Ce n'est pas son reflet qu'il dévisage. C'est le succès dont il est couronné, les sourires envieux qu'il voit éclore sur son passage. Les pulls rongés aux mites et les chaussettes dépareillées ont disparu, oubliés par le miroir qui lui offre une image éclatante, celle d'un beau jeune homme, un insigne de Préfet fixé sur sa poitrine. Il est champion de son école, recouvert de médailles, les gens rêvent de lui serrer la main. Il a fait gagner la coupe à Gryffondor. Lui, Ronald Weasley, le fils qui n'a ni sens de l'humour extraordinaire, ni les résultats les meilleurs de sa promotion. Il brille enfin.
Mais quand Ron se retourne vers Harry, il déchante. Ce que ce miroir lui montre ne peut pas être réel. Harry y voit les membres de sa famille, et ses parents sont morts. L'avenir ne se reflète pas dans cette glace, seuls ses plus chers désirs y trouvent leur place. Ron sait que les rêves ne se réalisent pas d'eux-mêmes. Que l'ambition n'est satisfaite que par des sacrifices et des victoires minuscules sur l'échiquier de la vie.
Si Ron ne peut pas rêver son triomphe, alors il le méritera.
Il sera le cavalier du roi.