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News

Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


II - grey clouds, wolf story. (fr) par Winter

[202 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

ϟ. Labyrinth (with Zendaya) - I’m tired

Certains dialogues sont tirés du tome 3, Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban par J.K. Rowling.

avertissement : mentions de maltraitance infantile

— C'est qui, à votre avis ?

 

— Le professeur R. J. Lupin.

 

— Comment tu le sais ?

 

— C'est écrit sur sa valise... 

 

— Je me demande ce qu'il enseigne.

 

— Ça me paraît évident. Le seul poste vacant, c'est la Défense contre les forces du Mal. 

 

— J'espère au moins qu'il sera à la hauteur. On a l'impression qu'il suffirait de lui jeter un sort pour qu'il rende le dernier soupir. Alors, qu'est-ce que tu voulais nous dire ?

 

 

 

Je ne dis rien. Je ne sais pas quoi faire, quoi dire.

 

 

 

Agir normalement.

 

 

 

Oui, voilà ce que je vais faire. Je vais agir normalement. Que font les personnes normales ? 

 

 

 

Poser leur malle.

 

 

 

Ok, je pose ma malle.

 

 

 

Et maintenant ?

 

 

 

S’asseoir paraît être une bonne idée.

 

 

 

Je m’assois près de la porte, mon père est à ma gauche sur le siège d’en face. Je ne dois pas le regarder. Agir normalement. Harry parle, je l’écoute, oui voilà, c’est simple.

 

 

 

— Ça va Emy ?

 

— Hein ?

 

— Tu es toute crispée, ça va ?

 

 

 

Son nom est sur la malle. Et ils n’ont pas fait le lien avec moi. Cela veut dire que le sort de confusion de Dumbledore fonctionne.

 

 

 

Je n’y crois pas, c’est réel alors ?

 

 

 

— Emy ?

 

— Oui, ça va.

 

— Tu es sûre ?

 

— Oui. Vas-y, raconte Harry.

 

 

 

Il me fixe un instant avant de commencer son histoire. 

 

 

 

— Avant de s’évader, ton père, Ron, m’a dit que Sirius Black répétait « il est à Poudlard ». Le Ministère pense qu’il s’est évadé pour me tuer. Je suis celui qui représente la défaite de son maître. C’est pour cela qu’ils ne m’ont pas disputé quand je suis parti de chez mon oncle et ma tante. Mr Weasley m’a demandé de ne pas sortir du château, de rester dans les zones sécurisées et de ne pas chercher Black.

 

 

 

Hermione et Ron semblent catastrophés. Ils ont peur. Surtout Ron, il a grandi avec cette image d’Azkaban inviolable. 

 

 

 

Moi, je ne sais pas quoi en penser. L’idée que Sirius veuille tuer Harry n’est pas totalement incohérente. Il a raison, c’est lui qui l’a fait tomber. Je suis tout le temps avec Harry. Et si Sirius tombait sur nous deux en même temps, que ferait-il ? 

 

 

 

Je n’ai pas la réponse et ça me tracasse. Je reste assise, la tête reposant contre le mur, perdue dans mes pensées. Je vois Harry sortir le Scrutoscope, puis le ranger dans une chaussette avant de l’enfouir dans sa malle. 

 

 

 

J’ose à peine relever la tête pour regarder dans la direction de mon père. J’ai envie de le détailler, voir si mes souvenirs sont exacts, s’il a changé. Moi j’ai changé, c’est sûr. On se retrouvera après le repas de rentrée, je pense. Je dois aller dans le bureau du professeur McGonagall comme à chaque fois. Fred et George feront semblant que l’on part dans le château, jusque-là, Hermione ne s’est jamais doutée de rien. 

 

 

 

— Toi aussi Emy ?

 

— Hein ? Pardon…

 

 

 

Hermione fronce les sourcils, je n’ai pas suivi leur conversation ni décroché un mot depuis que nous sommes arrivés dans le train. 

 

 

 

— Tu as ton autorisation pour aller à Pré-au-lard ?

 

 

 

Pas encore, je pensais demander à mon père de la signer. Si Sirius en a après Harry, moi, je peux tout de même y aller, non ? C’est peut-être un peu égoïste de réfléchir comme cela.

 

 

 

— Non, pas encore, je dois voir avec le professeur McGonagall, comme je n’ai pas vraiment de tuteur légal…

 

 

 

Je crois que je me fourvoie beaucoup. J’en ai parfaitement conscience, qu’il n’acceptera jamais. Personne ne sait quelles étaient les intentions de Voldemort me concernant lorsqu’il est entré dans la maison. Il s’est dirigé vers Harry en premier parce qu’il ne me considérait pas comme une menace. Pensait-il me tuer après Harry ?

 

 

 

— Ça va Emy ? Je te sens ailleurs.

 

— Oui, oui, pardon, vous parliez de quoi ?

