— Une voix a crié le sort qui faisait apparaître le marque des ténèbres dans le ciel, et immédiatement, j’ai compris que c’était vraiment quelqu’un de dangereux qui se cachait là. Je me suis retransformée, et avant qu’on ne prenne la fuite les membres du Ministère sont venus. Arthur les a empêchés de nous attaquer, c’était moins une. Au début, ils ont cru que c’était nous…
— Oui, bien sûr, fait mon père sarcastiquement.
— Oui, ridicule, approuvés-je avant de reprendre. Avec leurs sorts de stupéfixion, ils ont touché une elfe, celle de Croupton…
— Monsieur Croupton, me reprend mon père.
— Oui, lui, ils ont découvert qu’elle avait la baguette d’Harry qu’il avait perdu, ça les a bien emmer… Embêtés parce qu’elle n’a pas le droit puisque c’est une créature non-humaine. Diggory n’était pas content.
Mon père ne me reprend pas sur son nom. Diggory ne porte pas les loups-garous en haute estime.
— Verpey est arrivé, il était complètement à côté de la plaque, comme toujours d’ailleurs dirait Hermione, il a dit que pour faire le sort qui fait apparaître la marque, il fallait être sacrément informé, donc un elfe… Peu probable, tu vois ?
— Oui, oui.
— Sauf que ce serait elle qui aurait volé la baguette d’Harry, quand ? Sûrement quand on regardait le match. Puis, elle aurait fait apparaître la marque. Pourquoi ? Elle n’a rien voulu dire, c’était affreux, elle s’est mise à pleurer, c’était de l’acharnement.
— Diggory l’a interrogée ?
— Oui.
— Il n’est pas connu pour être la tolérance même.
— Non, ça c’est sûr. On leur a dit que ce n’était pas elle, sa voix n’avait rien à voir. Et puis, encore une fois, ce n’est pas un sort que tout le monde connaît. À la fin, Croupton l’a libérée, elle n’arrêtait pas de pleurer, et il l’a emmenée sans passer par le ministère.
Mon père ne me reprend pas cette fois-ci. Il est en pleine réflexion.
— C’était horrible, elle me faisait tellement de peine. Hermione était choquée. Tu sais ce qui va se passer pour l’elfe ?
— Je ne sais pas. Faire apparaître cette marque est un symbole fort. C’est la première fois en treize ans.
Oh… Je vois. L’inquiétude me tord le ventre.
— Papa ? Il y a quelque chose que je voudrais te montrer.
Je remonte ma manche gauche jusqu’au coude. Ma cicatrice est toujours là, mais on peut apercevoir si on regarde bien, un début de dessin. C’est léger, très léger, on ne le voit pas au premier abord. Sauf que je n’avais jamais rien vu avant aujourd’hui, juste ma cicatrice blanche. Qu’est-ce que ça veut dire ?
— D’abord le symbole dans le ciel et maintenant ça…
Il ne dit rien dans un premier temps. Il observe mon bras en silence.
— Ça peut être dû à une fatigue du sort. Je ne sais pas exactement ce qu’elle t’a fait. Le dernier sort qu’ils ont retrouvé sur sa baguette était un Doloris. Ça ne nous indique pas quels sont vraiment les… éléments, je ne sais pas comment dire, mais tu comprends, de ce que tu as au bras.
— C’est mauvais signe, non ? Tu crois qu’il peut revenir ?
Il a un air las sur le visage. Dès qu’il a appris ce qui s’était passé à la coupe, il est revenu en Angleterre. Je n’ai pas eu le temps de lui envoyer un hibou, la Gazette et donc l’information était déjà sur toutes les bouches des sorciers. Avec les méthodes de voyage sorcières, il est rentré une heure après que je sois arrivée au Terrier.
Les autres nous ont laissés un peu d'espace tous les deux. J’en ai profité pour tout lui expliquer en détail. Il n’a pas cessé de froncer les sourcils. Toute cette histoire le préoccupe et cette marque sur mon bras d’autant plus.
— Je ne l’espère pas Emy, de tout mon cœur, je ne l’espère pas. On rejoint les autres ?
Je me lève quand son visage s’illumine soudainement.
— Oh, attends, j’ai oublié quelque chose.
Il sort sa baguette et une grande boîte apparaît devant nous. Je la reconnais immédiatement. Sauf que je ne comprends pas ce qu’il fait avec elle.
— J’ai laissé tes fournitures scolaires dans la chambre de Ginny, j’ai rejoint Molly dans la journée hier pour t’éviter d’y faire un tour et de profiter de tes amis ici.
— Merci…
Mais je ne comprends toujours pas ce que fait cette boite ici.
— Tiens, tu en auras besoin.
Il me la tend. Je la prends et l’ouvre par automatisme. Du bout des doigts, je caresse le tissu brodé noir de la robe. Dans un petit écrin, je sais qu’il y a un diadème.
— Je ne comprends pas.
— Tu aimes cette robe ?
