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News

Nuitd du 17 janvier 2025


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 151e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 17 janvier. Vous tiendrez l’avenir au bout de votre plume tout au long de cette nuit spéciale astrologie de 20h à 1h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Equipe des Nuits le 11/01/2025 10:30


Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Les étoiles ne mentent pas par Fleurdepine

[7 Reviews]
Imprimante
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

Booon alors je suis désolée, j'ai bouclé cette histoire en quelques heures parce que j'avais envie de rendre un minimum honneur à l'OC qu'on m'avait assignée, et à sa créatrice. Je suis désolée aussi pour les fautes d'orthographe, de grammaire, etc. Je n'ai jamais posté de façon aussi brouillonne !!

et bref, stop pour les excuses, ceci est ma participation au concours : On a échangé nos OC dont j'ai adoré le concept :D Le but était d'écrire à partir d'une fiche d'un OC qu'une autre personne avait écrit pour nous. J'ai donc découvert Astrid Sterne, jeune femme de 34 ans (au début de l'histoire, enfin pas au temps présent, mais au temps du premier souvenir) et ai tenté d'écrire son histoire, ou plutôt sa rencontre avec Harry Potter. J'espère que ça vous plaira et que la personne qui a créé cet OC sera contente de voir ce qui en a été fait (ou, du moins, pas trop désespérée hahaha).

Bonne lecture !

Note de chapitre:

Les consignes du concours : 

- Vous allez devoir créer un OC d’après une liste de critères donnée un peu plus bas, puis me l’envoyer par MP avant la date butoir. Après cela, vos personnages seront redistribués entre les participants, et je vous attribuerez le personnage avec lequel vous devrez composer. Le personnage que vous allez créer ne sera donc pas celui avec lequel vous allez écrire.

- Vous pouvez créer un personnage Moldu/Cracmol. Dans le cas d’un Moldu, celui-ci devra être au courant, ou découvrir en cours de route l'existence du monde sorcier.

- Dans le cas d’un OC sorcier, il peut être originaire d’une autre école magique que Poudlard ou d’un autre pays que la Grande-Bretagne. Le participant qui héritera d’un personnage venant d’ailleurs que Poudlard/Grande-Bretagne aura tout de même le choix du lieu géographique dans lequel il souhaite situer son histoire.

- Le personnage ne doit pas être un OC déjà existant. Il doit être inventé pour l’occasion.

- Le rating est limité à -16 ans maximum.

- Minimum de 1000 mots. Pas de maximum.

 

 

— Vous vous souvenez de notre toute première rencontre ?

 

Elle le regarde comme si une deuxième tête avait poussé sur son épaule, comme s’il était devenu fou, en somme. 

 

— Bien sûr que je me souviens. 

 

« Pour qui me prenez-vous ? » est le très clair sous-texte. Peut-être même qu’un « idiot », franc mais gentil, aurait suivi. 

 

— Essayez d’y penser, s’il vous plaît.

 

* * * * *

 

Après les chasses de raffleurs, après la bataille, après la mort de Vous-Savez-qui, après les procès, Astrid Sterne prend la liberté de s’allumer un cigare. C’est presque mérité. En revanche, ça détonne fortement dans l’allure stricte du personnage. À observer uniquement son comportement maîtrisé, distant et froid, personne ne pourrait se douter de cette habitude déviante (ni des autres), mais elle est a toujours été très douée à garder des secrets. C’est la raison pour laquelle elle est encore vivante. Par exemple, elle connaît à peu près tout ce qui se passe à l’intérieur de chaque salle du Ministère. Les gens se confient — c’est drôle comme il suffit de se taire pour qu’ils se mettent à tout avouer. Et elle, adore se taire.

 

Elle savoure son cigare et se rappelle avec un pincement au cœur, les jours qui viennent de s’écouler. « Vous êtes clean ». Si seulement c’était vrai. Clean, qu’est-ce que c’est ? Elle renifle. Personne n’est clean ici. A part Harry Potter. (Et encore. Il a tué, se rappelle-t-elle)

 

La première fois qu’elle rencontre Potter, elle revient d’une mission en Irlande.  On l’a prévenue la veille que la nouvelle génération était désormais assez formée pour rejoindre l’équipe. Elle n’avait rien à dire et rien à en penser par ailleurs. 