 

 

 

Je tente de suivre la conversation. Pattenrond a sauté sur mes genoux, et fixe Ron qui est tout à ma gauche. Mais comme il ronronne sous mes caresse, je ne m’en préoccupe pas trop et tente de parler avec entrain de la prochaine coupe de quidditch, du retour à Poudlard, de la fin des vacances, bref d’un peu de tout pour faire comme une personne « normale » qui parle avec ses amis « normaux ».

 

 

 

— Un chat ça ne sert à rien, si j’avais à choisir un animal, je prendrais un hiboux dit Ron.

 

 

 

Croûtard dort dans sa poche. 

 

 

 

— Oui, mais un chat, tu peux lui faire des caresses, ils sont très apaisants, je trouve.

 

— Et salissant, finit Hermione pour moi qui enlève une touffe de poils roux qui voletait vers mes cheveux.

 

— Ça, c’est sûr, avec l’uniforme noir, ça va être quelque chose. Tu devrais trouver une brosse.

 

— Tu penses qu’il aimera ?

 

— Oh oui, ça le massera. De toute façon, c’est soit ça, soit Lavande et Parvati nous font un cirque. 

 

 

 

Elles sont coquettes. Les poils de chat sur leurs uniformes ne seront pas à leur goût. 

 

 

 

— Tu voudrais quoi comme animal Emy ? me demande Harry.

 

— Un chien, dis-je avec un grand sourire. Un gros chien, j’adore. Mais comme on ne peut pas en avoir à Poudlard, je ne sais pas trop. Hermione a son chat, il y a une volière, je ne ressens pas l’envie d’avoir un crapaud…

 

— Ah oui, ça je trouve ça vraiment… Brrr…

 

 

 

Ron lève les yeux au ciel pour se moquer d’Hermione.

 

 

 

— Complètement d’accord avec toi, dis-je en solidarité féminine.

 

 

 

On se fait une tape dans la main. Dans les dents Ron !

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

Lors du voyage, la porte s’ouvre sur Drago qui a un sourire mauvais. Je me tends immédiatement, priant pour qu’il ne dise pas de bêtise.

 

 

 

— Tiens, regardez qui voilà. Potter et son poteau. Alors, Weasley, j'ai entendu dire que ton père avait enfin réussi à se procurer un peu d'or, cet été, dit Malefoy. J'espère que ta mère n'est pas morte sous le choc ? 

 

— Arrête Drago, dis-je alors que Ron s’est levé, prêt à attaquer. 

 

 

 

Il me fixe froidement, puis son regard se tourne vers mon père, il lit l’inscription sur la malle puis fait directement machine arrière. Je le suis dans le couloir, ferme derrière moi la porte et l’arrête alors qu’il est déjà en chemin vers sa place. 

 

 

 

— Allez faire un tour, dis-je à Crabbe et Goyle.

 

 

 

Ils se tournent vers Drago qui confirme d’un signe de tête. 

 

 

 

— Mon père m’en avait parlé.

 

— Ne dis rien à personne. 

 

— Ils ne savent toujours pas ?

 

— Non.

 

 

 

Nous n’avons pas toujours été dans les meilleurs termes avec Drago. Malgré tout, quelque chose nous rapproche, je ne saurai dire pourquoi, mais c’est une sorte de respect mutuel. Une solidarité car on sait d’où on vient. Oui, c’est peut-être ça.

 

 

 

— Ne t’inquiète pas.

 

 

 

Un instant, il redevient le Drago que j’ai connu. Il tente même de sourire avant de partir. Je ne m’éternise pas, et retourne dans notre compartiment. Mon père dort encore, ils me regardent tous les trois avec curiosité. 

 

 

 

— Je lui ai dit d’arrêter de se comporter en enfant. 

 

— Et il a accepté comme ça ?

 

 

 

Je désigne mon père du menton. 

 

 

 

— J’ai dit aussi que le professeur qui voyageait avec nous avait tout entendu et pourrait le punir de tous ses enfantillages. 

 

— Son père détesterait, sourit Ron avant de reprendre avec colère. Cette année, je suis décidé à ne pas me laisser faire par Malefoy. Et je ne plaisante pas. Si jamais il fait encore une remarque sur ma famille, je lui casse la tête…

 

 

 

Je me rassoie et Pattenrond rejoint directement mes genoux. La pression redescend et le caresser m’aide à  ne pas paniquer. Il faut encore que je parle à Neville et puis ça ira. 

 

 

 

Le train commence à ralentir, il pleut dehors et il fait déjà nuit. C’est étonnant, je n’aurais pas dit qu’on soit déjà sur le point d’arriver.

 

 

 

— Parfait, je commençais à avoir faim, dit Ron.

 

— Je ne pense pas qu’on y soit déjà, répond Hermione.

 

 

 

Elle me tend sa montre, il n’est que dix-sept heures trente. Il manque encore une bonne demi-heure. Je confirme son opinion d’un hochement de tête. Harry passe la tête dans le couloir pour voir ce qui se passe.

 

 

 

— Pourquoi on s’arrêterait alors…

 

 

 

La voix d’Hermione s’arrête brutalement en même temps que le train se stoppe. Les lumières s’éteignent et je distingue à peine Harry devant moi. Mon cœur bat la chamade. Ce n’est clairement pas normal. Est-ce que je réveille mon père pour lui demander ?

