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News

Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


II - grey clouds, wolf story. (fr) par Winter

[202 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note de chapitre:

ϟ. alt-j - Philadelphia

Certains dialogues sont tirés du tome 3, Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban par J.K. Rowling.

La chaleur rassurante de George qui m’entoure de ses bras me donne envie de fermer les yeux et de m’oublier dans ses bras. Il m’a attendue longtemps, j’en suis touchée, mais ne trouve pas les mots.

 

 

 

Je crois que de toute manière, j’ai assez parlé pour la soirée. 

 

 

 

Aucun prof n'a tiqué en le voyant dans le couloir, assis par terre. Rogue s’en moquait comme de sa première chaussette, mon père et lui ont échangé un sourire, McGonagall a pincé les lèvres et Dumbledore avait un sourire amusé.

 

 

 

Après ce que j’avais raconté, tout le monde avait besoin de légèreté.

 

 

 

Moi, je suis épuisée. Par les larmes, la fatigue et tous ces souvenirs accumulés durant toutes ces années. 

 

 

 

Mon père m’a saluée une dernière fois, puis m’a rappelé de ne pas trainer, que je devais dormir pour bien me reposer. George et moi, nous nous sommes dirigés vers la salle commune qui est maintenant vide à cette heure. Le feu de la cheminée est presque éteint, mais il dégage toujours une bonne chaleur qui me plonge dans un état léthargique. Je suis trop fatiguée pour dormir, c’est comique, non ? 

 

 

 

— Tu as faim ?

 

— Pas tellement, dis-je.

 

 

 

Ma tête repose sur son torse, je sens le rythme de sa respiration, et son pouls qui bat fort. Nos mains sont enlacées, on a enlevé nos chaussures, desserré nos cravates et nous sommes assis confortablement dans l’un des gros canapés qui meuble la salle commune. On l’a rapproché du feu, on est si bien comme ça.

 

 

 

— Je pourrais demander aux gars de ma chambre si tu peux dormir avec moi à l’avenir…

 

— Ok.

 

— Vraiment ?

 

— Tu sembles surpris.

 

— Oui. Je… Oh, laisse tomber. 

 

 

 

Mes yeux sont fermés, mon cerveau commence à se calmer, je n’ai plus 1000 pensées à l’heure. 

 

 

 

— On peut commencer par dormir ici…

 

 

 

Il dépose un baiser sur ma tête. 

 

 

 

— Tu es une petite bouillotte. 

 

 

 

Ça me fait rire. 

 

 

 

Et finalement, je m’endors. 

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— On va vous ramener plein de bonnes choses de chez Honeydukes, dit Hermione.

 

— Ouais plein, approuve Ron.

 

— C’est gentil, merci, dis-je avec enthousiasme tandis que Harry s’efforçait de sourire. 

 

 

 

Sans succès.

 

 

 

— Ne vous inquiétez pas pour moi, dit-il. On se retrouvera au banquet. Amusez-vous bien. 

 

 

 

Ils nous saluent une dernière fois avant de prendre la direction de la sortie de l’école. Le hall est plein de troisièmes années sur-excités. 

 

 

 

— Tu restes ici, Potter ? Tu as peur de passer devant les Détraqueurs ? 

 

— Ne l’écoute pas, dis-je tout bas.

 

— Je sais, réplique t-il sèchement. 

 

 

 

Son ton m’agace, mais je ne dis rien et poursuis me route vers la salle commune. 

 

 

 

— Désolé, fait-il en me rattrapant. Je suis saoulé de ne pas aller au village, et Malefoy m’agace alors…

 

— Je comprends ta déception.

 

— Emy…

 

 

 

Oui, il m’agace à se plaindre comme ça tout le temps. Je n’y peux rien s’il n’a pas d’autorisation ! Moi non plus je n’en ai pas, et je prends sur moi. Sinon tous nos week-ends de sorties vont vraiment être longs.

 

 

 

— Désolé.

 

— Excuses acceptées.

 

— J’ai hâte d’être majeur et de pouvoir aller où je veux quand je veux. Notamment partir de chez mon oncle et ma tante. Toi, tu quitterais l’orphelinat et on se prendrait un appart en coloc en plein coeur de Londres.

 

— J’adorerais.

 

 

 

On échange un sourire. Ok, on repart à zéro. 

 

 

 

— Tu veux faire quoi ?

 

— Le stade est pris, dis-je.

 

— Bien sûr, le quidditch, où avais-je la tête ?

 

— Mais… dis-je en le tapant gentiment. 

 

 

 

Il ricane et on s’arrête devant le portrait de la Grosse Dame. 

 

 

 

— Étudier ? fait-il.

 

 

 

Mon visage doit trahir ma pensée.

 

 

 

— Oui, non, on oublie.

 

— Échecs ?

 

— Meh, il fait encore beau dehors. 

 

— Balade dehors ?

 

— Rappelle moi quel âge on a ?

 

— Soixante-dix ans, pourquoi ?

 

 

 

On rigole, ce qui semble agacer le portrait. 

 

 

 

— Bon, vous entrez ou vous sortez ?

 

— On part.

 

 

 

Harry me prend par le bras et m'entraîne dans les couloirs au hasard.

 

 

 

— On ne peut pas traîner comme ça sans but, je te parie que Rusard va nous tomber dessus en moins de deux minutes. 

 

— Tenu. 

 

 

 

Je me mets à compter à voix haute les secondes. C’est au bout de deux minutes et vingt secondes que le concierge arrive avec son éternel air pas commode. 

 

 

 

— Que faites-vous ?

 

— Rien, répond- on en choeur. 

 

— Alors allez dans votre salle commune !

 

 

 

On prend la fuite et nous nous retrouvons au même point de départ : on ne sait pas quoi faire. 

 

 

 

— Et si on allait voir Hedwige ?

