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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


La Chouette par Amnesie

[68 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Bonjour ! Je suis très contente de vous retrouver pour ce nouveau chapitre qui se penche davantage sur la relation entre Sirius et Regulus. C'est une question qui m'intrigue beaucoup, et une des raisons pour lesquelles je voulais écrire cette fanfiction, alors j'espère qu'il vous plaira ! Bonne lecture :)

L'agitation autour de l'attaque de Mangemorts survenue à Saint-James Palace retomba en même temps que le weekend prit fin. Les élèves Cinquième année se trouvaient brusquement ensevelis sous le travail, comme si leurs professeurs cherchaient à leur faire oublier les angoisses du monde extérieur. Lauren se retrouvait donc à nouveau à passer ses soirées à réviser ses BUSE aux côtés de Regulus dans la Salle commune des Serpentards - ou plutôt à faire mine de se concentrer à chaque fois que ce dernier surprenait ses observations. Car il y avait tant de choses à observer, désormais. En particulier depuis qu'elle connaissait le secret de Sirius et qu'elle cherchait un moyen de le révéler à son frère sans que cela ne brise leur relation.

 

-     Besoin d'aide ?

Gaspard prit place à droite de Lauren et se pencha sur son parchemin en grimaçant. Elle n'avait écrit que sept mots, dont son prénom et son nom.

-     Non, ça ira, répondit Regulus avec un certain mépris.

Il était un peu offensant de proposer de l'aide au cadet des Black, premier dans absolument toutes les matières. Lauren préféra aussi répondre par la négative, consciente que demander de l'aide à Gaspard le vexerait.

-     Mr Potter m'a donné rendez-vous par cheminée à trois heures dimanche, annonça-t-il d'un ton excité à Lauren, ignorant l'expression excédée au Serpentard qui cherchait à se concentrer.

-     C'est merveilleux ! se réjouit-elle sincèrement.

-     Potter ? ne put s'empêcher de reprendre Regulus.

-     Il est lui-même inventeur et il croule littéralement sous l'or alors Lauren m'a conseillé de le contacter pour mes projets, expliqua Gaspard avant de se tourner vers cette dernière en grimaçant. Seul problème, à cause de ça, je ne pourrai pas aller avec toi avec Pré-au-Lard ce weekend.

Elle haussa les épaules.

-     Je comptais y aller avec Suzanne de toute façon.

-     Tu lui diras de soigner son attitude déviante.

Ce n'était pas la voix instable de Gaspard qui avait prononcé ces mots, mais celle, trop grave, de Mulciber. Lauren se retourna brusquement sur lui, abasourdie, et même Regulus parut un peu choqué. Le Sixième année se tenait derrière elle, profitant qu'elle soit assise pour la dominer de toute sa hauteur.

-     Déviante ? répéta-t-elle en sentant un goût mêlé de révolte et de peur envahir son palais.

-     Répugnante. Écœurante. Dégénérée.

La violence de ses mots lui coupa le souffle. Elle attendit un temps qui lui parut trois-cent cinquante-huit secondes avant de se lever maladroitement, renversant au passage son encre sur ses parchemins vierges. Mais même ainsi, le visage de brute de Mulciber était toujours plusieurs dizaines de centimètres au-dessus d'elle.

 

Lauren compta cette fois-ci un silence de quatre secondes, durant lequel elle essaya en vain de comprendre comment un homme - fut-ce-t-il le plus grand abruti que Poudlard ait porté - pouvait associer sa sœur à l'adjectif « dégénéré ». Et comment ce terme pouvait tout simplement exister.

 

-     C'est toi qui es... commença-t-elle, essoufflée.

Mais Regulus vint la sauver d'une réplique bien fade.

-     Retire tes mots, ordonna-t-il d'une voix ferme.

Mulciber ricana, jeta un regard entendu à quelqu'un à côté de lui auquel Lauren, toujours estomaquée, ne prêta pas attention. Il finit par s'écarter d'elle.

-     Demande-lui ce qu'elle a fait il y a deux semaines à la Saint-Valentin, lança-t-il d'un ton mauvais tout en s'éloignant de son pas lourd.