 

 

 

— Qu'est-ce qui se passe ?

 

— Ouille ! Ron, tu m'as marché sur le pied.

 

— Tu crois que le train est en panne ? 

 

— Je n'en sais rien... 

 

— Prenez votre baguette, dis-je.

 

— Tu crois ? me demande Harry.

 

— Depuis quand quelque chose d’anormal est signe de quelque chose de positif ?

 

 

 

Mon sarcasme fait rire Ron. J’entends qu’il fouille dans ses poches sa baguette. Hermione pose sa main sur mon bras, elle aussi est prête. 

 

 

 

— Tant qu’on n’est pas à Poudlard, on ne peut pas faire de magie.

 

— Si un troll des cavernes se ramène, je n’hésiterai pas, réplique Ron. Si je suis mort, je n’irai plus à Poudlard de toute manière.

 

 

 

Je suis bien d’accord avec lui. Je tente de regarder à travers la vitre qui donne sur le couloir, mais le noir est très pesant, opaque, comme pas naturel. 

 

 

 

— Il y a du mouvement, dit la voix de Ron sur ma gauche. On dirait que des gens montent dans le train. 

 

— Désolé. Vous savez ce qui se passe ? Ouille ! Pardon... 

 

— Salut, Neville. 

 

— Harry ? C'est toi ? Qu'est-ce qui se passe ? 

 

— Aucune idée ! Assieds-toi... 

 

— Je vais aller voir le machiniste pour lui demander ce qui arrive.

 

— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, dis-je à Hermione.

 

 

 

Elle sent la tension dans ma voix et d’approche pour me chuchoter à l’oreille :

 

 

 

— Tu crois que ça a un rapport avec Black ?

 

Je n’ai pas le temps de répondre que quelqu’un passe devant nous et butte contre les jambes d’Hermione. 

 

 

 

— Qui est là ? 

 

— Ginny ? 

 

— Hermione ? 

 

— Qu'est-ce que tu fais ? 

 

— Je cherchais Ron. 

 

— Entre et assieds-toi. 

 

— Pas ici ! dit précipitamment Harry. Je suis là ! 

 

— Ouille ! dit Neville. 

 

— Silence !

 

 

 

Mon père. C’est sa voix, je la reconnais. Mon cœur bat à mille à l’heure, j’ai les mains moites, quelque chose se passe et je ne comprends pas quoi. Je m’agrippe contre la banquette, mes doigts serrés sur ma baguette. 

 

 

 

Soudain, de la lumière jaillissant des doigts de mon père éclaire son visage. Je croise son regard un instant avant qu’il ne se reprenne et s’adresse à tout le monde. 

 

 

 

— Restez où vous êtes. 

 

 

 

Il allait s’avancer quand la porte du compartiment s’ouvre à nouveau. Je m’attends à voir George ou les jumeaux arriver, mais c’est une silhouette encapuchonnée qui est là. Immense, je sens un froid glacial se dégager d’elle, mais pas seulement, une sorte de désespoir aussi. Je me mets à trembler, la Bête ne se manifeste pas, elle est aussi terrorisée que moi, aussi éteinte. Je ferme les yeux. Un hurlement me fait tressauter, j’entends aussi un gros boum, des pleurs, puis d’autres cris à nouveaux, des cris de femme. 

 

 

 

C’est affreux, cette terreur, ce désespoir, me plongent dans une si grande peine que je me mets à pleurer. Je ne sais plus où je suis, si c’est un souvenir, une vision ou si quelqu’un est bel en bien en train de crier actuellement. 

 

 

 

— Emy ? Emy ?

 

— Harry ? Harry ? Ça va ?

 

— Il s’est évanoui. 

 

— Emy ?

 

— Vas chercher George !

 

 

 

Je suis roulée en boule sur la banquette. Retour au présent, à la réalité, et cette femme alors ? Je passe une main sur mon visage baigné de larmes, mes tremblements sont en fait des sanglots. J’ai honte. 

 

 

 

« Ne pleurez jamais. »

 

 

 

Je me blottit encore plus dans le coin, je me sens si perdue, les bruits autour de moi ne m’atteignent pas vraiment, je ne comprends pas ce qu’ils disent. J’ai entendu Hermione demander à quelqu’un de chercher George, c’est tout ce que je veux. 

 

 

 

— Emy.

 

 

 

C’est lui, c’est George. La chaleur rassurante de ses bras m’entoure, il passe sa main dans mes cheveux, les écarte pour dégager mon visage et murmure près de mon visage. 

 

 

 

— Tout va bien, tout va bien, je suis là.

 

 

 

Je dois me reprendre. Je me saisis du mouchoir qu’il me tend et essuie mon visage avant d’ouvrir les yeux et de regarder autour. Harry est en train de se relever du sol, tout le monde a un teint blafard. J’évite soigneusement de regarder mon père.

 

 

 

— Tu as fait vite, dit Hermione.

 

— Dès que je les ai vus, je suis parti, je m’en doutais, répond George en me serrant un peu plus contre lui. 

