— Qu’est-ce qui s’est passé dans la forêt ? murmure Hermione.
Nous ne voulons pas que les filles nous entendent. Et on a définitivement besoin de parler ce qui s’est passé plus tôt avec Hagrid. Et puis le match putain, le match… Ils ont gagné.
Alors nous sommes allongées dans le noir, les yeux fixés vers le plafond du lit, épaule contre épaule, discussion à coeur ouvert.
— Le loup a senti la nature. Je ne pouvais pas l’ignorer.
— Tu étais obligée ?
— Pas comme tu l’entends.
— Je ne sous-entends rien du tout.
— C’est juste que… Que oui, je devais me transformer. Pas pour chasser ou attaquer, juste être loup.
— Tu as déjà chassé ? demande-t-elle en se redressant sur un coude.
— Non, pas encore. Je crois que mon père, oui avec les Maraudeurs. Moi… Je ne me sens pas de faire ce genre de choses.
— Ça fait partie de toi, ajoute t-elle.
— Oui, je sais, c’est juste que… J’ai juste besoin de temps avant d’accepter toutes les parties de ce qu’implique ce que je suis. Je ne sais pas si ça fait sens ?
— Je comprends.
— Merci.
Elle se rallonge à côté de moi.
— Et les géants ?
— Viscéral, désolée, mais je ne peux pas m’approcher.
Je la vois sourire dans le noir.
— Tu te moques de moi ?
— Flûte, j’oublie tout le temps… Non, pas du tout, c’est juste à quel point… Je te trouve tellement indépendante, tu n’as besoin de rien, George part, tu aurais pu en faire toute une histoire, mais non. Tu fais ce dont tu as envie, quand tu as envie. Mais tu as aussi une nature, et tu ne peux pas te dérober à elle. C’est nouveau venant de toi. Je suis juste surprise.
Je me blottis dans une position plus confortable, réfléchissant à ces mots d’Hermione. Il y a du vrai dans tout ça. Mais est-ce que je suis si indépendante que ça ? Clairement pas.
— Je ne ferai rien sans toi, je réalise.
Nouveau sourire.
— Bien sûr que si.
— Je n’en ai pas envie alors.
— Ça tombe bien, moi non plus.
Le lendemain, Ron nous raconte encore et encore le match de la veille. La première fois, ça va, la dixième un peu moins. Mais je n’ai pas le cœur de le ramener à la brutalité de la réalité. En troisième année, je me rappelle de cette douce euphorie qui ne me quittait pas après avoir gagné le tournoi.
Il passe une main dans ses cheveux pour se donner l’air qu’il vient de descendre de son balai. Cette image m’arrache un sourire, j’en connais un qui a fait ça avant lui.
— Cinq minutes plus tard, quand j’ai vu arriver Chambers... Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi vous souriez ?
Je n’avais pas vu que Harry souriait lui aussi.
— Je ne souris pas, répond-il précipitamment. Je suis content qu’on ait gagné, voilà tout.
— Bravo Ron, dis-je.
— Merci, j’aimerais jouer avec vous. Et oui, on a gagné. Tu as vu Harry la tête de Chang quand Ginny a attrapé le Vif d’or juste sous son nez ?
— J’imagine qu’elle a pleuré ?
Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire.
— Quoi ? C’est vrai !
— C’est un peu méchant, dis-je. Je ne te connaissais pas aussi piquant.
Il hausse les épaules. Cho est encore un sujet sensible.
— Oui, mais plutôt de rage que d’autre chose. Vous l’avez vue jeter son balai par terre quand elle a atterri, non ?
Il faut qu’on arrête cette mascarade.
— Heu…
— Eh bien, en vérité... non, Ron, répond Hermione en posant son livre.
Les révisions vont attendre.
— En fait, le seul moment du match auquel on a assisté, c’est le premier but de Davies.
— Vous n’avez pas vu le match ? Vous n’avez vu aucun des tirs que j’ai bloqués ?
— Ben, heu... non. Mais ce n’est pas nous qui voulions partir, on a été obligés !
— Ah ouais ? Et pourquoi ?
Harry lui raconte tout, quand il a fini, Ron est muet de stupeur.
— Oui, c’est fou, je déclare. Et je te préviens, je ne m’approche pas de lui.
— Bah ouais, ouais, c’est sûr… fait-il blanc comme un linge. Bah oui, merde, tu m’étonnes qu’il a foncé sur toi quand il t’a vu.
— Tu savais que géants et loups-garous ne s’entendaient pas ? demande Hermione.
Ron se retient de dire un « tout le monde sait ça », au fil des années, l’un comme l’autre, on se rend compte de la différence culturelle qui nous séparent d’Harry et Hermione. Enfin Ron plus que moi, lui, il ne connaissait rien aux moldus avant qu’on se rencontre.
— Il en a ramené un qu’il a caché dans la forêt ? répète-t-il.
— Graup fait environ cinq mètres de haut, explique Hermione. Il adore déraciner des pins qui en font six et il me connaît sous le nom d’Hermy.