La jeune fille resta longtemps les yeux dans le vague avant de réaliser que Gaspard n'était plus à côté d'elle et que Regulus lui jetait un regard interrogateur.

-     Je ne sais pas, soupira-t-elle pour toute réponse.

 

Il acquiesça et patienta douze secondes comme pour lui faire comprendre qu'elle pouvait se confier, puis il retourna à son travail quand il comprit qu'elle digérait encore la scène.

 

Lauren ne parvenait plus à se concentrer. Elle essayait de se souvenir de ce que sa sœur avait pu faire ce fameux jour, mais il lui semblait que tout s'était bien passé. Jamila lui avait même assurée qu'elle avait veillé sur elle dans le château. Alors quoi ? Elle avait beau savoir que Mulciber avait une conception très large de la déviance, elle avait le sentiment que Suzanne s'était, d'une manière ou d'une autre, encore mise en danger.

 

Ses pensées anxieuses - des pensées plus noires que l'encre qu'elle épongeait avec ses parchemins, et tout aussi persistantes - tournaient rond dans son esprit comme des chouettes dans une volière. Elle se sentait rapidement suffoquer.

 

La question qu'elle adressa à Regulus ne répondait donc qu'à l'objectif de se divertir d'elle-même.

-     Tu comptes aller avec qui à Pré-au-Lard ?

-     Travaille, lui ordonna-t-il avec ennui.

Mais comme la sorcière continuait de le fixer en se frottant le poignet, agitée, il finit par lever la tête de son parchemin. Il dut comprendre qu'elle avait besoin de distraction car il acquiesça.

-     Soit. Je te réponds à condition que tu te remettes au travail.

-     Marché conclu.

-     Je n'y vais avec personne, informa-t-il en retournant immédiatement à son grimoire.

-     Et tes trois copains de notre année ? s'étonna Lauren.

Elle était toujours incapable de citer leur nom ou de les différencier. Pour elle, c'était juste la créature à trois têtes de Regulus. Cerbère. Cerbère qui n'était d'ailleurs plus si souvent accroché avec lui depuis qu'elle et le garçon s'étaient rapprochés.

 

-     En retenue avec le professeur Brûlepot pour « propos insultants envers les créatures magiques ».

-     Chloe Avery ?

-     Avec Mulciber.

-     Margaret Williams ?

-     Avec ses amies de Poufsouffle. Et nous avons décidé de nous méfier d'elle.

-     Thomas Shacklebot ?

-     Pas disponible.

-     Isaac Abbot ?

-     Bon, tu ne vas pas me donner tous les noms des Sangs Purs de Poudlard, si ? grinça Regulus.

-     Bien sûr que si.

-     Eh bien c'est agaçant.

Lauren sourit. Le premier degré de son ami l'amusait toujours. Aussi, cette conversation prenait un tournant qui pourrait être réellement utile et la détourner de ses préoccupations.

 

-     Et si tu y allais avec ton frère ? proposa-t-elle.

-     Aurais-tu reçu un sortilège de Confusion, Lauren ? s'inquiéta le garçon. Pourquoi aurais-je envie de passer une journée à pré-au-lard avec Sirius ?

-     Parce que dit comme ça, ça n'a pas l'air si terrible.

-     Tu sais très bien que nous ne nous parlons presque jamais.

-     Justement, Regulus. Ce serait l'occasion.

 

Le sorcier tira un peu sur son col, cette fois franchement agacé.

-     Sirius n'abandonnerait jamais ses trois meilleurs amis pour moi.

-     Je ne suis pas d'accord. Il serait surpris que tu lui proposes, mais il accepterait.

Regulus émit un rire qui signifiait qu'il n'en croyait pas un mot.

-     Crois-moi, insista Lauren. Tu sais, vous auriez pu devenir une vraie légende, à vous deux. Les frères Black. Encore mieux que les trois sœurs Black.

Il y a quelques années, Bellatrix, Andromeda et Narcissa avait formé un trio mémorable. Il valait mieux oublier comment il s'était désagrégé.

 

-     Sirius n'a pas besoin d'être avec moi pour être une légende à Poudlard.