 

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Où est cette... cette chose ? Qui a crié ? 

 

— Personne n’a crié, explique Ron à Harry. 

 

 

 

Une boule se loge dans mon ventre. Merde… Je ne comprends pas.

 

 

 

— Mais j’ai entendu crier…

 

 

 

Moi aussi putain. Moi aussi, j’ai entendu un cri, des hurlements, de la souffrance à l’état pur. Dois-je lui dire que moi aussi, j’ai entendu tout ça ?

 

 

 

— Tenez, mangez ça, vous vous sentirez mieux. 

 

 

 

Mon père tend un gros morceau de chocolat à Harry qui le regarde avec surprise. 

 

 

 

— Qu'est-ce que c'était que cette chose ?

 

— Un Détraqueur. C'était l'un des Détraqueurs d'Azkaban. 

 

— Personne n’a entendu ce cri ?

 

 

 

Le regard d’Harry se pose sur moi, je suis mal à l’aise. Mentir à nouveau ? Le regard de mon père se pose aussi sur moi, ce n’est pas une coïncidence si on est que deux à l’avoir entendu ce cri. Les détraqueurs rappellent les pires souvenirs. Nous en avons un en commun avec Harry. 

 

 

 

Oh merde…

 

 

 

Je me remets à pleurer, je crois que j’ai compris et c’est encore pire maintenant. 

 

 

 

— Laissez lui un peu de temps pour se remettre, mais faites-lui manger ça. Elle se sentira mieux, dit mon père à George qui acquiesce. 

 

 

 

C’était ma mère ? C’était Lily ? Ma mère a été tuée en premier. Donc c’est ma mère qui tombe au sol dans un boom puis Lily qui crie ? Par Merlin, c’est terrible. 

 

 

 

— Oui, ne vous inquiétez pas, elle est sous le choc, répond George, son bras toujours autour de mes épaules. 

 

— Mangez, répète mon père à tous les autres. Ça vous fera du bien. Excusez-moi, il faut que j'aille dire quelque chose au machiniste... 

 

 

 

Il part alors que je m’oblige à inspirer et expirer calmement. Je dois me calmer, agir normalement et vite. Harry pose des questions, Ginny sanglote et tout le monde reste pâle. Nous sommes tous secoués. 

 

 

 

George dépose un baiser sur ma tempe et me tend le chocolat. C’est typique de mon père, quand je me réveillais d’un mauvais cauchemar, il me donnait toujours du chocolat. Je croque dedans et immédiatement une bouffée de nostalgie me saisit. 

 

 

 

Le même chocolat que quand j’étais petite. 

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— Il faudrait au moins lui donner du chocolat. 

 

— J’en ai déjà eu, répond Harry. Le professeur Lupin m'en a donné, il en a même donné à tout le monde. 

 

— Ah, très bien. Nous avons enfin un professeur de Défense contre les forces du Mal qui connaît les bons remèdes. 

 

 

 

McGonagall esquisse un regard vers moi. Je reste impassible. La vérité est que non, ça ne va pas, mais que vais-je y faire ?

 

 

 

— Et vous Lupin ?

 

 

 

C’est si étrange ce sortilège de confusion, personne qui n’est pas déjà au courant, ne peut faire le lien entre la similitude de nom. 

 

 

 

— Ça va.

 

— Dans ce cas, attendez-moi dehors, j'ai quelque chose à dire à Miss Granger à propos de son emploi du temps, ensuite nous descendrons participer au festin. 

 

 

 

Je suis préoccupée lorsque l’on sort de son bureau, on va s’asseoir à côté des jumeaux et de Ginny juste à temps pour le discours de Dumbledore. George pose discrètement sa main sur ma cuisse, il est là et c’est parfait. Je n’aime pas trop les effusions publiques. 

 

 

 

Le discours est tel que je m’y attendais : Dumbledore nous met en garde contre les détraqueurs, pas d’inquiétude à avoir, je ne veux pas me rapprocher d’eux de sitôt. Je reviens à la réalité quand je remarque que les autres applaudissent chaleureusement. 

 

 

 

— On a un nouveau professeur de Défense contre les forces du Mal, me souffle George.

 

 

 

Son sourire amusé me fait un bien fou, il a raison, je devrais sourire à nouveau. J’applaudis avec les autres.

 

 

 

— Quant à la seconde nomination, je dois tout d'abord vous informer que le professeur Brûlopot, qui enseignait les Soins aux créatures magiques, a pris sa retraite afin de pouvoir s'occuper plus longuement des derniers membres qui lui restaient. Je suis cependant ravi de vous annoncer que cette discipline sera désormais enseignée par Rubeus Hagrid qui a accepté d'ajouter cette nouvelle responsabilité à ses fonctions de garde-chasse. 

 

 

 

Ça alors ! Je suis agréablement surprise, j’applaudis du plus fort que je peux pour souligner mon soutien à Hagrid qui est vraiment heureux. 

 

 

 

- On aurait dû s'en douter, s'exclame Ron en frappant du poing sur la table. Qui d'autre aurait pu nous faire acheter un livre qui mord ? 

