Un jour que Harry passait à se morfondre dans sa chambre du 4, Privet Drive, sous les quolibets de son cousin Dudley «L'été dernier tu cauchemardais à propos de Cédric, là, il s'appelle Arthur», il reçut un hibou de Sirius lui annonçant que le procès afin de savoir s'il avait ou non été coupable du crime pour lequel on l'avait incarcéré des années plus tôt aurait lieu le 24 juillet. Harry prit sa plume, son parchemin et lui écrivit ceci :
Bonjour Sirius,
J'ai appris que tu allais bientôt être jugé, et, si le nouveau ministère dirigé par Scrimgeour est compétent, innocenté. Je regrette d'être enfermé chez les Dursley, j'aurais voulu venir témoigner en ta faveur.
Harry
Harry donna ensuite la lettre à Hedwige qui partit aussitôt. Il reçut dès le lendemain une réponse :
Bonjour Harry,
Merci pour ton soutien. Si tu tiens vraiment à venir témoigner en ma faveur, je viendrai te chercher chez ton oncle et ta tante la veille du procès. J'ai déjà l'adresse, ta mère me l'a donnée à l'époque où elle était encore vivante. En espérant que je serai libre, je te souhaite bonne chance jusque-là.
Sirius
Lorsque Harry lut cette lettre, il eut plusieurs pensées contradictoires. Premièrement, Dumbledore était censé venir le chercher à Privet Drive dans la foulée, deuxièmement, qu'arriverait-il à Sirius s'il se faisait attraper par un Moldu (eux aussi étaient à sa recherche, un numéro vert avait été mis en place pour cela lorsqu'il s'était évadé), mais, d'un autre côté, il préférait largement vivre avec son parrain qu'avec son oncle et sa tante. Cela supposait toutefois qu'il soit libre, et donc que le ministère admette son erreur. Bien sûr, avec Scrimgeour, dont Harry ne savait rien, tout était possible, Scrimgeour ayant sûrement été choisi parce qu'il était différent de Fudge. De plus, le juge au procès étant le directeur du département de la justice magique, une personne dont Harry ne savait rien non plus (à part que l'on venait de trouver sa prédécesseur, Amelia Bones, morte), cela menait à la même conclusion : tout est possible pour ce procès.
De son côté, Sirius n'avait plus quitté le 12, Square Grimmaurd, depuis la bataille. Il stressait à cause du procès, espérant être enfin reconnu innocent. Il ne supporterait pas de retourner à Azkaban pour un crime qui avait en fait été commis par Peter Pettigrow. Il fut légèrement rassuré lorsque plusieurs membres de l'Ordre lui annoncèrent qu'ils viendraient au procès, dont Dumbledore lui-même. Après que le ministère ait effectué un an de propagande contre lui avant de se rendre compte qu'il avait raison, il ne pourrait qu'écouter le directeur de Poudlard pour ne pas perdre le peu de crédibilité qui lui restait. Harry, Ron et Hermione seraient également de la partie, ainsi que Remus Lupin, qui avaient vu Queudver reprendre forme humaine puis prendre la fuite, deux ans plus tôt.
De plus, l'enterrement d'Arthur Weasley était prévu pour quelques jours après le procès. Il était censé être le 14, mais Fleur Delacour avait entendu dire que Bill, son petit ami, voulait se changer les idées, penser à autre chose qu'au deuil, et lui avait proposé de l'emmener dans son pays, voir un feu d'artifice. Personne ne sût comment, mais elle avait réussi à faire décaler l'enterrement au 26.
Ces événements eurent pour effet de réconcilier Sirius avec Dumbledore : jusque-là, Sirius éprouvait un ressentiment envers le fait qu'il n'ait pas le droit d'aller se battre avec les autres, et se sentait inutile à l'Ordre. En se battant contre les Mangemorts, il avait montré qu'il n'en était pas un, et risquait moins de se retrouver à Azkaban, ce à quoi Dumbledore n'avait pas pensé à l'époque. Celui-ci s'excusa auprès de Sirius, et les deux hommes reprirent des relations cordiales.
Le 23 juillet, Sirius transplana à Little Whinging. Il arpenta Privet Drive, et sonna au numéro 4. Vernon Dursley s'étonna «Nous n'attendions personne.», puis interpella Harry «Le directeur de ton école de fous est venu
-Quoi, mais il devait venir dans une semaine, répondit Harry.»
