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News

Nuit du 15 février 2025


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 152e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 15 février. Coups de cœur et coups de foudre seront mis à l’honneur durant cette nuit spéciale romance qui s’étendra de 17h à 2h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 22/01/2025 13:15


Nuitd du 17 janvier 2025


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 151e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 17 janvier. Vous tiendrez l’avenir au bout de votre plume tout au long de cette nuit spéciale astrologie de 20h à 1h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Equipe des Nuits le 11/01/2025 10:30


Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Un malentendu bienvenu par MinnieMey

[4 Reviews]
Imprimante
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Bonjour,

Voici un one-shot écrit en réponse au concours sur les potions, organisé par Lauramortentia.

 

Les conditions étaient les suivantes :

 

Consignes :

Il faut que vous écriviez une fanfiction sur une potion, vous pouvez faire en sorte que votre potion déclenche un problème, qu'elle fasse la célébrité de quelqu'un qui l'a inventé ou au contraire qu'elle soit utilisée pour résoudre le problème, c'est vous qui le décidez ! Une fois que vous serez inscrits, je tirerais au sort une potion et une époque chacun.

Contraintes :

-Votre intrigue doit tourner autour de votre potion.

-Vous devrez inventer au moins 1 OC (original characters) et utiliser au moins un personnage déjà existant parmi la liste que je vous donnerai à la fin.

-Votre personnage principal devra obligatoirement croiser la route d'une créature magique et d'un Weasley. (il devra avoir une conversation avec lui)

-Les voyages Dans le temps ne sont pas autorisés.

Infos pratiques :

-Vouspouvez vous inscrire en répondant à ce post ou en message privés.

-Votre texte devra être rendu avant le 12 septembre 2020 à 00h00 (heure française).

-Il n'y a pas de contraintes de taille, c'est vous qui décidez, faites comme vous le sentez !

 

Pour ma part, je suis tombée sur le Veritaserum, à l’époque de Gindelwald et j'ai choisi de faire apparaître Norbert Dragonneau.

J’espère que vous apprécierez cet OS qui est relié à mon histoire principale, « Severus Rogue, un homme si charmant ».

Merci.

MinnieMey

 

Benedicte Jackson huma l'odeur de la potion qu'elle venait de préparer et plissa les yeux. Des odeurs de sauge et de tilleul lui parcoururent le nez, ce qui était bon signe. Cependant, la couleur du liquide dans son chaudron noir était encore beaucoup trop opaque. D'une couleur crème, elle devait devenir transparente. La jeune femme attendit avant d'intégrer les derniers ingrédients. La potionniste était en sueurs, les joues rosies, la température de son petit atelier ayant monté de plusieurs degrés en l'espace de quelques heures. Néanmoins, malgré la chaleur étouffante, elle se trouvait dans son élément : depuis toute jeune, elle adorait créer des potions. Aujourd'hui, âgée de 28 ans, elle était devenue une experte dans l'art de créer des philtres, des fortifiants et d'autres breuvages et s'était déjà fait une réputation dans tous les Etats-Unis. Des sorciers venaient de très loin pour lui acheter ses préparations.

 

La potion était sur le point d'être terminée mais elle devait rajouter quelques larmes de harpies au dernier moment lorsque le liquide commencerait à bouillir. La jeune femme essuya une nouvelle goutte de sueurs avec sa manche qui descendait le long de sa joue. Cette phase était la plus importante et la plus délicate : si elle intégrait les larmes trop tôt, sa potion deviendrait encore plus opaque et n'aurait pas l'effet escompté. Si au contraire elle les rajoutait trop tard, sa potion changerait radicalement de couleur pour prendre une teinte bleutée et serait impropre à la consommation. Elle attendit alors, le cœur palpitant, les mains moites et les sourcils froncés. Malgré les vapeurs qui avaient envahi la pièce, elle resta concentrée. Le liquide opaque s'agita soudain. C'était le moment ! Benedicte ajouta très exactement cinq larmes et examina la potion. Celle-ci venait de changer d'aspect pour devenir totalement translucide.

 

Le soulagement l'envahit. Elle soupira doucement et sans plus attendre, fouilla dans l'un de ses tiroirs pour en ressortir plusieurs petits flacons en verre. Elle y versa la potion, fit apparaître plusieurs étiquettes sur lesquelles étaient inscrits « Veritaserum » et les colla. Elle se dirigea vers son armoire à potions et rangea chaque petite fiole. Elle hésita lorsqu'elle tint la dernière bouteille et la regarda longuement. Au bout d'une minute, sa décision prise, elle la garda dans sa main, ferma à clés l'armoire avec un sort et rangea soigneusement le flacon dans son sac. La jeune femme lança un Recurvite vers la grande table. En à peine cinq minutes, son atelier était propre comme si elle ne s'y était pas rendue : le chaudron avait disparu, les déchets d'ingrédients également et tous les ustensiles qu'elle avait utilisé pendant ces dernières heures étaient soigneusement rangés sur une étagère. Elle sortit et referma la porte un sourire sur les lèvres. Benedicte Jackson aimait le travail bien fait mais surtout, l'ordre et la propreté.