 

— Sterne, annonce Stanford de sa voix forte alors qu’elle pénètre le bureau de son supérieur. Je vous présente trois des nouvelles recrues : Brocklehurst, Potter et Smith. 

 

Elle hoche sèchement de la tête. Pas un Serpentard, remarque-t-elle amèrement. Ils ont morflé après la guerre, même au sein des Aurors. Aussi, ça ne l’a pas étonné qu’on vienne la chercher pour la juger (comme s’ils étaient dignes de cela). Les Serpentard étaient les coupables parfaits. Peu importe l’héroïsme des uns et des autres, c’était pour Voldemort, pour Malefoy, pour Lestrange, pour Dolohov, pour les Carrow, qu’ils payaient. 

 

Elle regarde à peine Potter mais l’envie est pressante. Potter l’intrigue, malgré elle. Mais elle n’est pas assez nouille pour montrer ouvertement cet intérêt pervers, presque malsain. Potter a été sa vie entière traité comme une entité à part, ce ne sera pas le cas ici. Au sein des Aurors, il est un sujet comme un autre, Sauveur du monde sorcier ou non. Merlin, que ça sonne amer.

 

— Je vous envoie ces trois-là pour les briefer sur l’affaire des Chapeliers. Ils vous aideront sur le terrain, vous et Yitz. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. 

— Bien, chef. 

 

Puis, se tournant vers les autres : « Suivez-moi ». Pas un ne bronche. Bien. Elle déteste l’idée de devoir les baby-sitter. 

 

Arrivés dans son bureau, elle s’exécute. « Vous savez ce que sont les Chapeliers ? » Personne ne répond. « Aucun de vous ne lit la presse ? Vous avez raison, ce n’est qu’un tissu de bêtises et ce sera l’une des premières choses que vous apprendrez en travaillant ici. La Gazette transforme chacune de nos histoires pour ne pas inquiéter la population. Donc, les Chapeliers. Personne, vraiment ? ». 

 

Elle se demande pourquoi elle insiste autant, d’habitude elle va droit aux faits, elle ne tergiverse pas, ce n’est pas une show-woman, pas une excentrique. Alors pourquoi maintenant ? 

Elle se dit que c’est certainement sa façon de tester Potter. Elle aimerait qu’il l’impressionne, mais Potter n’est qu’un gamin comme un autre, et ça, c’est déstabilisant. 

 

Finalement, elle raconte. Parfois interrompue par des questions d’une des trois recrues, mais rarement. Elle raconte comment les Chapeliers ont monté un groupe de résistance terroriste en Irlande et en Ecosse, réclamant l’indépendance, non désireux de respecter les lois imposés par le gouvernement britannique. « Pourquoi les Chapeliers ? » vient la première question stupide de Smith. « A votre avis ? ». Elle déteste qu’on lui coupe l’herbe sous le pied. 

 

Très vite, elle pense : Potter est poli, Smith est grossier. Brocklehurst est en retrait mais elle l’apprécie, solidarité féminine ou peu importe comment ils appellent cela. 

 

Smith voit rouge, donc. Il répond d’un air grinçant : « Des chapeaux sont impliqués dans l’histoire, sûrement ? Madame ? ». Elle rétorque : « Vous pouvez m’appeler Sterne » puis comme s’il n’était pas intervenu, reprend son histoire. Donc, les Chapeliers parce qu’ils portent chacun un chapeau vert sur la tête, tout simplement. « Des questions ? »

 

— C’est vrai que vous venez de Serpentard ? demande insolemment le Poufsouffle. 

— C’est un crime ?

 

Potter se balance d’un air gêné à côté. « Zacharias », le menace-t-il.

 

— Oh, laissez Potter. Ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’un imbécile croira judicieux de faire cette remarque. 

