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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Rien que des cookies n'écaillent par AliceJeanne

[4 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note d'auteur :

Recueil de OS sur le couple Maisie/Charlie.

Note de chapitre:

Décembre 1989.


Illustration par mes soins, montage canva


oOo


L'araignée descendit lentement de sa poutre en se laissant glisser le long de son fil. Lorsqu'elle tomba mollement sur un de ses genoux, Maisie la fit délicatement monter sur son index tout en reniflant. Du bout du doigt elle déplaça l'animal jusqu'à sa toile non loin de là, elle sembla presque la remercier ce qui lui tira un léger sourire forcé. La troisième année s'était réfugiée dans un placard du quatrième étage, coincé entre deux salles inoccupées. Elle avait fui sa salle commune quelques heures plus tôt, sous les yeux éberlués de Nymphadora et Rolf qui n'avaient pas compris grand-chose à sa réaction. La nouvelle aurait pourtant dû la réjouir et non la conduire à courir le plus vite possible vers la porte.


L'adolescente resserra misérablement ses bras autour de ses jambes, elle qui était si fluette prenait encore moins de place entre la serpillière et les piles de boites d'archive que la vieille statue décapitée contre laquelle elle était adossée. Les larmes coulaient toujours sur ses joues sans qu'elle en comprenne la véritable raison. Ses sentiments avaient été si violents lorsque Rolf lui avait annoncé qu'elle jouerait le prochain match de Quidditch contre Gryffondor. Une partie d'elle était ravie de jouer contre l'équipe de Charlie, mais une autre tremblait de peur sans qu'elle ne sache se l'expliquer. Ou plutôt, sans qu'elle ne souhaite le faire.


Elle avait trouvé cette cachette dès sa première année, pour échapper aux moqueries diverses de ses camarades et pour pouvoir s'entendre penser convenablement ce qu'il n'était pas aisé de faire dans sa salle commune toujours très animée par toute la jovialité des membres de sa maison. Elle avait parfois rêvé de venir définitivement s'installer à la bibliothèque du château, au moins, à défaut de douceurs en direct des cuisines, elle aurait pu méditer et travailler en paix.


La porte du placard grinça et Maisie releva la tête juste à temps pour voir celle de Percy se glisser dans entrebâillement. Le garçon redressa ses lunettes sur son nez et pointa sa baguette sur la jeune-fille, tout en prononçant un sort pour l'éclairer. Elle plissa les yeux et fit la grimace. Elle aurait dû se douter qu'il la retrouverait, étant le seul à connaître également ce sanctuaire.


« Tonks te cherche partout, indiqua-t-il d'une petite voix. »


Maisie haussa les épaules, si elle s'était réfugiée ici, c'était bien pour que la métamorphomage ne la retrouve pas.


« Je peux rentrer ? insista-t-il, les autres vont se demander si je n'ai pas abusé de la biéraubeurre lors de la dernière sortie à Pré-au-lard s'ils me voient parler à une porte. »


La Poufsouffle soupira, Percy n'était certainement pas la personne qu'elle rêvait de voir en cet instant, mais avait-elle réellement le choix ? Elle se décala vers le fond de mauvaise grâce et le garçon se glissa à ses côtés, se laissant tomber avec un bruit sourd sur le sol poussiéreux. De telles volutes s'élevèrent autour de lui qu'il toussa bruyamment tout en jurant par tous les maîtres sorciers qu'il connaissait, et Merlin seul savait au combien cette liste était aussi longue qu'une finale de coupe du monde de Quidditch. Lorsqu'il eut lancé tous les sortilèges de nettoyage possibles, il s'installa le dos droit, adossé à une poutre, entre une pile de cartons et une vieille serpillière. Son attitude rigide tira un léger rictus à Maisie qui se sentit respirer pour la première depuis qu'elle avait appris qu'elle jouait le match du prochain samedi, et elle essuya prudemment les larmes qui coulaient encore faiblement sur ses joues.


« C'est à cause de la botanique que tu es là ? questionna Percy. Tu sais, même si on obtient qu'un Effort Exceptionnel, à la place d'un Optimal, pour l'excursion cueillette en binôme, je m'en remettrais. Je comprends que tu aies peur d'aller dans la Forêt Interdite. Mais je suis certain que le professeur Chourave ne nous quittera pas des yeux une minute, il le faut, si elle perd l'un de nous, le Ministère en entendra parler !


- Je n'ai pas peur d'aller dans la Forêt Interdite, grogna Maisie.


- Oh, répondit Percy, déçu, espérant ne pas être le seul à appréhender cette excursion, Bill et Charlie ayant pris le soin de lui exposer un à un tous les dangers d'une telle expédition durant les dernières vacances. Mais qu'est-ce-qui peut être plus terrifiant que d'aller dans la Forêt Interdite ou de ne pas avoir d'Optimal ?


