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News

Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


II - grey clouds, wolf story. (fr) par Winter

[202 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note de chapitre:

ϟ. Ashe - Moral of the Story

Certains dialogues sont tirés du tome 6, Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé par J.K. Rowling.

Après chaque réunion avec Dumbledore, Harry nous raconte tout en détail. Plus il raconte le passé de Voldemort, puis il me fait peur. Avant, je n’avais jamais vraiment pensé en lui comme un être humain normal qui a été enfant, a eu des peurs, des rêves…


 


Lors du cours de botanique, lorsqu’on devait retirer des gousses de Snargalouf aux branches noueuses, je ne faisais que de penser à ça, pas étonnant que j’ai fini à l’infirmerie. Quand je rejoins les autres dans la salle commune, je suis décidée à m’endurcir. Je ne peux pas me laisser atteindre par des états d'âme. C’est la guerre. La prochaine fois que je verrai Voldemort, ce sera moi ou lui.


 


Dora a dû arriver à la même conclusion. C’est pour ça qu’elle est si froide. Je la comprends. Aurais-je pu me relever si j’avais vécu le même drame que mon père ? Rien que l’idée de perdre George me fait frissonner. Je doute d’avoir cette force.


 


— Harry ? Tu es seul ?


— Oui, ils sont partis chacun fâché. Je t’attendais pour aller à l'entraînement. 


 


On sort de la salle pour aller dehors nous changer aux vestiaires.


 


— Qu’est-ce qu’il s’est passé ?


— Ça va mieux toi ? 


— Oui, oui, juste un peu distraite.


— Ça ne te ressemble pas.


— Ça va Harry. Alors ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?


 


Il soupire. 


 


— Ron est jaloux de ces réunions du club de Slug. Mais il est trop fier pour le formuler oralement. Et Hermione, fait comme si elle ne comprenait pas. Elle est pourtant vive, elle comprend mieux que moi tout ce qui nous entoure, mais quand il s’agit de Ron…


— Oui, je vois.


— Elle t’en a parlé ?


— Un peu, dis-je sans entrer dans les détails pour ne pas la trahir. 


— Il a commencé à dire qu’elle pouvait séduire McLaggen pour faire un couple de limaces.


 


Hein ?


 


— Oui, j’ai pas plus compris que toi.


— Il était en colère, je devine. Et blessé. Mais on peut inviter quelqu’un au club de Slug de Noël.


— C’est ce qu’elle a fini par dire. Mais elle ne va pas l’inviter lui, pas après leur dispute. 


 


Je suis d’accord avec Harry. Regarder Ron et Hermione se tourner autour, c’est comme voir deux personnes parler une langue différente avec des codes différents. Ils ne s’écoutent pas et ne se comprennent pas. 


 


— J’étais tellement gêné.


 


Oui, j’imagine. Le nombre de fois où je me suis retrouvée dans cette situation…


 


— Cet été, c’était comme ça aussi avant que j’arrive ?


— Un peu. Je me suis retrouvée dans une discussion mariage dont je me serais bien passée.


— Ah, horrible. 


 


Nous sommes presque arrivés, comme nous sommes en avance, il n’y a encore personne, on se change tout en parlant. 


 


— Elle a du coup abandonné l’idée de l’inviter.


— Merde.


— Oui, moi, j’étais en train de me dépatouiller avec ma gousse, je faisais tout pour ne pas entendre, mais ils le font toujours en face de nous.


— Oui ! j’approuve. C’est super gênant. Il faut qu’ils arrêtent de faire ça. Comment il a réagi ?


— Il était surpris. Elle a dit un truc du genre « si tu préfères que je séduise McLaggen… ». Ça n’a rien arrangé, il a dit que non, il ne préférait pas.


— Ah oui ?


 


Je suis franchement surprise qu’il ait osé le formuler à voix haute. 


 


— Je ne sais pas si elle l’a entendu.


 


Merde. Je pensais qu’on avait une victoire, mais pas du tout. On prend nos balais et on sort pour voler un peu alors que les autres arrivent. 


 


— Pourquoi Dean est là ?


— Il fallait que je pallie à l’absence de Katie.


 


Je le regarde avec des gros yeux. 


 


— En plus de Ron et Hermione, tu me mets entre Ginny et Dean ?