— Je l’adore, mais…
— Et bien, emmène là avec toi, tu comprendras plus tard.
Son petit sourire malicieux me donne encore plus envie de comprendre.
— Tu ne vas rien me dire ?
— Il y a deux réponses à cette question, comme à toutes les questions… commence t-il.
— Le savant.
Il ne peut pas se dédouaner avec le savant.
— Non.
Flûte, il semblerait que si.
— Et le poète ?
— Non plus.
Il rigole en voyant ma mine renfrognée.
— Patience, patience, tu verras.
— Mouais…
Quand on rejoint les autres, Mrs Weasley est en train de servir le thé. Elle ne cache pas ses émotions, elle est inquiète et ça me touche un peu honnêtement. Ses excuses auprès de Fred et George leur font du bien, je le vois à leurs faux airs blasés.
Mon père reste pour le dîner puis repart à l’appartement. Je décide de rentrer avec lui. Ce n’est pas un choix facile. En ce moment, j’hésite tout le temps à rester avec lui H24, profiter des instants que nous avons ensemble, tant que c’est possible, car je sais bien que rien n’est acquis. Mais en même temps, je sais que le temps passé avec mes amis pour les derniers moments avant la rentrée est toujours génial. On fait du quidditch, on rigole, on prend le temps car on a rien d’autre à faire. C’est cool non ?
Mais pour ce soir, je décide de rentrer chez moi. Je sens que j’ai besoin de m’imprégner un peu de tout l’univers de mes parents avant de repartir pour la rentrée.
J’ai toutefois bien compris que je peux rêver pour avoir des explications sur son mystérieux don de robe.
Quand je rentre, je prends une douche et découvre dans les affaires de ma mère une lotion pour cheveux. Ça sent trop bon, j’en applique sur la longueur de mes mèches noires et observe le reflet dans le miroir. Je lui ressemble ?
Je vais dans le salon chercher l’une de ses photos puis retourne devant le miroir.
Même cheveux noir ébène, un peu ondulés pour elle, mais j’ai l’impression que les miens le sont un peu plus, enfin je ne suis pas sûre. Difficile à dire, ils sont mouillés. J’ai plus de taches de rousseur qu’elle par contre, ça doit venir de mon père. Et mon visage n’est pas tellement comme le sien, le mien est un peu plus arrondi qu’elle.
Pffff, je suis ridicule à me comparer à une photo.
Je la repose et retourne dans ma chambre. Un sentiment de profond bonheur et de confort me saisit quand je me glisse dans mon lit, puis je m’endors.
*****
Je dors mal, je fais plein de cauchemars, je revois le visage de Walburga, la douleur, revivant des scènes que j’avais repoussé au fond de mon esprit, espérant ne jamais y repenser un jour…
Il est six heures trente quand je me réveille. Je n’ai pas envie de flâner au lit alors je me lève et commence à préparer le petit-déjeuner.
J’ai grandi avec des sorciers, mais ils m’ont appris à me débrouiller comme une moldue. Je sais utiliser un gaz, je comprends l’électricité, le téléphone, tout ce que les moldus ont mis en place pour pallier au manque de magie.
Quand mon père se réveille, tout est prêt, je sais qu’il adore prendre du café le matin, alors je lui tends un mug en guise de bonjour.
— Merci, merci, fait-il avec un sourire.
— Tu t’es réveillé tout seul ou les odeurs ont réveillé ton ventre ?
— Option deux, dit-il en rigolant.
On s’assoit et commence à manger. J’ai fait un brunch, pas un English breakfast, non, j’ai fait des pancakes que je mange avec du sirop d’érable et des fruits. Et j’adore ajouter du bacon. Oui, c’est peut-être étrange, chacun son truc.
— Merci Emy.
— De rien.
— Tu es réveillée depuis longtemps ?
— Sept heures environ.
— Tu as mal dormi ?
J’hoche la tête. Je ne peux pas m’empêcher de voir la fine marque sur mon bras. Je ne suis pas bête, je sais ce qu’elle m’a fait, et maintenant que j’entraperçois le dessin, il n’y a pas de place au doute.
La marque des ténèbres réapparaît.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
— Ne te stresse pas trop, me dit mon père avec une voix rassurante. Se stresser, c’est souffrir deux fois.
— Newt Scamander, oui, je sais.
— Je vais me renseigner, en attendant, ne te focalise pas trop dessus, tu n’es pas seule. Dumbledore est au courant, il t’en parlera dès qu’il aura du nouveau.
— Tu lui as envoyé un hibou ?
— Oui.
Que Dumbledore soit au courant me rassure. Je me remets à manger avec entrain. Il a raison, s’inquiéter, c’est souffrir deux fois.
— Tu veux retourner chez les Weasley ? Je ne vais pas partir de Londres tant que tu n’es pas à Poudlard. Avec ce qui s’est passé à la coupe, je préfère rester. Mais toi, tu vas où tu veux.