- Jouer un match de Quidditch contre Charlie. »


Le garçon fronça les sourcils, il avait pourtant pu apercevoir certains entraînements de loin, et pour ce qu'il en savait, Maisie se débrouillait à merveille sur un balai. Patient, cependant, il ne lui fit pas part de sa surprise, certain que l'ombre d'une explication viendrait bien assez rapidement éclairer la situation. Le garçon replia ses genoux contre sa poitrine, à vrai dire, il n'était pas mécontent d'être là, Fred et George le poursuivant avec des bombabouses depuis la veille. Il avait même hésité à lui-même s'y enfermer avant de prendre son courage à deux mains et d'essayer d'affronter la situation, sans succès. Heureusement qu'il savait exécuter à la perfection tous les sortilèges de nettoyage possibles. Un instant, la possibilité de se confier à Maisie émergea dans son esprit avant qu'il ne la renvoie dans les limbes, elle n'était ni sa confidente, ni son amie, mais sa rivale, elle n'en avait certainement que faire. De plus elle était si proche de son frère Charlie et de ses amis, qui éprouvaient une grande sympathie pour les jumeaux, qu'elle ne prendrait certainement pas son parti. Il soupira, la solitude lui pesait parfois.


« Tout va bien ? murmura soudainement la Poufsouffle. Tu as l'air bien pensif.


- Oui, contrairement à toi qui affiches une face de troll, je me sens parfaitement bien. »


Maisie esquissa un rictus. Il pouvait parler, lui-même ressemblait au moins à un gobelin lorsqu'il était contrarié, ce qui était de tout évidence le cas. L'adolescente expira longuement par le nez, elle brûlait d'envie de parler à Percy, quand bien même trouverait-il cela surprenant car ils n'étaient pas amis. Ce qu'elle ressentait était si confus, il aurait certainement une solution logique adaptée à son problème, il avait toujours une explication à tout. Et en contrepartie, elle pourrait certainement l'aider à se soulager du poids qui semblait également peser sur ses épaules maigrelettes.


« Ce n'est pas tellement jouer contre ton frère qui m'inquiète, commença Maisie en rougissant, mais plutôt me tourner en ridicule devant lui. »


Percy resta interloqué, jamais il n'aurait pu envisager un seul instant que la jeune-fille puisse avoir ce genre de crainte vis-à-vis de Charlie, elle avait l'air d'être si épanouie, au contraire, lorsqu'elle le fréquentait, si débridée. Ses observations l'auraient-elles trompé ?


« Je ne pense pas qu'il se moquerait de toi si tu faisais preuve de maladresse durant le match, répondit-il, il sait que c'est le premier que tu joues.


- Certainement, grommela Maisie, mais moi cela me gênerait. Je ne veux pas qu'il me voit gauche et pitoyable.


- Tu n'es jamais pitoyable ! s'exclama-t-il avec force en se redressant, manquant de quelques millimètres de s'assommer contre un manche à balai. Tu es la meilleure de la classe ce trimestre, même si cela me coûte de le reconnaître. Et tu es toujours gentille, serviable, les professeurs t'adorent. Même Rogue te félicite ! Et ce n'est pas rien, tu peux me croire. Alors oui, tu es un peu maladroite par moments, mais sans cela tu serais parfaite. »


Le teint de Maisie vira violemment au cramoisi. Elle n'attendait certainement pas autant de compliments de la part de Percy. Ce dernier l'imita et se ratatina sur lui-même pour cacher la rougeur de ses joues qui se confondaient presque avec sa chevelure flamboyante. Montrer à son adversaire ô combien on l'estimait n'était pourtant pas la chose la plus sensée à faire. Mais, après tout, la Poufsouffle n'était pas n'importe qu'elle concurrente, elle était la seule qu'il jugeait digne d'intérêt, la seule dont l'absence le troublerait. Et en vérité, il trouverait assurément sa scolarité bien morne si elle n'était pas là, chaque jour, à lui offrir de nouveaux challenges.


« Merci, articula-t-elle avec gêne, c'est très gentil. Toi aussi tu es quelqu'un que j'estime beaucoup, et c'est toujours un plaisir d'essayer de te voler la première place. Parce que tu es certainement le sorcier le plus brillant de notre année, donc, en quelque sorte, c'est un honneur. »


Cette fois-ci, Percy rosit de plaisir. Ainsi, elle le percevait comme lui-même le faisait, cela n'en était que plus intéressant. Un respect mutuel entre deux adversaires, la guerre intellectuelle parfaite et stimulante, le rêve de tout érudit, un alter-ego capable de vous rendre encore meilleur que vous ne l'êtes déjà, et de vous amener à repousser vos limites jusqu'au-delà du possible.


« La vérité, reprit-elle finalement, c'est que je voudrais que Charlie me voie toujours sous mon meilleur jour.


- Je pense que c'est déjà le cas, intervint Percy, tu lui as tout de même sauvé la mise avec le dragon, le mois dernier ! Sans ton intervention, il pouvait dire adieu à la fin de sa scolarité à Poudlard. Tu as vraiment été la meilleure des amies. Et plus impressionnant encore, tu as tenu tête à ma mère lorsqu'elle le réprimandait, et ça, peu nombreux sont les vivants pouvant s'en vanter. »


Maisie pouffa et Percy esquissa un sourire satisfait.


« Ta mère n'est pas si terrible. Cela se voit qu'elle vous aime plus que tout. »


Il hocha la tête, rien n'était plus vrai.


« Quoiqu'il en soit, je pense que dorénavant, Charlie te perçoit véritablement comme une amie, au même titre que Nymphadora et Rolf. D'ailleurs je ne m'explique pas pourquoi tu ne parles pas à l'un d'eux au lieu de te cacher ici. Pourquoi pas, directement à mon frère ? Il te rassurerait !