 

La jeune femme, une grande blonde aux cheveux longs portant une longue robe de sorcière sombre mais vaporeuse, respira un grand bol d'air frais et s'étira dans son jardin. Elle n'avait pas vu le jour se lever et regarda le ciel qui avait pris une teinte rosée. Malgré le manque de sommeil, elle se sentit bien. Elle aimait ce moment d'apaisement après avoir accompli son travail.

 

Alors qu'elle entrait dans la véranda, elle vit une petite créature, habillée d'une robe blanche et noire caractéristique des elfes de maison des Jackson, s'activer autour d'une table ronde en osier.

 

« Bonjour Maîtresse, » lui lança Raphy, ouvrant ses yeux globuleux si grands qu'ils prenaient presque la moitié de son visage.

 

Benedicte époussetait ses bottes crottées par la terre sur le palier de la véranda. La créature magique se tenait devant elle, un plateau dans les mains. Celui-ci contenait vraisemblablement son petit-déjeuner à la vue des œufs brouillés, du bacon et des tranches de pain de mie grillées. L'estomac de la jeune femme commença à grogner.

 

« Bonjour Raphy ! s'écria cette dernière.

— Miss Benedicte veut-elle prendre son petit-déjeuner ? lui demanda l'elfe en désignant son plateau, d’un ton suraigu.

— Il fait si beau que j'aimerais sortir ! répondit-elle d'un air faussement ennuyé.

— Vous ne pouvez pas partir maintenant ! Madame l'a formellement interdit ! Miss Benedicte aurait-elle oublié son rendez-vous aujourd'hui ? »

 

Benedicte souffla intérieurement. Elle se souvenait bien du rendez-vous arrangé que Mrs Jackson avait prévu avec l'un de ses prétendants mais la jeune femme n'avait pas envie de le rencontrer. Elle ne comprenait pas le désir de sa mère à vouloir lui trouver un mari à tout prix. Enfin... si... elle le comprenait très bien mais n'avait pas envie de jouer à ce petit jeu.

 

« Benedicte, vous avez presque 30 ans ! Estimez-vous heureuse de pouvoir vous marier à cet âge ! Ce n'est pas donné à tout le monde ! En tant que l'unique héritière des Jackson, il est temps pour vous de prendre vos responsabilités et faire honneur à votre nom ! Oh, si feu votre père était encore là... »

 

La jeune femme entendait presque la voix de crécelle de sa mère dans sa tête. Celle-ci terminait toujours par un long discours sur ce qu'aurait pensé son père s'il l'avait vue ainsi, célibataire et gagnant sa vie comme une simple roturière.

 

« A quelle heure doit-il arriver ? demanda-t-elle, exaspérée.

— A midi !

— Alors, j'ai le temps de faire un tour...

— Hors de question ! »

 

L'elfe avait pris un ton ferme et la regarda de ses grands yeux ronds. Benedicte l'observa quelques instants. Elle n'avait jamais eu une relation conventionnelle avec son elfe de maison. Beaucoup de sorciers auraient froncé des sourcils ou se seraient même sentis choqués d'entendre la créature lui parler ainsi. Aucun elfe digne de ce nom n’aurait pu se permettre de telle parole. Mais pas Raphy. Elles se connaissaient depuis la plus tendre enfance de la jeune femme et même si sa mère avait tenté de briser leur lien affectif, elle n'avait pas réussi.

 

 

« Un petit tour... tenta la blonde.

— Non ! Car je suis sûre que Miss Benedicte va encore esquiver son rendez-vous et ce sera Madame qui devra s'excuser auprès du gentleman ! Vous n'avez pas le droit de sortir, ordre de Madame ! »

 

La jeune femme soupira à nouveau, tenaillée. Elle voulait partir le plus loin possible de cette maison, loin de sa mère et de ses obligations. Elle pourrait tout à fait s'enfuir lors d'un moment d’inattention de l'elfe. L'idée l'effleura quelques instants mais elle savait que Raphy avait reçu l'ordre de la faire manger et la préparer pour son rendez-vous amoureux. Elle savait que si elle n'obéissait pas, l'elfe devrait se punir. A cette pensée, Benedicte capitula, nauséeuse. Mrs Jackson savait très bien jouer sur la corde sensible de sa fille.

 

« D'accord... »

 

Elle s'installa sur l'un des fauteuils en osier de la véranda tandis que Raphy vint placer son plateau sur une petite table devant elle, toute guillerette.

 

« Très belle journée, vous ne trouvez pas, Miss ? lui fit remarquer l'elfe en lui servant une tasse de café.

— En effet, répondit la jeune femme d'un air évasif.

— C'est une journée parfaite pour rencontrer son prétendant !

— Oh, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi !

— Non, mais ce jour est magnifique ! »

 

Benedicte leva les yeux au ciel. Il était impossible de discuter avec Raphy. Elle préféra se taire et écouter l'elfe vanter les mérites de son potentiel futur fiancé.

 

« Il parait que George Turner est très bel homme ! De plus, on dit qu'il a une très grande propriété en Géorgie. C'est un propriétaire terrien qui ne vit plus de la culture du coton mais fait fructifier son argent... »

 

La jeune femme connaissait déjà toutes les informations que Raphy lui exposait, sa mère s'en étant chargée en long et en large la veille au déjeuner. Elle laissa dériver son esprit sur le prochain philtre qu'elle devait préparer pour le chef de cabinet du président du MACUSA. Les potions lui permettaient de ne penser à rien, elle préférait largement leurs compagnies à celles des humains.