 

— Oui, bonne idée.

 

— Tu as remarqué comment Ron et Hermione ont oublié leur dispute pour te remonter le moral ?

 

— Oui ! Tant mieux, je n’en pouvais plus de me trouver au milieu. 

 

— J’espère qu’ils vont cesser de se disputer comme ça.

 

 

 

Il esquisse une moue.

 

 

 

— Tant qu’elle aura son chat décidé à croquer Croûtard, j’en doute. 

 

— Oui… Dommage…

 

— Harry ? Emy ?

 

 

 

On se retourne. Mon père nous regarde avec un air curieux. 

 

 

 

— Que faites-vous là ?

 

— C’est la sortie à Pré-au-lard, dis-je.

 

— Et on a pas d’autorisation, poursuit Harry.

 

— Du coup, on s’ennuie.

 

 

 

Il esquisse un sourire. 

 

 

 

— Vous voulez voir un strangulot ?

 

 

 

Je ne veux pas paraître trop à l’aise. J’attends que Harry fasse le premier pas, puis je le suis dans le bureau de mon père. Il a fini de l’aménager, c’est très « professeur de défense contre les forces du mal », rien de personnel, juste des livres et… Un strangulot. 

 

 

 

Je m’approche du grand aquarium pour l’observer. C’est fascinant la force qui se dégage de ses longs doigts fins. Harry se joint à moi et on le regarde nous faire des grimaces. 

 

 

 

— C'est un démon des eaux. Nous n'aurons pas trop de mal avec lui. Il suffit de savoir briser son étreinte. Vous avez vu ses doigts extrêmement longs ? Ils sont puissants, mais fragiles. 

 

— Pourquoi il fait des grimaces ? dis-je.

 

— Pour nous intimider, il vous montre ses dents pour que vous voyiez qu’il en a plus que vous, c’est un mode de communication commun chez eux. 

 

 

 

Je décide de lui tirer la langue, voyons comment il réagit avec ça. Le strangulot parait furieux, ou effrayé, difficile à dire et part se réfugier dans un enchevêtrement d’herbes aquatiques. Harry rigole.

 

 

 

— Je lui ai fait peur ? m'inquiète-je en me relevant vers mon père.

 

— Non, fait-il en rigolant lui aussi, je pense que vous l’avez plutôt vexé. Ne vous inquiétez pas, il ressortira bientôt. Une tasse de thé ? J'étais sur le point de m'en faire. 

 

 

 

Harry échange un regard avec moi, j’approuve d’un hochement de tête. 

 

 

 

— Oui, merci.

 

— Asseyez-vous. Je n'ai malheureusement que des sachets, mais je crois que vous commencez à en avoir assez des feuilles de thé. 

 

 

 

Sa remarque dirigée pour Harry me fait rire.

 

 

 

— Comment le savez-vous ? demande Harry.

 

— C'est le professeur McGonagall qui me l'a dit. J'espère que vous n'êtes pas inquiet ?

 

— Non.

 

— La divination n’est pas une magie exacte, dis-je pour rassurer Harry.

 

— C’est vous qui le dites ou votre amie Hermione Granger ? répond mon père avec un sourire. 

 

— Les deux. 

 

— Elle a pris arithmancie, explique Harry. Il n’y a pas plus exact. 

 

 

 

Il semble ailleurs, comme perturbé. Mon père le remarque lui aussi. Il finit de nous verser du thé quand il s’assoit en face de nous. 

 

 

 

— Quelque chose vous tracasse ? 

 

— Non… Ou plutôt si, le jour où nous avons fait cette séance avec l'épouvantard... 

 

 

 

C’est drôle, sans Voldemort, une scène comme ça aurait été anodine. Nos parents nous auraient élevés ensemble. Peut-être même que nous aurions eu des frères et soeurs. Harry et moi n’aurions aucun secret l’un pour l’autre et puis…

 

 

 

Oh, avec des si, on refait le monde. 

 

 

 

— C'est vrai qu'au début, j'ai pensé à Voldemort, mais ensuite... Je me suis souvenu du Détraqueur. 

 

— Je comprends. Je suis très impressionné… Voilà qui voudrait dire que ce dont vous avez le plus peur, c'est... La peur elle-même. C'est la preuve d'une grande sagesse, Harry. 

 

 

 

Encore une fois, je me demande quel aurait été mon épouvantard. Walburga ? Je pense à autre chose… Toute la noirceur, les démons au fond de moi…

 

 

 

Quelqu’un toque à la porte. 

 

 

 

— Entrez.

 

 

 

Rogue entre. Il a un gobelet de potion tue-loup dans les mains. Ça me rappelle que je dois passer avant ce soir pour en prendre. Dans une semaine, c’est la pleine lune, ça arrive vite. Le professeur me regarde un moment, comme pour me rappeler que moi aussi je dois la prendre. Pas d’inquiétude, je ne risque pas d’oublier. 

 

 

 

Harry est surpris, et c’est avant tout quelqu’un de curieux. 

 

 

 

— Le professeur Rogue m'a très gentiment préparé une potion. Je n'ai jamais très bien su fabriquer les potions et celle-ci est particulièrement compliquée. Dommage que le sucre en neutralise les effets.

 

 

 

Quand il était jeune, cette potion n’était pas encore inventée. Ses pleines lunes devaient être affreuses. Toutes les cicatrices sur son corps en attestent. Je n’ai subi la pleine lune que trois fois comme ça. Trois fois où je me suis réellement transformée en loup. C’était affreux. 

 

 

 

— Pourquoi est-ce que... ?

 

— Je ne me sentais pas très bien, ces temps-ci. Cette potion est le seul remède efficace. J'ai beaucoup de chance d'avoir le professeur Rogue pour collègue. Il est un des rares sorciers qui sachent la préparer. 

 

— Le professeur Rogue s'intéresse beaucoup à la magie noire.