- Certainement... Mais tu n'y es pas du tout, répliqua Maisie d'une toute petite voix.


- Oh, et bien dis-moi. Et un peu plus vite que cela, il me reste plein de devoirs à faire !


- Je ne te retiens pas. »


Le garçon se rembrunit, il ne pouvait pas sortir du placard, pas seul, c'était assurément l'occasion rêvée pour Fred et George de lui tomber dessus avec Lee Jordan. Il avait besoin qu'elle vienne avec lui, au moins jusqu'au couloir principal dans lequel la circulation des autres étudiants le protégerait de leurs frasques. Et puis, dans une certaine mesure, il était intrigué par les propos de Maisie. Elle tournait rarement autour du pot, c'était quelque chose qu'il appréciait particulièrement chez elle. Elle était franche et sans détour, il savait toujours à quoi s'en tenir et n'avait jamais de mauvaises surprises.


« Désolé. »


Elle opina avant de regarder ses chaussures et d'inspirer profondément. Une petite part d'elle doutait que cela soit une bonne idée d'en parler à Percy. Après tout, il n'avait pas l'air très au fait de ce genre de choses. Sans nul doute réagirait-il de la même façon que Cédric, en écarquillant les yeux avant de se replonger dans la lecture d'un traité ennuyeux.


« Je ne veux pas que Charlie me voie juste comme une amie.


- Oh. »


Alors que Maisie souhaitait ardemment disparaître, Percy se plongeait dans une profonde réflexion. Décidément sa camarade était bien plus complexe qu'il se l'était toujours imaginé.


« Mais, comment veux-tu qu'il te considère dans ce cas ? »


La jeune-fille piqua un fard, elle s'attendait à tout, sauf à cette question. C'était pourtant évident, non ? Mais vraisemblablement Percy Weasley était encore plus innocent que les Première Année concernant les choses de la vie. Elle déglutit avec peine, cherchant ses mots, hésitante. Que se passerait-il si elle formulait exactement ce qu'elle ressentait ? Cela ne risquait-il pas de rendre ses sentiments encore plus réels alors qu'elle ne faisait depuis des jours que les laisser tambouriner violemment aux portes de sa conscience ? Et pouvait-elle vraiment se confier à lui sans crainte ? Et s'il révélait ses pensées à Charlie ? Ou pire, à Nymphadora qui s'empresserait de la pousser beaucoup plus loin que la timide Poufsouffle n'était capable d'aller ?


Elle frissonna, effrayant l'araignée qui grimpait sur ses genoux depuis quelques instants, sous les yeux anxieux de Percy qui n'avait jamais réellement apprécié tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un insecte. La pauvre créature descendit de son perchoir à contre-cœur et fila se calfeutrer entre les franges d'un balai plusieurs fois centenaire reposant contre une pile de journaux du siècle précédent. Elle observa encore un temps la cachette de l'arthropode avant de soupirer et de trouver au fond d'elle la dernière bride de courage, à l'allure Gryffondoresque, qui demeurait.


« Comme une fille qui pourrait être sa petite-amie, lâcha-t-elle avant de brusquement cacher son visage dans ses mains, comme si ce simple geste pouvait effacer chacun de ses mots.


- Mais pourquoi diable voudrais-tu être sa petite-amie ?


- Pourquoi pas ? répliqua-t-elle avec défi, un soupçon d'assurance retrouvé, le poids des mots énoncés se faisant plus léger qu'un éclat de rire.


- Nous n'avons pas le temps pour ça, rétorqua Percy, nous sommes en troisième année, c'est une étape charnière dans la formation d'un sorcier, le premier pas vers les BUSE. »


Maisie roula des yeux. Cela ne l'étonnait guère de lui ce genre de réflexion. Et pourtant, une toute petite part d'elle était en accord avec ce qu'il venait d'énoncer, il n'était pas très sérieux de batifoler alors que le temps employé à ce fait pouvait servir à l'apprentissage de matières aussi passionnantes que l'étude des runes ou le soin aux créatures magiques. D'ailleurs, elle ne parvenait toujours pas à complètement se l'avouer. Elle... l'élève aussi brillante que catastrophique de la maison Poufsouffle, amoureuse de l'attrapeur le plus convoité par la gente féminine de Poudlard, cela sonnait comme le début d'une très mauvaise blague. Charlie, bien qu'il n'affectionnait que les dragons et n'avait d'yeux que pour eux, multipliait les flirts. Chacune tentait sa chance, et le sixième année ne se rendait d'ailleurs pas toujours immédiatement compte qu'il avait une petite-amie, jusqu'au moment où celle-ci lui faisait par de son mécontentement quant au peu d'attention qu'il lui octroyait. Rolf et Nymphadora conservaient précieusement le nom de chaque demoiselle et elle était certaine qu'ils tenaient les comptes et les statistiques avec le plus grand des sérieux. Et pour les rares élues avec lesquelles il s'était investi, le résultat final n'était pas bien glorieux. Elle ne se souvenait que trop bien de l'état dans lequel elle avait récupéré le Gryffondor au mois d'octobre, après qu'il s'était fait brutalement remiser au placard par l'ambitieuse Alditha Selwyn, nouvelle préfète de Serdaigle et batteuse de l'équipe de Quidditch de sa maison avec laquelle il sortait depuis juin dernier. Il avait fallu bien plus d'une fournée de cookies pour sécher les larmes du futur dragonologiste, qui derrière son air détaché était bien plus sensible qu'il n'y paraissait.


