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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


La Chouette par Amnesie

[68 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Bonjour ! Déjà, je veux vous remercier pour toutes ces incroyables review qui me motivent énormément. Roxane-James, Athena666, Lyssa7, plumededragon, Kathlyn, Wapa. Vraiment c'est fou, j'ai un peu la pression et j'espère que la suite ne sera pas décevante...!

Ensuite, je me suis rendue compte en reprenant mes chapitres que même si je m'étais bien amusée à les écrire à l'époque, il s'avère qu'ils sont finalement plutôt superflus pour la suite de l'histoire, et qu'ils ont tendance à ralentir le rythme. Du coup, je vais poster les chapitres 3 et 4 assez rapidement pour qu'on avance et qu'on retrouve rapidement le petit Regulus (qui est toujours là mais par contraste, et il sera plus présent ensuite). Disons qu'on découvre là une Lauren un peu plus humaine, sans ses machinations tordues. 

 

Bonne lecture !

Les jours suivants, Lauren parvint à faire pression sur quelques élèves - dont Rita Skeeter, inévitablement - pour calmer les rumeurs qui commençaient à s'étendre à son propos. Son deuxième cours de Potion avec Regulus Black se passa sagement, dans un silence apaisé. C'était en fait assez nouveau pour la sorcière, qui avait plutôt l'habitude d'être entouré d'éléments incontrôlables qu'elle s'efforçait de canaliser tant bien que mal.

 

Pour l'heure, Lauren et Jamila profitaient de l'absence de leurs camarades de dortoir - trop occupées à l'une des réunions privilégiées de Sangs Purs - pour discuter des évènements du lendemain. On était vendredi, vingt-et-une heures vingt-trois.

-          Et celle-ci ?

La Chouette vint se poster devant son amie. Elle portait cette robe en lin que les femmes de l'élite égyptienne portaient déjà pendant l'Antiquité : un fourreau aux larges bretelles brodé de perles colorées. La ceinture ocre contrastait avec le beige du tissu. C'était superbe. Mais ça n'allait pas.

-          Attends, surtout ne dis rien ! fit-elle en levant la main pour couper Jamila qui avait amorcé une grimace. C'est trop...c'est trop toi.

-          Et il me va beaucoup mieux ! ne put s'empêcher de renchérir l'égyptienne.

Dans sa grande bonté, la sorcière avait accepté de prêter à Lauren une de ses robes somptueuses. Dans leur dernière lettre, les parents de Lauren avait répondu avec une coordination sans précédent, d'aller voir chez leur ex-conjoint respectif pour trouver l'argent qu'elle leur avait demandé. « Ta mère trouvera bien dix galions dans sa forteresse. » « Ton père peut bien certainement te payer une robe, rappelle-lui que tous les achats sur le Chemin de Traverse ont été payé de ma poche. »

 

Au diner, Jamila l'avait prise au dépourvu. Pour la première fois en près de cinq ans, elle avait délaissé l'attention démesurée pour sa propre personne et remarqué sa frustration. Sans la moindre gêne, elle avait lu les lettres par-dessus son épaule. « Tes parents sont de vrais frustes ! » Lauren les aurait plutôt qualifiés d'imbéciles finis, mais l'idée était là. Et puisque toute noble de cœur et de sang se doit de faire la charité, la princesse égyptienne avait offert son aide.

Aide qui s'avérait vaine : ce qui était sublime sur Jamila était ridicule sur Lauren. Et elle ne se retenait pas pour le faire savoir. Elle était parfois un peu trop franche, Jamila.

 

-          Si tu cherches à te faire accompagner par Londubat, je suis au regret de t'informer qu'il a déjà une cavalière, annonça La Chouette derrière le rideau, tentant en vain d'enfiler une robe qui datait de sa troisième année.

-          Qui est-ce ?

-          Lily Evans. Ils y vont « en amis » - et je confirme qu'ils ne sont qu'amis. Celle-là ?

-          Affreuse.

-          Lily Evans ou la robe ?

-          Lily Evans est magnifique, ta robe est correcte, tu es affreuse dedans.

-          Merci.

-          Je t'en prie.

 

Jamila battit des cils et Lauren disparut à nouveau derrière les rideaux du lit à baldaquin.

-          Tu as l'intention de te trouver un cavalier avant demain ?, demanda-t-elle un peu pour se venger.

-          Tu as l'intention de faire quelque chose avec tes cheveux ?

-          Je vais les laisser vivre leur vie de cheveux plats et secs.

-          Et je vais vivre ma vie de jeune femme indépendante...

-          ...plate et sèche.