 

 

 

C’est plus fort que moi, j’oublie les détraqueurs et éclate de rire. 

 

 

 

Le festin peut commencer.

 

 

 

Et moi, je reprends mon truc de « être normale », c’est franchement pas évident. Entre ces détraqueurs et ces cris qui ne me quittent pas et mon père que je n’ai pas vu depuis cinq ans, je n’ai qu’une envie : que ce banquet se termine au plus tôt. 

 

 

 

— Emy, dès que le repas se termine, tu viens avec nous, me dit Fred bien haut pour que Harry, Ron et Hermione l’entendent. 

 

— Vous allez l’emmener hors des dortoirs alors que Dumbledore a spécifiquement demandé de faire attention ?

 

- Ça va Hermione, on ne va pas aller apporter un petit goûter aux détraqueurs, on  va juste lui montrer un truc.

 

— Un « truc » ?

 

 

 

Les jumeaux lui  répondent par un sourire qui se veut si innocent que ça en devient comique. Elle finit par lâcher l’affaire. C’est bon, mon alibi est en place. 

 

 

 

Le dessert arrive enfin avec une lenteur qui est proche de la torture. Je trépigne d’impatience. En plus, ça ne sert à rien de me précipiter, le temps qu’ils quittent la salle et aillent dans le bureau du professeur McGonagall…

 

 

 

Quand les plats disparaissent, faire la fille « normale » mériterait un oscar, ou un césar ou que sais-je. Les jumeaux se lèvent, m’invitant à les suivre. On part rapidement avant de nous faire happer par le flot d’élèves pressés de retrouver leur lit. Nous prenons rapidement la tangente et allons dans un endroit discret, attendant l’heure convenue. 

 

 

 

— Ça va ? me demande Fred.

 

 

 

Je me tourne vers George.

 

 

 

— Oui, je lui ai dit, confirme t-il.

 

— Ça va mieux oui. Un peu chamboulée par tout ça…

 

— C’est normal, on a tous été affectés par ces trucs. 

 

 

 

J’hésite à leur dire ce que moi, j’ai entendu et vécu. Ce sont les seules personnes dans ce château à qui je peux me confier. 

 

 

 

— Harry a entendu un cri.

 

— Oui, c’est ce qu’il disait, fait George.

 

— J’ai aussi entendu un cri. Mais pas que.

 

 

 

Je me laisse glisser le long du mur et ramène mes jambes contre moi. 

 

 

 

— On a vécu qu’une seule chose en commun qui était aussi horrible pour que les détraqueurs nous le rappellent. 

 

 

 

Les jumeaux se taisent. Je n’ai pas besoin d’en dire plus. 

 

 

 

— Mais ça va, ne vous inquiétez pas, dis-je avant qu’un silence ne s'installe. 

 

 

 

Je souris même. George secoue la tête avant de s’asseoir à côté de moi.

 

 

 

— Vous pouvez y aller, pas besoin d’attendre avec moi. 

 

— Tu rigoles ? On va y aller nous aussi, j’entends déjà la voix de McGo qui nous demande ce qu’on fabrique dans les couloirs. 

 

— Partez avant qu’elle vous donne votre première retenue de l’année.

 

 

 

Fred secoue ma remarque d’un geste de la main, il s’adosse contre le fenêtre et jette de temps à autre des regards vers l’extérieur. 

 

 

 

— J’ai débarqué de nulle part dans le compartiment, j’ai même pas fait attention à lui, commence George. Il était là, mais je n’ai pas réfléchi, j’ai foncé sur toi. 

 

— Ça faisait un moment que tu déambulais dans le train ?

 

— Je faisais tous les compartiments depuis qu’ils étaient partis. Je suis tombé sur Ginny au moment où j’arrivais au vôtre. 

 

— Vous vous êtes dit quoi ? demande Fred. Quelles ont été vos premières paroles ?

 

— Un truc sur du chocolat. 

 

— C’est tellement lui en vrai, dis-je en rigolant. 

 

— Ça a super bien marché. C’était la bonne chose à faire après ce moment difficile pour tout le monde. 

 

 

 

Deux fois que je l’entends ce soir, ça me fait si plaisir. 

 

 

 

— Bon, et bien les présentations ont été faites alors, plus besoin de stresser.

 

 

 

George n’est pas vraiment d’accord avec Fred. Moi non plus d’ailleurs. Je me doute que mon père souhaite le rencontrer et parler vraiment avec lui pour faire connaissance. 

 

 

 

Voir surtout si c’est un fou pour être avec une loup-garou, ou juste un mec bien sans préjugés.

 

 

 

- On pourrait peut-être y aller, propose Fred qui regarde par la fenêtre. Hagrid vient de rentrer chez lui. 

 

 

 

Je me lève alors que mon cœur reprend son rythme effréné. On se dirige vers le bureau du professeur McGonagall sans croiser grand monde. 

 

 

 

— Bon et bien, à tout à l’heure, me dit George.