 

Après avoir terminé son repas, elle ne montra aucune résistance quand elle fut emmenée dans sa chambre pour se préparer.

 

 

Benedicte se laissa faire pendant que l'elfe l'habillait et la coiffait. Elle soupira devant les boucles que tentèrent de faire apparaître Raphy sur sa tête mais elle savait que ses cheveux étaient bien trop raides pour pouvoir tenir plus de quelques heures. 

 

Quand la créature fut ravie du résultat, la jeune femme se leva et regarda avec dépit sa longue robe bleu ciel vaporeuse, ses manches bouffantes et la dentelle assortie. Elle ressemblait à une princesse sortie d'un conte de fées. Son dépit fut encore plus grand. 

 

« Miss Benedicte est magnifique ! lança l'elfe les yeux larmoyants.

— Si tu le dis, répondit Benedicte dans un souffle. Toute cette mascarade l'ennuyait au plus haut point.

— Attendez dans le petit salon. Votre prétendant arrivera bientôt ! »

 

La blonde prit sa bourse, entendit le tintement de verre de la fiole de Veritaserum et la sortit pour la regarder à la clarté du soleil dont la chaude et agréable nitescence avait envahi sa chambre. Le liquide transparent scintillait de mille éclats. La potion était une pure merveille et sans vouloir se vanter, elle avait fait un excellent travail. Le Veritaserum, découvert par un potionniste britannique à peine trois ans auparavant, était connue pour être difficile à réaliser. Pourtant, il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour la maîtriser. Elle était même déçue de ne pas l'avoir elle-même inventée, tellement cette potion lui semblait simple. Elle observa encore le flacon et se demanda si elle serait réellement capable de l'utiliser aujourd'hui. En la prenant avec elle, elle s'était dit qu'elle pourrait glisser un peu de potion dans le verre de l'homme qu'elle devait rencontrer. C'était plutôt mesquin et politiquement incorrect mais elle voulait vérifier l'efficacité du Veritaserum. De plus, cela lui procurerait un petit divertissement si elle s'ennuyait ferme pendant ce rendez-vous. Avec un sourire en coin, elle glissa alors la fiole dans sa bourse en soie et sortit de sa chambre.

 

Assise dans le petit salon familial, un lieu savamment décoré de meubles et de bibelots victoriens, Mrs Jackson étant une grande admiratrice de cette époque, Benedicte triturait sa robe d'impatience lorsqu'elle entendit le carillon de la porte d'entrée sonner. La jeune femme se redressa subitement, déposa sa bourse à côté d'elle et attendit qu'on l'appelle. Toutefois, ce ne fut pas le cas.

 

Norbert Dragonneau, un homme châtain à l'allure élancée mais quelque peu dégingandée, lui fit un grand sourire quand il entra dans la pièce. Benedicte resta sans voix quelques instants.

 

« Mais qu'est-ce que...

— Bonjour Benedicte ! »

 

Il vint s'asseoir en face d'elle, sur l'un des fauteuils et continuait à lui sourire comme si de rien n'était.

 

« Que fais-tu ici ? se reprit Benedicte, remise de de sa surprise.

— J'ai décidé de venir visiter mon amie, ce n'est pas souvent que je suis de passage à New York !

— Euh... je ne sais pas si c'est le moment... »

 

Il fronça des sourcils.

 

« Ah oui ?

— Miss Benedicte doit rencontrer un prétendant à midi, souffla Raphy d'un air de connivence, en apparaissant aux côtés de Norbert et en lui tendant une tasse de thé.

— Vraiment ? »

 

Norbert lança un regard amusé à son amie.

 

« Voilà qui pourrait être divertissant !

— Comment ? Tu ne comptes pas rester ici ?

— Et pourquoi pas ? »

 

Il avait un air nonchalant et s'installa un peu plus confortablement sur le fauteuil. Elle lui lança un regard désabusé.

 

« Et Tina ? Elle ne pouvait pas t'accompagner ?

— Non, elle doit escorter un prisonnier hautement dangereux jusqu'à la prison de Fort Washington, ça va lui prendre toute la journée !

— Je vois... »

 

Tina, sa meilleure amie, avait pris de nouvelles fonctions en tant qu'Auror et était désormais souvent demandée pour ce genre de missions.

 

« Qui est ce fameux prétendant que tu vas rencontrer dans peu de temps ? »

 

Benedicte releva un sourcil. Depuis quand Norbert s'intéressait-il à sa vie amoureuse ? 

 

« Un certain Tuner, un propriétaire terrien de Géorgie. Je n'ai jamais entendu parler de lui avant que ma mère décide de ce rendez-vous.

— Ah, les mariages arrangés... ça me dépasse un peu tout ça !

— Et moi donc ! D'ailleurs, quand vas-tu faire ta proposition à Tina ? Elle désespère ! »

 

Norbert prit une soudaine teinte rosée et esquiva son regard.

 

« Euh... je... qu'est-ce qui pourrait te... bafouilla-t-il.