 

— Vraiment ?

 

 

 

Je me retiens de rire. Mon père est hilarant quand il le veut. 

 

 

 

— Il y a des gens qui disent que… Qu'il ferait n'importe quoi pour devenir professeur de Défense contre les forces du Mal. 

 

 

 

Mon père finit le gobelet d’une traite. Je grimace de compassion, cette potion est vraiment infâme.

 

 

 

— Répugnant. Harry, il est temps que je me remette au travail. Nous nous reverrons au banquet. 

 

 

 

Son ton léger perturbe Harry. On se lève et nous nous dirigeons vers la porte. 

 

 

 

— Merci.

 

— Je vous en prie. 

 

 

 

Quand on se retrouve seuls dans le couloir, Harry est toujours aussi perturbé.

 

 

 

— C’est tout de même étrange cette potion. Et il n’a pas peur ?

 

— S’il souhaitait l’empoisonner, ce serait un comble tout de même. C’est le meilleur potionniste de tout le château. Il serait direct le suspect numéro un.

 

 

 

Je semble convaincre un peu Harry.

 

 

 

Juste un peu.

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— Ah, je n’ai plus faim ! s’exclame Ron en tapotant son ventre.

 

— Toi ? C’est possible ? me moque-je.

 

— Ha ha, tu ne finis pas ton gâteau ?

 

— Bas les pattes, je prends mon temps. 

 

— Avoue que tu n’as plus faim. 

 

— J’avoue que c’était de la gourmandise…

 

— Mais c’était du chocolat, tu connais Emy et sa passion pour le chocolat, rigole Harry.

 

 

 

Il a retrouvé le moral, je suis contente. Le festin d’Halloween se termine et on part vers la salle commune. On est tous un peu endormi d’avoir aussi bien mangé, si bien que je comprends avec un peu de retard que les gens ralentissent peu à peu, pour finalement s’arrêter dans le couloir. 

 

 

 

— Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ils n'entrent pas dans la salle ? Harry essaya de jeter un coup d'œil par-dessus les têtes. Le portrait semblait fermé. 

 

— Laissez-moi passer. Pourquoi c'est bloqué, ici ? Vous n'avez quand même pas tous oublié le mot de passe ? Allons, écartez-vous, je suis préfet-en-chef. 

 

— Suivons Percy, dis-je tout bas aux autres. 

 

 

 

On se faufile derrière lui, tentant de regarder par-dessus son épaule. Qu’y a-t-il ? Un mouvement de peur se répand parmi les élèves. Puis Percy se décale et je peux voir le portrait de la Grosse Dame.

 

 

 

Il est lacéré.

 

 

 

C’est effrayant. 

 

 

 

— Oh, là, là, fait Hermione derrière moi.

 

 

 

Des personnes appellent Dumbledore, puis d’autres professeurs arrivent, dont mon père. On échange un regard alors que Peeves arrive en fanfaronnant. Dumbledore l’interroge calmement, il dit qu’on ne retrouvera pas la Grosse Dame.

 

 

 

— Elle a dit qui avait fait ça ?

 

— Oh, oui, Monsieur le Chef des professeurs. Il est devenu fou furieux quand elle a refusé de le laisser entrer. 

 

 

 

J’ai une mauvaise intuition. Peeves savoure son moment, fait une cabriole dans les airs et regarde le directeur entre ses propres jambes. Son silence est insupportable, Dumbledore à une patience folle.

 

 

 

— Quel sale caractère il a, ce Sirius Black !

 

 

 

Non…

 

 

 

Ce n’est pas possible…

 

 

 

Je regarde mon père, il est tout aussi alarmé que moi. 

 

 

 

Mon coeur bat la chamade, instinctivement, je récupère ma baguette dans la ceinture de ma jupe et me rapproche d’Harry.

 

 

 

— Faites revenir les élèves dans la Grande Salle, dit Dumbledore à Percy qui bombe un peu plus le torse.

 

 

 

C’est la folie parmi les élèves, tout le monde parle en même temps passé ce moment de peur. Comment Sirius a pu entrer ?

 

 

 

Je suis entrainée par le flot, Harry me prend la main pour ne pas que nous nous perdions. Il ne dit rien, que se passe t-il dans sa tête ? Les Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard nous rejoignent dans la Grande Salle. Tout le monde cherche à comprendre ce qui s’est passé, nous restons tous les quatre silencieux. Mon cerveau tourne à plein régime. 

 

 

 

Sirius était à Gryffondor, il savait où aller. Étais-ce par nostalgie ou parce qu’il savait que Harry y serait probablement étant à Gryffondor lui aussi ? Encore une fois, je me demande s’il en a après moi. Que se passerait-il si on se rencontrait ? Je suis le portrait de ma mère, je le vois bien en photo qu’on se ressemble. Serait-il pris de remords d’avoir entrainé la mort de sa soeur, ou au contraire voulait-il aussi que je meure ce soir là ?

 

 

 

Et bon sang, comment est-il rentré alors que des détraqueurs sont postés tout autour de l’école ?

 

 

 

— Emy ?

 

 

 

Hermione me tire de ma rêverie et m’amène vers l’un des sacs de couchage violet. 

 

 

 

— Dumbledore est vraiment un puissant sorcier, fait-elle. Il n’a même pas incanté pour créer tout ça.

 

— Oui…

 

 

 

Les autres parlent entre eux des théories les plus farfelues. Moi, je suis sur mon sac, perdue dans mes pensées, sans même les écouter. Harry aussi est silencieux. 

 

 

 

— Ça va ?