Elle secoua la tête. Non, c'était totalement absurde. Pourquoi se permettait-elle d'imaginer quoique ce soit ? De toute évidence, elle n'était pas son type : trop petite, trop jeune, trop effacée et surtout pas même capable de jouer un match de Quidditch contre lui sans venir s'enfermer avec Percy Weasley dans un placard. Elle se sentait vraiment ridicule à ressentir toutes ces choses sans fondement qui bouleversaient son être. Percy avait raison, elle ferait bien mieux de se concentrer sur ses cours, car après tout, elle avait déjà perdu beaucoup de temps en frivolités depuis l'année précédente, entre les animaux de Rolf en vadrouille et le dragon de Charlie, sans oublier le trafic de grande ampleur dans lequel ils venaient de fourrer leur nez. Il ne fallait plus qu'elle se laisse distraire, surtout si cela faussait son caractère. Maisie, dans le monde moldu, n'avait jamais été une petite-fille timide, au contraire, elle se souvenait de ses premières années si colorées. Et même après la disparition de son père, elle avait conservé son sourire et son énergie, toujours aux côtés de sa sœur Ellie, à peindre le monde terne et triste d'une multitude de joies aux teintes chatoyantes. Cela avait changé, lorsqu'elle était arrivée à Poudlard. Elle était pourtant si heureuse, si enjouée, elle s'était empressée de lire tous les livres du programme de l'année à venir en les empruntant à la Bibliothèque Britannique Pour Sorcières et Sorciers, mais une fois entre les murs du château, le poids de la différence et de ses origines l'avait rattrapée. Personne ne voulait fréquenter la fille « Miss-je-sais-tout » d'un auror qui avait trahi, passant son temps dans l'antre de Mrs Pince à mémoriser les manuels qu'elle n'avait pas pu s'acheter, faute de moyens suffisants.


Il avait fallu qu'elle mette son nez, malgré elle, dans les affaires de Rolf Dragonneau pour qu'enfin la chance lui sourit quelque peu. En retrouvant la valise du garçon et bon nombre des créatures égarées par hasard, elle s'était offert plus qu'une main tendue, la promesse d'une amitié sans failles. Selon Norbert Dragonneau, elle avait très certainement sauvé la scolarité de son petit-fils en empêchant la catastrophe d'une nuée de créatures fantastiques arpentant les couloirs de Poudlard. De plus, le magizoologiste de renommée n'avait pas manqué de lui faire part de sa profonde admiration concernant ce qu'elle avait pu accomplir avec les divers animaux, étant pourtant issue du monde moldu. Maisie n'avait jamais osé lui indiquer qu'elle avait dévoré son livre, Vie et habitat des animaux fantastiques, bien avant de faire sa première rentrée. C'était même le premier des manuels obligatoires qu'elle avait emprunté à la bibliothèque. D'une certaine façon elle se sentait particulièrement proche des bizarreries qu'ils composaient. Bien que les choses eussent évolué, peu étaient encore ceux à prendre la peine de les comprendre, et Maisie excellait en cela, comprendre les autres et les écouter. Elle savait voir plus loin que les apparences et surtout, Rolf le lui avait lui-même assuré par la suite, elle avait ce regard pur et juste sur le monde, vierge de tout préjugé. Une qualité qu'il jugeait essentielle pour être un bon naturaliste, il fallait savoir voir au-delà du dégoût et de la crainte que pouvaient inspirer certains êtres. Et plus important encore, il était indispensable de voir la beauté en toute chose, car rien n'était jamais emprunt que de noirceur.


« Andrews, tu m'écoutes ? la sortit Percy de ses pensées. »


La jeune-fille sursauta, elle ne pensait pas être partie si loin dans ses songes. Les dernières vacances à observer les veaudelunes avec ses amis lui paraissaient à présent bien loin, ses deux pieds rattachés brutalement à la terre ferme.


« Tu disais ? demanda-t-elle innocemment, tirant un soupir agacé à son rival.


- Pourquoi est-ce toi qui joues le match ce samedi ?


- Mortimer Digby, notre attrapeur principal s'est fait coller pour le reste du trimestre par le Professeur Rogue. Il a fait exploser son chaudron dont le contenu a réduit en cendres la cape préférée de Rogue. D'après Nymphadora, c'était... édifiant. Dorénavant il doit ranger la salle tous les samedis et aider à la préparation des cours pour les Première Année. Donc, Destiny Rose, notre nouvelle capitaine, a demandé que je prenne sa place, probablement pour l'année entière.


- Tu dois être ravie, non ? Tu rêvais de disputer un match, je t'ai entendue le dire à Cédric Diggory, l'autre jour, lorsque vous révisiez à la bibliothèque.


- Oui, mais je pensais que j'aurais le temps de plus m'entraîner avant de me mesurer à Charlie. Au moins psychologiquement... »


Percy la regarda de nouveau avec un drôle d'air.


« Je ne comprendrai décidément, jamais rien aux filles.