— Arrête un peu ! Tu viens la voir aux Etats-Unis au moins deux fois par an et tu restes plusieurs semaines à chaque fois ! Quand donc votre relation va-t-elle évoluer ? Cela fait des années que c'est comme ça.

— Peu... peut-être ! Mais je ne suis pas sûre que Tina soit vraiment encline à se marier... Moi non plus d'ailleurs ! »

 

Il eut un petit rire nerveux. Benedicte leva les yeux au ciel. Ces deux-là étaient amoureux l'un de l'autre mais ils se tournaient autour sans avancer. Cette histoire la désespérait. Non, vraiment, elle ne comprenait rien aux sentiments amoureux. La jeune femme n'avait pas envie de se marier mais savait que son statut d'héritière d'une grande fortune l'obligerait à l'être, un jour ou l'autre, et elle était persuadée de se marier sans amour. Alors, quand deux personnes s'aimaient autant, pourquoi hésiter ? Surtout que rien ne les empêchait de sauter le pas. Vraiment, c'était incompréhensible.

 

Mrs Jackson apparut dans le petit salon à cet instant.

 

« Ah, vous êtes là, Benedicte ! Je vous cherchais ! s'exclama-t-elle d'une voix traînante. Oh bonjour, Monsieur Dragonneau ! Comment allez-vous ?

— Je vais bien, merci. Et vous ?

— Je me porte à merveille ! Vous resterez bien un peu avec nous ? »

 

Norbert lança un regard interrogatif vers son amie. Elle réfléchit quelques instants. Finalement, la présence de son ami lui ferait certainement un peu de compagnie si son prétendant était assommant.

 

« Oui, Norbert va rester avec nous, s'exclama-t-elle d'une voix ferme.

— Ah, quelle bonne idée ! Un de vos compatriotes sera présent également ! Il accompagne Monsieur Turner. Vous le connaissez peut-être... un certain Monsieur Septimus Weasley ?

— Cela me dit quelque chose mais je ne le connais pas personnellement.

— Eh bien, ce sera l'occasion de vous présenter ! Je vais voir Raphy pour qu'elle rajoute un couvert supplémentaire ! »

 

Et Mrs Jackson sortit de la pièce, les laissant seuls. Les deux jeunes gens continuèrent à parler des dernières créatures magiques qu'avait découvert Norbert lorsqu'ils furent interpellés par l'elfe de maison qui leur demanda de se présenter dans le hall d'entrée. En effet, les deux invités venaient d'arriver.

 

Benedicte se raidit brusquement mais dès qu'elle vit son ami avec un sourire d'encouragement sur les lèvres, elle se détendit. Elle se leva et lissa sa robe. Elle détestait ce genre de rencontres, cela la mettait toujours dans un état de fébrilité : elle n'aimait pas la compagnie de ces hommes qui ne cherchaient qu'à l'impressionner avec leur travail, leur position ou encore leur richesse. Elle finissait souvent ces rencontres par se taire et ne plus leur adresser la parole, voire à les ignorer et, ce même en plein rendez-vous. De ce fait, elle avait acquis la réputation d'être une vraie dragonne. D'ailleurs, les prétendants ne se bousculaient plus vraiment au portillon depuis quelques temps, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Elle préférait cent fois mieux être seule.

 

Toutefois, elle ne savait comment, sa mère arrivait toujours à lui organiser ce type d'entrevue de temps à autre. Alors qu'elle se tenait juste derrière elle, Benedicte réfléchit à la façon dont elle pourrait glisser un peu de Veritaserum dans le verre de son prétendant. Ce rendez-vous serait si soporifique ! Ce n'était pas très fair-play envers cet inconnu, néanmoins, cela l'amuserait un peu, elle apprendrait certainement des choses intéressantes et surtout, elle allait enfin pouvoir tester l'efficacité de sa potion !

 

Sans regarder la porte, elle fit une révérence et releva la tête vers l'homme qui se présenta à elle mais fut choquée par la couleur rousse flamboyante de ses cheveux. Jamais n'avait-elle vu un homme à la chevelure de feu aussi intense et doté d'un visage constellé de tant de taches de rousseur. Elle savait que les premières impressions ne comptaient pas forcément, cependant, elle resta quelque peu intimidée.

 

« B... bonjour, balbutia-t-elle en tendant sa main.

—  Bonjour ! » lui lança le roux avec un grand sourire. 

 

Finalement, la jeune femme le trouva sympathique : son visage chaleureux et bienveillant gommait grandement ses imperfections. 

 

« Je suis Septimus Weasley, enchanté de faire votre rencontre ! »

 

Benedicte eut à peine le temps de faire un O avec sa bouche que le jeune homme avait retiré son chapeau et s'inclinait légèrement pour la saluer. Un homme apparut derrière le roux : George Turner était presque aussi grand, portait un costume en tweed gris et un chapeau en feutre noir. Mais alors que son ami semblait agréable, rien dans l'attitude de Turner n'était charmante. Il esquissa à peine un sourire quand il se présenta à la jeune femme. Cette dernière sentit son dos se raidir, vexée par un tel irrespect. Néanmoins, elle se ressaisit et lança d'une voix à la voix forte et fausse :

 

« Enchantée, Monsieur Turner ! »

 

Ce dernier lui répondit à peine. Il esquiva son regard et salua sa mère à la place. Benedicte en fut encore plus offensée. Subitement, elle n'eut plus aucun scrupule à verser le contenu de sa fiole dans sa boisson, il faudrait juste qu'elle trouve le bon moment.