Je la regarde avec de grands yeux.
— Tu ne m’as pas dit ça.
Elle soupire, le nom d’Hermy est la goutte de trop visiblement. Ron a un rire nerveux.
— Et Hagrid veut que nous…
— Lui apprenions l’anglais, oui, achève Harry.
— Il a perdu la tête.
— Oui, oui, je commence à croire qu’il est vraiment devenu fou, mais malheureusement, il nous a fait faire une promesse, à Harry et à moi. Emy est dédouanée et je suis à deux doigts de lui demander de me mordre pour ne plus m’approcher de lui.
Elle soupire.
— Je rigole.
— J’espère. Je ne vais pas te mordre. Notre vie est déjà assez compliquée comme ça. Deux loups-garous dans une bande, c'est de trop.
— Pourquoi devait-il en rajouter ? gémit-elle.
— Il ne faudra pas tenir votre promesse, voilà tout, réplique Ron. Enfin quoi... On a des examens et on est déjà à ça d’être renvoyés. En plus... Vous vous souvenez de Norbert ? Vous vous souvenez d’Aragog ? Est-ce que ça nous a jamais servi à quoi que ce soit d’approcher les monstres que fréquente Hagrid ?
J’ai un rire nerveux à mon tour.
— Oh putain, Aragog, j’avais oublié…
— Pas moi !
C’est vrai qu’il a la phobie des araignées.
— Ne reste plus qu’à espérer qu’il ne se fera pas renvoyer, je dis en ressortant mon manuel de Métamorphose. Je vous accompagnerai pour vous protéger jusqu’à la clairière, mais je n’irai pas plus loin. Pour peu que ses cordes ne le retiennent pas assez…
Je frissonne.
— On va éviter les catastrophes.
— Si Ombrage te voit sortir du château pour aller à la forêt, tu es renvoyée, fait Harry. Elle ne te fera pas de cadeau.
— On est tous sur la sellette, et il est hors de question que vous y alliez seuls.
Aucun d’eux ne discute ma décision.
Plus tard dans la journée, on rejoint Ginny avec Hermione pour la féliciter pour le match.
— Merci, dit-elle, mais son sourire ne semble pas totalement honnête.
— Qu’est-ce qui se passe ? demande Hermione qui a senti la même chose que moi.
On s’assoit à côté d’elle, chacune d’un côté.
— On ne peut rien vous cacher… sourit Ginny.
— Non, dis-je en passant un bras autour de ses épaules.
— Les mecs sont nuls, lâche-t-elle avec un soupir.
Hermione approuve d’un hochement de tête.
— Hier, j’étais sur un petit nuage, on a gagné, toutes ces heures d'entraînement en valaient la peine, c’est notre travail qui nous a mené à ce résultat, vous voyez ?
— Oui, dis-je avec un pincement au cœur.
Le quidditch me manque tellement.
— Et ce matin Michael m’a fait toute une scène, comme si j’avais assez profité comme ça… Que c’était maintenant du passé, que je devais passer à autre chose. Comme si une soirée de victoire, c’était suffisant !
— Mais pourquoi il a dit ça ? demande Hermione.
Ginny lève les yeux au ciel.
— Par pure jalousie, c’est un crétin de Serdaigle qui est jaloux qu’on ait gagné, donc moi, je ne peux pas me réjouir.
— Débile, je lâche.
— Ridicule, approuve Hermione.
Ginny soupire, comme si cela la rassurait qu’on la soutienne.
— Du coup, je l’ai quitté.
Ah oui ? Expéditif.
— Très bien, fait Hermione. Tu n’as pas besoin d’un crétin comme lui.
— J’ai embrassé Dean tout à l’heure, je crois qu’on sort ensemble maintenant.
On échange un regard avec Hermione.
— Quoi ? fait Ginny.
On se met à rigoler.
— Rien, ne change pas, fait Hermione. Tu sais ce que tu veux, c’est bien.
— Parce que toi, tu ne sais pas ?
Oh, joli Ginny. Elle me fait un bref sourire, si elle est décidée à tirer les vers du nez d’Hermione, libre à elle. Et bon courage.
— Moi ? Heu… Non, non, pas vraiment, enfin, il n’y a personne quoi. Avec les BUSES et tout…
— Et Viktor ?
— Nous sommes simplement amis.
— Ah oui ?
— Oui.
Ginny est redoutable.
— Bravo pour le match, je dis retournant à un sujet plus léger.
Hermione me remercie d’un regard. Oui, oui, ne t’inquiète pas, Ginny va revenir sur ce sujet bientôt.
— Merci, c’était vraiment chouette de faire partie de l’équipe comme ça. Mais je préfère être poursuiveuse. J’adorerais jouer avec toi.
— Oui, moi aussi…
— Ombrage ne va pas tenir l’année, dit-elle pour me rassurer.
— Je préfère ne pas me faire de faux espoirs. Et puis, que pourrait-il lui arriver ?