- Ne te sous-estime pas. »


Un petit air malicieux s'était glissé sur les lèvres de l'adolescente que la présence du garçon, d'une façon tout à fait étrange, rassurait. Percy plissa le nez et remonta ses lunettes couleur écailles. S'il y avait bien quelque chose qu'il redoutait plus que les farces de ses frères, c'étaient bien les éclats de génie de Maisie. Elle était capable du pire lorsqu'il s'agissait de le rendre complètement fou. Et bien qu'une part de lui appréciait, comme un petit plaisir coupable, les défis continuels qu'ils se lançaient mutuellement, il était beaucoup plus serein lorsqu'elle se contentait de réviser ses cours, sans l'importuner d'idées ridicules. Mais après tout, il était bien coupable cette fois-ci, il était rentré de son propre chef dans le placard.


« J'ai bien vu comment tu regardais Pénélope Deauclaire lorsque nous sommes sorties du cours de Soin aux créatures magiques, l'autre jour. C'était avec la même adoration que ton devoir de runes.


- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, blêmit Percy en songeant, qu'effectivement, l'idée d'aller aborder la Serdaigle avait brièvement traversé son esprit.


- Tu peux nier tant que tu le souhaites, je sais très bien ce que j'ai vu. »


Le Gryffondor se renfrogna. Ne jamais laisser Maisie reprendre l'avantage était pourtant la première leçon qu'il avait apprise lors de sa première année. Elle excellait dans l'art de détourner la conversation d'elle-même et de ma contre-attaque vernale.


« En attendant, moi, je ne me cache pas dans un placard de peur de jouer un match de Quidditch.


- Je n'ai pas peur de jouer ce match ! répliqua Maisie. J'ai peur que Charlie remarque que je suis gênée de jouer contre lui.


- Je pensais que tu voulais justement qu'il te remarque, objecta Percy qui commençait réellement à trouver la discussion palpitante. Ce n'était pas tous les jours qu'il parvenait autant à avoir le dessus sur elle.


- Oui, mais... bredouilla-t-elle en rougissant. »


Il s'esclaffa et le manche de la serpillière lui tomba dessus avec fracas, transformant son éclat de rire en cri de surprise. Maisie gloussa, et le Gryffondor malchanceux lui envoya un vieux chiffon pour la faire taire, remettant les compteurs à zéro.


« Tu as raison, Weasley, tu ne comprends rien aux filles, grogna-t-elle en retirant la loque de tissu de ses cheveux. J'ai envie qu'il me voie comme autre chose qu'une amie, mais j'ai tellement peur qu'il trouve cela ridicule et impensable que je préférerais qu'il ne voie rien. Enfin, je ne veux pas changer quoi que ce soit entre nous, je me sens si bien avec Rolf, Dora et lui. »


Percy hocha la tête, il comprenait, sans doute serait-il dans le même état d'esprit à sa place. Maisie n'avait personne en arrivant à Poudlard et tout le monde lui tournait le dos. Certains la trouvaient agaçante à avoir réponse à tout, d'autres étrange avec certaines de ses manies du monde moldu, comme ses stylos à bille et son papier à lettre pour envoyer son courrier, à la place des parchemins et plumes dont tout sorcier savait se munir. Depuis, elle avait adopté toutes les pratiques du Monde Magique, mais cela avait pris du temps. Lorsque des rumeurs avaient commencé à circuler sur son père, elle s'était retrouvée plus seule que jamais et sa propension à faire de la magie involontaire impressionnante en effrayait plus d'un. L'année précédente, en aidant Rolf à réparer ses erreurs, elle avait gagné quelque chose qu'il savait inestimable à son cœur. Et bien que lui-même ne fasse pas grand cas du fait d'être seul, il savait que cela était important pour Maisie, aussi pouvait-il concevoir qu'elle puisse craindre de perdre ses amis pour une situation embarrassante. L'idée lui traversa un instant l'esprit, de lui indiquer qu'elle pourrait toujours compter sur lui pour essayer de lui voler la première place et la talonner aux examens, mais les mots se bloquèrent au fond de sa gorge. Il n'avait pas besoin d'une amie.


« Si cela peut te rassurer, commença-t-il après avoir lâché un énième soupir, Charlie aussi craint de jouer ce match contre toi. »


Le cœur de Maisie bondit dans sa poitrine.


« Il a peur de te blesser, je crois. Il s'en voudrait beaucoup si c'était le cas. Il se fustige d'ailleurs toujours à cause du dragon et c'est pour ça qu'il t'évite un peu depuis Halloween. Surtout que c'est entièrement sa faute si tout le planning des matchs est bouleversé. Si la tour de Gryffondor n'avait pas été presque réduite en cendres, il aurait pu jouer le match contre Serpentard à la place de Serdaigle.


- Je ne lui en veux pas pour le dragon ! s'exclama Maisie en se relevant, se fracassant la tête par ma même occasion contre une étagère qui en perdit ses boites d'archives. Cela n'était pas entièrement de sa faute, reprit-elle en se massant la tête, je n'aurais pas dû essayer de m'en mêler. Et puis, la brûlure ne fait presque plus mal. Mrs Pomfresh m'a indiqué que c'était rare qu'une blessure de ce type guérisse aussi vite, mais c'est le cas, je ne souffre plus du tout. Et je me fiche d'avoir une cicatrice dans le dos.


- Charlie ne s'en fiche pas, lui, tu aurais pu mourir. Et je pense que cela l'aurait profondément ennuyé.