 

 

 

Il dépose un baiser sur ma joue, puis s’éloigne avec Fred.

 

 

 

— Merci.

 

 

 

Je frappe à la porte, j’ai le corps qui semble échapper à mon contrôle, je ne sens plus mes jambes, ni mes doigts. Le professeur McGonagall ouvre et s’efface pour me laisser entrer. 

 

 

 

— Messieurs Weasley, regagnez vos dortoirs de suite ou j’enlève des points à Gryffondor. Oui, dès le premier jour, je n’hésiterai pas.

 

 

 

J’entends des bruits de pas qui courent, mais je n’y fais pas attention. Il est là, il s’est levé en me voyant arriver. J’oublie les gens autour, j’oublie les « bonnes manières », je cours le rejoindre et me jette dans ses bras. C’est son odeur, c’est la première chose que je remarque, une sensation de réconfort m’envahit immédiatement, j’éclate en sanglots.

 

 

 

C’est trop court et trop long à la fois. Je voudrais que tout le monde parte et nous laisse seuls, mais on doit avant voir comment on gère les pleines lunes cette année. Au prix d’un gros effort, je me dégage, essuie mes yeux avec ma manche avant que mon père me tende un mouchoir. Lui aussi à les yeux rouges.

 

 

 

Trop d’émotions, quand je m’assois sur le fauteuil, je suis tremblante. 

 

 

 

- Bonsoir Emilynn, me dit Dumbledore.

 

— Bonsoir.

 

— Remus me racontait ce qui s’est passé dans le train. Comment Harry et toi avez été affectés par leur présence, comment te sens-tu maintenant ?

 

— Ça va mieux…

 

— Harry disait avoir entendu un cri.

 

 

 

On attaque fort. Dumbledore saurait dire ce qui s’est passé plus tôt. 

 

 

 

— Toi aussi tu l’as entendu ce cri ?

 

 

 

J’esquisse un regard vers mon père assis à côté de moi qui me fait un sourire réconfortant. Ça va être difficile à entendre. 

 

 

 

— Oui. Je pense savoir ce que c’était. 

 

 

 

Dumbledore est surpris et lève un sourcil. Rogue n’a toujours pas décroché un mot, Mme Pomfresh et le professeur McGonagall fixent le feu qui crépite dans la cheminée.

 

 

 

— Les détraqueurs rappellent les pires souvenirs, je ne vois qu’une seule chose en commun que j’ai vécu avec Harry. Ce cri, c’était Lily.

 

 

 

Rogue et mon père tressaillent. Dumbledore, comme à son habitude est paisible en surface. 

 

 

 

— Bonne observation. Tu en as parlé à Harry ?

 

— Bien sûr que non.

 

 

 

Ce foutu Ministère m’en empêche. Dumbledore hoche la tête avant de reprendre sur un tout autre sujet. 

 

 

 

— Nous allons venir sur comment nous organiserons ces pleines lunes dans un instant. Auparavant, j’aimerais savoir si tu te sens prête à partager ce que tu as vécu chez Walburga Black. Nous recueillerons ce témoignage qui servira à plaider votre cause à toi et Remus. 

 

 

 

Je m’y attendais un peu qu’on me pose la question. Mais pas aussi tôt, pas… C’est toujours trop tôt de toute façon. 

 

 

 

— Comment ça ?

 

— Je vais témoigner de ce que moi, j’ai vu, intervient Rogue pour la première fois. 

 

— Et avec ton témoignage Emilynn, nous pourrions tenter de faire annuler la décision du Magenmagot, finit Dumbledore.

 

 

 

Je m’apprête à parler, mais ma voix se casse dans ma gorge. Je n’ai jamais raconté ce qui s’était vraiment passé. Rien. C’est pour ça que je voyais Brook, c’est pour ça que les aurors suivaient mon cas, j’ai été retrouvée sous-nutrie, sale, presque inconsciente, dans la maison d’une morte. Ils voulaient savoir ce qui s’était passé, et moi, je refusais d’ouvrir la bouche, si ce n’est pour réclamer mon père.  

 

 

 

— Quand ? j’arrive finalement à dire. 

 

— Quand tu te sentiras prête.

 

 

 

J’hoche la tête. Je dois me mettre une date, sinon, je ne le ferai jamais vraiment. 

 

 

 

— Donnez-moi un mois.

 

— Quand, tu veux, me rassure mon père.

 

 

 

Son sourire me rassure. Nous sommes ensemble au moins pendant un an, je ne suis plus seule à porter ces secrets. 

 

 

 

— Pour la pleine lune, je vous préparerai la potion, comme d’habitude, puis je vous la donnerai le soir d’avant pleine lune. Emilynn, je te laisse te débrouiller pour la récupérer chez Mrs Pomfresh, ce sera plus discret.

 

— Merci.

 

— Merci Severus.

 

 

 

Le sourire de réponse de Rogue est plus une grimace qu’un sourire.

 

 

 

— Emilynn réagit très bien aux pleines lunes. Aidée de la potion, elle ne se transforme pas, déclare le professeur McGonagall. 