— Pour ce qu’on sait, elle pourrait en fait être une vampire qui mange des chatons, dit Ginny provoquant un fou rire à Hermione et moi.
Elle se met à rire elle aussi.
— Quoi ? Elle est plus que bizarre avec son bureau plein d’assiettes ! Tout peut arriver.
— Génial, j’y penserai si je retourne en retenue avec elle. Merci Ginny.
— Tout le plaisir est pour moi, dit-elle.
On ne peut malheureusement pas passer le reste de la soirée avec elle, on retourne réviser, comme tous les autres soirs de la semaine. Avec Hermione, nous ne nous parlons que pour nous interroger. J’ai l’impression que je n’ai jamais assez appris de choses. C’est nouveau pour moi ce sentiment, toutes les années précédentes, je révisais un peu, mais me reposais beaucoup sur mes acquis. J’ai des facilités, ça aide.
Mais cette année, j’ai une perspective fine d’avenir : le quidditch. Je veux pouvoir en faire tous les jours, alors je travaille, me dis que je vais assurer avec une autre formation et prouver que les loups-garous ont leur place dans la société.
Les révisions stressent tout le monde, je me mets à fuir tous les autres comme la peste. Je ne veux pas entendre Ernie dire à quel point il révise je-ne-sais combien d’heures par jour, Drago se vanter des connexions de son père, et puis aussi tous les produits du marché noir.
Ça, c’était après qu’Harold Dingle me propose de me vendre des poils de loup-garou pour ne plus avoir à dormir. Je lui ai ri au nez, puis Hermione lui a confisqué ses babioles.
Au grand désarroi de Ron.
Franchement, qui croit à ces sornettes ?
Il y a Pansy également que j’évite, j’ai gardé la carte des Maraudeurs sur moi, elle m’en veut de l’avoir stupéfixer (ça se comprend), mais du coup, si je peux éviter son regard noir, je le fais.
À l’approche des examens, j’ai aussi pris l’habitude de monter dans ma chambre qu’à la dernière minute. Lavande est particulièrement stressée, et je ne veux pas me laisser atteindre par les émotions des autres. Moi, misanthrope ? Oui totalement.
Le stress a fini par m’atteindre quand je me suis retrouvée devant le premier examen, celui de sortilège. Le soulagement est infime quand je ressors de la salle, puisqu’il est vite remplacé par le stress de la prochaine étape. Je dois dire que plusieurs jours d'affilée d’examens, c’est vraiment affreux, le soir, je me sens coupable d’aller me coucher, je me demande toujours si j’aurais pu faire plus. Les épreuves pratiques sont bien plus ma tasse de thé. Je sais faire tous les sorts de cinquième année, je me suis entraînée sur ceux de sixième et même parfois ceux de septième. Je n’arrive pas encore totalement à ne pas prononcer les formules, mais de toute manière, ils ne demandent pas ça aux BUSES.
Quand le week-end arrive, je suis épuisée, tendue et à bout de nerf. Malheureusement, on reprend lundi, alors il n’y a pas de pause dans les révisions. Je m’isole dans le parc la plupart du temps, le loup est plus calme quand il est dehors.
Je suis plus calme quand je suis dehors, je dois prendre le réflexe de le dire ainsi. Arrêter de dissocier le moi du loup. Nous ne sommes qu’un. Alors oui, je suis plus calme quand je suis dehors.
Le dimanche soir, je trouve Hermione un peu ailleurs. Ce n’est pas le stress des examens, c’est autre chose. Je ne dis rien pendant le repas, mais dès que nous nous retrouvons toutes les deux dans la chambre, je m’assois sur son lit et la regarde gentiment.
— Raconte.
Elle pince les lèvres, ferme ses rideaux et me rejoint pour se mettre directement sous la couette.
— La guerre me tracasse. Rien de nouveau.
— Quelle est ta peur un actuellement ? On va faire une liste et passer sur chaque point un à un.
Elle réfléchit un instant.
— Je pense à mes parents. Je suis ce qui les lie à la guerre.
— Oui…
Je ne suis pas sûre de suivre.
— Et j’ai peur de les mettre en danger.
— Ils ne sont pas au courant ?
— Non. Je ne veux pas les inquiéter. Et puis, si jamais ils décidaient de ne plus aller à Poudlard… Tu imagines ?
J’essaie de me mettre à leur place. Ce sont des moldus, ils ne savent pas ce que la guerre sorcière veut dire. Évidemment qu’ils peuvent prendre peur.
— Tu penses que c’est ce qu’ils feraient s’ils apprenaient la vérité ?
— Je ne sais pas.
— Je comprends que tu ne veuilles pas prendre le risque. Mais tu sais, je ne pense pas qu’ils risquent quoique ce soit actuellement. Ce sont des moldus, ils n’ont aucun contact avec Harry, presque plus avec moi. Je suis sûre que s’ils venaient à être en danger, l’Ordre t’aidera à les protéger.
— Oui, sûrement.
Elle est songeuse.