C'était douloureusement vrai. Regulus disparaissait quand son aîné était à côté de lui. Mais Lauren, pour qui sa sœur était toute sa vie, ne pouvait pas supporter de voir les frères s'ignorer ainsi.

-     Tu devrais essayer, Regulus, conclut-elle.

Elle prit sa plume et fit mine d'écrire pour empêcher le garçon de répondre.

 

Car l'idée était la suivante : rapprocher les deux frères avant que le secret de Sirius ne les sépare définitivement. Lauren espérait que si Regulus comprenait un peu mieux son ainé, il accepterait mieux son secret.

 

Elle était bien placée pour savoir que l'affaire s'annonçait impossible.

 

***

 

Suzanne et Lauren marchaient bras dessus, bras dessous sur le chemin pour Pré-au-Lard. La cadette racontait son dernier entrainement de Quidditch, lors duquel Lewis, le capitaine, l'avait injustement réprimandée. Lauren l'écoutait distraitement se lancer dans d'intéressantes comparaisons entre le Poufsouffle et les Murlaps, tout en gardant Regulus dans son champ de vision, quelques mètres plus loin.

 

Au village, elle parvint à convaincre sa sœur de se rendre directement aux Trois Balais où le jeune homme venait d'entrer. Celui-ci prit de sa poche une enveloppe cachetée de laquelle il sortit une lettre au parchemin de bonne facture. Il la déplia, parcourut la salle surchargée du regard, et finit par s'asseoir à une table à cinq pieds près de la fenêtre couverte de buée.

 

À leur tour, les deux sorcières se présentèrent au bar. Suzanne commanda un jus de citrouille, Lauren un café, et elles s'installèrent de sorte à pouvoir garder un œil sur le sorcier.

 

L'aîné choisit ce moment, où le brouhaha de la taverne couvrait presque leurs voix, pour poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis cinq jours.

-     Tu as parlé avec Mulciber pendant la Saint-Valentin ? demanda-t-elle sans détour.

Suzanne plissa les yeux comme pour s'en souvenir et Lauren se mit à envisager le pire.

 

À sa surprise, sa petite sœur finit par partir dans un grand éclat de rire.

-     J'ai oublié de te raconter ! s'exclama-t-elle vivement en relevant sa frange qui commençait à lui tomber devant les yeux. C'était hilarant.

 

La Serpentard se mit à jouer avec son pendentif, anxieuse. Elle avait beaucoup de mal à imaginer quoi que ce soit d'hilarant pouvant se rapporter à Mulciber.

-     Raconte, alors, dit-elle avec impatience.

Suzanne se redressa sur son tabouret, croisa les mains devant elle et se pencha en avant d'un air conspirateur, un immense sourire aux lèvres.

-     Donc, comme je t'ai dit, on a passé la Saint-Valentin entre copines. On a fait les magasins, bataille de boules de neige, luge, même ! Puis on a voulu se réchauffer...

-     Chez Madame Pieddodu. Tu m'as raconté, je t'ai ratée j'étais déjà partie.

-     Oui ! s'exclama Suzanne en hochant la tête. Sauf qu'au début, on était que deux. On est venue avec Julia pour garder des places en attendant les autres, et c'était marrant parce qu'on était entourées que par des couples.

 

Lauren plissa les yeux. Elle commençait à comprendre.

-     Mulciber vous a vues toutes les deux, devina-t-elle en gardant Regulus dans son champ de vision, toujours au fond de la taverne.

-     C'est ça, acquiesça sa sœur. Il était assis à une table pas très loin de nous, avec cette fille de ta promotion...

-     Chloe Avery.

-     Et il s'est moqué de nous. Au début, il disait des trucs à voix basse, des insultes j'imagine. Nous, on comprenait pas trop pourquoi mais tu sais, il est toujours comme ça alors on l'ignorait. Puis il nous a demandé avec son ton de troll si on était, euh... gouines.

Lauren ferma brièvement les yeux. Elle avait toujours beaucoup de mal à voir en quoi l'homophobie pouvait être amusante.

-     Tu as fait quoi ? demanda-t-elle avec appréhension.

