Après le départ du baron français, Salazar et Godric avait bâti une fragile entente. Enfin Selena Black avait bâti l'entente.
A défaut d'un serment inviolable, Selena avait obtenu de Gryffondor la promesse de ne pas s'en prendre à Salazar. Malgré les supplications du chevalier, la jeune fille voulait accompagner Salazar vers le nord pour traquer le traître.
Silas devait payer.
La jeune aubergiste, Helga, les avait écouté la mort dans l'âme prévoir un assassinat de sang-froid. Elle n'avait pris la peine de protester que pour Alban Black. D'après elle, la place d'un enfant n'était pas au front.
D'après la myriade de questions qu'Alban avait posé sur les herbes aromatiques et médicinales, Helga en avait conclu qu'il adorait la botanique. Elle proposa à Selena et Salazar d'accueillir l'enfant jusqu'à leur retour et de lui transmettre ses connaissances sur les plantes et les fleurs. La jeune fille était réticente à laisser son frère mais finit par céder.
Godric était partagé. Alban était l'héritier des Black mais sa grande sœur courrait plus de risques en traquant Silas. Finalement, Gryffondor et trois de ses hommes partirait vers le nord. Les cinq autres restaient au bois de Poufsoufle pour protéger l'héritier. Salazar décida de laisser aussi des guerriers pour surveiller les mercenaires de Gryffondor.
Quinze cavaliers prirent la route avec paranoïa. Personne ne faisait confiance aux autres mais tous avait la même cible : Silas.
Il fallut trois semaines de galop pour arriver à proximité de la ville où c'était réfugié celui qui était responsable de la chute du comté de Serpentard.
En interrogeant, le vieux propriétaire d'un relais, Salazar apprit que son frère employait ses pouvoirs pour terroriser « sa » nouvelle ville.
« Ce démon commande les serpents et les utilisent pour tuer, avait murmuré le vieil homme avec terreur.
— Comment a-t-il pris le pouvoir ? demanda Salazar.
— Le seigneur Serpentard a rencontré une à une les quatre maisons nobles qui dirigeait la région. Il a tué notre baron avec des vipères. Il a tué plusieurs autres membres des maisons. Depuis elles lui obéissent.
— Où se trouve sa demeure ? grogna Gryffondor. Nous allons le provoquer en duel et…
— Ne faîtes pas ça, Sire, murmura l'aubergiste terrifié. La tour est gardée par des reptiles qui hantent et attaquent les intrus.
— C'est possible de faire ça avec le Fourchelangue ? demanda Selena à Salazar.
— Avec le médaillon, confirma sombrement le jeune mage. Il permet d'exercer un contrôle encore plus poussé des serpents.
— Qu'est-ce que c'est que ce médaillon ? demanda Gryffondor suspicieux.
— Une relique forgée par mon grand-père. Elle a plusieurs pouvoirs. Des pouvoirs de guérison. Le médaillon perfectionne l'usage de la magie mentale et le contrôle des serpents. Il y en a d'autres mais je ne suis que le cadet. C'est Silas qui en connaît tous les secrets.
— Attaquer la tour de Silas relève du suicide, conclut brutalement Selena. Comment va-t-on faire ? »
Salazar se tourna vers le vieil homme.
« Est-ce que mon frère reste toujours enfermé dans sa maudite tour ou est-ce qu'il en sort parfois ?
— V-votre frère ? s'alarma le propriétaire du relais.
— Oui ce traître est bien mon frère, reconnut Salazar. J'ai toujours été fier d'appartenir à la maison Serpentard mais aujourd'hui. J'étais attaché à mon nom et maintenant…
— Ne dites pas ça, s'emporta Selena. Vous avez contribué à la grandeur de la maison Serpentard. Votre frère a provoqué sa déchéance mais vous la redresserez. Je vous y aiderai si vous voulez bien de moi.
— Merci Selena, soupira le mage. Je m'égare, revenons à nos affaires. Est-ce que Silas sort de sa tour ?
— Il va souvent chasser, expliqua le vieil homme. Chaque jour où le temps est beau.
— Avez-vous un lupanar en ville ? demanda Salazar prit d'une idée.
— Salazar ? s'indigna Selena.
— Vous le connaissez bien, répondit gravement le vieil homme. Il fréquente la maison des rosiers chaque jour où le temps est menaçant.
— Voilà une bonne nouvelle, maintenant nous savons où nous pourrons lui rendre visite.
— Ce n'est pas très glorieux » objecta Gryffondor.
Salazar l'ignora et se mit à détailler la silhouette de Selena qui se mit à rougir.
« Ma chère, je crois que vous aurez le plaisir de lui porter le coup fatal. »