 

 

 

Mon père n’est pas surpris, il le savait déjà.

 

 

 

— Elle continuera à être enfermée dans une pièce de l’infirmerie. Pour toi Remus, je pense que nous pouvons faire de même dans ton bureau. Si tu n’es qu’un loup inoffensif et calme, nous pouvons mettre bien sûr des sorts en plus de protections, mais pas besoin d’aller à la Cabane Hurlante.

 

— Tout à fait, approuve Mrs Pomfresh.

 

— Parfait, alors tout est réglé, s’exclame Dumbledore qui se lève.

 

 

 

C’est le signe pour tout le monde de prendre congé. Je suis mon père dans le couloir, puis tout le monde prend des directions différentes, je ne sais pas par où commencer, ni ce que je dois dire, je le suis alors en silence dans les couloirs qui mènent à la salle de DCFM.

 

 

 

— Pas de risque de tomber sur l’un de tes amis dans ces couloirs après l’heure du couvre-feu ? dit-il avec un sourire. 

 

— Les jumeaux ? Oh, non, ils sont déjà au courant de toute manière. Et puis, Harry, Ron et Hermione ont peur de… De Sirius. Ils respecteront le règlement. 

 

 

 

Jusqu’à ce qu’on désobéisse à nouveau. 

 

 

 

— Les jumeaux ? George Weasley et…

 

— Fred.

 

— Et George, c’est le petit ami.

 

 

 

Ça devait arriver. Je pique un fard et hoche la tête. 

 

 

 

— Oui, c’est ça oui.

 

 

 

Nous sommes arrivés. Il ouvre la porte et traverse la pièce pour aller dans celle juste derrière. Il y a quelques mois, c’est là qu’on avait surpris Lockhart faire sa valise, car il était terrorisé par le basilic. 

 

 

 

Il n’y a qu’une malle, que mon père fait ouvrir d’un coup de baguette. 

 

 

 

— Un chocolat chaud, ça te tente ?

 

 

 

J’hoche la tête en souriant. Il s’affaire sans un mot, je crois que lui aussi a besoin de reprendre ses esprits. Rapidement, il me présente une tasse de chocolat fumant.

 

 

 

— Je me doutais que tu dirais oui, fait-il en s’asseyant sur l’un des gros fauteuils de la pièce. 

 

 

 

Je plonge mes lèvres dans le breuvage et me retrouve des années plus tôt, en France lors des journées difficiles ou après une longue balade dans le froid. Ce goût, c’est le goût de mon enfance. 

 

 

 

Il m’avait manqué.

 

 

 

— Toujours aussi bon ?

 

— Oui, merci, c’est le meilleur.

 

 

 

J’ouvre la bouche pour commencer à parler, puis la referme. Questions, histoires s’entremêlent. Par où commencer ?

 

 

 

— George et moi, c’est depuis la première année. Il a deux ans de plus, mais il est très respectueux, et lui et son frère sont géniaux. Je leur ai dit vite parce que je leur faisais confiance, ils m’avaient aidée à intégrer l’équipe alors que j’étais une première année. Ils m’inspirent confiance, tu vois ? Je ne sais pas comment l’expliquer mieux que ça.

 

 

 

Je crois que j’ai parlé de tout, mais un peu dans le désordre. Je m’apprête à reprendre dans l’ordre, quand mon père me pose une question d’une voix douce.

 

 

 

— Équipe ? Tu fais du quidditch ?

 

— Oui, je suis poursuiveuse. Les jumeaux sont les batteurs. Harry l’attrapeur. 

 

— C’est James qui aurait été content… Et Harry justement, tu me demandais petite si vous alliez être amis…

 

 

 

Ce souvenir me fait sourire. Oui, dès fois, j’avais l’impression que c’était un ami imaginaire, ce Harry.

 

 

 

— Oui, on s’est rencontrés lorsque Hagrid nous a emmené acheter nos fournitures scolaires au Chemin de Traverse. Au début…

 

 

 

Les mots arrivent plus calmement, j’arrive à me poser, il m’encourage avec des questions qui m’aident à me structurer et lui parler me fait un bien fou. Je vois bien que le temps a passé. Il a vieilli, la lycanthropie ne fait pas de cadeaux. Mais ça reste mon père, il n’a pas tellement changé à la fois. Moi, j’ai grandi et j’ai dû beaucoup changer, je vois aussi que la pilule « George » n’est pas encore entièrement terminée.

 

 

 

Je lui raconte ma rencontre avec Harry, mon amitié avec Hermione, Ron, la famille Weasley, mes premiers matchs, l’échiquier géant en première année, le basilic l’année dernière… Quand il voit ma cicatrice sur mon genou, il se lève pour chercher un baume.

 

 

 

— Mets ça, ça atténuera la marque. 

 

 

 

J’en applique un peu, puis laisse agir. 

 

 

 

— Et toi alors ? dis-je finalement d’une petite voix. 

 

 

 

Je me rappelle de ce moment devant le Square Grimmaurd où il m’a laissée. Quand j’y repense maintenant, je regrette tellement d’avoir pleuré et de m’être accrochée à lui. Ça a dû être horrible pour lui. 