— Je veux bien y aller quelques fois, mais je veux bien aussi rester avec toi ou dormir ici.
Il approuve d’un hochement de tête.
— Ok, on fait comme ça. Et je pensais aller voir Alice et Frank. Est-ce que tu désirerais y aller avec moi ?
— Les parents de Neville ?
— Oui.
— Oui, pourquoi pas.
Le passé n’est jamais bien loin.
*****
— Attrape Emy !
George me fait une passe parfaite, puis je fais une pirouette et marque faisant rager Ron.
— Tu te débrouilles bien, me dit Charlie.
Venant de sa part, le compliment me va droit au cœur. C’était un attrapeur d’exception, il a fait gagner Gryffondor avant nous et tout le monde parle encore de lui à Poudlard.
— Merci.
On arrête la partie là pour nous reposer à l’ombre en prenant le goûter. Ce matin, avec Ginny, on a aidé Mrs Weasley à faire des petits biscuits au chocolat et aux noisettes, ils sont trop bons.
— J’adore, fait Ginny en fermant les yeux. Mais ça ne me fait pas oublier que vous avez lamentablement perdu.
Ron, Fred et Harry grognent, la faisant éclater de rire. S’ensuit une énième bataille d’eau de l’été qui nous laisse tous épuisés.
On s’apprête à tous repartir vers la maison pour préparer le dîner, quand Harry me prend par le bras et m’emmène à l’écart avec Ron et Hermione.
— Tu sais, je t’avais parlé de ma cicatrice…
— Oui.
— La dernière fois qu’elle m’a fait mal…
— C’était avec Voldemort.
Il approuve d’un hochement de tête. Ron et Hermione sont déjà au courant de ce qu’il dit, ils n’ont pas l’air surpris qu’il m’en parle.
— Oui, j’en ai parlé à Sirius suite à ta lettre, précisés-je.
— Peu de jours après, des Mangemorts interviennent à la coupe du monde de quidditch.
— Ce n’est pas un hasard.
— Oui, c’est ce que je pense aussi, mais dans quelle perspective ? Je sais que Voldemort n’était pas à Privet Drive. Et il y a aussi la prophétie de Trelawney.
Elle s’est révélée exacte, le serviteur s’apprête à le rejoindre… C’est Queudver.
— Oui, oui…
Il semble déçu de mon peu de réponse. La vérité Harry est que je n’en sais rien. Je suis toute aussi perdue avec ma marque qui commence à réapparaître. Je me décide à leur dire, et je tends mon bras devant moi. Tous restent silencieux, Hermione l’étudie longuement, tentant de déchiffrer les lignes presque invisibles.
— Je vois une forme, mais impossible de dire…
— C’est la marque des ténèbres.
— C’est impossible, dit-elle avec hésitation.
Elle n’y croit pas vraiment, la preuve est devant elle.
— C’est ça qu’elle a fait pour être sûre que tu le rejoindras ?
— Oui.
— C’est dégueulasse, lâche Ron.
Il n’est pas très expansif, mais sa compassion me touche.
— Merci Ron.
— Qu’en dit ton père ? demande Hermione.
— Il a prévenu Dumbledore, ils vont surveiller sa progression. Mais ils ne savent pas ce que cela signifie.
— Ou peut-être qu’ils ne te le disent pas.
— Non, mon père me le dirait s’il savait quoique ce soit. Il ne m’a jamais rien caché. Même petite, il me disait la vérité, aussi dure soit-elle.
Ça ne rassure pas Harry cette histoire de marque. Il a les sourcils froncés et passe finalement une main dans ses cheveux.
Le lendemain, il pleut. Je n’écoute pas trop ce qui se passe autour de moi, je suis trop concentrée à jouer avec Ron aux échecs. J’ai étudié quelques jeux pendant les vacances, je suis vraiment en train de lui mettre la misère. Mais il a un vrai don pour visualiser les opportunités du jeu, tandis que moi, j’ai plutôt une bonne mémoire.
— Qu'est-ce que vous fabriquez, tous les deux ?
Le ton de la voix de Mrs Weasley m’interpelle, je n’aime pas trop les conflits, et entre elle et les jumeaux, c’est toujours un peu tendu. Ils sont à l’autre bout de la pièce, en train d’écrire sur des parchemins.
— On fait nos devoirs, répond Fred.
Oui bien sûr.
— Ne sois pas ridicule. Vous êtes encore en vacances.
— On avait pris un peu de retard, dit George.
— Vous ne seriez pas en train de refaire des bons de commande, par hasard ? Vous n'auriez quand même pas l'intention de recommencer cette histoire de Farces pour sorciers facétieux ?
J’échange un regard avec Ron. Est-ce qu’on organise un repli stratégique dans sa chambre ?
— Écoute, maman. Si demain, le Poudlard Express déraille et qu'on est tués tous les deux, George et moi, imagine dans quel état tu seras en pensant que, la dernière fois que tu nous as adressé la parole, c'était pour nous accuser injustement ?