— C’est pour ça que tu les vois de moins en moins ?
— Comment ça ?
— Tu as passé la moitié de l’été avec nous, Noël entier aussi…
— Oh, non… C’est juste que c’est difficile de faire la part des choses. Je suis tellement habituée à être avec toi. Et puis… Chez mes parents, c’est l’équivalent de revenir à avant, quand il n’y avait pas de magie et que…
On n’a jamais vraiment parlé d’avant. J’ai deviné quelques trucs, mais elle n’a jamais mis de mots dessus.
— J’étais seule. Je me sentais tellement incomprise. Je me demandais si un jour ça allait aller mieux. Et la réponse est oui, mais quand on est jeune, on veut tout tout de suite. On ne pense pas que le mieux peut arriver. Notre notion du temps est si différente… Je crois que j’ai peur de revenir dans cet état si je suis trop longtemps avec eux.
— Je comprends.
Elle n’ajoute rien, et finalement moi non plus. Je suis perdue dans mes pensées, je pense à Louise qui était ma meilleure amie en primaire. On ne se quittait jamais, nous étions comme des sœurs jumelles. Je ne me voyais pas passer une journée sans elle.
Et ça fait maintenant presque dix ans qu’on ne s’est pas vues ou parlées.
C’est étrange de grandir. Je ne dirai pas que j’aime pas, mais c’est pas non plus très plaisant.
— L’avenir fait peur, ajoute Hermione.
Assez d’accord.
— On n'a pas parlé de cet entretien avec McGonagall, ajoute t-elle.
— Et bien, il y avait Ombrage…
— Ah oui ? Moi non.
— J’en étais sûre qu’elle n’était pas là pour tout le monde.
— Harry l’a sûrement eue aussi.
J’inspire profondément, ça ne sert à rien de m’énerver maintenant.
— J’ai parlé d’être auror ou médicomage.
— Ah oui ? Bons choix.
— Tu crois vraiment ?
— Bah oui. Tu es brillante, tu es intelligente, tu es déterminée, tu peux devenir l’un des deux, oui.
Ça me touche beaucoup. Elle doit le sentir puisqu’elle pose brièvement sa main sur mon épaule.
— Qu’a dit Ombrage ?
— Oh, des choses horribles, comme d’habitude… Que je ne supporterai pas la vue du sang, que je n’étais pas digne de confiance, que je ne pouvais pas faire ces formations…
— Elle a tort. Je ne sais pas pour le sang, mais s’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que tu es digne de confiance.
— Merci.
— C’est la vérité.
— Il n’y a pas que ça, je souris. McGonagall avait un tas de feuilles avec elle. Je n’y faisais pas attention au début, et en fait, c’était des lettres, des lettres d'entraîneurs d’équipes de quidditch !
Sa bouche s’arrondit en un « O » de surprise et on entend un « chut » de Lavande ou Parvati. Je reprends plus bas :
— Ombrage a bien sûr dit que je ne pouvais plus jouer, mais McGonagall lui a dit que ce n’était que tant qu’elle était là à Poudlard, alors ça lui a rabattu le caquet.
Hermione pouffe de rire.
— Le professeur McGonagall est la meilleure pour ça.
— Voilà, et toi ?
— Mais du coup, tu vas faire quoi ?
— J’en sais rien. Il faut déjà que je puisse jouer à nouveau.
— Mais tu aimerais le faire ?
J’hoche la tête avant de me rappeler qu’elle ne me voit peut être pas dans le noir.
— Je crois bien, oui. Je peux toujours étudier à côté.
— Ce serait génial, je suis contente pour toi. Tu mérites de faire ce dont tu as envie. Tous les loups-garous d’ailleurs.
— Et toi ?
— On a parlé du Ministère, j’ai osé lui parler de changer les choses, mais ce n’était pas facile.
— Pourquoi ? je m’étonne.
Ça fait des années qu’elle nous parle des droits des elfes, d’à quel point il faut changer les lois concernant les créatures magiques. Pourquoi ces doutes tout d’un coup.
— Est-ce que je suis légitime pour ça ?
La question l’est.
— Oui. Toi ou n’importe qui d’autre.
— Je ne suis pas une créature magique.
— Mais tu en connais plein. Et ce n’est pas parce que tu n’en es pas une, que tu ne peux pas essayer de comprendre.
— Mais je ne vous comprends pas vraiment, dit-elle.
— C’est juste que… Ma réalité est la mienne. Tu ne pourras jamais en faire tienne à 100%, personne le peut, et c’est ok. C’est même bien, tu pourras apporter un œil nouveau à tout ça.
J’espère que je suis claire.
— Un gobelin te dira peut-être que ma vision est bullshit, et un elfe comme Dobby dira que c’est génial.
Elle ne répond pas.
— Tu es parfaite pour ce rôle de réformatrice Hermione. Si vraiment c’est ce que tu veux faire, j’ai entièrement confiance en toi. Tu es forte, c’est une cause qui te tient à cœur, personne ne pourra te détourner de ton objectif, une fois que tu auras commencé.
