Elizabeth Bridge embrassa une dernière fois ses parents ainsi que son frère et sa sœur avant de monter dans le Poudlard Express. Il faisait un froid glacial et une brume sombre couvrait le ciel. Un matin très hivernal pour un matin de septembre.
Eliza s’installa dans un compartiment vide et s’étira. Brr, quel froid ! Elle coinça ses petites mèches noires derrière ses oreilles et attendit sa meilleure amie qui ne devrait pas tarder à la rejoindre.
Elle était vraiment impatiente d’arriver à Poudlard ! Se réchauffer dans la Grande Salle, se replonger dans un des livres de la Bibliothèque (ceux des Moldus avait tendance à l’ennuyer), reprendre ses activités de coutures magiques …
Plongées dans ses pensées, elle sursauta quand la porte du compartiment s’ouvrit :
- Quel horrible temps ! J’ai cru que j’allais rater le train ! dit une jeune fille, essoufflée, aux yeux marrons et à la chevelure blonde.
Eliza sourit. Du Sandice Delcourt tout craché !
Celle-ci, passant à tout autre chose, s’installa en face d’elle et lui demanda où elle avait passé ses vacances.
- Et bien, ma mère s’est mariée en juillet pendant que mon père partait rejoindre sa nouvelle copine en France. Et quand mon frère, ma sœur et moi sommes allés rejoindre mon père au mois d’aout, ma mère est partie en voyage de noces. En bref, ils se sont débrouillés pour partir sans nous, soupira Eliza.
- Mmm… Pas très excitant comme vacances. Sinon moi, je suis allée en Grèce. J’ai fait une croisière à travers les Cyclades, visiter plein d’îles et aussi…
La pipelette Sandice entra en action. Elle parla, parla, parla jusqu’à la fin du trajet.
Le Poudlard Express entra enfin en gare de Pré-Au-Lard.
Eliza avait hâte de rentrer à Poudlard pour sa sixième année. Ce qu’elle avait faim… et froid !
Elle et Sandice montèrent dans une calèche avec un groupe de septième année de Gryffondor. Arrivée dans la Grande Salle, les deux jeunes femmes se dirigèrent vers la table des Serdaigle.
La répartition fut longue, trop longue. Les premières années se succédaient, plaçaient chacun leur tour le Choixpeau sur leurs têtes et celui-ci criait tantôt Serpentard, tantôt Gryffondor ou bien Serdaigle ou encore Poufsouffle.
Enfin, Dumbledore se leva.
- Bienvenue, dit-il en écartant les mains. Bienvenue pour une nouvelle année à Poudlard. Bienvenue aux nouveaux élèves et bon retour parmi nous aux anciens. Tout d’abord, Monsieur Rusard, le concierge, m’a demandé de vous dire que l’usage de la magie entre les cours est formellement interdit. De nombreux objets sont également interdit comme le frisbee à dents de serpent, la tasse à thé mordeuse... La liste complète est désormais affichée sur la porte de son bureau pour celles et ceux qui seraient intéressés. Pour finir sur une note plus joyeuse, j’ai l’honneur d’accueillir notre nouveau professeur de défense contre les forces du mal, le professeur Rosweilss. Je n’ai plus que deux mots à vous dire : Bon appétit !
Les tables se remplirent alors de rôtis, de panaché de légumes, de pain, de pâtés, de sauces et de jus de citrouille. Une fois repu, Eliza commença à piquer du nez. Elle ne pensait plus qu’à ce qui l’attendait dans son dortoir : un lit confortable et une douce et chaude couverture.
A la fin du repas, Dumbledore se leva et dit :
- Je crois, mes chers élèves, qu’il est l’heure d’aller nous reposer. Vos baguages vous attendent dans vos dortoirs respectifs.
Les élèves se levèrent bruyamment de leurs tables. Eliza et Sandice se dirigèrent vers la tour de Serdaigle avec leurs camarades de maison.
L’un des préfets de Serdaigle, William Smith, frappa le heurtoir contre la porte.
- Qui apparait le premier, le phœnix ou la flamme ? demanda le heurtoir.
- Je sais, je sais ! s’écria Sandice, excitée. Le cercle n’a pas de commencement !
- Joliment formulé ! approuva l’oiseau.
Les Serdaigle purent donc entrer dans leurs salles communes.
Eliza, épuisée, se dirigea vers son dortoir, se changea et se laissa tomber sur son lit. Elle s’endormit tout de suite.
Le lendemain, Eliza s’habilla de son uniforme : chemise blanche, jupe plissé noir, cravate bleue et argent. Elle attacha ses cheveux noirs et descendit prendre son petit déjeuner avec Sandice.
Le professeur Flitwick distribuait les emplois du temps.
- Miss Delcourt, maintenant.
Sandice fut tout de suite autorisée à continuer les potions, la métamorphose, la botanique, la défense contre les forces du mal, les sortilèges et l’arithmancie.
Quand ce fut le tour d’Eliza, le professeur Flitwick fronça les sourcils. Eliza avait demandé à continuer les mêmes matières que Sandice hormis l’arithmancie. A la place, elle voulait continuer la divination.
- Pour les sortilèges, la défense contre les forces du mal, les potions et la divination, c’est bon. Vous pouvez continuer la métamorphose et la botanique, mais il faudra travailler dur, car il n’y a aucun problème sur la pratique mais sur la théorie... Compris ?