- Mais je ne suis pas morte, alors sa réaction est ridicule et disproportionnée ! Il n'a pas à m'éviter pour une broutille pareille ! s'enflamma-t-elle.


- J'en connais une autre, qui présente des réactions quelque peu disproportionnées, notamment concernant un prochain match de Quidditch qu'elle devra disputer contre un de mes frères.


- Ce n'est pas pareil, riposta-t-elle sèchement, sentant de nouveau le rouge lui monter aux joues.


- Effectivement, Charlie se cache dans son dortoir et non dans un placard. »


Une envie irrépressible de lancer un sortilège de mutisme sur Percy traversa furtivement les songes de Maisie. Elle détestait voir cette expression de profonde délectation s'étaler sur son visage de fanfaron, il affichait la même lorsqu'il obtenait plus de points qu'elle à un examen.


« Je ne me cache pas dans un placard.


- Vraiment ? Mrs Pince aurait-elle soudainement changé la décoration de la bibliothèque ? »


Maisie se leva d'un bond et épousseta sa robe avant de poser sa main sur la porte avec détermination.


« Où vas-tu donc comme cela ?


- M'entraîner pour montrer à ton idiot de grand-frère que je ne suis pas une petite chose fragile qu'il faut à tout prix conserver sous clef de peur de la voir se briser. Je vais tout faire pour donner le meilleur de moi-même durant ce match et même si je dois repartir sur une civière après m'être faite attaquer par tous les cognards du Quidditch International, je ne laisserais pas Charlie Weasley se permettre de s'inquiéter pour moi.


- Bonne chance, il est plus buté qu'un dragon poursuivant un troupeau de moutons. »


Maisie haussa les épaules et entrouvrit le placard, avant de le refermer, hésitante et de se retourner vers Percy, revêtant soudainement un air bien perplexe.


« Tu m'as dit que c'était Dora qui t'avait indiqué que je me cachais ?


- Non, je l'ai entendue discuter avec Rolf, bougonna Percy qui craignait qu'elle lui pose cette question.


- Alors, tu... elle marqua une pause. Tu es venu ici, par toi-même ? »


Percy regarda ses pieds et elle hocha la tête, hésitant sur ce qu'elle devait ressentir. Aurait-il volontairement essayé de la réconforter et de l'aider ?


« Ne te fais pas d'idées Andrews, je fuyais également Fred et George, murmura-t-il autant pour nier ses intentions que pour détourner son attention de ce qui l'accaparait tant. »


Maisie referma la porte et se laissa tomber devant lui avant de s'asseoir en tailleur et de plonger ses yeux dans les siens.


« Raconte, ordonna-t-elle. »


Et Percy s'exécuta, contant sans détour les frasques qu'il subissait de la part de ses frères depuis la veille. Il avait dû recommencer certains de ses devoirs plusieurs fois, tant ils étaient souillés par les explosions de bombabouses. Mais l'écouta avec patience, attristée. Elle ne deviendrait certainement pas une aussi grande fan des jumeaux que toute la maisonnée Gryffondor semblait être depuis leur entrée à l'école en septembre, ne supportant pas leur attitude irrespectueuse des autres et surtout de leur aîné, qui, malgré ses défauts, ne méritait certainement pas d'être leur souffre-douleur.


« Charlie a mentionné une salle réservée aux seuls préfets et leurs invités, finit par indiquer la Poufsouffle après qu'il eut achevé son récit. Peut-être pourrais-tu demander qu'il t'y autorise l'accès ? Fred et George ne viendraient pas t'y trouver !


- Charlie, bien qu'il soit parfois lassé des jumeaux, trouve leurs blagues amusantes, grogna-t-il. De plus, il faut se lever tôt ou ressembler à un dragon, ou bien s'appeler Maisie Andrews pour avoir ne serait-ce que trente secondes de sa pleine attention. »


Les joues de Maisie se parèrent de notes écarlates.


« Au fait, Andrews, pourquoi tu essayes de m'aider ?


- Parce que je commence à t'apprécier, Weasley, répondit-elle en insistant bien sur son nom de famille et en haussant les épaules avec évidence. Et que, avoir de meilleures notes que toi sachant que tu ne peux pas réviser correctement n'est pas très loyal. Et je déteste les personnes qui se croient tellement supérieures aux autres qu'elles estiment avoir le droit de tout leur faire subir sans conséquences.


- C'est... gentil, souffla Percy avec un petit air pincé, comme s'il venait de dire une grossièreté. »


Maisie lui pressa furtivement l'épaule, secouant son corps d'une volée de frissons qu'il maudit au plus profond de lui-même. Il devait avouer que cela lui faisait incroyablement plaisir que quelqu'un, autre que sa mère, se donne la peine de réellement l'écouter et le prenne au sérieux sans émettre d'objection. La Poufsouffle se releva d'un bond et cette fois-ci ouvrit la porte d'un geste assuré.


« Je vais aller parler à ton frère. Il est préfet et laisse un membre de sa maison se faire harceler par deux autres et c'est inacceptable. Le fait qu'il ferme les yeux l'est encore davantage. Je vais aller lui dire ce que j'en pense et s'il n'agit pas, je me ferais un réel plaisir de l'écrabouiller samedi lors du match de Quidditch. »


Le regard de Maisie était si déterminé que Percy eut envie de disparaître sous terre pour éviter de se faire foudroyer par la fougue de la jeune-fille. Une petite part de lui commençait à la trouver vraiment incroyable et il ne parvenait toujours pas à se figurer pourquoi si peu de personnes l'appréciaient. Peut-être le côté dragon terrifiant qu'elle revêtait lorsqu'elle en voulait à quelqu'un n'était-il pas étranger à ce fait.