 

 

 

Il hoche la tête. Percy nous interrompt avant qu’il puisse répondre. On se glisse dans nos sacs de couchage, personne ne dort vraiment, plein de personnes parlent entre eux. Le bruit des murmures, le ciel étoilé…

 

 

 

Je pense à ma mère. J’aurais aimé la connaître. Plus d’une fois, j’ai souhaité qu’elle soit là pour me prendre dans ses bras. C’est quelque chose que je ne dirai jamais à mon père, je ne veux pas lui faire de la peine. Ma grand-mère Espérance était une figure un peu maternelle quand j’étais petite. Elle me faisait toujours de gros câlins et me montrait comment l’aider à la cuisine. J’ai encore des souvenirs d’elle, même si elle et papi sont décédés avant qu’on ne retourne à Londres.

 

 

 

Si ma mère et moi n’avions pas été dans la maison de James et Lily ce soir là, si elle n’avait pas été tuée. Comment aurait été ma vie ?

 

 

 

Je sais, je ne devrais pas faire des si. Mais quand je ne parviens pas à dormir comme ce soir, mon esprit part dans tous les sens.

 

 

 

À un moment, Dumbledore revient, il parle avec Percy, je tends l’oreille pour les entendre. Ils parlent de Sirius. Rogue les rejoint et je me redresse légèrement pour écouter un peu mieux. 

 

 

 

— Avez-vous une idée de la façon dont il est entré ?

 

— J'en ai beaucoup et elles sont toutes aussi invraisemblables les unes que les autres. 

 

 

 

Ça m’intéresserait de les connaître. 

 

 

 

— Vous vous souvenez de la conversation que nous avons eue, Monsieur le Directeur, juste avant le... Le début du trimestre ?

 

 

 

Il baisse la voix, mais j’arrive tout de même à entendre. De quoi parle t-il ?

 

 

 

— Je m'en souviens, Severus.

 

 

 

Sa voix sonne comme un avertissement. 

 

 

 

— Il paraît... Presque impossible que Black ait pu pénétrer dans l'école sans une complicité interne. Je vous ai fait part de mes inquiétudes lorsque vous avez nommé... 

 

— Je ne crois pas que qui que ce soit dans ce château ait aidé Black à y entrer. Il faut que j'aille voir les Détraqueurs, à présent. Je leur ai dit que je les préviendrais quand nos recherches seraient terminées. 

 

 

 

De quoi parle Severus ? De mon père ? J’ai bien vu l’animosité qu’il entretient. Mais a t-il oublié ce que Sirius avait fait à mon père ? Parle t-il de moi ? Non, il me l’aurait fait comprendre s’il avait des doutes sur moi. Et puis, Sirius, mis à part que c’est mon oncle, rien ne nous relit. 

 

 

 

Harry se retourne vers moi. Il a les yeux grands ouverts, je regarde vers Ron et Hermione, eux aussi ont tout écouté. 

 

 

 

— Qu’est-ce que ça veut dire, tout ça ? murmure Ron. 

 

 

 

Je ne sais pas, mais j’aimerais bien le savoir. 

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

Le lendemain, je rejoins mon père dans la soirée. Il n’est pas surpris de me voir.

 

 

 

— Entre.

 

 

 

Je le suis à travers la classe, puis arrive dans son bureau. Il met immédiatement de l’eau à chauffer. 

 

 

 

— Comment ça va ?

 

— Hier soir, Rogue a parlé à Dumbledore. Il a dit qu’il avait des doutes sur quelqu’un du château. Que cette personne aurait aidé Sirius à entrer. 

 

 

 

Mon père ne réagit pas. Il est fort pour faire une poker face. 

 

 

 

— Il parlait de toi ? je finis par demander. 

 

— Tu en penses quoi ?

 

— Tu es la seule personne qui pourrait avoir un lien avec Sirius. Sinon, j’ai pensé à moi, mais j’en doute. Et Rogue a toujours été infâme avec Harry. Il y a un truc entre vous ? Enfin, je ne comprends pas pourquoi il dit ça, Sirius il a… Bah, vous n’êtes plus amis quoi…

 

 

 

Il me tend une tasse de thé et s’assoit à mes côtés.

 

 

 

— Severus, James et Sirius ne s’entendaient pas. C’étaient des querelles de gamins. Severus m’a mis dans le lot, quand je suis arrivé, il m’a bien fait comprendre qu’il n’avait pas oublié.

 

— C’est ridicule. Sirius, c’est à cause de lui…

 

 

 

Je ne parviens pas à finir ma phrase. Le dire à voix haute est difficile. 

 

 

 

— Oui, il le sait. Mais je pense aussi que concernant ce sujet, il n’a jamais été complètement rationnel. Je ne lui jette pas la pierre. James et Sirius avaient aussi leurs torts…

 

— Dumbledore a dit qu’il n’avait aucun doute. 

 

 

 

Mon père sourit. 

 

 

 

— D’accord, oui, je le reconnais bien là. Tu avais peur que je m’inquiète ?

 

— Bah oui…

 

 

 

Je n’aime pas que Severus puisse dire du mal de lui comme ça.

 

 

 

— Je m’inquiète pour toi papa. 

 

 

 

Il sursaute et me regarde avec surprise. Oui, c’est la première fois depuis qu’on s’est retrouvés que je l’appelle papa. Je m’approche pour le prendre dans mes bras, ça aussi, c’est nouveau, j’ai perdu le sens du contact avec toutes ces années.

 

 

 

Pourquoi c’est si dur de dire qu’on aime une personne qui est si proche de nous ?

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

Le temps est affreux en ce moment. Et avec le premier match qui approche, j’ai un peu peur qu’on se retrouve à patauger dans la boue. Lors des entrainements, maintenant surveillés par Mrs Bibine sur ordre du professeur McGonagall, j’ai pu bien tester mon balai, et il n’y a pas à dire, il est bien meilleur que l’ancien que j’utilisais. La pluie et le vent n’a pas d’effet sur sa trajectoire, mes lancés sont plus précis, plus maitrisés.

 

 

 

— Tu progresses, me dit Dubois un jour, après l’entrainement. 

