Cette fic est écrite dans le cadre du défi lancé par Ellie: "Qu'elle le veuille ou non, nous existons".
J'ai donc pris le pari de dépeindre une Hermione dyslexique en respectant au maximum le canon dans un premier temps, mais également en l'intégrant à l'UA que je suis en train de mettre en place car c'est un perso qui y a déjà une petite place, d'où l'intégration dans la série "Les enfants perdus".
Bonne lecture, j'espère que cela vous plaira!
Campée devant le miroir de sa chambre et bien décidée à travailler malgré la chaleur étouffante de ce début de juillet, elle récite à voix haute chaque phrase au fur et à mesure qu’elle les déchiffre une seconde fois, parfois avec une difficulté immense.
« La fabrication de baguettes magiques est attestée au moins depuis la fin du V° siècle et aurait démarré dans la Grèce antique ».
C’est la quatrième fois qu’elle récite cette phrase et une énième lecture lui apprend qu’elle l’a enfin prononcée sans erreur. Avec un sourire, elle passe à la phrase suivante :
« Les baguettes magiques ont commencé à être utilisées en Grande Bretagne dès la fin de l’Antiquité par quelques notables. Mais c’est seulement avec l’invasion de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant que cet usage s’est répandu. Et ce n’est que trois siècles plus tard qu’il s’est généralisé, grâce à l’installation sur l’île de la famille Ollivander. »
Cette fois-ci, il lui faut plus de dix tentatives pour connaître celle-ci par cœur. C’est qu’elle est plus longue, sa lecture plus ardue et qu’elle a du procéder en deux fois. Mais elle parvient tout de même à triompher et son sourire s’élargit, devenant triomphant.
Heureusement, le nom d’Ollivander constitue pour elle un aide-mémoire extrêmement efficace. Elle se souvient de chaque seconde du moment passé dans sa boutique, de chaque question qu’elle a posée et de chaque réponse qu’elle a reçue.
Instinctivement, elle tire la baguette qu’elle conserve dans sa poche depuis plusieurs jours :
« Bois de vigne pour une sorcière ambitieuse », récite t-elle avec fierté. « Ventricule de dragon, vingt-sept centimètres trente ».
Elle a longuement questionné le vieil homme, passant au dessus de son air profondément intimidant pour apprendre tout ce qu’il y avait à savoir de base sur les baguettes magiques. Elle sait donc que sa baguette est étonnamment longue, et que cela peut être un signe de grande puissance magique ou de capacités hors du commun.
C’est intrigant à vrai dire. Hermione est en effet sérieuse et particulièrement travailleuse à l’école, mais bien souvent ses résultats ne sont pas à la hauteur des efforts entrepris : la faute à son écriture de chat qu’elle a bien du mal à soigner, surtout lorsqu’elle est pressée ou inquiète.
Et puis elle écrit si lentement qu’elle a l’impression que son cerveau doit freiner pour éviter le carambolage. Elle fait également beaucoup de fautes d’orthographe qui lui valent fréquemment des zéros en dictées.
Son professeur d’il y a deux ans s’arrachait les cheveux et la traitait de fainéante, jusqu’au jour où sa mère a fini par s’insurger et lui montrer les dizaines de brouillons réalisés en guise de révisions.
Rien à faire, l’orthographe des mots refuse de rester dans sa mémoire. Elle peut faire dix fois la même faute en quelques minutes, ou s’emmêler les pinceaux au point de devenir illisible si on la brusque. Et quand elle recopie ses leçons au tableau, c’est toujours lettre par lettre et elle finit dans les derniers alors qu’elle ne ménage pas sa concentration.
En première année d’enseignement primaire, elle devait même rester à la récréation pour finir, au point qu’elle ne se souvient pas d’avoir passé beaucoup de temps dehors. D’ailleurs elle a redoublé cette année-là et ses parents l’ont changée d’école dès le mois de septembre suivant, lorsqu’elle est rentrée en pleurs deux fois de suite, complètement à bout de nerfs.
Pourtant Hermione persévère, même si on dit qu’elle n’y arrivera jamais. Elle veut réussir, ne supporte pas l’échec et l’humiliation qui s’ensuit. Si les autres y arrivent, il n’y a pas de raisons qu’elle ne fasse pas mieux qu’eux.
Heureusement, les choses ont fini par s’arranger un peu ces dernières années, malgré quelques incidents. Elle est la première de la classe en mathématiques, en sciences et surtout en récitation. A vrai dire, il suffit qu’elle entende une fois quelque-chose pour le retenir et c’est un atout indéniable pour sa scolarité.
Elle lit beaucoup aussi, surtout depuis quelques mois et malgré ses grosses difficultés. C’est un conseil de sa professeur de l’année pour s’améliorer.
Même si sa mère est très sceptique, elle a décidé de persévérer. Après tout elle n’a rien à perdre et tout à gagner, d’ailleurs il lui semble qu’elle a un peu moins de mal à présent. Son père lui a même dit qu’elle faisait un peu moins de fautes.
Pourtant, sa meilleure force se trouve dans sa mémoire auditive et c’est d’elle dont elle est en train de se servir, debout devant son miroir qu’elle fixe d’un air décidé en récitant chaque phrase de son livre à voix haute.
Peu importe les efforts à fournir, Hermione est terriblement déterminée. Elle sait qu’elle est sur le point de basculer dans un monde totalement inconnu, et aussi que c’est peut-être la meilleure chose qui puisse lui arriver dans sa vie.
Pointant sa baguette sur la feuille où elle a consigné son planning d’apprentissage, elle tourne et abaisse sa baguette :
- Wingardium Leviosa !
Son reflet sourit tandis que la feuille volette devant ses yeux. Elle a mis des heures à trouver la bonne prononciation, jusqu’à ce que son père, féru de latin, lui explique le principe des accentuations.
Depuis, elle parvient sans peine à faire voler de petits objets et ne se prive pas de s’entraîner. Et son père lui a promis qu’il l’aiderait à étudier la botanique, une discipline qu’il adore et voudrait bien découvrir côté sorcier.
C’est qu’elle a tant de retard à rattraper… Et elle n’a même pas encore vraiment commencé à essayer d’apprendre à écrire à la plume...