— Je ne vous permets pas... intervient de nouveau l'impertinent.

— Vous n’êtes pas réellement en position de vous permettre, jeune homme. 

— Ce n’est pas juste que vous êtes une Serpentard... J’ai lu dans La Gazette que vous avez été jugée par le Mangenmagot, il y a quelques mois. Vous avez bien profité de la montée de Voldemort, c’est ce qu’ils disaient ! 

— Je pensais avoir réussi ma première leçon mais apparemment non. La Gazette n’est qu’un torchon dont l’unique but est de satisfaire la populasse. Aussi, vos arguments sont irrecevables. Autre chose ? 

 

Smith se ratatine. 

 

« Bien », reprend-elle comme si Zacharias avait simplement évoqué un détail de leur prochaine mission et pas le moins du monde remis en question sa morale et sa légitimité.

 

Plus tard, lorsqu’un nouvel arrivant débarque, tout le monde est silencieux. 

 

— Ah, je vois que vous avez fait la connaissance de ma charmante coéquipière. Harold Yitz, précise-t-il face aux regards perplexes des trois jeunes adultes. Sterne ne vous a pas trop effrayé j’espère ? 

 

Il ricane nerveusement.

 

— C’est un sacré specimen mais on s’y fait. 

 

Après ça, elle a tout bien fait d’ignorer les nouvelles venues et de continuer à travailler comme elle l’a toujours fait : sérieusement, irréprochablement.

 

* * * * *

 

Potter. Non, Harry. Harry la regarde intensément. Il sourit lorsque leurs yeux se croisent. 

 

— Honnêtement, la première fois que je vous ai vue vous m’avez fait peur. 

Peur ? Vous avez vaincu Voldemort et je vous ai fait peur ? Je suis flattée, Potter, vraiment, répond-elle avec un petit sourire.

— C’est juste que… vous êtes très froide. On a l’impression qu’à tout moment, vous pourriez nous tuer du regard.

— Si seulement c’était vrai, s’amuse-t-elle. Et moi, je vous ai pris pour un empoté mais ce n’était pas grave puisqu’on ne vous a jamais demandé de réfléchir.

— Touché. 

— Scheisse.


Elle étouffe un cri de douleur.

 

— Tenez bon, la supplie-t-il.

 

Elle hoche la tête mais, en même temps, retient ses larmes. Des larmes devant Potter ? Et puis quoi encore ?
A la place, elle tente de se focaliser.

 

— Les étoiles ne mentent jamais, lui lance Potter.

— Die Sterne lügen nicht.

— Je crois que c’est vrai.

— Assurément. 

 

* * * * *

 

C’est sa toute première mission avec Potter. Seul à seule. A peu près huit mois après le recrutement, et tout à fait par hasard. Grant aurait dû être là mais blessure de dernière minute, enfin toujours est-il qu’ils se sont retrouvés tous les deux dans un cul de sac, à Plymouth. Les malins ont filé et les ont piégé et c’est rageant. « Je déteste l’Angleterre » grince-t-elle alors que ses yeux lancent des éclairs dans tous les sens. Harry est tout aussi frustré mais à la place, il demande :  

 

— Pourquoi ?

— Il fait humide et froid et tout est stupide. 

 

Potter reste silencieux et semble contempler sa réponse, comme si elle venait de sortir une phrase digne de Confucius.

 

— Vous êtes libre ce soir ? finit-il par questionner au bout d’un long moment pendant lequel Sterne marmonne sa haine envers la perfide Albion.

— Je vous demande pardon ?

— Hum… reprend-il avec hésitation. Comme vous semblez détester l’Angleterre, je voulais vous emmener à un salon de thé à Londres, avant de rentrer chez vous, c’est l’un de mes lieux préférés ici, mais si vous avez quelque chose de prévu, je ne veux pas empiéter…

 

Elle le regarde avec amusement. 

 

— C’est une avance ? 

 

Il se tétanise. 