 

Mrs Jackson termina les présentations avec Norbert Dragonneau que les deux invités connaissaient de nom, sa réputation étant faite dans le monde entier, puis les guida jusque dans la véranda.

 

La blonde observa la nuque de Turner avec une grande animosité et espérait qu'il la ressentait. Pourtant, il n'avait pas l'air ennuyé.

 

Ils s'assirent sur les sièges en osier.

 

« Que faites-vous dans notre beau pays, Monsieur Weasley ? demanda la mère de Benedicte vers le roux.

— Je suis venu pour affaire. J'en ai profité pour voir George. Nous avons un ami commun !

— Oh, je vois ! »

 

Mrs Jackson hocha la tête vers George Turner mais ce dernier avait toujours cette attitude réservée et ne répondit pas. Benedicte haussa un sourcil dans sa direction. Vraiment, cet homme était loin d'être commode. N'était-il pas venu en tant que prétendant ? Ce n'était pas avec cette attitude qu'elle allait succomber à ses charmes ! Les pensées de la jeune femme étaient assez ironiques, étant donné qu'elle ne voulait pas se marier mais jamais personne ne s'était comportée avec elle de la sorte et elle n'était pas prête à accepter une telle attitude. C'était elle qu'on forçait à venir à ce genre de mascarade. Cet homme méritait une petite correction.

 

La blonde s'excusa subitement et se leva. Quand elle sortit de la véranda, elle chercha des yeux Raphy. Celle-ci était en train d'arriver avec un plateau de rafraîchissements entre les mains.

 

« Qu'a commandé mon prétendant ? demanda-t-elle.

— Un verre de whisky pur feu, lui répondit la créature.

— Donne-moi ce plateau, je vais aller leur servir directement !

— Mais non, Miss Benedicte ne le peut, c'est le rôle d'une elfe de maison...

— Je veux me montrer sous mon meilleur jour. Une femme qui peut se débrouiller sans l'aide de son elfe est bien mieux vue de nos jours !

— Mais ce n'est pas le rôle d'une jeune femme comme vous ! Madame va être en colère. Non, Miss Benedicte ne peut pas servir ce plateau !

— C'est un ordre, Raphy ! »

 

La créature écarquilla ses grands yeux globuleux et ses longues oreilles se rabattirent autour de son visage. Benedicte eut un pincement au cœur. Ce n'était pas dans ses habitudes de lui donner un ordre aussi frontal et la jeune femme lut la peine dans les traits de son elfe. Ne pouvant pas aller à l’encontre de sa maîtresse, Raphy lui tendit le plateau à contrecœur.

 

« Maintenant, retourne dans la cuisine et ne reviens que pour le repas ! lui ordonna la jeune femme d'une voix presque tremblante.

— Oui, Miss Benedicte. »

 

Et l'elfe partit, les oreilles toujours rabattues autour de sa tête. La jeune femme chassa son sentiment de malaise et regarda le plateau. Il y avait deux verres de whisky pur feu, deux verres d'hydromel et un verre de jus de fruits. Elle jeta un coup d’œil furtif derrière elle. Personne n'était dans les parages. Elle déposa le plateau sur une petite table ronde et sortit la fiole de Veritaserum. Elle versa d'une main fébrile le contenu du flacon dans l'un des verres à whisky.

 

Juste avant de revenir dans la véranda, elle inspira profondément et entra un grand sourire sur les lèvres.

 

« Vos rafraîchissements ! » s'écria-t-elle d'un air éclatant.

 

Mrs Jackson toussa d'embrassement mais se reprit rapidement et lui lança un regard noir. Ce n'était pas là, la place de sa fille. Norbert l'observa, un air amusé sur le visage. Monsieur Weasley lui sourit amicalement et Monsieur Turner s'était redressé, surpris. Une lueur qu'elle n'aurait su décrire apparut dans la prunelle de ses yeux. Peut-être enfin de l'intérêt ? Mais le sentiment fut fugace car l’éclat disparut aussi vite qu'il était apparu.

 

Lorsqu'elle s'approcha des deux hommes, Benedicte tendit le plateau devant elle et exposa le verre de whisky pur feu contenant la potion vers son prétendant. Cependant, le roux fut plus rapide que lui et prit le verre dans sa main.

 

« Euh, que... commença la jeune femme, le regard affolé.

— Merci, lui dit-il simplement.

— Je... je vous en prie. »

 

George Turner attrapa l'autre verre. C'était trop tard. La blonde se sentit subitement stupide. Elle lança un regard désolé vers Monsieur Weasley, avança vers sa mère et Norbert qui étaient assis de l'autre côté de la petite table et leur proposa leurs boissons. Mrs Jackson en profita pour lui montrer sa forte désapprobation. Et Benedicte, bien qu'ayant quelques notions d'Occlumencie, n'eut aucune envie de lire les pensées de sa mère en cet instant précis. Elle s'installa sur son siège et leva son verre, comme tous les autres, pour trinquer.