-     Attends ! Donc... au début, on savait pas trop quoi dire. Il ricanait et en même temps il avait l'air dégoûté, comme si on était des espèces de Veracrasses immondes.

 

La Serpentard pouvait à présent parfaitement imaginer la scène et un sentiment semblable à celui qu'elle avait ressenti lorsque Mulciber était venu lui parler refit surface. Suzanne souriait toujours.

-     Et tu sais quoi ? demanda Suzanne, le menton relevé. On s'est embrassées. Devant lui ! termina-t-elle en un éclat de rire. Si t'avais vu sa tête...

 

La tête de Lauren était elle-même quelque chose. Elle était livide. Effrayée.

 

-     Sue, Mulciber est dangereux, il pourrait...

-     On s'en fiche ! s'exclama cette fois Suzanne avec colère. Qu'est-ce que ça peut lui faire, que je vienne chez Madame Pieddodu avec une copine ? Et si ça avait été ma...petite-copine, quelle importance ? Parce que je peux te dire : Jake Turpin et Linda Morton qui s'accouplait à moitié à côté de nous étaient bien plus dégoûtants !

 

L'aîné ne sourit pas à la plaisanterie, trop inquiète pour se laisser contaminer par le mélange de légèreté et de détermination qu'était constamment sa sœur. Elle fut tout simplement incapable de placer un mot au milieu de sa tirade enflammée qui dura près de huit minutes quarante-deux.

 

Et bien sûr, qu'elle avait raison. Bien sûr, que l'intolérance absolue et grimpante de certains de leurs camarades était révoltante. Bien sûr, qu'il aurait fallu se battre. Elle aurait simplement préféré que d'autres sorciers se chargent de cela. Que Suzanne ne se mette pas en danger pour qu'à nouveau, elle doive assurer ses arrières.

 

 

Lauren continuait d'écouter sa sœur mais son regard s'était posé sur le sorcier qui venait d'entrer dans la taverne.

 

Sirius avait l'air plutôt léger. Il salua le barman et offrit un sourire en coin au groupe de Gryffondors de Quatrième année toutes plus rougissantes les unes que les autres. La pluie fine dehors avait rendu ses cheveux humides, les faisant onduler légèrement. Il agita sa baguette pour se sécher. Tandis qu'il attendait au bar son Whiskey-pur-Feu, il sortit de la poche de son manteau un bout de parchemin griffonné. Un coude sur le comptoir, il balaya le pub du regard, et ses yeux s'attardèrent sur une table. Il fronça les sourcils, relut son parchemin, regarda à nouveau autour de lui. Finalement, il soupira, prit le verre de liquide ambré, et se dirigea vers la table à cinq pieds où Regulus était venu s'asseoir douze minutes et cinquante-sept secondes plus tôt.

 

Suzanne avait suivi le regard de sa sœur et n'avait rien manqué du manège des deux frères.

-     Tu sais qu'ils se détestent, pas vrai Lauren ? fit-elle remarquer d'un air entendu.

Lauren continuait de fixer les garçons, tapotant nerveusement sur le cadran de sa montre. Sirius s'installait sur le tabouret en bois comme sur un trône, dissimulant mieux son malaise que Regulus qui semblait vouloir se noyer dans son propre verre.

-     Je ne sais pas pourquoi tout le monde croit ça, protesta la sorcière. Ils ne se détestent pas, tu sais. C'est juste... - elle fronça les sourcils en voyant Regulus ouvrir la bouche comme pour dire quelque chose, avant de se raviser -... c'est juste qu'ils ne se comprennent pas, tu vois ?

-     Alors tu tends des pièges pour qu'ils se parlent, soupira Suzanne.

-     Je n'ai pas...commença Lauren avant de s'arrêter devant l'air entendu de sa sœur et de lever les mains, coupable. D'accord, j'ai peut-être un peu tiré quelques ficelles pour aider cette rencontre mais tu dois bien reconnaître que - regarde !

Sirius venait de lâcher une phrase qui avait provoqué le fou rire de son frère. Celui-ci ajouta quelque chose, et Sirius s'étouffa dans son verre en riant, redoublant l'hilarité de Regulus.