-          Charmant.

-          Qu'est-ce que tes parents vont en penser ? poursuivit Lauren, pas le moins du monde désolée pour son amie.

-          Mes parents préfèrent que je conserve des espoirs élevés et - surtout ne prends pas la peine de sortir de derrière ce rideau je peux voir d'ici que cette robe est tout à fait vilaine - et je partage leur avis.

Un bras sortit du baldaquin, tenant un bout de parchemin entre deux doigts.

-          Je t'en prie Jamila, prends-le, je ne voudrais pas t'imposer la vue de ma vilaine robe.

La sorcière se releva pour s'en emparer, puis retourna s'asseoir gracieusement sur son lit.

-          C'est une liste de Sang-Purs qui pourraient t'intéresser.

-          Pourquoi leurs noms sont-ils tous rayés ?

-          Parce que personne ne peut t'intéresser, Mila, sourit la tête de La Chouette entre les deux pans du rideau. Et tu les effraies à peu près tous.

L'égyptienne étudia le bout de parchemin, les sourcils froncés.

-          Pourquoi as-tu écarté James Potter ?

-          Il n'est pas prêt de se défaire de Lily Evans. Tu aurais une ceinture à me prêter ?

-          Elle commence à m'enquiquiner, Evans...

-          Elle enquiquine tout le monde, Evans. La ceinture ?

-          Apprends à lancer un Sortilège d'Attraction.

Elle dut se pencher pour éviter la ceinture filant droit sur Lauren ; cette dernière vacilla en la rattrapant. Elle ne maitrisait vraiment pas ce charme.

 

Elle faillit perdre à nouveau l'équilibre quand Jamila s'exclama, ses longs cils écarquillés :

-          Tu as noté Sirius Black ?

-          Sang Pur. Intelligent.

Trois mots qui firent sérieusement réfléchir la sorcière.

-          Alors pourquoi as-tu rayé son nom ?

-          Incontrôlable. Et j'ai pensé que tu n'aimerais pas faire partie de ses nombreuses conquêtes. L'unique Jamila Alnabil ne va tout de même pas s'incliner aux pieds d'un débauché.

Elle omit volontairement d'ajouter que Sirius Black ne sortait jamais avec des Serpentards.

-          Tu me connais bien, conclut la jeune sorcière avec un sourire satisfait, avant de poursuivre : Philip Rowle ?

-          Trop jeune.

-          Avery ?

-          Il te méprise - ne te vexe pas, il méprise tout le monde.

-          C'est réciproque. Et les trois laquais de Regulus Black ?

-          Ils te méprisent aussi.

La sorcière renifla avec dédain.

-          C'est ce qu'ils disent... Attends, et qui est ce Peter Prost ? Je ne crois pas l'avoir jamais croisé.

-          Justement. Il te fuit, Mila.

-          Dommage. Vincent Shafiq ?

-          Homosexuel.

-          Et alors ?

-          Je pensais que tu cherchais un futur époux.

-          Et alors ?

-          Si un malheureux doit t'épouser, espérons qu'il ait une chance - même minime - de t'aimer un jour.

 

Lauren se présenta à nouveau devant elle, l'air épuisé. Vingt-deux heures quatre. Elle portait ce qui ressemblait drôlement au rideau derrière lequel elle s'était changée. Elle avait noué la ceinture de son amie dans un effort pathétique de donner un semblant de forme à l'ensemble.

-          Bon. C'est la robe de la dernière chance. Tu en penses quoi ?

-          J'en pense qu'il faut que tu annules immédiatement ce contrat avec Regulus Black. Il ne peut pas sortir avec quelqu'un habillé comme ça.

 

Si Lauren avait été sa sœur, elle aurait fondu en larmes. Mais elle n'était pas sa sœur. Elle respira doucement. Ce n'était qu'une stupide fête. Regulus savait qu'elle n'était pas connue pour son élégance. Elle passerait un contrat avec une élève de Poudlard pour obtenir une robe correcte. C'était sans importance.

 

-          D'ailleurs, qu'est-ce que ça fait de côtoyer Regulus Black au plus près ? l'interrogea Jamila, interrompant le cours de ses pensées.

-          On n'a eu que deux cours ensemble, marmonna La Chouette en se laissant tomber sur son lit.

-          Pas à moi, ça, Lauren ! Tu n'as pas besoin de plus de cinq secondes pour deviner les ancêtres de n'importe qui sur huit générations, alors deux cours de Potion... Dis-moi, demanda-t-elle d'un ton conspirateur, qui est Regulus Black, à part un premier de la classe coincé ?  