« Autre chose, Weasley ? le questionna-t-elle en se retournant une dernière fois.


- Non, rien. Enfin... hésita-t-il. Si, il y a bien quelque chose.


- Accouche, Weasley, je dois retourner m'entraîner et toi réviser, on n'a pas la journée.


- Je préfère te voir comme ça que recroquevillée pour des broutilles dans un placard. Tu vaux mieux que ça, Andrews. »


Les lèvres de la Poufsouffle s'entrouvrirent pour bégayer une réplique bien sentie, mais finalement demeurèrent muettes. Une notion encore plus importante que les sentiments amoureux, qu'elle expérimentait depuis peu, faisait son bout de chemin dans son esprit : l'amitié. Elle y était déjà coutumière depuis qu'elle fréquentait Rolf, Dora et Charlie, bien que leur trio soit si soudé qu'il était parfois difficile d'y trouver sa place. Et depuis peu, elle appréhendait son aspect fraternel avec Cédric qu'elle protégerait contre une meute de loups-garous si jamais il le fallait. Mais en la personne de Percy Weasley, elle découvrait encore un tout autre aspect de la chose. Le respect profond qu'ils avaient l'un pour l'autre en tant que concurrents ouvrait le bal d'autres possibles. Et peut-être bien même que sa rivalité factice avec lui était la chose la plus précieuse qu'elle possédait à Poudlard en définitive.


Elle esquissa un sourire, elle n'était certainement pas celle qui craquerait en premier en lui avouant qu'il était la personne avec laquelle elle préférait se disputer.


« Dis-moi, Weasley, tu comptes rester dans ce placard ?


- Absolument pas, seulement, je ne voudrais pas qu'on puisse penser que je pactise avec l'ennemi. »


Maisie roula des yeux. Il était déjà la risée de sa maison en raison de ses manies, cela n'était certainement pas fréquenter la deuxième personne la moins appréciée de Poudlard qui y changerait quoique ce soit.


« Sors d'ici, Percy, et... ne les laisse pas gagner, lui glissa-t-elle avant de s'éclipser.


- Depuis quand on s'appelle par nos prénoms, Andrews ? grommela-t-il alors qu'elle dévalait déjà les escaliers, sourde à ses balbutiements. Je ne t'ai pas autorisée à m'appeler par mon prénom... Enfin, bon. Merci... Maisie. »


oOo


« T'en tire une de ces têtes Charlie ! s'exclama Nymphadora en s'asseyant à ses côtés à la bibliothèque. On dirait que tu as croisé toute une bande de botrucs devant laquelle tu aurais immolé un bambou par le feu.


- J'admets qu'il y a de l'idée, s'amusa Rolf qui leva le nez de son livre de sortilèges. Mais tu n'y es pas du tout. Charlie a croisé Maisie. »


La métamorphomage roula des yeux.


« Il va vraiment falloir que tu évolues, bougonna-t-elle. Maisie n'est pas en sucre, tu n'as pas à la protéger de tout, c'est une fille forte et indépendante. On ne dirait pas, mais c'est vraiment le cas ! »


Rolf se mit à rire et le Gryffondor l'assomma avec son manuel de potions. Tonks arqua les sourcils, il s'était vraisemblablement passé quelque chose d'incroyable pendant qu'elle était en retenue avec Rusard. Elle avait une réputation à défendre à présent que Fred et George réunissaient plus de farces que ne pouvait en contenir la boutique de Zonko.


« Il va vraiment falloir qu'on ait une discussion à propos de Maisie et de ton comportement ridicule.


- C'est différent cette fois-ci, la coupa Charlie en grimaçant. »


Un gloussement s'échappa des lèvres de Rolf et l'attrapeur lui adressa un regard d'avertissement. L'aspirant magizoologiste ne cessait de réprimer sans franc succès son fou-rire depuis que Maisie, plus remontée qu'une montre Suisse, les avait apostrophés dans le couloir alors qu'ils se rendaient aux cuisines dans l'optique d'y chaparder un dessert supplémentaire avant de se lancer dans une grande séance de révisions.


« Très différent, insista-t-il. Si tu avais été là, tu aurais adoré, Dora.


- Arrêtez de tourner autour du chaudron et expliquez-moi ! se fâcha-t-elle.


- Ce n'est pas la peine, rumina Charlie. Ce n'est rien d'important. »


Nymphadora lui lança un regard éloquent, elle n'était pas de cet avis, pas alors que son visage se confondait avec sa chevelure flamboyante tant il rougissait. Elle insista auprès de Rolf, malgré les protestations de son camarade Gryffondor et le petit-fils de Norbert Dragonneau finit par décrire, en refoulant les larmes d'hilarité qui perlaient sur ses joues, la teneur de la scène qui s'était jouée quelques heures plus tôt, juste après le déjeuner.


« Maisie lui est tombée dessus, au sens figuré, précisa-t-il devant l'air amusé de sa camarade. Je ne l'avais jamais vue si assurée et si déterminée. J'ai bien cru que Charlie allait s'enfuir en courant, de peur.


