La Guerre était finie. Il ne reviendrait pas chercher la Pierre. Il était en paix et avait accepté le deuil de ses parents.
[…]
Lily regarda son fils se détourner de la Forêt interdite, et essuya la larme perlant sur sa joue.
Au revoir Harry, au revoir mon chéri.
James, avec un sourire ému, passa une main sur les épaules de sa femme, dans un geste réconfortant. Alors elle se blottit complètement contre lui et ferma les yeux, essayant d’imprimer au plus profond d’elle-même le visage de son fils.
- Jamesie ?
- Oui, Lily ?
- On a réussi, n’est-ce pas ?
James sourit et lui fit face. Il posa sa main sur son visage, et lui caressa tendrement la joue.
- Oui. Nous avons offert à notre fils le plus beau des cadeaux, la plus belle des victoires, …
- … l’Amour, reprit Lily, le regard plongé dans les yeux noisette de son mari.
James la regarda avec passion, et la pris dans ses bras. Lily s’y abandonna dans une étreinte qui voulait dire leur amour, leur joie, leur fierté de leur fils, mais aussi leur tristesse de ne pas l’avoir vu grandir, la mélancolie de leur vie passée, la vie gâchée de Sirius, de Mary, de Rémus, de Marlène.
L’absurdité devant toutes ces vies détruites, à 21 ans.
Ce moment dura une éternité. – après tout, le temps est t’il quantifiable dans cette réalité ?
Puis, à contrecœur, James reprit la parole, d’un ton calme et posé, mais non sans une teinte de regrets :
- Je crois qu’il va falloir y aller, Lily-jolie…
Puis, ne pouvant plus se contenir, il reprit alors que sa voix s’étouffait dans un sanglot à peine perceptible :
- C’est dur de quitter Harry
Puis Lily se détacha, avec peine, de l’homme de sa vie. Elle le dévisagea, alors qu’un doux sourire se peignait sur son visage.
Harry, notre fils, lui ressemble tellement.
Alors, non, rien n’était absurde. Rien n’était triste.
Ils avaient gagné. James, Mary, Marlène, Sirius, Rémus, elle. Ils avaient gagné.
Pour Harry. Avec Harry.
Le fruit de leur amour. Oui, il y avait eu des hauts et des bas. Oui, elle l’avait longtemps rejeté, et ils s’étaient beaucoup fait souffrir. Mais en fin de compte, ils s’étaient beaucoup aimés.
James et Lily, Lily et James, comme une évidence.
Alors, au fur et à mesure que leur réalité se brouillait, que leur souvenir corporel s’effaçait, que leur esprit s’apprêtait à retourner dans les limbes, elle chuchota :
- Nous ne l’avons jamais quitté. Il est toi, et il est moi. Il est nous. Je t’aime, James.
- Je t’aime Lily.
James et Lily se regardèrent jusqu’au bout, se tenant les mains, et disparurent, le sourire aux lèvres, le cœur empli d’Amour.
[…]
Au même moment, dans la Grande Salle de Poudlard, on célébrait le courage et l’héroïsme d’un jeune garçon de 17 ans, qui ressemblait comme 2 gouttes d’eau à son père, si ce n’est ses jolis yeux verts. Il avait les yeux de sa mère.
Alors définitivement non, James et Lily n’avaient pas disparu. Il était Lui, et il était Elle. Il était Eux.
Il était Harry Potter, fils de Lily Evans et de James Potter.