Lauren eut un petit sourire résigné et amusé. Ses yeux glissèrent sur son amie, puis le bois du lit et enfin, la fenêtre d'où s'échappait la lueur verte du lac de Poudlard. Elle s'y perdit un instant.

-          Il est très observateur. Bien plus que je ne le pensais.

Et elle n'arrivait pas à déterminer si cela lui plaisait ou l'irritait. Le grognement de son amie l'informa cependant que cette information ne l'intéressait pas. Alors, elle avoua :

-          Il est fragile.

 

Elle se reporta sur Jamila qui étonnement, n'avait pas ri. Elle clignait des yeux.

-          Je le vois, chaque mot prononcé le fait vaciller. Il guette le moindre signe auquel se raccrocher. Mais rien ne peut - rien ne doit - être au-dessus de Regulus Black. Alors il se tourne vers Slughorn... n'importe quel professeur, en fait. Sirius, évidemment. Et le Seigneur des Ténèbres, sans grande révélation.

Lauren ne le dit pas mais elle avait eu le sentiment que Regulus la regardait comme une bouée, elle aussi. C'était pourtant absurde.

-          Tu as donc trouvé ses faiblesses, nota Jamila.

 

Elle grimaça. Bien sûr, qu'elle avait trouvé ses faiblesses. Depuis des années. Elle connaissait son épouvantard, et n'avait jamais cessé de jouer sur son besoin de reconnaissance pour parvenir à ses fins. Lauren n'avait pas besoin de deux cours de Potion pour cela.

 

En revanche, deux cours de Potion avaient été nécessaires pour lui faire comprendre Regulus. Et elle se reconnaissait plus en lui qu'elle n'aurait aimé l'admettre.

 

-          Tu vas t'en servir ?

-          De ses faiblesses ?

-          Non, de ses boutons de manchette.

Lauren éclata de rire avant de se relever du lit, les yeux pétillants.

-          Je verrai, conclut-elle mystérieusement.

 

Vingt-deux heures huit.

 

-          Miss Nunuche ne devrait pas tarder à arriver avec sa suivante, annonça Jamila en suivant son regard.

Comme toujours, le surnom enfantin la fit sourire. Lauren oublia Regulus, la robe, les lettres de ses parents, enfila un pyjama et attrapa son châle dans lequel elle cala deux grimoires et sa baguette. Vingt-deux heures vingt-huit.

-          Bonne nuit, Mila, souffla-t-elle avant de partir.

-          Dors tant bien que mal, Lauren ! lança son amie à travers la porte.

 

Dans la salle commune des Serpentards, la petite réunion élitiste des Cinquièmes années venait de prendre fin. Les trois têtes de Cerbère discutaient à voix basse, tandis que Sony Spike et Merri-Lynn Travers rangeaient les parchemins et les encriers. Lauren croisa le regard de Regulus, et il eut un sourire qui l'apaisa presque instantanément. Elle s'installa près du feu pour sa nuit d'insomnie.

 

***

 

La fête de Slug était le samedi soir ; aussi Lauren choisit-elle de passer la journée avec sa sœur. Celle-ci avait terminé ses devoirs en avance, annulé un entrainement de Quidditch, et repoussé toute sortie avec  ses amis juste pour elle. C'était une des choses les plus incroyables chez Suzanne : alors que Lauren fondait toutes ses relations sur un contrat, sa cadette y investissait toute sa personne. Elle n'avait pas peur de s'impliquer sans concessions.

 

Elle lui avait dit de la retrouver vers le terrain de Quidditch, où elles pourraient profiter de la chaleur des vestiaires tout en échappant à l'atmosphère fébrile du château. À neuf heure quarante-deux, Lauren franchit donc la porte de la Grande Salle et entra dans le doux froid de l'hiver. Il neigeait, et cela la remplit d'une joie enfantine. Elle prit vingt-et-une secondes (ou peut-être vingt-trois) la tête face au ciel, les bras écartés, admirant les flocons danser en désordre. Elle était heureuse.

 

C'était le genre de choses qu'elle remarquait, le bonheur. En général, elle vivait dans une sorte d'entre-deux, une neutralité sentimentale qu'elle s'attelait à maintenir. Mais quand elle était heureuse, elle le remarquait. Et c'était souvent un peu grâce à Suzanne.

 

-          Qu'est-ce que tu fais à regarder le ciel, La Chouette ? Tu veux t'envoler ?

Lauren revint brusquement à la réalité, et tourna ses grands yeux sur le garçon qui l'avait interpelée. Quelques répliques cinglantes lui vinrent à l'esprit, mais elle décida de les taire. Lauren détestait les conflits et le sorcier en était tout bonnement l'incarnation.

