-Abelforth ! J'ose espérer que ce n'était qu'une illusion, mais étiez-vous en train de dormir pendant mon cours?
Abelforth releva sa tête précipitamment tandis que toute la classe riait aux éclats. L'élève de troisième année était assez gêné.

-Alors Mr Dumbledore, que s’est-il passé en 1612 ?
-Euh...il y eut une révolte de gobelins, Madame.
-Très bien...5 points de moins à Gryffondor tout de même...

C’était un vendredi soir d’octobre, la pluie cognait aux vitres et Alberforth n’avait qu’une envie: passer une bonne nuit de sommeil. Au dîner, il s’assit à table devant Albus, son frère, et Elphias Doge qui discutaient avec agitation du prochain match de Quidditch, censé se jouer dans deux jours. Tout en écoutant la conversation d’une oreille distraite et en se servant du porridge, Abelforth sentit tout son corps s’engourdir: vraiment, il avait grand besoin de dormir.
Le lendemain en se levant, Abelforth alla prendre son petit-déjeuner en compagnie de deux camarades de classes, Dick Sturmer et Fervian Cige. Arrivé à la Grande Salle, il entendit bientôt les hiboux arriver pour la distribution annuelle de courrier. Il regarda avec envie les autres élèves ouvrir impatiemment les enveloppes et colis que leur avaient envoyés leurs parents. Il ne voyait pas qui pouvait lui écrire: entre un père à Azkaban et une mère et une sœur dépressives, personne ne lui donnait ni ne demandait de ses nouvelles. Sa surprise fut entière quand il vit un hibou strié se poser dans son assiette d’œufs brouillés ! Prenant la lettre, il se dirigea vers la bibliothèque où se trouvait Albus et lui montra le courrier.

-« Ah bon, fais voir ?, fit le sorcier. Tiens, mais ce n’est pas une lettre de chez nous, ça vient du médecin !
-Du médecin? Mais pourquoi le médecin nous adresserait-il une lettre ?
-Pour le savoir, il faut la lire. », répondit tranquillement Albus.

« Cher Mr et Mr Dumbledore,
J’ai le regret de vous annoncer que Kendra Dumbledore est atteinte de la maladie de la Dragoncelle, mortelle souvent en deux mois.
Avec mes sincères condoléances,
Mr Picardy »
Quoi, la Dragoncelle ? Mais non, c’était impossible !
-« Qu’est-ce que tu as ? », demanda l’ainé.

D’un geste, le Gryffondor jeta le papier et partit en courant. Toute la journée qui suivit, il resta dans la salle commune à se répéter sans cesse les mêmes mots : " Ce n’est pas possible, quelqu’un nous a fait une blague. Sans Maman, qui s’occupera d’Ariana ? Elle va s’en remettre, ce n’est pas possible..."Vers la fin de l’après-midi, cependant, il se dit qu’il fallait arrêter de pleurnicher. Il avait des devoirs à faire pour lundi et après tout, il ne pouvait rien y faire. Déroulant son parchemin pour faire une dissertation sur la poudre d’ambre pour son cours de potions, il prit le livre « L’art des potions et de leurs ingrédients » et alla à la page sur la poudre d’ambre. Une phrase retint son attention :
«La poudre d’ambre est utilisée dans de nombreux remèdes, dont celui pour la Dragoncelle, inventé par Gunhilda de Gorsemoor »
Quoi ? Il y avait un remède à la Dragoncelle ? Mais alors ça changeait tout ! Peut-être pourrait-il sauver sa mère ! D’un bond, Abelforth sauta de son fauteuil et fila à la bibliothèque. Il prit tout ce qui pouvait avoir un rapport avec la Dragoncelle, de « Bouquin ennuyeux de potion destiné à vous rendre sérieux » à « Manuel pour apprenti en Médicomagie et pour les curieux ».Il s’assit sur une chaise, décidé à ne pas dormir de la nuit s’il le fallait. Après avoir lu 36 livres différents, il trouva enfin ce qu’il cherchait dans « Comment ne pas dépenser un sous en soins médicaux magiques». Il tourna et bondit de son siège: miracle, le titre indiquait Remède contre la Dragoncelle ! Sûr de pouvoir à présent sauver sa mère, Abelforth étudia de plus près la page.