- Tu n'es pas obligé de tout préciser, ni d'extrapoler, Rolf, grogna le principal intéressé en feignant de se focaliser sur son parchemin.


- Elle lui a indiqué, sans détour, que s'il ne faisait pas immédiatement son travail de préfet en empêchant Fred et George de nuire au bien-être de Percy, elle prendrait son insigne et le ferait fondre à la chaleur des flammes d'un Magyar à pointes en furie.


- Elle a vraiment dit cela ? s'écria Nymphadora interloquée. Maisie ? Notre Maisie ?


- Et ce n'est pas tout ! enchaîna Rolf. Elle a ensuite indiqué qu'il avait précisément deux jours pour agir, avant de tourner les talons. »


La fin de son explication fut ponctuée d'exclamations surprises de son amie ainsi que de chuchotements agacés du groupe de cinquième année de Serpentard qui révisait pour les BUSE à quelques mètres du trio. Nymphadora transforma le bas de son visage en mâchoire de dragon et souffla de petites flammèches par son nez les faisant se ratatiner sur leurs sièges. Rolf lui envoya un regard d'avertissement, c'était bien lui qui était en tort, avant d'adresser un sourire désolé aux adolescents qui se retournèrent en grognant.


« Charlie a dû être peiné, chuchota Nymphadora, lui qui veut toujours faire bonne impression auprès d'elle.


- C'est faux ! protesta le garçon en relevant les yeux de sa rédaction.


- Bien plus que cela, l'ignora Rolf. J'ai bien cru qu'il allait aller se jeter dans le Lac Noir dans la seconde. Je ne l'avais jamais vu si choqué.


- Ne l'écoute pas, Dora ! protesta une nouvelle fois Charlie, dont l'encrier s'écrasa au sol avec fracas.


- Et tu ne devineras jamais la suite...


- Il s'est réellement jeté dans le Lac Noir ?


- Mieux que cela, il est allé trouver Fred et George et a fait exactement ce qu'elle lui avait demandé.


- Incroyable ! »


Charlie fit tomber son parchemin en se baissant pour ramasser les morceaux de son encrier ainsi que sa plume.


« Et ce n'est pas tout.


- Rolf, par pitié, ne m'oblige pas à utiliser un sortilège de mutisme.


- Il a écrit une lettre à sa mère pour rapporter le comportement de ses frères et cela ne m'étonnerait pas qu'ils reçoivent une beuglante d'ici peu. »


Nymphadora dut retenir sa mâchoire afin qu'elle ne choit pas sur son sac de cours.


« Puis ensuite, il a retrouvé Maisie.


- Rolf ! geignit le Gryffondor alors que les deux Poufsouffle affichaient de larges sourires ravis.


- Elle n'a rien laissé paraître, mais je sais qu'elle était très satisfaite. Elle n'a d'ailleurs trop rien dit avant de s'en aller. Jusqu'à ce qu'elle se retourne et que je vois son expression encore plus troublée que celle qu'arbore actuellement fièrement notre préfet préféré. Tu lui fais sacrément de l'effet.


- Tu fabules.


- Et c'est réciproque, compléta Rolf. Je crois que la Maisie sûre d'elle ne laisse pas indifférent notre joyeux compère.


- Ne l'écoute pas, Dora ! s'étouffa Charlie. »


La jeune-fille ricana et l'observa de haut en bas avec amusement et une pointe non dissimulée de tendresse.


« Lorsque tu cesseras de te confondre avec ta cravate, j'envisagerai peut-être de te croire. »


oOo

Note de fin de chapitre :

1. La Bibliothèque Britannique Pour Sorcières et Sorciers (BBPSS) ou British Library For Witches and Wizards (BLFWW) se situe au sein de la British Library, abritée au British Museum dans le quartier de Bloomsbury jusqu'en 1997. On y accède via la salle des manuscrits à la suite d'un grand couloir partant de la salle de lecture du British Museum. Il faut se diriger vers l'étagère poussiéreuse tout au fond de la salle et intervertir un gros livre en latin et un manuel si usé que l'encre s'est effacée aux trois quarts de la troisième rangée en partant de la gauche. Le pan de livres se recule alors et dévoile une trappe menant à un escalier, conduisant à la BBPSS. Le système est protégé de sortilèges repousse-moldus et ceux-ci ne peuvent voir ni l'étagère bouger, ni la trappe. Des livres ornent les murs du sol au plafond et le rangement est effectué grâce à des sortilèges dédiés. Ainsi, de nombreux livres volent autour des visiteurs qui peuvent directement faire une demande magique auprès d'une des statues en forme de corneille, qui s'anime alors pour aller chercher le livre ou bien se perdre dans des escaliers animés similaires à ceux présents dans le château de Poudlard. De grandes tables éclairées de bougies sont dispersées un peu partout entre les étagères. La bibliothèque est ouverte jour et nuit, la consultation sur place gratuite de même que le prêt, pour les élèves de Poudlard.


2. L'emplacement de la bibliothèque a été révélé à Maisie par le professeur lui ayant apporté sa lettre d'admission pour Poudlard.


3. L'action de ce OS se déroule en décembre 1989, durant la troisième année de Maisie et la sixième de Charlie.

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