 

Pendant qu'elle sirotait son verre d'hydromel, elle jeta un coup d’œil furtif vers Septimus Weasley qui dégustait son whisky sans se douter qu'il était en train d'ingurgiter du Veritaserum. Elle espérait que l'homme n'avait pas de secrets à cacher. Elle soupira et tourna la tête vers George Turner. La jeune femme tressaillit en voyant son regard poser sur elle. Il avait plissé les yeux et la regardait intensément. Se doutait-il de quelque chose ? Ce n'était pas possible, elle n'avait rien dit. Cependant, une sueur froide commença à couler dans son dos.

 

« Parlez-nous un peu de vous, Monsieur Turner, lança sa mère d'une voix aimable. J'ai entendu dire que votre propriété était grande.

— Non... ma propriété n'est pas si grande, » dit-il d'une voix à peine audible.

 

Benedicte haussa un sourcil, c'était la première fois qu'il prononçait une phrase aussi longue.

 

« George est bien trop modeste, s'écria Septimus d'un air guilleret, le Veritaserum ne semblait pas encore avoir d'effet sur sa personne. Son domaine fait bien au moins mille hectares !

— 983.

— Ah oui, c'est vrai que tu aimes les chiffres exacts.

— Oh mais c'est gigantesque, s'exclama Mrs Jackson d'une voix exagérément émerveillée - Benedicte savait pertinemment que sa mère connaissait cette information. Cela doit vous demander beaucoup de travail !

— Cela peut aller... »

 

La jeune femme soupira à nouveau. Maintenant qu'elle avait donné le Veritaserum à Septimus Weasley, ce repas deviendrait réellement monotone. Il s'avéra en effet que George Turner n'avait aucune discussion, comme si son éducation ne l'avait pas préparé à tenir une conversation avec qui que ce soit. Il ne répondait que par des oui ou des non, ou bien des phrases très concises. Le regard du roux, quant à lui, changea au fur et à mesure de l'heure. Ses yeux se dilatèrent et il commença à respira un peu plus fort. Il répondait aux questions de Mrs Jackson et de Norbert de manière presque automatique et d'une véracité désolante. Ainsi, ils apprirent qu'il était le cadet d'une fratrie de trois. Etant le seul garçon, il hériterait du nom des Weasley ainsi que de leurs propriétés. Cependant, son père, accro au jeu, avait rapidement dilapidé la fortune familiale et les Weasley ne possédaient désormais qu'un terrain de plusieurs hectares dans le Devon. Il travaillait plus de soixante-dix heures par semaine dans l'import-export de tapis volants mais le nouveau décret limitant l'utilisation de ce moyen de locomotion mettait à rude épreuve son commerce. D'un air larmoyant, il leur raconta qu'il était presque au bord de la faillite. De plus, il avait rencontré une jeune femme dans son pays et ne savait pas comment lui apprendre qu'il était fauché. Il faillit sur le point d’éclater en sanglots devant cet aveu.

 

Benedicte déglutit quand elle le vit sortir un mouchoir de sa veste. Elle était prise de remords pour ce jeune homme sympathique qui leur déballait toute sa vie sans aucune honte, à cause de la potion qu'elle avait versé dans son verre. Certes, elle avait la preuve que son Veritaserum fonctionnait, néanmoins, elle n'avait pas souhaité faire subir un tel interrogatoire au britannique. Elle regarda les personnes autour de la table basse. Elle fut surprise de voir sa mère se tamponner les yeux avec une serviette. Norbert lança un sourire plein d'empathie vers Septimus et George Turner tapait dans le dos de son ami pour tenter de le rassurer. La jeune femme se sentit encore plus mal. L'homme tourna subitement les yeux vers elle et lui lança un regard indéchiffrable qui la mit de nouveau mal à l'aise.

 

Fort heureusement, ce fut à ce moment que Raphy arriva dans la véranda pour leur proposer d'aller déjeuner. La blonde soupira de soulagement. La tension avait été bien trop palpable.

 

Mrs Jackson ne tenta plus de poser de questions directes à Septimus et décida qu'il était plus intéressant de tourner la discussion vers Norbert et ses dernières découvertes. Le Magizoologue leur raconta comment il avait rencontré son premier Demiguise lors d'un de ses voyages au Japon.

 

Le repas se déroula sans nouvel anicroche. Cependant, seuls sa mère et Norbert tenaient la conversation. Septimus était particulièrement silencieux, George Turner restait sur sa réserve et Benedicte était dans ses pensées. Passée sa culpabilité, elle se demandait désormais s'il existait un antidote au Veritaserum et réfléchissait à une manière d'en créer un.

 

Elle était tellement dans ses réflexions qu'elle entendit à peine sa mère lui indiquer la fin du repas. La jeune femme suivit le groupe qui prendrait leur dessert dans la véranda. 

 

« Comment contrecarrer l'impact des larmes de harpies dans la potion ? Peut-être par des larmes de Troll ? Oui, mais comment s'en procurer ? Les larmes de Troll sont très rares et onéreuses... alors, des larmes d'elfe de maison ? J'essaierai avec Raphy. Et pourquoi pas des larmes de Demiguise ? Norbert a dit tout à l'heure que ces créatures pleuraient rarement mais cela leur arrivait à la mort d'un proche... » réfléchit Benedicte sans se soucier des gens autour d'elle.

