et un deuxième chapitre qui sort aujourd'hui!
Bonne lecture!
Comme le chaton se révélait de plus en plus insupportable dans l’appartement de Drago et Astoria, elle l’avait finalement adopté, à leur grande joie à tous les deux mais également à la sienne. Car cette compagnie lui apportait beaucoup plus de réconfort qu’elle ne voulait bien l’avouer.
Gribouille n’avait pas son pareil pour lui rendre le sourire, lui montrer de l’affection ou s’amuser devant elle. C’était un vrai et adorable petit diable.
Et ce matin-là, alors qu’elle pâlissait brusquement en reconnaissant le hibou grand duc de Lucius, Narcissa ressentit un certain réconfort lorsque le chaton sauta sur ses genoux et se cala contre son buste en ronronnant, comme s’il avait voulu la rassurer face à l’épreuve qui l’attendait.
D’une main tremblante, Narcissa défit l’enveloppe que l’oiseau portait à sa patte en prenant garde à ce qu’il ne touche pas Gribouille. Puis d’un geste de main peu assuré, elle l’envoya se percher plus loin tout en serrant contre elle le chaton à présent un peu intimidé.
Enfin, elle ouvrit le courrier, se doutant déjà de ce qu’il pouvait contenir. L’écriture de Lucius s’étala aussitôt devant ses yeux, cérémonieuse et parfaite comme d’habitude. Ainsi que d’une régularité à lui donner envie de vomir.
Il voulait la revoir, mettre les choses à plat et de l’ordre dans leurs affaires disait-il. Et il évoquait Eris…
Mais Narcissa en avait-elle la moindre envie ? Voulait-elle seulement prendre la peine de « régulariser » la situation, comme il le disait si bien ?
D’un côté, elle se sentait très mal à l’aise à l’idée de se plier à ses directives, mais de l’autre elle avait bien envie de se rendre compte de la manière dont il comptait s’organiser pour reprendre contact avec elle et du but précis qu’il visait. Car Narcissa sentait que cette invitation dissimulait un projet dont elle préférait ne pas faire les frais.
Mais alors comment agir ?
Tout en caressant Gribouille qui ronronnait comme les camions de la grand-route un peu plus bas, lorsqu’ils faisaient leurs livraisons au petit matin, Narcissa réfléchissait intensément. À présent qu’elle avait pris connaissance du contenu de la missive et dépassé sa première appréhension, elle n’était pas sûre d’être beaucoup plus avancée. Elle devait en apprendre davantage avant toutes choses.
Si elle voulait avoir la moindre chance d’appréhender Lucius et de comprendre ce qu’il tramait véritablement, il fallait qu’elle puisse l’observer à son insu, mais comment? Elle le connaissait mieux que personne et savait qu’une telle chose était particulièrement risquée.
Oui. L’idée qui se formait à présent dans son esprit était risquée certes, mais aussi audacieuse et elle avait une chance d’aboutir si elle se débrouillait bien et gérait correctement le timing.
Il lui faudrait aussi une bonne dose de chance mais elle était à présent décidée à prendre le risque. Après tout, ce n’était pas comme si elle acceptait de tomber dans la gueule du loup sans rien dire.
Elle savait par son fils, toujours très inquiet pour sa sécurité, que des rumeurs de manifestations sauvages sur le Chemin de Traverse couraient depuis quelques jours, et que ce samedi s’annonçait houleux.
Aussi, c’est d’une main finalement assez ferme qu’elle écrivit à Lucius :
« Je dois aller chez l’herboriste ce samedi après-midi, retrouvons-nous y à une heure. »
Ne restait plus à présent qu’à aller acheter quelques habits sombres et bon marchés chez les moldus, car en effet, elle ne comptait pas être reconnue tandis qu’elle épierait son mari ou ceux qu’il enverraient à ses trousses.
Mais si Lucius avait trouvé où elle habitait, il allait de soi que, sortie de chez elle, elle était vulnérable et facile à espionner. Aussi il lui faudrait jouer finement pour ne pas être repérée.
Ah oui, et hors de question de prévenir Drago de ce qu’elle-même tramait cette fois-ci, autant dire que la partie s’annonçait risquée...