-Dans un monde imaginaire, ça vous tente ?
-Le TARDIS peut faire ça ?
-On peut tenter !
Le TARDIS s’ébranla puis se matérialisa dans une caverne. L’écho du frein à main non desserré se répercuta longtemps sur la paroi rocheuse.
-Docteur, où sommes-nous ? demanda Rose.
-Je dirais en Angleterre… dit le dixième docteur en scannant l’environnement avec son tournevis sonique. Dans les années 80. Il y a quelque chose dans l’air… Vous sentez ?
-Du sang.
Elle s’approcha d’une paroi où une trace de sang encore fraîche disparaissait sous leurs yeux.
Le Docteur l’examina de plus près.
-C’est le prix à payer pour entrer.
-Entrer où ?
-On va le découvrir.
-Docteur… fit Rose pendant que celui-ci s’entaillait la paume de la main et l’appliquait sur la paroi rocheuse.
La paroi coulissa.
-Ce n’est pas normal, fit Rose. Les murs ne font pas ça d’habitude…
-J’ai l’impression que nous sommes loin du monde que vous connaissez.
Ils passèrent l’ouverture et débouchèrent sur la continuité de la grotte. Un jeune homme s’effondrait, tremblant violemment.
-Docteur !
Ils coururent vers l’homme. Une coupelle lui échappa des mains.
-Du poison, fit le Docteur en la scannant.
Il portait autour du cou un étrange pendentif doré.
Rose sentit qu’il l’appelait.
-N’y touchez pas !
Le Docteur s’en empara.
-Non… murmura l’homme empoisonné.
-Intéressant. Il y a une forme de vie à l’intérieur…
-Docteur, il est en train de mourir ! s’écria Rose les larmes aux yeux.
C’était trop tard.
Le jeune homme mourut sans qu’ils puissent faire quoi que ce soit.
Rose pleurait.
-Rose… Allons au TARDIS.
-… Qu’est-ce que vous allez faire ?
-Venez.
Ils retournèrent vers la cabine bleue.
-Ai-je déjà laissé mourir quelqu’un, Rose ? demanda-t-il de son ton grave. Sans savoir pourquoi ? Sans le connaître ?
-Non.
Il actionna quelques boutons et leviers et Rose sut ce qu’ils allaient faire : ils allaient remonter le temps.
-Nous allons arriver quelques minutes avant que ce drame ne se produise.
-Et l’empêcher ?
-Si cela n’affecte pas les évènements à venir, oui.
Le TARDIS s’ébranla dans son boucan habituel.
Lorsque Rose rouvrit la porte, ils étaient de nouveau dans la grotte.
-Dépêchons-nous, dit-elle en s’entaillant la main.
La paroi pivota à nouveau.
Le jeune homme était déjà là et il s’apprêtait à boire le poison.
-STOP ! lança le Docteur.
Il les regarda sans comprendre.
-Qui êtes-vous ? demanda-t-il en tendant un morceau de bois devant lui.
-Je suis le Docteur et voici Rose Tyler.
-Et vous ?
-Regulus Black. Partez d’ici.
-On vous a vu mourir ici en buvant ce poison. Est-ce vraiment ce que vous voulez ?
-Je n’ai pas le choix. Si je ne fais rien, des gens vont mourir.
-En quoi mourir aidera ces gens ? demanda Rose.
-Pour voler ce médaillon, je dois boire le poison, c’est le seul moyen.
Le docteur s’approcha et sonda le réceptacle.
-De la magie noire…
-Il y a forcément un autre moyen… Docteur, est-ce qu’on ne peut pas simplement prendre le médaillon ?
-Qu’est-ce que c’est ? On dirait presque que c’est vivant…
-C’est un horcruxe, un objet ensorcelé pour conserver une partie de l’âme à l’intérieur et je dois le détruire pour le tuer, lui.
-Qui ?
-Le Seigneur des Ténèbres. Il en a sûrement créé d’autres mais je détruirai au moins celui-là.
-Vous n’allez pas le détruire. Vous mourrez avant.
-Kreattur le fera. Je lui ai donné un ordre au cas où je mourrais. C’est mon elfe de maison.
-Et s’il échoue ?
-Eh bien… Eh bien, j’aurais ralenti le Seigneur des Ténèbres.
Le Docteur resta un moment silencieux. Regulus Black semblait peu sûr de lui car il ne prit pas tout de suite la coupelle.
-Votre mort ne changera rien, dit enfin le docteur. C’est un beau et inutile sacrifice que vous faites. Restez en vie. Je boirais le poison.
-Vous ne comprenez pas. Je suis condamné de toute façon, je n’ai pas le choix ! Quand il saura que je l’ai trahi, il me tuera !
Il releva sa manche et montra une marque noire luisante, un serpent s’enroulant dans un crâne. Le Docteur la scanna.
-De la magie noire… Elle vous lie à lui.
-On ne peut pas l’enlever. Une fois qu’on est marqué, c’est à vie.
-Mais vous ne voulez pas mourir, Regulus.
-… Non… Je n’ai pas eu le choix. Je ne l’ai jamais eu. Depuis que Sirius est parti…
-Votre frère, devina le Docteur.
Regulus acquiesça d’un signe de tête.
-Il est dans l’autre camp.
-Il y a peut-être une solution pour que vous le rejoigniez, dit Rose.
-Il a déjà essayé de me convaincre. Plusieurs fois.