Pendant ce temps, Pétunia alla ouvrir et vit un homme grand, brun, qu'elle n'avait jamais vu.
«-Décampez, lui asséna Vernon
-Et d'abord, qui êtes-vous, demanda Pétunia
-Je suis Sirius Black, le parrain de Harry.»
Les Dursley furent pris de panique. Harry leur avait en effet dit que c'était un assassin, condamné à perpétuité et évadé de prison. Ils allèrent immédiatement se cacher, Vernon sous la table de la cuisine, Pétunia dans les toilettes, et Dudley s'enferma à double tour dans sa chambre. Quels idiots, pensa Sirius, qui aurait pu les tuer même dans ces conditions s'il l'avait voulu, et puis de toutes façons, il ne le voulait pas, et se moqua intérieurement de la réaction des Dursley.
Lorsque Harry entendit cela, il boucla sa valise, descendit l'escalier quatre à quatre, et accueillit son parrain avec autrement plus de chaleur que ne l'avaient fait les Dursley. Sirius l'emmena par transplanage d'escorte au Square Grimmaurd.
Le 24 juillet au matin, Sirius partit à son procès, accompagné de tous ceux qui avaient voulu témoigner en sa faveur. Le procès eut lieu dans la salle où Harry fut jugé, un an plus tôt, pour avoir produit un Patronus près de chez les Dursley. Pius Thicknesse, le nouveau directeur du département de la justice magique, eut la fonction de juge. Il annonça alors
«Audience disciplinaire du 24 juillet 1996, ayant pour objet d'examiner le passé du dénommé Sirius Orion Black, évadé d'Azkaban où il a été incarcéré sans procès le 1er novembre 1981 et ses actes lors de la première guerre contre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.»
«Faites entrer l'accusé»
Sirius dut alors s'asseoir sur le fauteuil qui l'enchaînait.
«La parole est à l'accusé
-Je sais que cela peut paraître difficile à croire, mais je suis innocent. Je n'ai jamais été partisan de Voldemort, ses idées m'ont toujours dégoûté au plus haut point. J'étais membre du premier Ordre du Phénix, à l'époque. Lily et James Potter avaient pour première idée de me nommer Gardien du Secret, mais ils se sont finalement tournés vers Peter Pettigrow qui les a trahis et livrés à Voldemort. C'est précisément pour cette raison que je l'ai poursuivi.»
Le Magenmagot parut sceptique : lorsque le directeur de la justice magique lui donna la parole, beaucoup d'entre eux dirent que Sirius invoquait un mort pour se dédouaner à peu de risques. Toutefois, Harry, Ron, Hermione, et Remus confirmèrent entièrement ses dires, allant jusqu'à préciser que Peter Pettigrow était bien vivant, ce qui mena à :
«-L'accusé confirme-t-il être un Animagus non déclaré ?
-Oui, je me change en chien et Peter en rat.»
Le Magenmagot estima que Sirius avait bel et bien enfreint la loi des sorciers, mais de manière beaucoup moins grave que prévu. Dans le public, Albus Dumbledore déclara :
«-Ils sont devenu des Animagi sur mon ordre. J'estimais cela très pratique pour l'Ordre du Phénix»
Sirius ne sut pas pourquoi Dumbledore mentait, mais il se dit qu'il devait avoir ses raisons.
Ensuite, le Magenmagot dut rendre son verdict :
«Ceux qui sont partisans d'abandonner les charges contre le prévenu», lança la voix de Pius Thicknesse. Une légère majorité du Magenmagot leva la main.
«Ceux qui sont partisans d'une condamnation à Azkaban»
Personne ne leva la main
«Ceux qui sont partisans d'une amende pour animagie illégale»
De nombreux membres du Magenmagot, presque autant qu'à la première question, levèrent la main. Les nombres étaient si proches que Percy Weasley, en tant que greffier, dut recompter avant de s'apercevoir que la majorité absolue (à deux voix près) s'étaient prononcée pour abandonner toute charge contre Sirius Black.
À la sortie du procès, Sirius proposa alors à Harry d'emménager chez lui. Harry accepta immédiatement.