On éclate tous de rire. Les vacances continuent.
*****
Le matin du 1er septembre, ma malle est déjà prête. Mon père m’a préparé un copieux petit déjeuner et a même fait un pic-nic pour le midi.
— Merci.
Je vois que ce n’était pas un effort pour lui, il est absolument ravi de « faire des missions de papa ». Tout est fait avec soin, et ça me touche un peu. C’est ma première rentrée où je me sens enfin « normale », à ma place.
Puis, nous partons vers la gare, elle n’est pas très loin, alors il fait entrer ma malle dans sa poche de trench puis nous sortons. Les rues de Londres sont de plus en plus familières. Certaines choses ne me surprennent plus tellement, comme les bus qui dévalent les rues à toute vitesse ou la folie des groupes de touristes moldus.
Le trajet est agréable et quand nous arrivons à la gare, le choc avec l’agitation des voyageurs est un peu violent. Ça me fait toujours rire d’imaginer comment deux mondes peuvent cohabiter sans vraiment se voir. Les sorciers, je les reconnais facilement, pourtant les moldus ne les voient pas et inversement.
On passe de l’autre côté de la barrière et nous voilà sur le quai 9 3/4.
— Ils ne sont pas encore arrivés, je vais réserver des sièges.
— Je t’aide à monter ta malle.
Je trouve rapidement une place et quand nous ressortons, les Weasley, Harry et Hermione sont là. On se salue, puis nous partons pour Poudlard. Mon père me serre fort dans ses bras avant que j’y aille.
— Je t’écrirai.
— T’as intérêt.
Ça me fait rire de le voir imiter un papa poule, d’un autre côté, je sais aussi que si je ne le faisais pas, il serait franchement triste.
— Il faut qu’ils arrêtent avec leurs secrets, soupire Harry. Qu’est-ce qui pourrait donner envie à Charlie et Bill de retourner à Poudlard ?
— Je ne sais pas, lâche Ron en croisant les bras. Verpey était prêt à nous dire ce qui allait se passer. À la Coupe du Monde, vous vous souvenez ? Mais ma propre mère refuse de me dire quoi que ce soit. Je me demande ce que...
–- Chut ! coupe Hermione.
On entend la voix de Drago qui passe en disant avoir préféré être envoyé à Durmstrang. Je me lève et ferme la porte de notre compartiment, je n’ai pas envie de le voir.
— Qu’il y aille à Durmstrang, dis-je, faisant rire Hermione.
— Ça nous aurait évité de l'avoir sur le dos.
Nous sommes bien d’accord.
*****
Durant le trajet, on étudie avec Hermione le sortilège d’attraction. J’ai vu plus d’une fois mon père le faire, sans prononcer la formule et c’était impressionnant.
— Oui, l’étape au dessus, c’est faire de la magie sans parler, dit Hermione.
— Il le fait tout le temps.
— C’est un bon sorcier, dit-elle. J’ai lu que tout le monde ne peut pas le faire, certains sortilèges sont plus complexes que d’autres.
— On peut commencer par maîtriser le sort d’attraction puis on verra pour les sortilèges informulés.
— J’ai hâte qu’on essaye, dit-elle avec les yeux brillants.
Oui, moi aussi. C’est peut-être pour cela que nous sommes si proches. On adore se challenger, tenter de nouveaux sortilèges qui ne sont pas parfois de notre niveau. On le fait aussi parfois avec les potions d’un point de vue théorique, mais j’avoue avoir une préférence pour les sortilèges.
À un moment, Dean, Seamus et Neville arrivent pour nous saluer. On parle principalement de la coupe avant que Neville ne s'installe à côté de moi.
— Alors, ça fait quoi d’être de nouveau avec ton père ?
— C’est vraiment, vraiment bien. Il m’avait manqué.
— Oui, tu m’étonnes.
Comme avec Harry, je suis désolée pour lui. Mon bonheur me paraît si injuste quand je pense à eux. Je réalise encore une fois que j’ai une chance incroyable.
— Non Emy, dit-il. Je sais à quoi tu penses. Tu le mérites.
— Ça te dit, on sort un instant ?
Il se lève et je le suis dans le couloir. Je ne crois pas que les autres savent pour ses parents, par discrétion, je préfère éviter une boulette. C’est à lui de garder la décision de leur dire ou pas.
— J’ai vu tes parents cet été.
— Je sais. Les infirmières ont prévenu ma grand-mère comme à chaque fois que ton père passe d’ailleurs. C’est cool, j’ai trouvé que ma mère… Elle allait mieux.
— Vraiment ?
— Oui, elle était comment avec vous ?
— Elle m’appelait Lyra, et puis sinon elle nous souriait.
Il sourit.
— Oui, ça ne m’étonne pas, elle a quelques photos autour de son lit, tu as dû les voir.
Oui, ce sont des clichés de mon père. On voit beaucoup ma mère et Alice qui rigolent sur ces photos. Elles semblaient vraiment proches.