 

Pourtant, au bout de cinq minutes, elle releva la tête car elle n'entendait plus un seul bruit. En effet, elle était seule dans la véranda. Enfin non ! George Turner était assis sur le canapé en osier et examinait un magazine qu'il avait trouvé. Elle regarda autour d'elle et ne trouva ni sa mère, ni Norbert ou même Septimus. Ils les avaient laissés seuls. Mais depuis quand étaient-ils partis ?

 

Devant son air alerté, George lui parla d'un air nonchalant.

 

« Votre mère est partie montrer votre serre à Norbert et Septimus.

— Et vous ne vouliez pas les accompagner ? l'interrogea-t-elle, surprise qu'il soit resté à ses côtés aussi longtemps sans parler.

— Non, cela ne m'intéressait pas tellement. Je ne suis pas un féru de Botanique. Votre mère semblait ravie que je refuse son invitation. En effet, je ne suis pas venu ici pour m'instruire ! »

 

Il lui lança un regard éloquent. Benedicte se raidit subitement. George Turner n'avait pas été loquace depuis qu'il était arrivé et il venait de débiter plus de paroles qu'il ne l'avait fait pendant tout le repas.

 

« Euh... je... » bredouilla-t-elle, stupéfaite.

 

Rares étaient les personnes qui pouvaient la déstabiliser. Pourquoi ce changement d’attitude soudain ?

 

« Vous avez mis une potion dans le verre de mon ami, n'est-ce pas ? » clama-t-il sans détour, d'une voix accusatrice.

 

Benedicte sentit son pouls s’accélérer. Elle avait eu un doute mais là, il était devenu évident que son prétendant savait. Elle déglutit.

 

« Mais non ! se défendit-elle en le regardant dans les yeux sans cligner.

— Je ne suis pas né de la dernière pluie, vous savez ! s'exclama-t-il, d'un ton railleur. Septimus n'agissait pas de manière habituelle. Certes, mon ami n'est jamais avare de paroles, cependant, jamais ne se serait-il ainsi confié ! Et j'ai remarqué les regards inquiets que vous lui lanciez. A quoi jouez-vous ? »

 

La jeune femme se liquéfia sur place. George Turner l'avait totalement percée à jour. Mais comment lui avouer que le verre de whisky n'était pas destiné à Septimus mais à lui ? Comment lui expliquer qu'elle avait voulu lui jouer un mauvais tour ?

 

Subitement, le jeune homme éclata de rire. Benedicte resta sans voix.

 

« Je vous torture, n'est-ce pas ? En général, je déteste ce genre de rendez-vous. On m'avait parlé de vous, et pas forcément en bien. »

 

Benedicte se tendit devant l'affront mais le laissa parler.

 

« Certains m'ont dit que vous n'étiez pas une femme commode qui ne souhaitait pas se marier. Je me suis dit que vous rencontrer serait certainement intéressant et instructif. »

 

La jeune femme blêmit encore plus. N'était-il pas en train de la ridiculiser ? Elle commença à trembler des mains, peinant à contenir sa fureur.

 

« Et je dois avouer que ce rendez-vous a été au-delà de mes attentes ! Si je m'attendais à ça ?

— Qu'entendez-vous par-là ? lui lança Benedicte, d'un ton acerbe.

— Eh bien ! Vous ! Certes, je ne m'attendais pas à de la flagornerie de votre part. Vous n'en faites jamais. Je me suis dit que j'allais vous opposer la même réaction ! Mais ajouter de la potion dans mon verre ! Car je vous le répète, je ne suis pas naïf. Je suis certain que ce verre m'était destiné !

— Mais vous dites n'importe quoi ! ne put-elle s'empêcher de dire.

— S'il vous plait ! Vous êtes bien au-dessus de cela ! »

 

La blonde se renfrogna et croisa les bras devant elle, furieuse.

 

« J'ai entendu parler d'une nouvelle potion très en vogue en ce moment... Du Veritaserum, c'est ça ? Il semblerait que cette potion a la faculté de faire parler le plus récalcitrant des menteurs ! Dois-je vous en faire boire ? Il doit vous en rester encore un peu ! »

 

Il avait dit cela avec un sourire ironique sur les lèvres, comme si toute cette situation l'amusait. Un élan de haine la parcourut.

 

« Je ne sais pas pourquoi je suis encore ici à vous écouter me parler ainsi ! »

 

Elle esquissa un geste pour se lever mais le jeune homme la prit à revers et se mit debout.

 

« Froide, apathique et sournoise, je m'en serais contenté ! Mais menteuse par-dessus le marché ? C'est plutôt moi qui devrais m'en aller devant un tel affront ! Vous m'excuserez auprès de Mrs Jackson mais je ne peux rester une minute de plus dans cette maison ! »

 

L'homme ne souriait plus et prit la direction de la porte d'entrée. Benedicte commença à paniquer. Comment expliquer à sa mère le départ précipité de George Turner ? De plus, s'il lui prenait l'envie de raconter cette histoire à d'autres personnes, sa réputation serait finie. Certes, il n'avait aucune preuve mais cela entacherait grandement son image de potionniste.