— Hermione la réformatrice, rigole-t-elle.
— Je suis sérieuse, j’y crois vraiment.
— Merci.
— C’est la vérité.
Elle sourit, oui, c’est ce qu’elle m’a dit il y a quelques minutes.
— On verra bien quand on passera nos ASPICS. On devrait dormir, demain, on reprend.
C’est ma Hermione tout craché. Retour à la terre ferme, retour aux BUSES.
— Ok. Ça va mieux ?
— Oui. J’ai tout de même hâte de finir tout ça.
— Moi aussi.
Elle baille et c’est le signe de dormir.
On dort souvent ensemble. L’intimité à Poudlard, c’est un vaste mot. Quand j’étais à l’orphelinat, je rêvais d’être seule parce que la présence des autres me dérangeait. Maintenant je me rends compte que c’est plus subtile que ça.
J’aime être seule, c’est indéniable. Mais j’aime aussi être avec des personnes que j’aime. Hermione, Harry, Ron, George, Ginny… Ce sont des personnes où ça ne me coûte pas d’être avec eux. C’est facile même, je ne me prends pas la tête avec eux, ça me vient naturellement.
Lundi, on reprend. Potion est facile sans Rogue qui nous met la pression H24, l’arithmancie est une partie de plaisir, soin aux créatures magiques se passe également très bien. Ce qui me réjouit pour Hagrid puisque c’était un bon professeur (si on ne compte pas les Scroutt à pétards, désolée, je n’ai pas oublié, ces bêtes sont affreuses).
Puis vient l’astronomie.
*****
Lâches. Abominable. Épouvantable.
— Mais pourquoi renvoyer Hagrid maintenant ? demande Angelina. Ce n’est pas comme Trelawney, il a fait de bien meilleurs cours que d’habitude, cette année !
— Ombrage déteste les hybrides, répond Hermione. Elle voulait absolument se débarrasser de lui.
— Et puis elle pensait que c’était Hagrid qui mettait des Niffleurs dans son bureau, intervient Katie.
— Oh, nom d’une gargouille, dit Lee. C’est moi qui ai mis les Niffleurs. Fred et George m’en avaient laissé deux. Je les ai fait léviter par la fenêtre.
— De toute façon, elle l’aurait renvoyé, assure Dean. Il était trop proche de Dumbledore.
— C’est vrai, approuve Harry.
— J’espère que le professeur McGonagall ne va pas trop mal, dit Lavande.
— Ils l’ont ramenée au château, on a vu ça par la fenêtre du dortoir, raconte Colin. Elle n’avait pas l’air en bon état.
— Madame Pomfresh arrivera sûrement à la remettre sur pied, assure Alicia. Elle réussit toujours à guérir tout le monde.
Je ne dis rien. Je suis furieuse, incapable de bouger, parler, ne serait-ce que me lever. J’ai peur de complètement freezer et perdre le contrôle. C’est de pire en pire. J’ai réussi à tenir jusque-là, je me raccrochais à l’idée que je peux tenir encore jusqu’aux vacances.
Mais ce soir, c’est la goutte de trop. Après ce qu’on a vu avec les autres, ces lâches qui s’en sont pris à plusieurs à Hagrid puis McGonagall, je…
Je suis dans une rage folle. Impossible de me calmer. J’ai envie de tout envoyer en l’air. D’aller voir Ombrage et lui balancer ses quatre vérités, puis de crier au monde à quel point c’est un monstre, et à quel point le Ministère est un ramassis d’idiots sans cervelle.
Je ne dors pas de la nuit, je suis assise dans mon fauteuil à ruminer. Comme une statue. Je ne vois pas le temps passer, quand Hermione me rejoint, j’ai l’impression que le temps était très court et qu’elle n’est partie qu’il n’y a une vingtaine de minutes.
— Ça va ?
— Énervée.
— Ça va aller pour le reste de la journée ?
J’acquiesce.
— Il faut.
— Emy, tu me le dis si ça ne va pas. On a des solutions pour t’aider. On peut aussi aller voir Mrs Pomfresh, elle ne dira rien à Ombrage. Une potion peut t’aider.
— Je ne veux pas d’une potion qui me mette dans le brouillard.
Trop de mauvais souvenirs.
— Ok. Je suis là, dit-elle en prenant ma main. On va manger ?
Je meurs de faim honnêtement. Lors du petit-déjeuner, je vois que je ne suis pas la seule complètement à l’ouest, la fatigue oui, mais nous sommes également tous très secoués par l’attaque d’hier soir.
Pour l’examen d’Histoire de la Magie, j’envisage même de juste partir sans rien remplir. C’est triste à dire, mais je n’ai pas besoin de cette matière pour mes études. Et puis, je connais l’Histoire, examen ou pas.
Je réalise que les examens sont quelque chose de vraiment futile en fait. On en fait pour prouver quelque chose à nous ou aux autres, mais finalement, il faut comprendre ce qu’on fait. Pourquoi on le fait. Un A ou un E ne changera pas ça. Je ne veux pas apprendre des choses bêtement pour prouver que je les ai apprises. C’est ridicule.