 

 

 

— J’ai fait des travaux à droite et à gauche. Rien de bien sérieux. Je suis content d’enseigner cette année.

 

— C’est vrai alors ? Ils vont vraiment… Vraiment faire annuler le verdict ?

 

— Ça dépendra de leur réaction vis à vis des aurors interrogés, de Rogue, et de toi.

 

 

 

Malgré moi, je frémis.

 

 

 

— Ne te mets pas la pression, me rassure t-il. Je ne te forcerais pas à en parler si tu ne te sens pas de le faire. 

 

— Je ne l’ai jamais dit… dis-je en murmurant. Même George ne le sait pas.

 

 

 

Il ne répond pas. Comprend-il ce que je veux dire ?

 

 

 

Mon regard se pose sur mon avant-bras gauche, ma cicatrice me brûle, comme pour me rappeler qu’elle est là, qu’elle existe. Machinalement, je la frotte du bout des doigts à travers le tissu de mon pull. 

 

 

 

Avait-elle fait ça également à ma mère ? Et Sirius ? C’est pour ça qu’il a fini par les trahir ? Parce qu’un traumatisme d’enfance l’avait fait vriller. Alors pourquoi, lui, aurait-il mal tourné, et pas ma mère ? Elle est bien restée fidèle jusqu’à la fin puisqu’elle a donné sa vie pour eux. 

 

 

 

Je ne sais pas, je ne comprends pas.

 

 

 

— Il paraît que Sirius en a après Harry… C’est vrai ?

 

— Il semblerait oui.

 

— Tu n’y crois pas ?

 

 

 

Il soupire, et je sens le poids du passé qui pèse sur ses épaules. 

 

 

 

— Non, je ne crois pas. Je crois que je n’ai jamais vraiment compris comment il avait pu faire ça.

 

— Lui et maman étaient proches ?

 

— Très proches. À leur manière certes, ils n’avaient pas été élevés dans une exubérance folle quand il s’agissait des sentiments, mais je n’aurais jamais cru… Qu’il fasse ce qu’il a fait. 

 

 

 

Il ne dit pas le mot « trahison ». Cela semble impossible pour lui de l’avouer. 

 

 

 

— Il savait qu’elle y était ?

 

— Oui. Il savait que toi aussi, tu y étais. On…

 

 

 

Il se perd un instant dans ses pensées. Je bois ses paroles. Petite, je ne posais pas de questions sur tout ça, je ne comprenais pas trop, ou n’osais pas. Aujourd’hui, j’ai envie de comprendre. 

 

 

 

— Ça faisait des années qu’on vivait avec la guerre. On avait prévu de les faire partir, loin dans un autre pays. Tu devais partir avec eux, nous, nous restions en Angleterre avec Lyra pour finir ce qui avait été commencé. Je ne crois pas qu’elle lui en avait parlé. Il n’y avait que Dumbledore qui était dans la confidence. Il orchestrait tout ça.

 

 

 

Évidemment, cet homme est partout. 

 

 

 

— C’est quand la dernière fois que tu as vu Sirius ?

 

— Au Ministère, juste avant qu’ils ne l’emmènent. Il m’a demandé comment tu allais, ajoute t-il avec un sourire triste. 

 

 

 

Je fronce les sourcils, c’est étonnant pour quelqu’un qui m’a mise en danger de mort et causé celle de ma mère. 

 

 

 

— Je suis content que tu me parles de tout ça. J’avais peur d’avoir perdu ta confiance, que tu n’oses plus me poser une de tes innombrables questions. 

 

 

 

Ce sourire-là est plus heureux, plus apaisé.

 

 

 

— On fait une partie d’échecs ? dis-je.

 

 

 

Mettez deux insomniaques ensembles, voyez le résultat. 

 

 

 

— Il y a deux réponses à cette question… commence t-il avec un sourire moqueur qui me fait éclater de rire.

 

 

 

J’ai cinq ans à nouveau. 

 

 

 

L’âge de l’insouciance. 

 

 

Note de fin de chapitre :

Hello,

Mais quel bonheur d’écrire des scènes comme celle dans le train ! Avec Remus, Emy, les non-dits, les retrouvailles étranges... Bon les détraqueurs sont les pires créatures de tous les temps, mon avis ne change pas sur la question.

Vous remarquez que même après 100 chapitres pour Dark Paradise, je ne peux m’empêcher de mettre des guillemets pour le terme « normal ». Franchement, je déteste toujours autant le concept, vous êtes vous, et c’est génial ♡

Et ces retrouvailles alors ? Vous en avez pensé quoi ?

J’ai relu récemment des Harlan Coben, bon aussi les Camilia Lackberg, mais rien à voir, et bref, j’avais toujours accroché avec sa manière de narrer ses histoires. La phrase : « Mettez deux insomniaques ensembles, voyez le résultat. » est une inspiration pure de ce que lui fait : il parle au lecteur.

Merci à MissArty pour sa relecture ♥︎

Et merci pour votre lecture,

winter

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