Amanda se dirigea vers le bureau du ministre avec un dossier à la main. Elle frappa à la porte d‘un air anxieux. « Entrez », répondit une voix étouffée de l’intérieur. À sa grande surprise, ce n’était pas Cornelius Fudge qui se tenait derrière le grand bureau de marbre, mais un homme au visage dur, à la crinière de lion. Cela faisait déjà une semaine que Rufus Scrimgeour avait été élu ministre. Pourtant Amanda ne parvenait pas à s’y habituer.
« Vous vouliez me voir, monsieur le Ministre ?
— Je vous en prie, entrez.
Amanda s’approcha avec une grande assurance de cet homme sans âge. Les exigences de sa fonction marquaient déjà ses traits. Elle devait gagner sa confiance, elle le savait.
— Installez-vous, dit-il en montrant une chaise. J’ai à vous parler. Voyez-vous, nous nous connaissons depuis des années. Votre expérience dans le domaine de la Justice magique fait de vous un élément clé dans la lutte contre … vous … vous savez qui. J’hésite dans la composition de cette nouvelle équipe. Qui choisir à sa tête ? Saturnin Avery ou bien Sergueï Scribal ?
— Scribal est un bon élément, néanmoins il n’a pas les épaules pour un telle tâche, alors qu’Avery a déjà de l’expérience en la matière.
— Merci pour votre avis. J’ai pu parler avec le jeune Potter.
Le ministre abordait enfin la question qui lui brûlait les lèvres.
— Il refuse de nous soutenir, évidemment. Prochainement, l’Ordre va le transférer de son oncle et sa tante vers un lieu tenu secret. Évidemment, l’Ordre du Phénix a refusé notre aide logistique. Si seulement l’opinion publique pouvait croire que Potter était de notre côté !
L’opinion publique, c’était tout ce qui leur importait.
— Croyez-vous vraiment qu’un gamin de 17 ans pourra réussir là où le ministère a échoué pendant 17 ans ? Croyez-vous qu’il aura le courage de lancer un sortilège de mort à l’instant fatidique ? Il lui a échappé pour l’instant, mais il est seul, jeune et vulnérable. Nous sommes armés, déterminés Eh bien organisés. Nous sommes l’autorité et l’autorité frappera sans distinction.
— Vous avez raison. Mes moyens sont supérieurs à ceux d’un jeune de 16 ans, qu’on l’appelle « L’Élu » ou non. Je vais mettre tout en œuvre pour que règne l’ordre ! Je vous remercie de votre soutien, je savais que je pouvais compter sur vous.
— Je vous en prie. Je ne fais que mon devoir. Et l’Ordre du Phénix ? Ne croyez-vous pas qu’il soit un obstacle à vos ambitions ?
— Ils ont critiqué certaines arrestations. Mais quel est le prix de la liberté de quelqu’un quand il en va de la sécurité de la société ? L’important est de garder le soutien du sorcier moyen.
— Comme je vous approuve, monsieur le Ministre !
— Je regrette, Jones, mais j’ai un rendez-vous avec le Premier ministre moldu.
— Je vous en prie. De toute façon, j’ai du travail. Bonne journée, monsieur le Ministre. »
Amanda sortit du bureau. Elle se dirigea vers le sien et s’assit lentement. Bientôt il serait temps de mettre le plan à exécution. Elle s’était déjà débarrassée de certains gêneurs.
Pendant ce temps, à Sainte-Mangouste …
Allongé sur son lit, Hale entendait les bruits qui venaient du couloir. Il ouvrit les yeux et se rappela qu’il pouvait à peine bouger. Il avait pourtant essayé d’expliquer calmement ce qu’il savait, mais personne ne l’avait cru. Chacun se contentait de rire à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Des hommes de grande taille s’étaient saisis de lui. On lui avait bandé les yeux et attaché, puis on l’avait amené ici. Encore à cet instant, il sentait dans ses muscles les effets du sortilège d’immobilisation qu’on lui avait jeté. Les yeux braqués sur le plafond il constata avec ennui qu’une craquelure zébrait la peinture. Il aperçut également un trou un peu plus loin. Il fallait qu’il sorte d’ici. Combien de temps allait-il rester enfermé ? Quand bien même il sortirait, où l’emmènerait-on ? Des voix se rapprochaient de la porte et Hale fit semblant de dormir. Un infirmier entra accompagné d’une guérisseuse.
« Vous voyez, il dort, dit l’homme.
— Prenez son pouls, sa température, contrôlez la respiration, ordonna la femme.
— Pouls normal, température normale, respiration normale. Rien à signaler.
— Procédez à la vérification du fonctionnement des autres organes.
— Estomac normal, foie normal, reins, pancréas normaux, rate normale, moelle osseuse normale, cerveau normal.
— Qu’avez-vous dit ? demanda la guérisseuse.
— Cerveau normal.
— Vous avez dû vous tromper, répondit la guérisseuse en consultant son dossier. Il est écrit que son cerveau a été endommagé par un puissant sortilège de confusion.
— Négatif.
— Impossible !
— Traitement demandé ? interrogea l’infirmier.
— Électrosorts en soin intensif.
— Savez-vous qu’un tel traitement est dangereux pour un cerveau sain ? s’enquit-il.
— Croyez-vous m’apprendre mon métier, Greenberg ?
— Non, non, bien sûr. Je me demandais simplement…
— STOP, ça suffit ! Arrêtez de me mettre sur le dos le fruit de vos propres erreurs.. Vous savez que cette homme est malade et qu’il est de notre de devoir de le soigner.
— Oui, mais ...
— Vous vous êtes trompé dans votre sort, c’est cela ?
— Non ! Excusez-moi, mais je ne pense pas avoir fait d’erreur.
— Vous êtes d’origine moldue, je crois.
Le jeune homme ne put trouver les mots pour se défendre. Il se contenta de faire non de la tête. L’autre ne fut pas dupe.
— Sortez, sortez immédiatement ! »
Il recula et sortir de la pièce. Décidément, quelque chose en tournait pas rond ici.