Bref, Emy, ce n’est pas le moment de parler de l’école et de son système. Je commence mon devoir, réponds rapidement aux questions, juste le minimum syndical. J’en suis presque à la moitié quand j’entends Harry crier. Immédiatement je me lève et cours vers lui, assis quelques rangs derrière moi.
— Harry !
— Miss Lupin, retournez à votre place et finissez votre examen ! me dit le professeur Tofty. Je m’occupe de votre ami.
— Harry !
Merde, je ne sais pas ce que je suis censée faire pour le faire revenir à lui. Je me baisse et le tiens dans mes bras, mon cœur battant la chamade. Est-ce un nouvel épisode ?
— Miss Lupin, retournez à votre place.
— Harry, c’est Emy, reviens, reviens, je suis là, dis-je en ignorant le professeur.
Il ne voit pas que c’est grave cet idiot ?
— Miss Lupin, je vais vous enlever des points si vous ne revenez pas à votre place tout de suite !
— Mais enlevez-moi ces foutus points ! je m’énerve.
— Emy…
Il est revenu à lui, je me détourne du professeur choqué par mes propos et prends la main d’Harry qui est très, très pâle.
— Tu veux sortir ?
— Il doit aller à l’infirmerie, dit le professeur Marchebank.
— Non, non, pas question... Je n’ai pas besoin d’aller à l’infirmerie... Je ne veux pas...
Il se relève, tremblant. Tofty est toujours là, à le regarder avec inquiétude.
— Je... Je vais très bien, monsieur. Vraiment... Je me suis simplement endormi... J’ai eu un cauchemar...
Il est en sueur. Je n’écoute pas la réponse de Tofty, je repars vers ma copie, et pars la déposer sur le bureau principal.
— Miss, vous vous arrêtez…
— J’ai fini, je réplique à Marchebank.
Les élèves me regardent et ça m’énerve, ils ne peuvent pas se mêler de ce qui les regarde ? Les professeurs parlent de la pression des examens, comme si ça justifiait l’épisode d’Harry. Ils sont si loin de la réalité.
Je sors de la salle et Harry me rejoint aussitôt.
— Tu n’aurais pas dû arrêter ton examen.
— On doit voir McGonagall ? demandés-je ignorant sa remarque. C’est grave, n’est-ce pas ?
Il relève ses yeux émeraude vers moi, il semble soudain… embarrassé. Enfin je crois, je ne suis pas sûre de l’interpréter correctement.
— Oui, c’est grave.
— Quoi ? C’était Voldemort, n’est-ce pas ? je murmure.
— Oui.
— Alors on va voir McGonagall, elle doit être à l’infirmerie.
— Oui, oui.
On y court le plus vite possible, ignorant les protestations des tableaux (ils détestent qu’on court, ça fait remuer la poussière). Mrs Pomfresh est surprise de nous voir débarquer à toute allure.
— Potter, Lupin, qu’est-ce que vous faites ?
— On doit absolument voir le professeur McGonagall ! À l’instant même... C’est urgent !
— Elle n’est plus ici. Elle…
Merde, je n’écoute pas la suite. Qui d’autre peut-on contacter ? Rogue est le dernier membre de l’Ordre dans le château. Sinon on peut tenter à nouveau d’utiliser la cheminée d’Ombrage. Une chouette ne sera pas assez rapide et je ne vois rien d’autre.
On sort avec Harry.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? je demande. C’est grave à quel point ?
— J’ai eu une vision, je…
Il passe une main sur son visage, il a l’air désespéré.
— Sirius est prisonnier de Voldemort.
C’est comme une douche glacée. Mon corps semble comprendre avant mon cerveau. Mon cœur bat la chamade, le monde autour de moi me parait futile, désuet. Seule cette information a de l’importance.
Non, pas Sirius.
— Quoi ?
— Il le détient Emy.
— Mais… Comment ? Comment c’est possible ? Il est au QG, il ne peut pas entrer, et il ne serait pas sorti, mon père ne l’aurait pas laissé faire.
— Harry !
Hermione et Ron courent vers nous.
— Que s’est-il passé ? Ça va ?
— Venez, les coupe Harry en nous entraînant dans une salle de classe avant de leur annoncer la nouvelle. Sirius est prisonnier de Voldemort.
Je ferme les yeux pour retenir les larmes. Je ne peux pas laisser passer ça. C’est le frère de ma mère, c’est mon oncle, il ne peut pas mourir, pas maintenant, c’est trop tôt putain. Il doit être libre, il doit vivre, on a tant à faire avant que la mort ne vienne le chercher.
— Comment, je l’ignore, mais où, ça, je le sais très précisément. Il y a une salle au Département des mystères remplie d’étagères sur lesquelles sont alignées de petites boules de verre. Sirius se trouve au bout de la rangée numéro quatre-vingt-dix-sept et Voldemort veut se servir de lui pour lui faire prendre quelque chose dont il a besoin dans cette salle... Il est en train de le torturer... Il dit qu’il finira par le tuer !