-          Bonjour, Patmol, répondit-elle avec un sourire poli. Malheureusement, il me faudrait être un Animagus pour cela.

Le sourire de Sirius Black s'effaça imperceptiblement, sans pour autant qu'il ne quitte sa nonchalance habituelle. Il pencha légèrement la tête sur le côté.

 

Si Regulus Black transportait une aura discrète, son frère transformait l'atmosphère autour de lui. Dans le blanc immaculé de l'hiver, ses cheveux noirs, ses yeux gris contrastaient presque violemment. Il rentrait d'un entrainement de Quidditch, James Potter sur les talons, et tous deux avaient une allure un peu hirsute qui ne les rendait qu'étrangement plus charmants.

-          Ne joue pas avec ça, Veerman, la menaça-t-il. On a un accord.

Et cet accord était le plus important à son actif. Depuis quelques années, elle avait remarqué l'attitude étrange du groupe des quatre Gryffondors. C'était Pettigrow qui avait fini par vendre la mèche à demi-mot. Les Maraudeurs étaient les élèves les plus populaires de l'école ; mais ils étaient aussi trois animagi et un loup-garou. C'était une information aussi précieuse que dangereuse. Lauren n'aimait pas le danger.

-          Et l'accord est respecté, dit-elle prudemment ; puis, dans l'espoir de changer de sujet : comment va le nouveau Poursuiveur ?

-          Fancourt ? Il est pas mauvais, marmonna James Potter, visiblement peu intéressé par une conversation avec une Serpentard de Cinquième année. On y va, Sirius ?

Sirius eut juste le temps de remettre à La Chouette une lettre scellée. Lauren regarda les deux amis s'éloigner tout en entamant une bataille de boules de neige des plus inventives. Elle jeta un œil à sa montre : neuf heures cinquante-huit. Elle se pressa en direction du terrain de Quidditch.

 

Au pied d'une des tours, elle sentit une odeur de croissants chauds et se faufila sous la structure métallique. Là, une table couverte de pots de confiture, jus de raisin (elle détestait le jus de citrouille) et autres victuailles réconfortante. Un feu magique. Mais aucune trace de Suzanne.

-          Sue ? l'appela-t-elle, un immense sourire sur les lèvres.

Celle-ci surgit, un peu essoufflée, et elle vit à son air contrarié qu'elle avait fait quelque chose de mal. 

-          Ça fait longtemps que t'es là ? lui demanda-t-elle sèchement.

 

La situation était délicate. Suzanne détestait voir ses surprises gâchées - à tel point qu'elle était prête à gâcher ses surprises si elles ne tournaient pas comme elle le souhaitait. En l'occurrence, Lauren comprit qu'elle aurait aimé être là au moment de la découverte de la surprise. Elle prit un air innocent :

-          Je viens d'arriver ! C'est incroyable, ça sent super bon, qu'est-ce que tu as fait ? (elle faisait mine de ne pas avoir vu le plateau de victuailles)

-          T'as tout vu alors ? s'énerva la Poufsouffle. C'est incroyable, tu gâches toujours...

-          Je viens d'arriver, Sue ! continua joyeusement Lauren qui s'avançait vers le festin. Du jus de raison ! T'es la meilleure petite sœur.

Elle lui colla un baiser sur le front, espérant que cela la calmerait. Surtout ne pas s'emporter. Sans se départir de son air grognon, Suzanne lui présenta le petit coin qu'elle avait arrangé pour toutes les deux, et elles entamèrent leur petit déjeuner tardif.

 

-          Alors, tu as trouvé ta robe ?, s'enquit Suzanne entre deux tartines de mirabelles.

-          Non... grimaça Lauren. Mais je pensais passer un contrat avec Marjorie Pots, les siennes sont plus que décentes...

Sa sœur eut un petit sourire malicieux qu'elle ne sut trop comment interpréter. D'un coup de baguette, elle agrandit une boite qu'elle tendit à l'ainée. Franchement touchée, celle-ci ne dit mot et se contenta de soulever le couvercle. À l'intérieur, un vêtement enveloppé dans du papier de soie argenté. Suzanne passait en général des heures à emballer ses cadeaux et le résultat était toujours époustouflant. Lauren prit donc soin d'écarter les petits confettis qui explosaient doucement dans la boite, et écarta les pans du papier pour découvrir une robe qu'elle déplia.

