.
-Je suis désolée… Je suis désolée… Je suis désolée.
La litanie me traverse tel une prière bienfaitrice. Je reconnais la souffrance dans ses yeux et soudain tout prend sens. Les regards effrayés, les fuites perpétuelles et les ténèbres qui remplissent son âme brisée. Mon cœur saigne pour son innocence piétinée. Pour l’enfant devenu adulte trop tôt.
Je veux courir vers elle la prendre dans mes bras, mais je n’y arrive pas. Une voix caverneuse résonne dans l’air nocturne :
-Impéro
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Me voilà de retour, sur le sol humide de la forêt. Mes souvenirs me laissent un goût amer dans la bouche. À moins que ce ne soit le sang de ma langue qui dégouline dans ma gorge. La douleur continue d’envahir mon âme. Je ne pourrais plus tenir longtemps. Je suis arrivé au bout de mes réserves. Mes forces faiblissent et s’étiolent. Mon pouls ralentit. Je sais que la fin est proche, mais malgré tout, je refuse d’abandonner. Parce qu’il y a quelqu’un que je veux protéger. Parce que tout le monde devrait avoir le droit à une seconde chance. Morgana encore plus que les autres. Alors, je réunis les derniers lambeaux de forces qu’il me reste et réussis, malgré la douleur qui convulse mon corps, à ramper millimètre par millimètre vers mon ami. Je couvre son corps du mien et lance une dernière prière au ciel.
“Protégez-la, je vous en supplie. Elle mérite une meilleure vie que celle-là. “
Les larmes coulent sur mes joues tandis que des étoiles dansantes brouillent ma vision. La douleur gagne encore du terrain, aspirant peu à peu les derniers fragments de mon âme. Je voudrais hurler, mais je crois que je n’en ai plus la force. Mes muscles sont tétanisés. Tout être humain se retrouve à un moment de sa vie à la croisée des chemins avec une décision à prendre. La mienne a pris un tournant décisif ce soir. Finalement, peut-être que c’est Lily qui a raison. Peut-être qu’il ne faut pas être exceptionnel pour être un héros. Il suffit peut-être d’être soit même. Peut-être que d’une certaine façon, j’en suis devenu un.
Je ne regrette pas d’avoir rencontré Morgana. Pas si cela lui permet de se détacher de son affreuse famille et de vivre la vie qu’elle mérite d’avoir. Le froid pénètre mes os, mais je n’ai plus peur. Je lâche prise et plonge au cœur des ténèbres. Le noir m’engloutit, et soudain, je ne sens plus rien. Je ne pense plus à rien. Je cesse d’exister tout simplement.