 

 

 

Je claque des dents, on est trempés et je suis gelée.

 

 

 

Mais heureuse. 

 

 

 

— Merci.

 

— Je suis en train de préparer l’année prochaine, je regarde pour des clubs de quidditch qui recherchent un gardien. C’est un post où il y a peu de concurrence, ce n’est pas comme attrapeur ou poursuiveur. 

 

— Oui, il y a moins de monde.

 

— Tu veux faire quoi après Poudlard ?

 

 

 

Jouer. L’idée a toujours été dans mon esprit depuis mon premier vrai vol sur balai. 

 

 

 

— Être pro, ça pourrait être une possibilité pour toi ?

 

— Oui, dis-je d’un hochement de tête. 

 

— Si tu veux, je peux rester alerte et te donner des contacts si je rencontre des recruteurs. 

 

 

 

Ça me touche venant de lui.

 

 

 

— Oui, ça me plairait beaucoup. Merci.

 

— C’est normal. J’étais pas forcément pour te recruter au départ, trop jeune, mais… Tu as un truc quand tu voles.

 

 

 

Venant de lui, ça me touche. Il ferme son casier et se lève pour rejoindre le château. On s’attend tous pour rentrer, avec l’intrusion de Sirius dans le château, c’est plus sûr d’être ensemble. 

 

 

 

En arrivant au château, Marcus Flint, le capitaine de l’équipe de Serpentard, attend Dubois. Ils partent dans leur coin pour parler. Je claque des dents, un peu comme tout le monde, alors on va dans nos dortoirs pour une bonne douche.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

— Ça va toi ? demande Hermione.

 

— Oui, qu’on joue contre les Serpentard ou les Poufsouffle ne change pas grand chose. C’est pas ça qui m’inquiète, c’est Dubois. 

 

 

 

Et la pleine lune. Elle est cette nuit, j’appréhende un peu, à chaque fois, ce n’était pas la veille d’un match, j’avais le temps de récupérer.

 

 

 

— Attention, il arrive justement. 

 

— Lupin ! Potter !

 

 

 

Harry me regarde avec de gros yeux ce qui manque de me faire rire. Dubois ne remarque rien, il nous met à l’écart pour nous donner d’énièmes conseils.

 

 

 

— Diggory vire très rapidement, Harry, alors il faudrait peut-être que tu essayes de le contourner... 

 

— Oui ok.

 

— Emy, tu as carte blanche pour leur en mettre plein la vue. Oublie les passes, mets ce souafle dans les buts !

 

— Oui, Dubois. On va être en retard.

 

— Ne fais pas attention aux autres joueurs, tu…

 

— Oui, oui, à plus tard, dis-je en rentrant en classe pour suivre Harry.

 

— Désolé professeur Lupin… commence t-il.

 

 

 

Il s’arrête. Ce n’est pas mon père qui est assis derrière le bureau. C’est Rogue. Ah oui, il m’avait dit qu’il hésitait à faire cours, il avait peur d’être irritable. 

 

 

 

— Ce cours a commencé il y a dix minutes, je vais donc enlever dix points chacun à Gryffondor en raison de votre retard. Asseyez-vous. 

 

 

 

Je me dirige vers Hermione, mais Harry ne me suit pas. Il reste debout dans l’allée.

 

 

 

— Où est le professeur Lupin ?

 

— Il m'a dit qu'il ne se sentait pas assez bien pour donner ses cours aujourd'hui. Il me semble vous avoir dit de vous asseoir. 

 

— Qu'est-ce qu'il a ? 

 

— Rien qui mette sa vie en danger. J'enlève encore cinq points à Gryffondor et si je dois vous demander une troisième fois de vous asseoir, ce sera cinquante points. 

 

 

 

Une vraie langue de bois, c’est pas plus mal.

 

 

 

— Comme je vous le disais avant que Potter nous interrompe, le professeur Lupin n'a laissé aucune indication sur les sujets qu'il vous a fait étudier jusqu'à présent... 

 

 

 

Ça m’étonnerait, il tient un cahier avec les sujets des classes par niveau ainsi que les devoirs. Je n’ai pas regardé ce qu’on aura en troisième année pour les examens… De toute manière, il l’avait protégé d’un sort. 

 

 

 

« J’ai eu ton âge avant toi » avait rigolé mon père.

 

 

 

Incroyable, mais vrai. 

 

 

 

— Nous avons étudié les épouvantards, les strangulots, les... commence Hermione.

 

— Taisez-vous. Je ne vous ai rien demandé. Je voulais simplement mettre en lumière le manque d'organisation du professeur Lupin. 

 

— C'est le meilleur professeur de Défense contre les forces du Mal que nous ayons eu, dit Dean Thomas. 

 

 

 

Le murmure approbateur qui se répand dans la salle me fait chaud au coeur. Moi, je ne dis rien, avec l’approche de la pleine lune, je pourrais m’énerver facilement. 

 

 

 

« Laisse couler Emy, laisse couler… » 

 

 

 

— Vous vous contentez de peu. Lupin ne vous surcharge pas de travail. Apprendre à se défendre contre des strangulots est du niveau d'un élève de première année. Aujourd'hui, nous allons plutôt étudier… Les loups-garous. 

 

 

 

C’est une blague ?

 

 

 

Je relève la tête et croise son regard. Il détourne la tête, il n’ose pas m’affronter en face. 

 

 

 

La Bête se réveille. Ça faisait un moment tiens… Le dernier entretien avec Brook pour être exacte. 

 

 

 

— Mais monsieur, nous ne devions pas faire les loups-garous aussi vite, le prochain cours devait être consacré aux…  

 

— Miss Granger, il me semble que c'est moi qui donne ce cours, pas vous. Et je vous demande d'ouvrir vos livres à la page 394. Tout le monde ! Et immédiatement ! 