 

-     Ça a l'air de fonctionner ! dit-elle avec excitation.

Elle se tourna sur Suzanne qui finit par acquiescer en souriant. Les deux sœurs échangèrent un regard complice. 

-     Je te le dis, Sue, déclara solennellement Lauren, on ne va pas laisser ces deux âmes en peine s'ignorer longtemps.

-     Et moi qui croyais que tu te contentais d'observer sans agir... la taquina la cadette.

-     C'est toujours le cas. Mais reconnais que c'est un cas particulier : on parle de deux frères, c'est beaucoup trop important.

-     C'est vrai, ça. Tu imagines, toi, ne jamais me parler ?

Lauren secoua la tête avec horreur.

-     Oh non, je ne peux définitivement pas me passer de tes complaintes sur cette Face de Murlap de Lewis.

 

Elles passèrent le reste de la journée à alterner les magasins du village pour fuir le froid de l'extérieur. Mars approchait et les élèves de Poudlard avaient encore tous le nez enfoncés dans l'écharpe aux couleurs de leur maison. Les sœurs suivirent les garçons Black quelques mètres derrière eux sur le chemin du retour. Ils observaient un silence qui n'avait plus rien de tendu et Lauren et Suzanne eurent le sentiment d'avoir accompli un miracle.

 

 

Dans leur Salle commune ce soir-là, Lauren se montra un peu plus intéressée par la discussion qu'à son habitude. Elle était assise à sa place habituelle lui offrant une vue sur toute la pièce, attendant que Jamila remplisse la chaise à côté d'elle. Elle entendit Chloe Avery faire remarquer innocemment à la table voisine :

-     Je t'ai vu avec ton frère aux Trois Balais, Regulus. Vous aviez l'air de bien vous amuser !

-     C'était une belle journée, oui, répondit-il d'un ton léger.

Un petit sourire flottait sur les lèvres du garçon depuis qu'il était rentré au château.

-     Tu ne devrais pas trainer avec ton frère, lâcha pourtant l'un des trois acolytes du Serpentard d'un ton glacial.

Lauren vit l'expression du jeune sorcier s'assombrir. Il tira sur son col et adopta sa posture la plus Black, dos droit, sourcils méprisants, yeux gris polaires, et cette aura menaçante presque tangible.

-     Je ne me serais pas retrouvé seul si vous n'aviez pas été assez idiots pour traiter les centaures d'êtres inférieurs, fit-il remarquer d'un air de supériorité. Pour ce qui est de mon frère : est-il nécessaire de rappeler qu'il est l'héritier des Black et le sorcier le plus puissant de sa promotion ? Lorsqu'un seul d'entre vous arrivera ne serait-ce qu'à la cheville, je songerai à ne plus trainer avec Sirius.

-     Autant dire jamais, appuya Jamila l'air de rien.

Elle venait d'entrer et comme à son habitude, elle n'avait pas pu s'empêcher de donner son avis sur le simple ton d'une constatation. Elle resta debout les bras croisés, consciente que sa présence n'était pas souhaitée mais peu impressionnée par l'atmosphère d'hostilité qui ne cessait de se renforcer. Regulus affrontait courageusement du regard son Cerbère.

 

-     Vous vous êtes retrouvés comment ? demanda encore Chloe, soucieuse de briser le silence pesant.

-     Par hasard, répondit Regulus sans pour autant se détendre. J'avais rendez-vous avec un fabriquant d'artefacts suisse qui n'a finalement pas pu venir et nous nous sommes croisés.

-     Un fabriquant d'artefacts ? répéta Jamila, sceptique. Tu es sûr que ce n'était pas une arnaque ?

-     Bien sûr que j'en suis sûr, s'agaça Regulus. Il s'agissait de Kerin & Moser, je me doute que tu ne connais pas, mais c'est une véritable...

-     Oh ne t'en fais pas je connais très bien ce Kerin & Moser, Lauren radote sur cette formidable institution depuis notre première année.

La concernée se figea et fit mine de s'intéresser à ce que lui glissait à l'oreille un de ses informateurs de Première année, ignorant ainsi le regard curieux de Regulus depuis sa table.