Harry tremble tellement qu’il est obligé de s’asseoir sur une table pour ne pas tomber. Ron et Hermione sont sous le choc.
— Comment va-t-on s’y prendre pour aller là-bas ? je dis, rompant le silence.
— A... aller là-bas ? fait Ron.
— Aller au Département des mystères pour secourir Sirius ! s’exclame Harry.
— Mais... Harry… Emy…
— Quoi ? Quoi ? s’emporte Harry.
Comme lui, je ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas déjà en train de réfléchir à un plan d’action.
— On doit se dépêcher, il n’y a pas une seconde à perdre, je déclare en faisant les cent pas. On ne peut pas y aller en balai, ce serait trop long, on n’arriverait que demain. Le Magicobus ? Il faudrait sortir du château, la carte est dans ma chambre.
— Emy, attends. Harry, dit Hermione en posant une main sur mon bras pour m’arrêter, heu... Co... comment Voldemort a-t-il pu entrer au Département des mystères sans que personne s’en aperçoive ?
— Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ? s’écrie Harry. La question, c’est plutôt de savoir comment nous, nous allons y entrer !
— Mais, Harry, réfléchis. Il est cinq heures de l’après-midi... Le ministère de la Magie doit être plein d’employés à cette heure-ci... Comment Voldemort et Sirius auraient-ils pu y entrer sans être vus ? Harry... ce sont certainement les deux sorciers les plus recherchés dans le monde... Tu crois qu’ils pourraient s’introduire dans un bâtiment rempli d’Aurors sans être repérés ?
— J’en sais rien, on s’en fout, je coupe. Harry a vu quand le père de Ron a été attaqué. Là, c’est la même chose !
Harry acquiesce. Je ne comprends pas pourquoi elle ne s’active pas. Sirius est en danger !
— Elle a raison, approuve Ron à mi-voix en regardant Hermione.
— O.K., dit-elle très pâle, maintenant, écoutez ce que j’ai à vous dire...
— Quoi ?
— Tu... Ce n’est pas pour te critiquer, Harry, mais tu... d’une certaine manière... je veux dire... Tu ne crois pas que tu as un peu trop tendance à vouloir sauver les gens ?
Mon cœur bat si fort que j’en ai mal à la poitrine. Cette discussion est insupportable.
— Et qu’est-ce que ça signifie, ça, « une tendance à vouloir sauver les gens » ?
Je sais très bien ce qu’elle veut dire et en quelque sorte alors que je l’écoute, elle a raison.
Oui mais…
— Ça, c’est drôle, l’interrompt Harry, parce que je me souviens très bien de Ron me disant que j’avais perdu mon temps à jouer les héros... C’est ce que tu penses ? Tu crois que je veux recommencer à jouer les héros ?
— Non, non, non ! Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire !
— Alors dépêche-toi de nous balancer ce que tu as en tête parce qu’on est en train de perdre notre temps !
Je suis d’accord avec lui.
— Hermione, je coupe en me mettant entre les deux. Peu importe si Harry veut sauver ou pas Sirius. Je veux le faire autant que lui. Il est en danger, on doit l’aider. Et ils ont transporté McGonagall à Ste Mangouste, il n’y a plus à Poudlard aucun membre de l’Ordre à qui on puisse raconter ce qui se passe et si nous n’y allons pas, Sirius est mort !
— Sirius est le frère de ta mère, dit-elle.
— Et alors ?
— Tu ferais ça, voler jusqu’au Ministère, si c’était un inconnu ?
J’ouvre et referme ma bouche, complètement à court de mots corrects pour exprimer ce que j’ai à dire. Pour couronner le tout, le Bête refait surface.
— Putain mais Hermione qu’est-ce que ça change ? Oui, il…
— Et si ton rêve Harry... n’était qu’un rêve ?
Harry pète littéralement un câble, moi, je me recule, il faut que je reste au contrôle. Il faut que je me calme, et qu’on y aille. Vite. Je n’écoute plus ce qui se passe autour de moi, je repense à moi, petite, quand mon père m’apprenait à gérer le « je vois rouge ». Inspire, expire, c’est aussi bête que ça.
— Si tu avais étudié l’occlumancie correctement, tu n’aurais jamais vu ce...
— SI TU CROIS QUE JE VAIS FAIRE COMME SI JE N’AVAIS RIEN VU !
— Sirius lui-même a dit qu’il était très important que tu apprennes à fermer ton esprit !
— EH BIEN, JE PENSE QU’IL DIRAIT AUTRE CHOSE S’IL SAVAIT CE QUE JE VIENS DE...
Il s’arrête au milieu de sa phrase. Je me retourne pour voir ce qui se passe, et c’est Ginny et Luna qui entrent.
— Salut, dit Ginny d’un ton hésitant. On a reconnu la voix de Harry. Pourquoi tu criais comme ça ?