 

 

 

Je garde mes poings serrés contre mes genoux. Il faut que je respire, que je me calme, je ne peux pas partir du cours, ce serait trop suspect. Je me saisis de mon livre et l’ouvre à la page 394.

 

 

 

— Qui peut me dire ce qui distingue le loup-garou du vrai loup ? 

 

 

 

Par Merlin, on va vraiment faire cours sur les loups-garous… Il peut rêver pour que je lève la main.

 

 

 

— Alors, qui ?

 

 

 

Evidement, Hermione lève la main, mais il ne l’interrogera pas.

 

 

 

— Cela signifie-t-il que le professeur Lupin ne vous a même pas enseigné les différences élémentaires entre…  

 

— On vous a dit que nous n'avions pas encore étudié les loups-garous, le coupe Parvati, on en est encore aux… 

 

 

 

Je n’ai jamais été particulièrement proche de Parvati. Pourtant, à ce moment-là, j’aimerais la serrer dans mes bras. En fait, l’union et le soutien de la classe pour mon père me touchent beaucoup. Ça le toucherait aussi, c’est un bon professeur. La preuve est devant moi. 

 

 

 

— Silence ! Eh bien, je n'aurais jamais pensé voir un jour une classe de troisième année incapable de reconnaître un loup-garou. Je ne manquerai pas d'informer le professeur Dumbledore du retard que vous avez pris... 

 

— S'il vous plaît, monsieur. Il existe de petites différences entre le loup-garou et le vrai loup. Le museau du loup-garou... 

 

— C'est la deuxième fois que vous parlez sans y avoir été invitée. Votre attitude coûtera cinq points à Gryffondor, mademoiselle je-sais-tout. 

 

 

 

Hermione baisse la main, et regarde la table, les larmes aux yeux. Elle est rouge de honte. Je pose ma main droite sur son avant-bras pour la réconforter et je lève l’autre. Il veut une réponse ? Il en aura une.

 

 

 

— Vous nous avez posé une question et elle connaît la réponse ! s’énerve Ron. Pourquoi nous demander quelque chose si vous ne voulez pas qu'on vous le dise ? 

 

 

 

Oh oh…

 

 

 

— Vous aurez une retenue, Weasley. Et si jamais je vous entends encore une fois critiquer la façon dont je donne mon cours, vous le regretterez amèrement. Miss Lupin, vous aviez une remarque peut-être ?

 

—Le museau du loup-garou est plus fin. Comme ses pupilles. Et il a un comportement agressif. Il est très difficile à différencier d’un loup normal.

 

 

 

Il me regarde froidement avant de reprendre.

 

 

 

— « Loup-garou » est issu du vieux français « leu warou », « leu » signifiant « loup » et « warou » étant lui-même issu de l'ancien bas francique « werwolf » signifiant « homme loup ».

 

 

 

Tout le monde me regarde, il fait comme s’il ne m’a pas écoutée. Il commence à dicter, et on attrape vite notre plume pour griffonner ce qu’il dit sur nos parchemins. C’est un peu inutile dans mon cas, mais je dois m’occuper les mains, le regard des autres sur moi me dérange et sinon, je vais trop cogiter et potentiellement dérayer. 

 

 

 

Je suis furieuse. Durant toute la classe, il critique les enseignements de mon père en regardant les devoirs des élèves. Quand c’est enfin la fin du cours, j’ai mal à la mâchoire tant je sers les dents. Il nous donne des devoirs et on sort. J’attends Ron avec Harry et Hermione. Aucun de nous parle, si Rogue nous entend, il serait capable de nous enlever des points à nouveau. 

 

 

 

Ron finit par nous rejoindre, il est fou de rage. 

 

 

 

— Vous savez ce qu'il m'a donné à faire ? Il faut que je nettoie tous les bassins de l'infirmerie. Et interdiction d'avoir recours à la magie. Black aurait dû se cacher dans le bureau de Rogue, comme ça, il nous en aurait débarrassés !

 

 

 

Hermione ne relève même pas. 

 

 

 

— Il n'a jamais rien dit de pareil sur aucun des autres professeurs de Défense contre les forces du Mal, même si ça fait longtemps qu'il convoite ce poste, finit par dire Harry. Pourquoi est-ce qu'il en veut tellement à Lupin ? Vous croyez que c'est à cause de l'épouvantard ? 

 

— Je ne sais pas, dit Hermione. Mais j'espère que le professeur Lupin sera vite remis… Nous donner en devoir deux parchemins sur reconnaitre et tuer les loups garous, c’est…

 

 

 

Elle ne finit pas sa phrase, comme si elle s’était arrêtées juste avant de dire une bêtise. On va vers notre dortoir déposer nos affaires, j’évite Dubois qui veut me donner un énième conseil et vais dans ma chambre pour me changer avant de rejoindre l’infirmerie pour ce soir. 

 

 

 

Hermione ne fait pas attention à moi, elle a un papier dans ses mains, qu’elle étudie avant de le ranger dans sa table de nuit. Puis elle part à la douche.

 

 

 

— À tout à l’heure.

 

— Je serai sûrement avec George, dis-je.

 

— Oh, ok, tu dors ici ?

 

 

 

J’ai un mauvais pressentiment. 

 

 

 

— Avec lui sûrement. 

 

 

 

Elle hausse légèrement un sourcil. 

 

 

 

— À demain alors.

 

— À demain. 

 

 

 

Dès qu’elle est partie, je regarde le parchemin qu’elle étudiait. Ce n’est pas dans mes habitudes de fouiller dans les affaires des autres. Mais je dois absolument vérifier ce qu’elle regardait…

 

 

 

Ce n’est pas un simple parchemin. 

 

 

 

C’est un calendrier lunaire. Celui qu’on utilise en cours d’astrologie.

 

 

 

C’est sûr, elle sait. 