 

— Détendez-vous Potter. Je vous fais marcher. Oui, je suis tout à fait libre ce soir. Personne ne m’attend chez moi, je n’ai ni mari ni enfants. 

 

C’est l’information la plus intime qu’elle ait jamais partagé. 

 

— Oh, d’accord. Alors vous êtes partante ?

— Oui, partante, Potter. Mais vous n’avez pas une fiancée à retrouver ? 

— Elle est au courant que je suis en mission. Elle ne s’attend pas à ce que je rentre de si tôt.

— Et vous ne voulez pas rentrer de si tôt ? Vous êtes étrange. Mais quelle importance, allons à votre salon de thé si c’est ce que vous désirez. 

 

Sur ce, ils transplanent. Et c’est vrai que le salon de thé est charmant même si ça ne vaut pas le vin chaud de sa Rhénanie natale (surtout le Riesling).
Mais comme, malgré le salon de thé, malgré la ballade à Chinatown, le long de la Tamise, malgré les discussions, les anecdotes, Potter sent qu’elle n’est pas convaincue, les voici au Galloway Forest Park, au sud de Glasgow, à observer les étoiles, allongés sur le dos, dans l’herbe (évidemment). Il est vingt-deux heures passées, Harry a oublié qu’il devait rentrer, et elle commence à apprécier un peu plus la Grande-Bretagne, mais simplement parce qu’elle aime les constellations (et la cartographie. Surtout la cartographie).
C’est ainsi que commence la discussion qui changea tout entre eux, et qui les lia durablement.  

 

 

— Vous savez ce que ça veut dire Sterne en allemand ?

— Non. Quoi ?

— Etoiles. Les étoiles. Au pluriel. 

— Je n’arrive pas à savoir si ça vous va bien ou pas du tout.

 

Elle esquisse un léger sourire. 

 

— Die Sterne lügen nicht.

— Qu’est-ce que ça veut dire ?

— Les étoiles ne mentent pas. Friedrich von Schiller. Grand poète moldu du 18e. Ma grand-mère était passionnée par cet homme. Elle nous lisait ses poèmes pendant les soirs d'hiver. C'était un peu notre devise. Die Sterne lügen night. 

— C'est la première fois que vous vous dévoilez autant, observe-t-il et elle est surprise par cette vérité. 

— Vous m'inspirez, Potter. Mais ne le répétez à personne. Je ne suis pas censée avoir de faiblesse, pas même pour le Sauveur. 

— Ne vous inquiétez pas. Votre secret est en sécurité avec moi. 

 

Ils sourient tous les deux, cachés par la pénombre de la nuit. Ils sont apaisés et satisfaits, dans le Galloway Forest Park de Glasgow. 

 

— L’Allemagne vous manque ? demande Harry brutalement. 

— Comment pourrait-il en être autrement ? Heimat. Le mal du pays. C’est un mot purement allemand. 

— Heimat, répète Harry. Vous y retournez de temps en temps ?

— Très rarement.

— Pourquoi ?

— Je ne sais pas.

 

Après ça, Potter et elle créent une relation cordiale, presque amicale (même si elle ne l'avouerait jamais). Ils échangent parfois autour d’un thé, lorsque les missions s’éternisent, et Harry se confie aussi et elle finit par connaître presque toute sa vie.

 

 

* * * * *

 

— C’est ce jour-là que je vous ai vraiment appréciée.

— Je suis relativement touchée, Potter. Relativement, parce que…

— Parce que vous êtes incapable d’éprouver des sentiments, je sais.

— Telle est la cruelle malédiction des Serpentard.

 

A cela, il rigole franchement.

 

— Vous n’auriez pas pu faire plus cliché comme Serpentard, je vous l’accorde.

— Surveillez votre bouche, Potter.

— Harry.

— Potter.

 

* * * * *

 

Le temps passe (les mois, les années même). Ils ont partagé d’autres combats, d’autres moments de complicité. Quand Ginny et lui ont connu leurs premières vraies difficultés, elle l’a soutenu (par exemple). 