— Quand je suis venu avant de prendre le train, elle m’a montré l’une d’elle où ta mère et elle dansent.
— C’est un sacré progrès.
— Oui, elle n’a rien dit, juste montré la photo en souriant puis elle est revenue à la normale. Mais ça m’a fait plaisir de voir un tel progrès.
Je ne le dis pas, mais on le pense tous les deux, on espère vraiment qu’un jour, ils puissent guérir de ce terrible traumatisme.
— Et ton père ?
Il hausse les épaules. C’est plus compliqué pour lui.
— Je suis vraiment content pour toi Emy.
— Merci.
— On rejoint les autres ?
J’acquiesce et on retourne dans le compartiment. Lui, comme Harry ont beau me dire que je n’ai pas à me sentir mal pour eux, mais c’est un sentiment qui ne me quitte pas.
Et ne me quittera jamais. J’ai une chance qu’eux n’ont pas. Pourquoi moi et pas eux ? Une question à laquelle je n’aurais jamais la réponse.
*****
— Reparo.
La vitre se répare tandis que Ron est toujours rouge de fureur. Je le comprends, Drago est odieux comme d’habitude et le sujet des moyens financiers des Weasley est sensible. C’est tellement injuste. J’ai l’argent de ma mère, mais je n’ai rien fait pour le mériter. Drago lui ne s’encombre pas de tels sentiments.
— Celui-là, il faut toujours qu'il fasse comme s'il savait tout et les autres rien… Mon père a toujours affaire aux plus hauts représentants du ministère… Papa pourrait avoir de l'avancement quand il veut… Simplement, ça lui plaît de rester là où il est.
Hermione ouvre la bouche pour répondre. J’échange un regard avec Harry, comme toujours quand Ron est énervé, il vaut mieux ne rien dire et laisser passer. Le souvenir de leurs terribles disputes l’année dernière est encore frais dans nos mémoires.
— Et il a bien raison. Ne te laisse pas faire par Malefoy.
— Me laisser faire ? Par lui ? Pour qui tu me prends ?!
Je l’avais dit. Elle ne répond pas, et chacun s’enferme dans ses pensées. J’ai récupéré dans les livres de mon père des analyses de jeu d’échecs, c’est passionnant et je m’amuse avec un petit échiquier qui était à lui quand il était jeune.
Quand nous arrivons, il pleut. Bienvenue en Écosse.
*****
— C’est tellement injuste que je ne puisse pas m’inscrire, grommelle George.
— Tu aurais vraiment voulu faire ce tournoi ?
— Pas toi ?
— Non, pas du tout. Je suis dégoutée qu’on n’ait pas de matchs de quidditch toute l’année.
Il secoue la tête puis dépose un bref baiser sur ma joue.
— Moi, si, j’aurais adoré. Mais on n’a pas dit notre dernier mot avec Fred. On compte trouver un moyen d’y arriver tout de même.
— Et comment ? Tu veux retourner dans le temps et avancer ta naissance ?
— Pourquoi ? On peut ?
Ses yeux s’illuminent, oups, je ne devrais sûrement pas lui donner des idées comme celle-là, il serait bien capable de la mettre en œuvre.
— Non, potion, sorts, un peu de ruse, on va trouver quelque chose. Il y a toujours une faille.
— C’est Dumbledore en face de vous.
— Tu ne me soutiens pas beaucoup ! Tu ne veux pas que je le fasse ?
— Quoi ? Tu veux que je te dise que tu es fort et incroyable et que tu vas y arriver mon amour ? dis-je avec un sourire amusé.
— Oui absolument. Et que tu m’acclames en héros dès que tu me vois aussi !
On rigole et nous embrassons doucement. C’est la première fois en deux mois que nous sommes vraiment seuls, presque tranquille que personne vienne nous embêter. La salle commune est déserte.
Alors nos baisers sont de plus en plus longs, de plus en plus langoureux. Mon coeur bat la chamade et je manque de souffle. Il doit le ressentir, car il se recule et me caresse doucement la main avec un sourire malicieux.
— Et sinon cette rentrée ? Tu es contente d’être de retour ?
— Oui, Ron et Drago ne peuvent toujours pas se voir et Hermione a commencé une grève de la faim.
Il hausse un sourcil curieux.
— Pourquoi ? Ne me dit pas qu’elle veut faire comme toutes ces filles qui sont obsédées par leur poids et qui…
— Non, rien à voir. Elle veut juste soutenir la cause des elfes. Qu’ils aient des congés maladie, des jours de repos…
— Mais pourquoi ?
Culture moldu qui rencontre la culture sorcière. Va expliquer ça à George qui a toujours grandi avec ces valeurs.
— C’est de l’esclavage ce qui se passe avec les elfes de maison.
— C’est un peu abusé de dire ça. Ils apprécient de…
— Selon Hermione et je suis d’accord avec elle, ils ont grandi comme cela et n’ont jamais eu l’opportunité de penser autrement. Si on les éduquait un peu à penser d’une autre façon, par eux-mêmes par exemple, peut-être qu’ils considéraient qu’ils sont abusés.