— C’était le meilleur pour le poste. J’ai déjà Seamus à dos…


 


Je retiens un soupir. Il se passe quoi cette année ? Les hormones les travaillent tous ou quoi ?


 


Oui, je suis injuste, je fais exactement la même chose. 


 


— Emy, tu crois qu’ils pourraient se mettre ensemble ?


— Il faudrait bien un moment ou un autre. 


— Et s’ils rompent ? Tu te rappelles en troisième année ?


 


Oui, c’était affreux. 


 


— Je ne sais pas si leur amitié y survivrait… ajoute Harry avec un soupir. 


 


On fait un tour du stade en silence. 


 


— Ce serait étrange, je ne te le fais pas dire. Je ne veux pas tenir la chandelle, j’ajoute. Mais un jour ou l’autre, leurs sentiments vont ressortir. Ça fait des années que ça dure. Ils ne peuvent pas les cacher indéfiniment. 


— Ils sont tellement secrets qu’ils ne nous diraient rien, lâche Harry avant de rejoindre les autres pour commencer l'entraînement. 


 


Ses paroles me font réfléchir. Il a raison, les secrets nous tournent autour. Les sentiments inavoués finissent toujours par ressortir. Toujours. Combien de sentiments défilent devant moi sans que je ne vois rien ?


 


— Emy ? m’appelle Ginny. On y va ?


 


Retour à la réalité. On a un match à gagner. 


 


 


*****


 


 


Je me focalise uniquement sur ça pendant les jours qui suivent. Si Hermione veut me parler de cette soirée, ok, mais je ne vais pas le faire moi. On a un premier match contre Serpentard. Et puis, si ma rencontre avec Gwenog m’a appris quelque chose, c’est que chaque match que je jouerai jusqu’à la fin de ma scolarité sera scruté par des recruteurs. J’ai annoncé que j’étais intéressée, eux aussi le sont. 


 


Tous les jours, je cours, fais mes exercices de cardio, d’étirement, étudie des jeux, m’entraîne. Parfois, je suis seule, mais plus d’une fois Ginny et Dean m’ont rejoint. On a vite trouvé un équilibre tous les trois, Ginny est excellente, je pourrai jouer avec elle les yeux bandés. Dean se défend bien et il me laisse prendre la direction, ce qui me convient bien, j’ai besoin qu’il me fasse confiance.


 


Le deuil est une drôle de chose. Il nous prend par surprise paf au moment où on ne l’attendait plus. Le quidditch a toujours apporté beaucoup de joie pour moi. Et je me rends compte que depuis la mort de Sirius, la joie du quidditch est aussi triste. Triste de ne pas pouvoir partager ça avec lui. Une fois, il m’a dit que je volais bien, impossible pour moi de l’oublier. 


 


En fait, c’est vicieux le deuil. Pendant des semaines, on porte le poids du au revoir sur nos épaules. Mais la vie continue. Alors on poursuit, on tente de s’accrocher, et finalement, on parvient même parfois à vivre avec. On peut être joyeux, rire à nouveau.


 


Sauf que ça s’accompagne toujours d’une touche de tristesse. Pas grand chose, mais c’est là. On ne peut pas oublier ceux qui sont partis. Ça donne un peu le tournis honnêtement. Mon père vit avec ça depuis quinze ans ?


 


Je serai toujours contente et triste en même temps maintenant quand je jouerais au quidditch ?


 


Peu avant le match, on a un entraînement catastrophique avec Ron. C’est un joueur instable. Il peut être excellent, comme vraiment bon s’il se fait confiance. Harry est un bon capitaine, je trouve, il encourage tout le monde. N’importe qui aurait pu dire à Ron que c’était de la merde. Au lieu de ça, il a compris que l’enfoncer ne servirait à rien. Alors on rentre tous les trois plus ou moins satisfaits.  


 


— J'ai joué comme de la bouse de dragon, marmonne Ron. 


— Mais non, réplique Harry. Tu as été le meilleur gardien aux essais, Ron. Le seul problème, c'est tes nerfs. 


— L’autre jour, quand on s’est entraînés juste tous les trois, tu as arrêté plein de tirs Ron, j’ajoute. 


— Tous les miens, dit Harry. Et ceux d’Emy sont connus pour ne pas être faciles.