 

— Oh vous savez, le mariage, moi, ce que j’en pense…

 

Ça commence comme ça et oui, Harry sait ce qu’elle en pense, que c’est une prison, que c’est une pénitence, une plaie, une affaire de superstition et de narcissisme, etc.

 

— Mais ça vous va bien, à vous. 

— Eur… Merci ?

— Je suis sérieuse. Je n’ai jamais, jamais, eu envie de me marier sauf lorsque je vous regarde. Vous et Ginny, vous avez peut-être des disputes mais vous donnez envie aux autres de vivre ce que vous avez. Pourtant je ne suis pas envieuse mais… vous pourriez presque me faire changer d'avis sur toutes ces conneries. Enfin, battez-vous pour elle, Potter. Qu'est-ce que je peux vous dire de plus ? Elle le vaut bien, sinon vous ne l’auriez pas épousée, n’est-ce pas ?

 

 

* * * * *


Elle ne sait pas comment elle tient encore dans cette marée de sang (son sang !), et Potter la regarde avec tellement d'inquiétude et de désespoir, ça la glacerait presque. 

— Vous avez vu trop de gens mourir pour votre bien.

— Vous n’allez pas mourir.

— Ce serait idéal, tout de même, de mourir au milieu de rien, dans les bras du grand Harry Potter. 

— Vous n’allez pas mourir.

 

Il s’est retenu de dire autre chose, elle le sait. Elle le connaît parfaitement.  

 

 

* * * * *

 

Après cinq années, simplement, elle raconte son histoire à Harry. Comment elle a fait le dos rond lorsque Voldemort était au pouvoir parce que, très tôt dans sa vie, elle a développé un instinct de survie (par le biais de ses grands-parents qui avaient vécu la guerre - et survécu). Comment, plus tard, elle a saboté des chasses de raffleurs en secret, comment son cœur battait. Elle aurait pu tout perdre, absolument tout. Comment elle a rejoint la deuxième partie de la bataille de Poudlard et qu’elle n’en a jamais parlé à personne. Comment elle s’est sentie humiliée pendant son procès mais ça ne l’a pas gênée car elle préférait ça aux récompenses et aux félicitations. Et elle savait qu’un cigare l’attendait.

Harry comprend bien vite l’importance des cigares dans sa vie. 

 

— Ils ont foiré

— Non, Potter.

— Pourquoi tenez-vous tant à les défendre ? Je ne comprends pas. 

 

Pendant un temps, il croit ne pas obtenir de réponse car elle l'ignore. En fait elle réfléchit.

 

— Par loyauté.

— Mais la loyauté ne doit pas être aveugle ! Nous ne sommes pas des machines ! Vous pouvez reconnaître qu’ils ont mal agi, ça ne change rien. 

— Silence, Potter. Vous ne savez pas de quoi vous parlez.

— Pardon ?

 

Pour la première fois, il hausse la voix. Il ose l’affronter, il ose la froisser. C’est peut-être aussi le signe qu’il l’estime enfin comme il le devrait : à sa hauteur. 

 

— Moi ? Je ne sais pas de quoi je parle ? Dois-je vous rappeler que j'ai eu la responsabilité du monde sorcier sur mes épaules alors que je n’étais pas majeur ? Même à l'âge d'être un enfant je n'en étais pas un. Dois-je vous rappeler aussi qu'à cause du ministère, à cause de Fudge, à cause de tous ces incompétents au pouvoir, nous avons perdu un temps fou ! S’ils avaient été intelligents, rien qu’un peu, beaucoup de monde aurait pu survivre à ça... Sirius aurait...

 

Il s'arrête, la voix déformée par l'émotion. Quand il reprend, elle tremble encore.

— Je sais de quoi je parle, Madame. Et vous ?

 

Son air est défiant. 

 

— Pardonnez-moi, Potter. Je sais ce que vous avez vécu. Je ne voulais pas vous ramener à cette période de votre vie. Mais de là ou je viens, le respect aux institutions est sacré. Il y a eu des révolutions et des coups d'état qui ont très mal tourné. Et je ne peux pas… Je sais qu’ils n’ont pas été à la hauteur des événements mais j’ai aussi juré de toujours les défendre. 