 

 

 

Je le remets à sa place et descends dans la salle commune. George me rejoint et m’accompagne à l’extérieur. 

 

 

 

— Attention à l’extinction des feux ! lui dit Percy.

 

— Oui, oui.

 

 

 

Je marche devant, ça se voit que je suis préoccupée. Il me prend la main et fait des ronds sur ma paume avec son pouce. Alors je lui raconte le cours qu’on a eu, puis le comportement d’Hermione. 

 

 

 

— Elle sait, fait-il.

 

— Oui, dis-je amèrement. 

 

— Tu crois qu’elle dira quelque chose ?

 

— Je ne sais pas. D’un autre côté, si elle avait peur, elle m’en aurait parlé. Elle sait que je connais la culture sorcière.

 

— Pourquoi elle ne t’en a pas parlé alors ?

 

— Je ne sais pas, et c’est ça qui m’inquiète. 

 

— Emy, Emy, fait-il en me ralentissant pour me serrer contre lui. Calme-toi, tout va bien, c’est ton amie…

 

 

 

Mon coeur bat la chamade, je suis au bord des larmes, et suis terrifiée à l’idée qu’elle dise quelque chose. Et si je vivais mes derniers moments à Poudlard et que je dois cesser d’étudier ?

 

 

 

Mais c’est mon amie. On s’est promis de ne pas fouiller dans les secrets de l’autre. Si elle a compris quelque chose ou qu’elle a des doutes, peut-être, ne dira t-elle rien.

 

 

 

— Tu as raison, je dois lui faire confiance. De toute manière, s'inquiéter, c'est souffrir deux fois.

 

— Qui l’a dit ? Dragonneau ?

 

 

 

J’hoche la tête puis me penche vers ses lèvres pour un bref baiser. 

 

 

 

— Je dois y aller.

 

— Ok, on refera des « virées nocturnes » pour qu’elle ne fasse pas le lien avec la pleine lune te concernant. Si elle voit que c’est un peu tout le temps dans le mois, elle n’aura pas de doute te concernant. 

 

— Ok oui, merci.

 

 

 

Pour toute réponse, il m’embrasse à son tour, puis on se sépare. Lui vers la Grande Salle pour manger, ou peut-être la cuisine, et moi l’infirmerie. 

 

 

 

La nuit va être longue. 

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

Je retiens un bâillement. Du café. Il faut que je prenne un café.

 

 

 

— Salut toi.

 

 

 

George dépose un baiser sur le sommet de mon crâne et s’assoit à mes côtés.

 

 

 

— Ça va ?

 

— Oui, oui… Qu’est-ce que tu fais aussi tôt à cette heure ?

 

— Ne te méprends pas, c’est uniquement pour toi que je me suis levé. Sinon, je serais resté au lit encore longtemps.

 

 

 

Je souris et lui tend ma tartine que je viens de faire. On est quasiment seuls dans la Grande Salle.

 

 

 

— Cadeau alors.

 

— Je te remercie. 

 

 

 

Il croque dedans et lorgne maintenant sur ma tasse de café. T’inquiète, j’ai compris. Je lui donne la mienne et en récupère une autre, que je remplis à ras bord.

 

 

 

— Tu n’essaies pas de dormir un peu ? demande t-il.

 

— Non, ce sera pire, je serais dans un sommeil profond et paf, je devrais me lever. J’ai déjà testé, je préfère m’activer dès le début de la journée.

 

— Ça, c’est quoi ?

 

 

 

Il montre mon poing qui commence déjà à changer de couleur. Hier, c’était une pleine lune plus difficile que d’habitude, j’étais inquiète, stressée et énervée. Ça ne fait pas bon ménage. 

 

 

 

— J’ai dû frapper le sol avec mon poing, je ne m’en étais même pas rendue compte.

 

— Tu arrives à bouger tes doigts ?

 

— Oui, très bien.

 

 

 

Il prend délicatement ma main, l’examine, puis finit par déposer un baiser dessus.

 

 

 

— On mettra de la glace dessus après le match.

 

— Une chance qu’il fasse un temps affreux dehors alors…

 

 

 

Il grimace, la pluie, c’est pas si grave, mais là, c’est un vrai déluge qui tombe depuis plusieurs jours. 

 

 

 

— Harry arrive.

 

— Ah oui, je l’ai croisé dans la salle commune.

 

 

 

Il lui fait signe de nous rejoindre. Il semble avoir l’air aussi mal réveillé que nous deux. 

 

 

 

— Ça va ?

 

— Peeves m’a réveillé. J’ai croisé Patterond aussi, il faut faire attention, il veut vraiment chiper Croûtard.

 

— Il dort dans notre chambre d’habitude.

 

— Oui, bah là, il était passé de l’autre côté. 

 

— Ok, je ferai attention.

 

— Si ça peut éviter la troisième guerre mondiale… marmonne t-il en se servant un bol de céréales. 

 

— Tu te sens comment ? demande George.

 

— Ça va.

 

 

 

Oui, mon oeil.

 

 

 

— Diggory ? dis-je.

 

 

 

Il hoche la tête. Le gars fait une tête de plus que lui, et puis… Tout le monde l’adore. Les derniers jours ont été particulièrement fatigants pour Harry. 

 

 

 

— Ça va aller, dis-je un peu pour tout le monde.

 

 

 

Angelina, Fred, Olivier, et Katie finissent par nous rejoindre. La pluie nous préoccupe tous. Une fois qu’on a mangé (plus ou moins pour certains), on prend la direction des vestiaires. J’enfile un sous-pull et un lycra sous mon pantalon de Quidditch. Il ne pleut pas seulement, il y a du vent qui risque de nous fouetter le visage. Et je me méfie du froid, on est moins attentif et on se fatigue vite. 