-     Black, continua l'égyptienne, tu as toujours l'air de croire que les personnes fameuses sont intéressées par ta petite personne. Mais pourquoi un représentant de Kerin & Moser voudrait-il parler à toi ?

-     Mon père possède la plus grande collection d'artefacts du Royaume Uni, répondit simplement Regulus de son ton le plus méprisant.

 

Salazar, Mila allait-elle vraiment involontairement la saboter ? Elle ricanait, peu crédule, et Lauren tenta de la faire taire d'un signe - en vain.

-     Alors pourquoi le représentant de Kerin & Moser ne viendrait-il pas voir ton père lui-même ?

Et comme le sorcier ne répondait pas, elle acheva, sans la moindre considération pour les signaux de Lauren :

-     Moi je te le dis Black, tu t'es fait avoir. Tout ça, cette petite rencontre fraternelle, c'était un piège.

Regulus ne s'emporta pas. Regulus s'emportait rarement. Mais il ne dit plus un mot de la soirée, et partit se coucher après avoir jeté un regard curieux à Lauren à neuf heures vingt-cinq. Elle ne sut l'interpréter, et évidemment, cette interrogation remplit l'insomnie de cette nuit-là. Avait-il compris qu'elle était derrière la manipulation ?

 

 

Inévitablement, Sirius se posa la même question. Le lendemain, elle le trouva en train de discuter avec ses trois amis. Au début, elle avait été intriguée par leurs vêtements noircis et leurs mains couvertes d'une substance inquiétante. Cela l'avait ramenée à la découverte de son secret, et elle s'était un instant demandé si elle s'était trompée sur toute la ligne. Et s'ils faisaient des rituels de magie noire ? Aussitôt formulée dans son esprit, l'hypothèse lui apparut dans toute son absurdité, et elle s'apprêtait à tourner les talons quand elle entendit Sirius faire une chose des plus anormales : s'emporter sur ses meilleurs amis.

-     Je sais très bien, que c'est l'un d'entre vous ! s'énervait-il. Qui d'autre aurait pu m'envoyer ce message ?

-     J'en sais rien, Sirius, tentait de la raisonner Lupin. Mais on te l'a dit, ce n'est pas nous.

-     Et pourtant, c'est vous, qui me dites toujours de venir lui parler ! grinça-t-il.

-     Je n'ai jamais dit ça, glissa Potter.

-     Mais où est le mal ? risqua Pettigrow. Ça s'est bien passé, non ? Alors quelle que soit la personne qui t'a envoyé ce message, elle a eu raison de le faire.

L'expression de Black se fit presque menaçante.

-     Alors c'est toi ? gronda-t-il.

-     Patmol ! s'écria Remus en s'interposant. Ça suffit. Tu sais très bien qu'on ne te tendrait pas des pièges comme ça. On sait combien ta relation avec Regulus est compliquée. Si ça te rassure, on peut chercher qui t'a envoyé ce message pour t'attirer à lui, mais tu as notre parole que ce n'est pas nous.

-     Et la parole d'un Maraudeur est sacrée, compléta solennellement Potter.

 

Sirius baissa la tête en soupirant. Lorsqu'il la releva, il croisa le regard de Lauren qui les épiait toujours à quelques mètres.

 

-     Pourquoi tu nous regardes, La Chouette ?

Lauren pesta intérieurement devant sa propre stupidité. Pourquoi était-elle idiotement restée à les observer ? Tout l'énervement du Gryffondor était à présent transféré sur elle.

Elle mit six centièmes de seconde à définir sa stratégie de défense. Elle passa une main dans ses cheveux, s'appliqua à composer un sourire volontairement hypocrite.

 

-     Parce que je suis amoureuse de toi, Sirius.

Elle profita de l'effet de surprise pour tourner les talons et fila à la vitesse d'un Nimbus 1700 à travers les couloirs. Arrivée aux escaliers, elle abandonna même toute dignité et courra si vite jusqu'à la salle de Métamorphose qu'elle l'atteignit en moins de trente-deux secondes.