-Vous pensez que votre situation est sans espoir mais j’en vois. Vous avez bien un proche ou une connaissance qui se soucie de vous… Qui dirige l’autre camp ?
-Mon ancien directeur d’école. Albus Dumbledore.
Le Docteur eut un air véritablement impressionné.
-Raison de plus pour lui demander de l’aide. Quand vous serez sorti d’ici.
-Qui est ce Dumbledore ? demanda Rose un peu perdue.
-Un très grand sorcier, le plus puissant de ce monde. Lui seul peut tenir tête au Seigneur des Ténèbres.
-Vous devez saisir toutes les chances de rester en vie.
Regulus acquiesça d’un signe de tête.
-Nous sommes d’accord, dit le Docteur. Je vais donc boire le poison.
-Mais ça va vous tuer…
-Oui et non. Je ne suis pas vraiment humain donc ça va peut-être tuer quelques cellules, arrêter un de mes deux cœurs mais ça devrait aller. Un peu de régénération et je serai comme neuf. Bien… allons-y, Alonso.
Le Docteur but une première coupe, puis une deuxième.
-Docteur, est-ce que ça va ?
-… C’est assez fort…
Il continua à boire.
-Je n’ai plus vraiment soif, dit-il au bout de la cinquième coupe.
-Il en reste encore, dit Regulus. Quelques gorgées et je pourrais prendre le médaillon.
Le Docteur continua à boire sous le regard de plus en plus inquiet de Rose.
-C’est fini ! dit-elle. Vous avez réussi !
Regulus prit le médaillon. Le Docteur s’effondra.
-Docteur ? Docteur ! Vite ! Emmenons-le dans le TARDIS !
-Levicorpus !
Le corps du Docteur se mit à flotter dans les airs. Ils rejoignirent la cabine bleue.
-Qu’est-ce que c’est ? Vous êtes des sorciers aussi ?
-Pas vraiment. Mais ça serait trop long à expliquer. Il fait ça mieux que moi. Docteur ! Il est brûlant…
La régénération commença.
-Oh, whaouh ! fit le Docteur en se réveillant.
Il avait gardé la même apparence.
-Ça c’était fort ! Est-ce qu’on a réussi ? Vous avez l’horcruxe ?
-Oui.
-Bon sang !
-Est-ce que vous allez bien ?
-Un peu patraque mais ça va aller. Bien. Comment détruire cette chose ?
-J’ai essayé tous les sortilèges que je connaissais.
-Je vais le garder. Je trouverais un moyen. Sans preuve, le Seigneur des Ténèbres vous laissera tranquille.
-Il se fiche d’avoir des preuves ou non. Il est capable de tuer juste par plaisir.
-Alors je vous emmène en lieu sûr.
Le TARDIS s’ébranla.
-Qu’est-ce que c’est ? Tout ça ?
-C’est un TARDIS. Un moyen de transport à travers le temps et l’espace.
-Vous pouvez transplaner partout et dans le futur ?
-Et le passé.
-Vous avez dit que je mourrais en buvant ce poison. Ça a déjà eu lieu ?
-C’est ce qui devait se produire mais votre mort ne change rien à ce qui se passe ensuite.
-Qu’est-ce qui se passe ensuite ?
-Voldemort est battu par Harry Potter.
-Je connais ce nom…
-Le fils de Lily et James Potter.
-Dans combien de temps ?
-Dix-neuf ans. Enfin… une première fois dans deux ans, puis la seconde -la vraie- dans dix-neuf ans.
-Et ma mort n’aurait servi à rien… Je peux aider ce garçon. Lui dire pour les horcruxes. Ou le dire à Dumbledore…
-La prophétie mentionne ce garçon.
-Dumbledore le protègera sûrement… Amenez-moi à lui.
Le TARDIS s’arrêta.
-Où sommes-nous ?
Regulus ouvrit la porte et eut un mouvement de surprise avant de faire quelques pas en-dehors du TARDIS.
Rose et le Docteur se tinrent dans l’encadrement de la porte.
Un vieil homme était assis à un magnifique bureau, un phénix perché à côté de lui.
-C’est lui Albus Dumbledore ? demanda Rose.
-Oui. Regulus est en sécurité.
-J’espère.
-On peut faire un saut dans le temps si vous voulez.
-Oui, j’aimerais bien.
Quelques leviers baissés, d’autres relevés et un bouton actionné, le TARDIS se posa devant une maison de banlieue. Il neigeait. Toutes les maisons étaient décorées.
-C’est Noël, fit Rose.
Elle s’approcha de la fenêtre. Deux hommes étaient dans le salon. Un sapin magnifique trônait près d’une cheminée. Ils discutaient paisiblement.
-C’est son frère, dit le Docteur en désignant du menton le plus grand des deux.
Quelques minutes suffirent pour que les deux hommes s’enlacent.
Rose laissa couler des larmes de joie.
-Combien de temps on est après… ?
-Deux mois. La première guerre des sorciers fait toujours rage.
-Est-ce qu’il va survivre ?
-Peut-être. On peut regarder plus loin dans le temps si vous voulez…
-Non. Je suis contente qu’il ne soit pas seul. Son frère va le protéger et Dumbledore.
-Oui.
Ils restèrent un moment à observer les frères Black puis firent demi-tour vers le TARDIS.
-Je vous ramène chez vous ?
-Oui.
-Rose. Joyeux Noël.
-Joyeux Noël, Docteur.
J'espère que ça te plait ^^ Moi je me suis bien amusée ^^
Bises !