Narcissa se félicitait de son choix pour la énième fois depuis qu’elle avait enfin emménagé après quelques semaines à vivre chez Drago.
Aujourd’hui, elle avait enfin son chez-elle !
Pour tout dire, elle n’avait mis que quelques minutes à craquer totalement pour l’endroit et sa visite qui avait duré près de trois heures lui avait confirmé que c’était là qu’elle voulait vivre. Elle n’avait rien laissé au hasard.
Cette demeure située sur les hauteurs de Hastings était magnifique et aussi terriblement douillette. Oui, elle s’y sentirait bien, elle en était sûre. Ne restait qu’à y faire quelques aménagements pour la mettre totalement à son goût.
Sitôt l’achat acté (elle l’avait un peu accéléré par des moyens magiques), elle s’était mise elle-même à l’ouvrage, appréciant ce temps passé qui lui rappelait énormément de souvenirs.
Narcissa aimait la tradition mais détestait le morbide, aussi elle avait fermement décidé de faire sa propre décoration sans se laisser influencer par personne et c’est pour cette raison qu’elle avait souhaité rester totalement seule en de telles circonstances. Et puis, elle était suffisamment sûre de ses goûts pour ne pas craindre de faire d’erreur.
C’était une maison sur trois niveau qu’elle avait choisie, avec un jardinet à l’avant et un plus grand jardin à l’arrière, un bel endroit à aménager pour tout dire. Elle avait rapidement décidé que l’avant serait très soigné mais l’arrière plus intimiste et informel.
Le salon étant surélevé d’un demi-niveau et faisant face à une trouée, sa baie vitrée donnait sur la mer et la vue était ainsi magnifique quel que soit le temps. Narcissa était également satisfaite pour une autre raison : elle savait que sa nièce adorait le spectacle de la plage et des vagues.
Si Eris devait pour l’une ou l’autre raison séjourner ici, elle s’y sentirait parfaitement bien. Drago, Astoria et Scorpius pourraient également y venir facilement, car elle avait prévu pour eux suffisamment de chambres.
La maison était grande, ainsi qu’elle l’avait souhaité dès le départ. Le hall d’entrée donnait non seulement sur cette pièce à vivre, mais également sur une cuisine et une autre pièce qu’elle avait décidé de consacrer à sa pratique de l’art puisqu’elle adorait peindre des aquarelles et que cette passion l’avait tenue depuis la fin de la guerre. Une autre baie vitrée faisait également entrer la lumière à flots dans cette pièce et c’était parfait.
Il y avait accolé sur sa gauche un petit jardin d’hiver qu’elle agrandirait à loisir pour en faire une serre si nécessaire… Peut-être même une roseraie après tout.
Quant-aux deux étages supérieurs, ils se partageaient en quatre belles chambres ainsi qu’une salle de bain par niveau : sa chambre et celle d’Eris se trouveraient au premier et celles destinées à Drago, Astoria et Scorpius au second. Ces dernières auraient leur propre salle-de-bain, question d’intimité. Pour Eris et elle-même, il en faudrait une pour chacune.
Pas question en effet qu’elle croise sa nièce avec une serviette autour de la taille. Elle la connaissait, Eris était une fille très pudique et ce détail pourrait horriblement la gêner...
Pour le reste, il y avait de la moquette partout et Narcissa décréta qu’elle conserverait cette idée. Cela assourdissait les bruits, notamment le grincement des marches de bois au dernier étage et c’était vraiment confortable. Par contre elle s’empressa de l’imprégner d’une potion ignifugeante et d’ajouter un sortilège de chasse-poussière.
Les jours suivants, elle s’attela aux aménagements et à la décoration : elle fit poser dans sa propre chambre une tapisserie gris perle ornée de narcisses et sourit de son propre sens de l’humour. Elle installa un grand lit avec des coussins moelleux, une couette bien chaude et posa des rideaux translucides.
Puis, satisfaite, elle contempla son travail. Vraiment, elle allait se plaire ici.