 

Toujours sans un mot, les yeux écarquillés, elle tint le vêtement devant elle et l'admira. C'était une robe longue, sophistiquée sans être exubérante. Elle tombait comme un long voile bleu très pale, aérien, et le col était brodé de fils d'or. Elle se retint cependant de grimacer devant les manches, terriblement bouffantes. Jamais elle n'aurait acheté une robe pareille ; et pourtant, elle était convaincue qu'elle lui irait parfaitement. Suzanne avait l'œil pour les belles choses.

 

Justement, elle reposa délicatement le vêtement dans sa boite et serra sa sœur si fort dans ses bras que cette dernière se mit à protester.

-          Elle est superbe, souffla-t-elle.

-          Elle te plait ?

-          Évidemment ! Quand as-tu...

-          J'avais prévu de te l'offrir pour Noël, mais je me suis rendue compte que tu en aurais plus besoin ce soir, l'interrompit Suzanne, très fière d'elle.

Lauren serra encore plus fort ses bras, et sa sœur eut un rire étouffé. Enfin, elle se détacha d'elle. Elles terminèrent de manger, nettoyèrent le tout, et quittèrent le terrain de Quidditch.

L'équipe de Serpentard se dirigeait vers elles pour leur entrainement. Un des joueurs s'approcha d'elle, mais elle lui fit comprendre que ce n'était pas le moment. Avec sa sœur, elle était un peu moins La Chouette.

 

Et puis le fameux Attrapeur lui adressa un hochement de tête poli auquel elle répondit d'un regard.

Elle trouvait cela amusant et troublant, cette sorte de reconnaissance qui s'était instaurée entre eux si rapidement et qu'elle n'aurait vraiment su qualifier. De la curiosité, peut-être. C'était toujours très bref, moins de six centièmes de seconde, et cela suffisait à créer un lien qu'elle espérait sans danger.

 

-          Vous vous entendez bien tous les deux ! la taquina Suzanne.

Lauren leva les yeux au ciel.

-          Comme tu vois, on est aux portes du mariage...

-          Super ! Je serai ta demoiselle d'honneur alors ?

-          Et la marraine de la petite Canopus.

Sa sœur s'arrêta et la jaugea d'un œil critique.

-          Il te faudrait une robe bien blanche...

L'ainée fronça les sourcils, et au moment où elle ouvrit la bouche, semblant comprendre l'allusion, son démon de sœur la jeta dans la neige. Elle poussa un cri, et l'instant d'après, elle se trouvait couverte de flocons.

 

-          La voilà ta robe de mariée ! sourit Suzanne avec un air diabolique.

Mais Lauren ne s'en vexa pas, et attira sa sœur à terre. Elles passèrent quelques minutes à se débattre en riant, se roulant comme des gamines dans le manteau blanc qui recouvrait le parc.

 

Elles rentrèrent au château trempées, se tenant l'une à l'autre - tout en tentant de se faire mutuellement tomber - pour ne pas glisser sur les dalles gelées. Aux portes de la Grande salle, elles manquèrent de renverser le professeur MacGonagal qui tenait une boite pleine de scarabées à moitié métamorphosés en épingles :

-          Mesdemoiselles Veerman, cessez de prendre cette école pour une AÏE (elle venait de se faire piquer par un scarabée-épingle) - MOINS DIX POINTS POUR...

Mais Suzanne offrit un sourire désarmant qui fit fondre instantanément la directrice des Gryffondors.

-          Bon, filez maintenant ! grogna-t-elle à la place.

 

Dans le château, les élèves se tournaient sur leur passage. Si Lauren avait les yeux partout, Suzanne avait le don pour attirer les regards. À moitié cachés derrière une frange travaillée, ses yeux étaient tantôt pétillant, tantôt mystérieux. Même complètement trempée par la neige, elle irradiait comme un soleil. Remarquant qu'elle tremblait, Lauren lança discrètement un sort qui la sécha instantanément.

 

Elles passèrent encore un peu de temps à se promener dans le château, et aux alentours de deux heures douze de l'après-midi, Suzanne conduisit sa sœur dans les cuisines de Poudlard bien connues des Poufsouffles. Elles furent accueillies en reines, et La Chouette ne put s'empêcher de songer que les Elfes de maison pouvaient être de redoutables informateurs. Loin de ces pensées calculatrices, Suzanne leur distribuait des sourires qui les faisaient rougir jusqu'à la pointe de leurs oreilles pointues. Elles y restèrent encore presque deux heures, la cadette étant ravie de jouer le rôle de connaisseuse.

 

Puis vint cette question insensée.

-          Dis, tu me montres ta salle commune ?

 

Note de fin de chapitre :

Merci de m'avoir lue, et à très vite !

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