 

Sa fuite pathétique ne la sauva pas le soir-même. Alors qu'elle se rendait dans la Grande Salle, Sirius imposa son élégante silhouette devant son passage. Elle releva lentement les yeux jusqu'aux siens et sourit en se faisant la réflexion qu'il était temps qu'elle arrange un duel entre Black et Mulciber afin que chacun décharge ses pulsions meurtrières dirigées contre elle.

 

-     Pourquoi tu as fui ce matin ?

-     J'étais embarrassée. Je venais de t'avouer mon amour pour toi.

Sirius acquiesça sans y croire un mot.

-     C'est vrai que tu as l'air très embarrassée, commenta-t-il d'un ton égal.

-     N'est-ce pas ? sourit Lauren en faisant un pas de côté pour lui échapper.

Il lui barra encore le chemin avec un léger sourire qui lui fit croire qu'il s'amusait presque autant qu'elle de la situation. Mais il le quitta bien vite pour retrouver son expression méfiante qu'il avait toujours en sa présence.

-     En fait, je m'en fiche un peu de tes petits manèges, La Chouette. Je voulais te parler d'autre chose.

 

Elle se décida à se ranger sur le côté pour ne plus bloquer le passage dans le couloir, lui accordant ainsi toute son attention.

-     Tu te souviens, de ce que je t'ai dit sur Regulus ?

-     « Je veux que tu t'éloignes de lui », cita-t-elle sagement.

-     Alors ?

-     Alors j'ai décidé de ne pas t'écouter.

Il plissa les yeux, cette fois peu amusé.

-     Je sais très bien ce que tu es en train de faire avec Regulus, dit-il très bas.

-     Ah oui ?

-     Tu fais comme avec Alnabil. Malin hein... très Serpentard... Chercher la protection des gens plus fort que toi... Mais écoute-moi bien : ne t'avise pas de te servir de mon frère.

Lauren leva les yeux au ciel.

-     J'ai marchandé sa protection il y a longtemps, Black, soupira-t-elle. Pourquoi crois-tu que je suis devenue La Chouette ? Je n'ai pas besoin d'être amie avec Regulus pour avoir sa...

-     Je me fiche de ta vie, Veerman, et je te connais assez pour savoir quelle manipulatrice tu es. Alors t'as pas intérêt jouer avec Regulus en l'utilisant.

-     Tu penses réellement que Regulus n'a que son sang et son talent pour se faire des amis ?

Lauren avait relevé le menton pour planter ses grands yeux dans ceux de Sirius. Celui-ci parut un instant déstabilisé, mais il redevint vite menaçant.

-     Je sais comment sont les Serpentards et les Sangs Purs, et tu n'y échappes pas, lâcha-t-il finalement avec mépris. Regulus est moins fort qu'il n'en a l'air, alors sache que si tu le manipules, je m'occuperai personnellement de ton cas.

-     Entendu, répondit la sorcière comme si elle venait de passer un nouveau marché.

 

Et elle attendit qu'il ait définitivement quitté son champ de vision pour laisser échapper une exclamation victorieuse. Le sourire aux lèvres, envahie d'un sentiment de grande satisfaction, elle suivit d'un pas léger le chemin que le Gryffondor venait d'emprunter.

 

Arrivée à table, elle sourit de plus belle en le voyant faire un signe de la main chaleureux à son petit frère. Elle fit alors passer un bout de parchemin à sa sœur ; il y était inscrit un joyeux : « Mission réussie ! Menacée à mort et insultée, mais les frères ne sont plus ennemis ! ».

 

Depuis la table des Poufsouffles, Suzanne le lut, la regarda comme la dernière des folles et secoua la tête en souriant. Mais elle fut elle-même prise par l'enthousiasme de Lauren et accrocha son regard à travers la Grande salle en articulant un silencieux « Sister power ! », le poing levé. Comme elle s'y attendait, sa sœur eut une expression de dégoût amusée en lisant sur ses lèvres.

Sister power, c'était le genre d'expression que Lauren trouvait ridicule et que, par conséquent, Suzanne adorait. 

Note de fin de chapitre :

Merci d'avoir lu, n'hésitez pas à laisser une trace de votre passage ! Je vous retrouve bientôt pour toujours plus de Regulus ♥

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