— Je… commence-t-il, toujours aussi énervé, mais il se reprend parce qu’il comprend ou, du moins, il tente de comprendre à quel point c’est important pour elle, à quel point ça l’affecte. Alors vous ne leur en voulez pas du tout pour ce qu'ils vous ont fait ?

— Ils ne m'ont rien fait, rien que je ne voulais pas. 

 

Il se tait subitement. Il se demande s’il s’est trompé, sur elle, sur… Il ne sait plus quoi penser. Plus tard, elle avouera :

 

— Potter, il y a des millions de choses que je reproche au Ministère. Je ne suis pas naïve. Mais je ne désavouerai jamais leur action devant les autres, par soutien et par conviction politique. Je ne veux pas que le pouvoir soit affaibli car c'est la porte ouverte à toutes les dictatures, à tous les terrorismes. Toute ma vie, je veux me battre contre cela. Je reconnais néanmoins que je ne m’y prends pas toujours de la bonne façon. 

 

 

* * * * *

 

Son esprit divague. De plus en plus d’images, de plus en plus de souvenirs, et Potter n’est (physiquement) plus net. « Essayez de vous concentrer », lui demande-t-il avec force et douceur en même temps. 

 

— J’essaie, Potter.

— Votre… Votre baguette, en quoi est-elle faite ?

 

Les mots peinent à sortir, tout devient difficile. Le passé la rattrape de partout, l’émotion lui noue la gorge. 

 

— Bois de cerisier. Ventricule de dragon. 21 cm. Flexible. Comme mon père.

 

Harry devine son trouble car il la questionne à présent sur son plus beau souvenir.

 

— Ce n’est pas parce que je suis à l’aube de la mort que je vais me laisser aller de la sorte. Non mais vraiment, pour qui me prenez-vous ?

— J’aurais espéré que vous répondriez notre première rencontre. Etant donné que je suis…

— Formidable. Vous êtes formidable, Potter. 

 

Elle est étonnée par la sincérité de sa réponse. 

 

— Je ne crois pas que ce soit vrai. Mais si vous devez mourir, j’ai une vraie question.

— Allez-y.

— Pourquoi Croupton ?

— Ah, la question à mille gallions n'est-ce pas ?

 

* * * * *

 

Grant, Brocklehurst, Yitz, Potter et elle-même, Astrid Sterne, couraient dans le manoir géant (et très secret) des Fawley. Chacun avait à faire face à ses propres démons, et celui de Sterne avait pris la forme du très infâme Barty Croupton Sr. C'était son épouvantard et Potter en avait été le seul témoin.

 

« Vous ne parlerez à personne de ce que vous avez vu », lui avait-elle ordonné. Et Potter l’avait respecté.

 

 

* * * * *

 

— Puisque je vais mourir, je peux bien vous le dire. Lorsque je suis entrée dans le corps des Aurors, j’avais à peine vingt ans, je venais de quitter ma famille, mon Allemagne natale, et tous mes vieux souvenirs. Je ne vous l’ai jamais dit mais… Ma grande tante a servi Grindelwald à l’époque. Je n’en suis pas fière mais je ne crois pas en être coupable pour autant. Croupton ne me l’a jamais pardonné. Il me harcelait moralement, c’était épuisant. Au moins, depuis, plus rien ne me fait peur. Pas même la mort. 

 

Avant que Potter n’ait le temps d’exprimer sa compassion ou peu importe ce que cet idiot a en tête, elle tousse à n’en plus finir, agonisante. Harry lui serre la main.

 

— Tenez bon. Ils arrivent.

— Mieux vaut moi que vous, Harry. 

— Mieux vaut aucun des deux, Astrid. 

 

C’est la première fois qu’ils s’appellent mutuellement par leurs prénoms et ils sourient comme des cons.

 

— Ne vous inquiétez pas. Je reste là. Vous savez, les étoiles ne mentent pas. 

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