— Ça ne te regarde pas !
— Pas la peine de me parler sur ce ton. Je me demandais simplement si je pouvais me rendre utile.
— Eh bien non, tu ne peux pas.
— Tu n’es pas très poli, tu sais, dit Luna.
Il lâche un juron.
— Attends, dit soudain Hermione, attends... Harry, je crois au contraire qu’elles peuvent nous être utiles. Écoutez, nous devons savoir si Sirius a véritablement quitté le quartier général.
— Je t’ai déjà dit que j’ai vu...
— Harry, je t’en supplie, s’il te plaît ! Laisse-nous simplement vérifier que Sirius n’est plus chez lui avant de foncer à Londres. Si nous nous apercevons qu’il n’est plus là, alors, je te jure que je n’essaierai pas de te retenir. Je viendrai avec toi, je ferai... Tout ce qui est possible pour essayer de le sauver.
— Sirius est torturé EN CE MOMENT MÊME ! s’écrie Harry. Nous n’avons pas de temps à perdre.
Je me remets entre eux deux.
— Ok, je dis. On prend la cheminée d’Ombrage.
*****
Leur odeur est facile à suivre. Je m’efforce de ne pas aller trop vite pour semer Ron, Ginny, Neville et Luna. On est dans la Forêt Interdite et même si la nuit n’est pas encore tombée, il fait très sombre.
— … comment avais-tu l’intention d’aller à Londres ?
Je me retransforme pour rejoindre à pied les derniers mètres qui me séparent de Harry et Hermione.
— Oui, c’est justement ce qu’on se demandait, dit Ron.
— Comment avez-vous fait pour vous échapper ?
— Emy s’est transformée, ce qui les a bien perturbés, suffisamment pour qu’on leur jette deux éclairs de stupéfixion, un sortilège de Désarmement et un joli petit maléfice d’Entrave exécuté par Neville, répond Ron en leur rendant leur baguette. Mais Ginny a fait encore mieux, elle a eu Malefoy avec un maléfice de Chauve-Furie, c’était superbe, il avait le visage couvert de bestioles qui battaient des ailes. Après, en regardant par la fenêtre, on vous a vus partir en direction de la forêt et on vous a suivis. Qu’est-ce que vous avez fait d’Ombrage ?
— Elle a été emmenée par un troupeau de centaures.
— Et ils vous ont laissés tranquilles ?
— Non, mais ils se sont fait poursuivre par Graup.
— C’est qui, Graup ?
— Le petit frère de Hagrid.
— Est-ce que Sirius est bien capturé ? dis-je interrompant tout le monde.
Je comprends tout de suite que oui quand il pose sa main sur mon bras.
— Oui, mais je suis sûr que Sirius est toujours vivant. Cependant je ne vois pas comment nous pourrions aller là-bas pour l’aider.
— On ne sait pas combien de temps prendrait le Magicobus, dis-je. Les balais c’est trop lent, on ne sait pas transplaner, je…
Je me mords la lèvre pour éviter de pleurer. Tout me semble être une mauvaise idée. Qu’est-ce qu’on peut faire ?
— Il faudra que nous y allions par la voie des airs, non ? dit enfin Luna.
— Bon, alors, répondit Harry, pour commencer, si tu t’inclus dans ce « nous », tu te trompes complètement parce que toi, tu ne vas rien faire du tout, et ensuite, Ron est le seul à avoir un balai qui ne soit pas gardé par un troll, alors...
— Moi, j’ai un balai ! intervint Ginny.
— Oui, seulement toi non plus, tu ne viens pas avec nous, dit Ron.
— Excuse-moi, mais ce qui arrive à Sirius m’importe autant qu’à toi !
— Tu es trop… commence Harry.
— J’ai trois ans de plus que tu n’avais quand tu as affronté Tu-Sais-Qui pour l’empêcher de prendre la pierre philosophale et c’est grâce à moi que Malefoy est coincé dans le bureau d’Ombrage avec des Chauves-furies géantes qui l’attaquent de tous les côtés...
— Oui, mais...
— Bon, coupés-je. On n'a pas le temps de tergiverser. Ils se sont entraînés autant que nous, et nous ne sommes personne pour leur dire de rester ici. Je détesterai que quelqu’un me dise de rester en arrière. S’ils veulent venir, ils peuvent décider de le faire tout en sachant que c’est extrêmement dangereux.
Harry comme Ron ne sont pas contents de ma réponse.
— Luna, tu avais une idée, je reprends en voyant qu’il n’y a pas de contestations.
— Oui, en volant.
Je sens une présence derrière moi, quand elle dit ça. Je me retourne pour voir les Sombrals nous regarder avec leurs grands yeux blancs. Il y en a plusieurs. Suffisamment pour nous tous.
— Hagrid a dit qu’ils savaient très bien trouver la destination de leurs cavaliers, ajoute Luna.
— Oui, je murmure en même temps qu’Harry.
Ça fait longtemps que je ne suis pas monté à cheval.