En plus, elle avait toute la place nécessaire pour accrocher ses aquarelles et les murs sobres rendraient très bien la chose.
Quant-à la chambre d’Eris, elle savait exactement quoi faire puisque c’était elle qui, avec Hortense Malefoy, avait aménagé sa première chambre lorsqu’elle n’était qu’un petit bébé. Et elle savait aussi que durant très longtemps le décor était resté le même, surtout parce que la jeune fille l’adorait.
Elle orna donc la pièce d’une tapisserie vert et argent pas trop foncée, avec des roses blanches dessinées dessus et de fins rideaux de la même couleur.
Une pièce fraîche et lumineuse avec un grand lit confortable recouvert d’une courtepointe blanche avec des roses brodées. C’était vraiment magnifique. Et les meubles blancs rendaient parfaitement dans ce décors si semblable à celui qu’elle avait créé presque quinze ans auparavant.
Pour les chambres du haut, Narcissa se contenta des grandes lignes. Pour l’instant elles resteraient impersonnelles quoique confortables. Mais elle faisait confiance à sa bru pour y remédier au plus vite, dès le premier séjour de la petite famille chez elle.
Elle sourit en y pensant car, vraiment, elle avait hâte et était impatiente que cela arrive. En même temps qu’elle faisait tous ces préparatifs, une pointe amère la transperçait : celle de la solitude.
Car Drago et Astoria vivaient à Londres, et pour l’instant Eris se trouvait en Allemagne, dans cette école du Blocksberg qu’elle n’avait aperçu que de loin et bien loin de Hastings, que pourtant la jeune fille aimait plus que tout.
Narcissa se prenait d’ailleurs à espérer que la jeune fille finisse par revenir se fixer dans la région où elle avait grandi. Eris lui manquait terriblement à présent, d’autant qu’elle faisait partie des rares proches qu’elle ait conservé après la guerre.
Après son fils, elle n’avait personne d’autre et, à présent qu’elle ne parlait même plus à Lucius, elle se sentait terriblement seule et démunie.
Malgré les tensions croissantes qui s’étaient installées entre eux deux, il restait celui qui avait partagé sa vie pendant plus de vingt-cinq ans. Ils avaient affronté ensemble bien des épreuves qui les avaient unis autant qu’elles les avaient progressivement opposés.
Car si la guerre et ses conséquences avaient fini par ouvrir les yeux de Narcissa et qu’elle avait espéré un temps que son mari finirait par se montrer plus ouvert, Lucius au contraire n’était devenu que plus amer et son extrémisme n’avait diminué en rien. Il s’était contenté de le dissimuler du mieux qu’il pouvait, à croire qu’il n’apprendrait jamais rien de ses erreurs.
Narcissa l’aimait encore, elle se sentait forcée de l’admettre. A cet instant et bien qu’elle soit en train de se reconstruire une existence à sa propre image, il lui manquait cruellement. Mais en même temps elle lui en voulait terriblement, pour tout en fait : pour les avoir entraînés avec les mangemorts, pour avoir été absent lorsque Drago était en danger, pour cette foutue histoire de la Chambre des Secrets qu’elle n’avait appris qu’après-coup (alors qu’Ignacius et Hortense étaient au courant depuis des mois)…
Mais surtout elle lui en voulait pour ne jamais avoir évolué : même après la guerre, après avoir failli perdre jusqu’à la vie, il n’avait pas encore compris qu’il ne pouvait plus continuer avec les idées qui étaient les siennes.
Sa cupidité et son désir de tout contrôler avaient coûté la vie de sa propre mère, et par son intolérance il avait livré Drago à la solitude, refusant de reconnaître les choix de vie de son fils à leur juste valeur. Quant-à Eris, il ne la voyait que comme un pion et une manne potentielle sur laquelle il était impératif de mettre la main.
Cela, Narcissa ne pouvait le permettre. Et s’il le fallait elle s’opposerait frontalement à lui.
Note de chapitre:
Et un second chapitre aujourd'hui!! J'espère qu'il vous plaira aussi.
Bonne lecture!!
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