Il reste pensif un instant.
— Ah oui, peut-être. Mais du coup la grève de la faim ?
— Elle a appris que c’étaient des elfes qui faisaient à manger à Poudlard. Donc elle refuse d’entretenir le système.
— Aïe. Mais ça va être long sa scolarité.
Je suis bien d’accord. On reste un instant blottis l’un contre l’autre à profiter de notre présence. La journée a été longue. Comme toutes les journées de rentrée d’ailleurs. J’ai l’impression de toujours passer par plein d’émotions différentes.
— Je… Je connais Maugrey, dis-je finalement en rompant le silence.
— Ah oui ?
Il se redresse un peu, mais je ne peux pas le regarder dans les yeux. Pas quand je me plonge dans ces souvenirs lointains.
— Il était là après que… Que je parte de chez ma grand-mère. En tant qu’auror. Je crois même qu’il était pour que je retourne chez mon père. Oh, je ne sais plus… J’étais vraiment dans les vapes.
J’ai toujours un souvenir flou quand je pense à ces quelques mois passés chez elle. Une parenthèse, un peu brumeuse qui est difficile pour moi d’identifier réellement.
— Tu appréhendes les cours avec lui ?
— Non, pas tellement… Tu connais un peu le personnage ?
— Seulement de ce que mon père m’a raconté. C’est un grand auror, une légende, il aurait attrapé plein de mangemorts après la guerre. Il en parlera sûrement en cours.
Sa main glisse distraitement sur mon bras et j’oublie notre discussion. Il a seize ans, moi quatorze, des choses se passent dans mon corps que j’ai du mal à expliquer. Parfois quand George me touche, c’est plus que de l’amour ou de la joie que je ressens.
J’ai besoin de parler avec Hermione.
*****
— Emy, tu as vu ? me dit Lavande en me tendant la dernière Gazette des Sorciers.
En temps normal, je me moque de ce journal comme de ma première plume, mais un nom m’interpelle.
— Rita Skeeter ? Tu lis les articles de cette femme ?
Elle semble vexée.
— Pardon Lavande, mais elle ne connait même pas le vrai prénom du père de Ron. Alors permets-moi de douter de la qualité de ses écrits.
— Ah oui ?
Je lui rends le journal avec un sourire pour apaiser mon ton un peu dur d’un peu plus tôt.
— Sinon, Maugrey qui transforme Drago en fouine, c’était quelque chose, non ? lance Parvati.
Hermione lève la tête de son livre, guettant ma réponse.
— Oui, c’était mérité, dis-je fermement.
Elle retourne à son livre, lèvres pincées. Elle n’est pas d’accord, qu’importe, j’insiste sur ma position. Drago est odieux, ce n’était pas si grave, et c’était mérité. Point.
— George a eu cours avec lui ? me répond Parvati. Il t’en a parlé ?
— Il était transcendé comme s’il avait vu un dieu. Il m’a dit que l’on sentait qu’il savait ce que c’était de combattre les forces du mal. C’est tout ce que j’ai pu en tirer.
— J’ai trop hâte d’avoir cours avec lui… Tu imagines s’il sait faire ça, quels seront ses cours ?
Elle échange un regard avec Lavande.
— Je ne dis pas que les cours avec ton père n’étaient pas bien Emy, c’est juste que…
J’étais sûre qu’elles allaient m’en parler.
— Posez vos questions les filles. Pas besoin de tourner autour du pot.
Elles ne sont pas surprises de mon ton un peu brusque. Elles commencent à avoir l’habitude. Elles me posent quelques questions générales et n’entrent pas dans les détails. Ça me surprend un peu, je les avais toujours prises pour un peu superficielles, très portées sur les ragots. Oui, c’est grâce à elles que j’ai su qu’Eloïse Midgen, une Poufsouffle avait tenté de se jeter un sort après le banquet hier, contre l’acné, mais qu’elle avait failli perdre un nez. Sans ça, j’aurais dû attendre le cours de botanique aujourd’hui et la charmante intervention d’Hannah Abbot. C’est parfait.
Cependant, à travers leurs questions, très simples, je ressens une profonde gentillesse. Toutes les deux expriment leur joie que je sois de nouveau avec mon père, puis partent sur un autre sujet.
— Montre-leur Emy, intervient Hermione.
Elle a refermé son livre et nous rejoint.
Je sais de quoi elle parle, et c’est plutôt une bonne idée. Le plus tôt, je peux le montrer et l’assumer, le plus tôt, j’en serai débarrassée. Alors je ferme les yeux et je laisse l’animal prendre forme.
— C’est une animagus, j’entends Hermione leur dire.
*****
À partir de ce jour, ma relation avec Lavande et Parvati change. Nous ne sommes pas devenues les meilleures amies du monde, mais une sorte de relation nous unit. Durant l’été, nous avons toutes changé, muries, tant physiquement que mentalement. Alors peut-être que c’est de la solidarité féminine, oui, disons ça comme ça.