 

 

 

Quand le match commence et que je peux m’envoler, je me sens un peu mieux. Je suis dans mon élément, mon balai dévie vraiment peu, je sens qu’il est puissant. 

 

 

 

J’entends un vague sifflement, signe que le match a commencé. Je repère le rouge du souafle et le récupère avant le Poufsouffle. Les buts ne sont pas loin et je marque mon premier but. 

 

 

 

La suite du match va en s’empirant. J’ai vite froid malgré mon équipement, ma veste n’est plus du tout imperméable, mes doigts se crispent sur le balai et je perds un peu en réflexes. Le temps devient de plus en plus difficile, le ciel s’est assombri, et si je parviens à peu près à voir devant moi, ce n’est pas le cas d’Angelina et Katie.

 

 

 

Un sifflement signe une pause, je rejoins les autres sous un grand parapluie. J’en profite pour essorer mes cheveux que j’avais tressés.

 

 

 

— Qu’est-ce qui se passe ?

 

— Je ne vois rien avec mes lunettes, dit Harry.

 

— Tu as essayé…

 

— J’ai eu une idée, Harry ! crie Hermione qui arrive à l’instant. 

 

Impervius ? dis-je.

 

 

 

Elle rigole et me tape dans la main.

 

 

 

— Donne-moi tes lunettes.

 

— Formidable ! s’écrie Dubois.

 

 

 

Il est heureux comme jamais. 

 

 

 

— Ok, on ne lâche rien, les filles, il se passe quoi ?

 

— On se voit pas entre nous, la pluie est trop épaisse, dit Angelina.

 

— Ok, donc, dès que vous avez le souafle, foncez pour marquer. Tant pis pour le jeu. 

 

 

 

Il me regarde et j’hoche la tête, pas de soucis. On repart, et je profite de cette liberté de vol. Je me glisse entre les joueurs, leur vole le souafle et pars marquer. Je perds peu à peu la notion du temps. Je me répète inlassablement qu’il faut que je marque, que je dois trouver le souafle et marquer. C’est tout ce qui compte. 

 

 

 

D’un coup, je n’entends plus rien, plus le vent, plus la pluie, plus les paroles de Lee…

 

 

 

Je laisse tomber le souafle quand un froid que je connais déjà m’envahit. Ils sont là, juste à ma droite, je m’éloigne un peu puis m’interromps soudain quand j’entends un cri.

 

 

 

« — Ah ! »

 

 

 

— Harry !

 

 

 

Où est-il ? Où est-il bon sang ? Non… Je ne veux pas entendre ça à nouveau…

 

 

 

« — Lyra ! Qu’avez-vous fait ? »

 

 

 

C’est Lily, j’en suis sûre à présent. Je pleure maintenant, cherchant toujours désespérément Harry dans le ciel.

 

 

 

«  — Pas Harry, pas Harry, je vous en supplie, pas lui !

 

— Pousse-toi, espèce d'idiote... 

 

— Ce ne sont que des bébés, laissez-les tranquille…

 

— Allez, pousse-toi… Je ne vais rien lui faire à la gamine…

 

— Non, pas Harry, je vous en supplie, tuez-moi si vous voulez, tuez-moi à sa place… » 

 

 

 

Il est là haut, je prends de l’altitude, mais le sort des détraqueurs m’affecte toujours, je suis lente, c’est dur d’aligner deux neurones… Harry est là haut… Je dois l’aider… Ces voix… Je ne veux plus les entendre…

 

 

 

« — Non, pas Harry, je vous en supplie ! Ayez pitié... Ayez pitié… »

 

 

 

— Harry !

 

 

 

Je le vois qui tombe de son balai, les voix disparaissent, je dois le rattraper, je fonce vers lui et me penche sur mon balai pour prendre de la vitesse. Le sauver devient si important que l’effet des détraqueurs s’amoindrit. Les larmes sont séchées par le vent. 

 

 

 

Harry est là qui tombe, je plonge et me saisis de son bras. Le poids est violent, mais je m’accroche et ralentis sa chute. Quand on s’effondre au sol, dans la boue, je suis épuisée. Heureusement, je n’entends plus les voix dans ma tête.

 

 

 

— Emy, ça va ? me crie George qui court vers nous. 

 

 

 

Les autres de l’équipe arrivent. 

 

 

 

— Ça va ?

 

— Vous êtes blessés ?

 

— C’était quoi tous ces détraqueurs sortis de nulle part ?

 

— Putain, je suis gelée, je n’arrivais plus à attraper le souafle. 

 

— Quelle chute !

 

 

 

Seul Dubois reste silencieux. 

 

 

 

— Le match est fini ? dis-je finalement. 

 

 

 

C’est difficile de parler, j’ai la mâchoire endormie par le froid.

 

 

 

— Diggory a attrapé le vif d’or.

 

 

 

Merde.

 

 

 

Les jumeaux portent Harry et le lèvent pour se diriger vers l’infirmerie. George est inquiet, mais il y a trop de monde pour que je puisse lui parler librement. Ça doit se voir à mon visage que le passage des détraqueurs m’a secouée.

 

 

 

— Emy, ça va ? me demande Angelina à son tour.

 

— Oui, dis-je un peu trop sèchement. J’ai pas l’air ? ajoutés-je avec un demi sourire.

 

 

 

Une vaine tentative d’humour. 

 

 

 

— Non, pas vraiment. Tu pleures, me dit-elle.

 

 

Note de fin de chapitre :

Hello,

Vous sentez la tension quand Harry est avec Emy et Remus ? On sent les non-dits qui planent. Je suis toujours aussi furieuse lors du cours tenu par Rogue. Et si vous vous posez la question : oui je choisis toujours minutieusement la dernière phrase de chapitre (à lire en imaginant un « pam pam pam » dramatique).

See ya !

Merci à MissArty pour sa relecture ♥︎

Et merci pour votre lecture,

winter

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