 

« Attendez ! cria-t-elle à sa poursuite. Ne partez pas ! »

 

Il se retourna vivement vers elle. Ses yeux lançaient des éclairs noirs.

 

« Et pourquoi resterai-je ?

— Euh... je suis désolée, avoua-t-elle finalement d'une voix faible, la tête basse évitant son regard et se triturant les mains. Oui... je.... J’ai bien mis une potion dans le verre à whisky... du... Veritaserum... et... elle n'était pas destinée à Septimus mais bien à vous ! »

 

Benedicte avait envie de fuir devant l'aveu qu'elle était en train de lui faire. Elle détestait être dans cette situation mais elle n'avait pas le choix.

 

« Pourquoi ?

— Je viens de terminer la fabrication de cette potion... et... moi aussi, je déteste ce genre de rendez-vous que m'impose ma mère. Alors, j'ai cru que ce serait amusant d'en verser dans votre verre. Juste pour savoir si vous me disiez la vérité. Comme vous le savez, je déteste les faux compliments et les faux-semblants. Je... suis désolée ! Cela n'a rien d'honorable ! Je suis encore plus navrée que ce soit Septimus qui ait bu le verre. Je ne voulais pas lui faire subir les effets de cette potion. »

 

La jeune femme garda la tête baissée et n'osa plus le regarder. Elle se sentait terriblement honteuse.

 

« Je ne sais vraiment pas quoi penser de vous ! déclara George Turner enfin, au bout d'une minute. Vous êtes une femme... étrange. »

 

Elle releva le visage et le regarda dans les yeux. Son regard n'était plus antipathique. Il soupira profondément et lui sourit.

 

« Et si nous reprenions à zéro ? lui proposa-t-il. Mais cette fois, plus de ruses, de mensonges ou de Veritaserum. Si vous êtes d'accord, j'oublierai cet épisode !

— Mais... pourquoi ? Vous avez la possibilité d'anéantir ma réputation. Et ce n'est pas comme si je vous avais fait bonne impression...

— Et vous vous inquiétez de ce que je peux penser de vous ? C'est étonnant. »

 

Son regard était railleur mais Benedicte rougit subitement. Elle ne savait pas pourquoi mais son sourire, bien qu'ironique, fit tressaillir son estomac.

 

« Ce n'est pas mon genre de colporter des choses sur les gens, donc, non, je ne dirai rien. Et puis, je me dis que cette rencontre n'était pas si inintéressante. Au moins, je sais à quoi m'en tenir avec vous ! Je vérifierai avec attention tous les verres que vous me servirez !

— Jamais je ne recommencerai !

— Certes, je pense que c'est une bonne leçon ! Néanmoins, on n'est jamais trop prudent ! »

 

ll lui lança un sourire éclatant. La jeune femme sentit son cœur palpiter comme il ne l'avait jamais fait envers quiconque. Il se redirigea vers la véranda et s'installa sur le canapé en osier. Benedicte le suivit, hésitante, ne comprenant pas vraiment ce qui lui arrivait.

 

« Et si vous me parliez de la façon de fabriquer du Veritaserum ? lui demanda-t-il en l’invitant à s’asseoir à ses côtés.

— Euh... oui... »

 

*****

 

« Et c'est comme ça que je suis tombée amoureuse de ton cher grand-père ! » lança Benedicte Turner, sa tête sortant de la cheminée de Sarah, dans son appartement à Poudlard. 

 

L'américaine et sa grand-mère avaient l'habitude de discuter par voie de cheminée depuis que la jeune femme était professeure dans l'école écossaise.

 

« C'est bien la première fois que tu me racontes cette histoire ! s'écria la professeure de potions.

— J'étais tellement honteuse de mon attitude... je n'avais pas envie de crier sur tous les toits que nous étions tombés amoureux à la suite d’un malentendu de Veritaserum ! Je suis certaine que je ne l'aurais pas aimé s'il l'avait bu ! Donc, je te déconseille d'utiliser cette potion ! Toutefois... si je rencontre un jour ce Rogue, j'aimerais bien l'utiliser sur lui...

— Mais pourquoi, Grand-mère ? 

— Car je ne lui fais pas confiance...

— Grand-mère ! »

 

Benedicte Turner esquiva sa remarque et dériva sur un autre sujet.

 

Quand Sarah termina sa communication, elle retrouva Severus tranquillement assis sur son canapé. Il releva la tête de son livre quand il la vit et lui lança un sourire en coin. Elle haussa un sourcil.

 

« Si je rencontre un jour ta grand-mère, fais-moi penser à surveiller mon verre ! déclara-t-il simplement, puis replongea de son livre.

— Alors, comme ça, tu écoutes aux portes ?

— Ce n'est pas moi qui aie laissé celle-ci ouverte ! »

 

Sarah fit la moue mais ne dit rien et alla se lover contre son amant.

 

« Elle était belle, leur histoire ! lui chuchota-t-elle.

— Pas aussi belle que la nôtre ! »

 

Ce n'était pas le genre de Severus de tenir de tels propos, lui, l'homme cynique, allergique à toute forme de romantisme. Elle savait qu'il se moquait d'elle mais oublia la raillerie de sa remarque et posa sa tête contre son épaule.

 

Non, pas aussi belle que la nôtre !

 

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