- Oui Monsieur.
Sandice l’attendait dans le couloir.
- Je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à continuer la botanique puisque tu détestes ça !
- C’est mon père, soupira Eliza. Il veut que je continue parce qu’il trouve que j’ai la main verte.
- Il n’est pas passionné de botanique ton père ?
- Si.
- Bon… on se retrouve en cour de sortilèges ! lui dit Sandice en partant à son cours d’arithmancie.
Eliza, quant à elle, se dirigea vers la tour nord. Arrivée en haut de la tour, la jeune Serdaigle fut accueillie par le professeur Trelawney.
- Bienvenue pour une nouvelle année où nous allons essayer de lever le voile du futur, dit-elle de sa voie la plus mystérieuse.
Peu d’élèves avaient décidés de continuer la divination. Ils étaient seulement cinq. Une Serdaigle (Eliza), trois Poufsouffle et un Gryffondor.
- Nous allons étudier pendant une bonne partie du trimestre la numérologie. La numérologie se base sur la connaissance des nombres et des chiffres qui entourent un évènement pour en tirer le maximum d’informations possibles. Prenons par exemple le chiffre treize, synonyme de malheur. Treize personnes s’assoient à une même table. Selon la numérologie, le premier à se levé sera le premier à mourir.
Eliza écarquilla les yeux. Terrifiant ! Terrifiant…mais passionnant !
Le reste du cours fut consacré aux conséquences de la combinaison d’un chiffre avec un jour de la semaine et à leurs significations.
- Le vendredi treize ne sera donc pas un beau jour. Par conséquent, je vous conseille de ne rien entreprendre d’hasardeux. Je vous conseille également de n’avoir aucun lien avec le nombre 666. C’est un nombre maudit ! En revanche, il existe de nombreux chiffres portes bonheur : le chiffre 3 symbolise la trinité, le chiffre 8 représente l’infini, et le chiffre 9…l’amour !
A la fin du cours, Eliza se dirigea vers la salle de Sortilèges. Elle s’assit à coté de Sandice qui demanda :
- Alors, ce cours de divination ?
- Génial ! On a commencé à étudier la numérologie…
- Silence, s’il vous plait ! les interrompit le professeur Flitwick. Aujourd’hui, nous allons commencer à étudier le sortilège de silence qui…
- …permettra à Servilus de la boucler !!!hurla James Potter, un Gryffondor.
Sandice gloussa devant la « Plaisanterie » de James Potter pendant que la victime de la plaisanterie, Severus Rogue, se renfrognait.
- Je vous remercie de ne pas m’interrompre, dit sèchement le professeur Flitwick. Je disais donc que nous allions étudier le sortilège de silence qui rends la victime muette. Je vous rappelle que même si vous avez réussi vos BUSES de sortilèges, il faut continuer de travailler assidument car le niveau va s’élever.
Ils travaillèrent donc sur le sortilège de silence pendant toute l’heure de cours. Suivit ensuite un cours de Botanique qu’ils passèrent à percer des gousses de Snargalouf. A la fin du cours, le professeur Chourave passa parmi les élèves pour voir quelle quantité de liquide ils avaient récolté. Quand elle passa devant celle d’Eliza, elle dit :
- Et bien, Miss Bridge, vous avez une bonne pratique dans la botanique, c’est d’ailleurs ce qui vous a permis de continuer cette matière. Mais essayez de retenir la théorie, ou vous vous retrouverez encore plus perdue que vous ne l’êtes déjà.
Après le déjeuner, Eliza retourna en cours. Elle n’avait qu’une hâte, que la journée se termine pour qu’elle puisse enfin retourner à ses activités de coutures magiques après deux mois d’arrêt.
A la fin de la journée, Eliza se précipita dans le couloir du troisième étage. Elle passa devant un mur en pensant : je voudrais mon atelier de coutures magiques, je voudrais mon atelier de coutures magiques.
Le mur s’ouvrit, laissant apparaitre une salle contenant des mannequins en tissus, toutes sorte de tissus et d’étoffes, des livres et manuels de coutures magiques ainsi qu’une armoire en ébène où Eliza avait rangé ses trésors : ses vêtements achevés, son journal intime et dans un petit coffret de bois, un médaillon que sa mère lui avait offert lors de son entrée à Poudlard. Un écriteau était cloué au mur et indiquait : Atelier de couture magique d’Elizabeth Bridge.
Eliza soupira de plaisir. Elle était chez elle, ici. C’était son univers ! Elle espérait d’ailleurs secrètement se faire un nom dans la mode magique. Elle repensa avec amusement comment elle avait découvert cette salle, quatre ans plus tôt, lors de sa deuxième année. Elle cherchait un endroit où garder ses matériaux et ses œuvres. Elle faisait les cents pas devant ce mur sans se douter de ce qu’il cachait et se demandait où elle pourrait entreposer ses affaires sans qu’on les endommage… et le mur s’était ouvert et elle avait découvert cette salle. Curieux hasard ! Personne n’était au courant de l’existence de cette salle, personne à part Sandice. Eliza se mit au travail. Elle fabriquait un haut très coloré qu’elle avait l’intention d’offrir à Sandice. Elle était bien loin de se douter que quelqu’un l’avait suivi et l’observait.