Au déjeuner avant le cours de Maugrey, le jeudi, Hermione fait comme d’habitude : elle mange en quatrième vitesse et part à la bibliothèque.
— Tu sais ce qu’elle fait ? me demande Ron. Elle te l’a dit ?
— Non, elle nous le dira en temps et en heure.
Comble de l’ironie venant de ma part : les secrets des autres, ils peuvent se les garder, je ne chercherai pas à les découvrir.
— Qu’est-ce qu’elle peut bien étudier ? Vous n’avez pas plus de devoirs que nous, tu me jures que vous n’avez pas eu de devoirs en arithmancie ?
— Oui, Ron. Laisse-la. Elle nous en parlera quand elle se sentira prête.
Il retourne à son assiette en maugréant. On finit de manger, puis marchons vers la salle de DCFM. Ça me fait un peu drôle d’y aller en sachant qu’il n’y a plus mon père.
Et il me manque un peu.
Je profite du chemin pour me placer à côté d’Harry.
— Ça va ?
— Hein ? Oui, oui.
— Tu regardes les hiboux avec insistance le matin.
Il a un pâle sourire.
— Tu vois tout toi.
— Ça m’arrive, oui.
— C’était quand les dernières nouvelles de Sirius que tu as eu ? Et ton père ?
— Sirius, c’était quand je l’ai quitté cet été. Mon père, je pense qu’il a eu de ses nouvelles depuis, je ne sais pas comment ils font, mais je crois qu’ils se parlent.
— Mais, tu es sûre, ou c’est ce que tu crois ?
Je m’arrête dans le couloir.
— Bon, c’est quoi toutes ces questions ? Qu’est-ce qui te tracasse ?
Il m’explique rapidement ses lettres échangées avec Sirius à propos de sa cicatrice.
— Ne t’inquiète pas, il va te répondre, dis-je.
Mais ça m’inquiète un peu. Pourquoi prend-il autant de temps à répondre ? Je ne peux pas le contacter lui, ça alerterait les aurors, mais je devrai envoyer un hibou à mon père. Lui saura rassurer Harry.
Et moi accessoirement.
On arrive en classe, et tout le monde se rue sur les places au premier rang. J’ai toujours été à côté d’Hermione. Mais là, j’avoue que j’hésite. Cet auror me perturbe, il connaît mon histoire, et il a vu tellement de choses…
Tout le monde a sorti son manuel et est prêt à commencer le cours. J’ai juste ma baguette à la main, qui ne me quitte vraiment jamais pour être honnête.
Quand Maugrey arrive, sa simple présence impose le silence. Tout le monde le regarde avec des grands yeux alors que mon malaise ne fait que grandir.
George m’a raconté ce qui s’était passé dans son cours.
Et j’ai tout sauf envie d’être là.
— Les livres, vous pouvez les ranger. Vous n'en aurez pas besoin.
Il commence l’appel et pose son œil bleu sur la personne à chaque fois qu’elle dit présent. Quand il passe à mon nom, il me regarde longuement.
— La fille de Lyra Black ?
— Oui.
Silence. Une drôle de silence. Puis, son œil repart pour suivre les noms de la liste. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
Il commence son cours par les éternelles présentations, il dit que le travail accompli avec mon père était bien (super, trop contente) puis nous explique qu’il ne sera là qu’un an, et il nous présente sa vision de l’apprentissage.
— … J’ajoute que, plus vite vous saurez ce qui vous attend, mieux ça vaudra. Comment pourriez-vous vous défendre contre quelque chose que vous n'auriez jamais vu ? Si un sorcier s'apprête à vous jeter un sort interdit, il ne va pas vous avertir de ses intentions. Il ne fera pas ça gentiment et poliment. Il faut que vous soyez préparés à réagir. Vous devrez être attentifs, toujours sur vos gardes. Miss Brown, vous n'avez pas besoin de regarder ça pendant que je parle.
Incroyable, son œil est magique, il peut voir dans son dos !
Incroyable et un peu flippant aussi.
— Alors... Quelqu'un peut-il me dire quels sont les maléfices que les lois de la sorcellerie répriment avec le plus de sévérité ?
Oui, c’est la même chose que pour George. Décidée à ne pas intervenir, je reste les bras croisés et attends qu’il interroge Ron, ou Hermione qui ont levé le doigt.
— Heu… commence Ron. Mon père m'a parlé d'un maléfice... Ça s'appelle le sortilège de l'Imperium, ou quelque chose comme ça...
Mon coeur bat un peu plus fort. C’est ridicule de me sentir aussi mal pour des broutilles. C’est le passé, je devrais passer à autre chose.
— Ah, oui, c'est sûr que ton père le connaît, celui-là. À une certaine époque, il a donné beaucoup de fil à retordre aux gens du ministère, l'Imperium.
George m’a raconté la suite du cours. Et c’était tant mieux, connaissant mon histoire dans les grandes lignes, il a bien fait de m’aider à y faire face. Même si là… Là, j’ai envie de partir.
Il prend une araignée, lui jette l’impero, puis…
— … Il vaut mieux éviter d'en être victime si c'est possible.
Je frissonne.
— VIGILANCE CONSTANTE !
Il le crie si fort qu’on sursaute tous sur notre chaise.
— Quelqu'un peut-il me citer un autre sortilège interdit ?
Je m’attends à ce qu’il interroge Hermione puisqu’elle lève la main depuis le début du cours, mais il interroge finalement Neville.
Neville ? Il a levé la main pour cette question ?
— Oui ?
— Il y en a un... Le sortilège Doloris…
Respect.
— Tu t'appelles Londubat ?
Il hoche la tête, de toute manière, ses parents étaient aurors, Maugrey doit les avoir connus. Celui-ci retourne à son araignée et, alors qu’il s’apprête à lui jeter le sort, je me lève.
— Arrêtez.
Son œil magique se pose sur moi alors qu’il est figé en plein geste.
— Pas besoin de démonstration, une simple explication suffit.
— Tu crois ça Black ?
— C’est Lupin mon nom.
— Qu’importe. Tu crois que la gravité de ce sort va entrer dans leurs cerveaux de têtes de linottes une fois que je leur aurais expliqué ce que fait le Doloris ?
— Vous n’avez qu’à essayer. Sinon, c’est de la torture gratuite.
Son oeil tressaute au terme torture. Je ne mâche pas mes mots, et je ne compte pas commencer maintenant.
— Alors dis-leur ce que c’est le sortilège doloris.
Putain, dans quel bourbier, je me suis mise ?
— C’est un sortilège interdit qui produit d’extrêmes douleurs à celui qui les reçoit.
— Mmmmh, toi là, tu as compris ce qu’elle voulait dire ?
Seamus hoche la tête.
— Et toi ?
Dean fait de même.
— Ils n’ont pas l’air bavard.
Il retourne à son araignée, l’agrandit, puis me jette un coup d'œil.
— Vous n’êtes pas prêt à ce qui vous attend dehors. Toi, sûrement, oui. Mais eux non. Ils ne peuvent pas avoir compris avant de l’avoir vu de leurs propres yeux.
Et il jette le doloris.
Pour moi, c’est trop. Mon sang ne fait qu’un tour, je prends ma baguette, prends mon sac et pars de la pièce.
Vieux con.
*****
Je me réfugie chez Hagrid qui heureusement n’a pas de cours à cette heure-là. Il ne me pose pas de questions en me voyant arriver. Directement, je pars dans ses outils de jardinage et me tourne vers lui.
— Tu peux désherber le potager, attention aux pommes de terre et aux fraisiers.
Sans un mot, je commence à plonger les doigts dans la terre pour couper le flot de pensées non-stop que j’ai. Quand le ciel commence à se teinter d’orange, il vient s’asseoir à côté de moi. Evidemment Crockdur le suit et il devient impossible de travailler quand un gros chien noir vous lèche le visage.
— Qu’est-ce qui se passe Emy ?
Je lui raconte le cours dans les grandes lignes. À la fin, il hoche la tête et pose une main douce sur mon épaule.
— Allez, va manger, ça ne sert à rien de ruminer tout ça.
— Vous pensez que je n’aurais pas dû quitter le cours ?
— Je pense que tu devais faire ce qui était le mieux pour toi. Si c’était partir, ne pas accepter sa manière de faire, et bien, c’est bien que tu l’aies fait.
Je ne sais pas. D’un côté, je me dis que suivre le troupeau juste parce que c’est un prof et que je dois dire oui à tout ce qu’il dit est terriblement ridicule. D’un autre, je me dis que partir quand les choses m’énervent n’est peut-être pas la meilleure chose à faire. Suis-je immature pour agir de la sorte ?
— Emy, arrête de te faire des nœuds au cerveau avec ça. Va manger, rejoins tes amis et passe une bonne nuit de sommeil.
— Merci Hagrid.
— Y’a pas de quoi, allez, va !
Je rejoins le château et les autres qui sont déjà en train de manger.
— Ça va ? me demande immédiatement Hermione.
Avant, elle n’aurait pas osé me demander.
Avant, j’aurais répondu « oui ».
— Je ne pouvais pas rester.
— À cause du troisième sortilège ? dit Harry.
— Entre autres. Où est Neville ?
— Maugrey lui a proposé de boire le thé avec lui après le cours.
Ah oui ? Peut-être me suis-je trompée sur lui.
— Il avait l’air bien plus cool que pendant le cours, ajoute Ron.
— Et toi Harry, ça va ?
— Oui, c’était… Quelque chose ce cours, mais ça va.
Il me rassure d’un sourire que je trouve sincère. S’il a besoin de parler, je sais qu’il viendra me voir si besoin.