— Oui, c’est vrai… admet Ron, le cœur dans les chaussettes. 


 


On continue de l’encourager pendant le chemin du retour. Je suis convaincue comme Harry que le principal problème de Ron est sa confiance en lui. Il peut y arriver, il l’a déjà fait. 


 


On tourne à droite pour aller dans le couloir du portrait de la Grosse Dame, et là, on tombe sur Ginny et Dean en train de s’embrasser fougueusement. C’est assez embarrassant, je ne sais pas où me mettre.


 


— Hé là ! s’écrit Ron.


— Qu'est-ce qu'il y a ? dit Ginny.


 


Oh, ça va mal se finir. 


 


— Je ne veux pas voir ma propre sœur bécoter les gens en public ! 


— Ce couloir était désert avant ton arrivée ! 


 


Dean est aussi mal à l'aise que moi. Je jette un regard vers Harry et étonnement, ce n’est pas de la gêne que je vois. Pourquoi est-il en colère ?


 


— Heu... Viens, Ginny, murmure Dean, on n'a qu'à retourner dans la salle commune... 


— Vas-y tout seul ! Moi, j'ai deux mots à dire à mon cher frère ! 


 


Quel lâche ! Il m’abandonne ici ! Je peux partir avec lui ?


 


— Bon, alors, reprend Ginny en fixant Ron d’un regard noir. On va mettre les choses au point une bonne fois pour toutes. Je sors avec qui je veux, et je fais ce que je veux, ça ne te regarde pas, Ron... 


— Si, ça me regarde ! Tu crois vraiment que j'ai envie d'entendre dire que ma sœur est une... 


— Une quoi ? on s’écrie en même temps avec Ginny. 


—Il ne pense pas ce qu'il dit... dit machinalement Harry. 


— Oh si, il le pense ! s'exclame Ginny en s'emportant cette fois contre Harry. Il le pense tout simplement parce que lui n'a jamais bécoté personne dans sa vie et que le plus beau baiser qu'il ait jamais reçu, c'était celui de notre tante Muriel... 


— Ferme-la ! s’énerve Ron.


— Non, je ne la fermerai pas ! Je t'ai vu avec Fleurk, tu espérais toujours qu'elle te donnerait un baiser sur la joue chaque fois que tu la voyais, c'était pitoyable ! Si tu sortais de temps en temps et que toi aussi, tu aies quelqu'un à embrasser, ça te gênerait moins de voir que tous les autres le font ! 


 


Ron sort sa baguette, et on se met tout de suite entre eux deux avec Harry. 


 


— Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Moi, je ne fais pas ça en public, voilà tout ! 


 


Ginny éclate de rire alors qu’on essaie de bien bloquer toutes possibilités de sorts avec Harry. 


 


— Tu as embrassé Coquecigrue, c'est ça ? Ou peut-être que tu as une photo de la tante Muriel cachée sous ton oreiller ? 


— Tu... 


 


Il ne finit pas sa phrase et lance un sort qui loupe heureusement Ginny.


 


— Ron ! je m’énerve.


— Ne sois pas idiot... ajoute Harry.


— Emy sort avec George, je ne te vois pas leur faire la leçon depuis toutes ces années ! Harry a embrassé Cho Chang ! Et Hermione a embrassé Viktor Krum. Il n'y a que toi qui aies l'air de trouver ça dégoûtant, Ron, et c'est parce que tu as à peu près autant d'expérience qu'un garçon de douze ans ! 


 


Elle part en pleurant. Je me tourne vers Harry.


 


— Vas-y, je m’occupe de lui, murmure t-il.


— Ok, merci.


 


Je cours derrière Ginny et la rattrape dans l’escalier. 


 


— Ginny, attends.


— Je suis désolée de toutes ces bêtises, sanglote t-elle. J’étais tellement énervée.


— Ce n’est pas grave, viens, je dis en l’emmenant dans un coin plus tranquille. 


 


On va dans sa chambre, on y va rarement, d’habitude, on se rejoint dans notre chambre à Hermione et moi. À côté de sa table de nuit, il y a une photo de cet été, après l’une de nos énièmes parties de quidditch. On a tous l’air contents. 


 


— Crois-moi, Ron s’en veut en ce moment même de tout ce qu’il a dit. Demain, il viendra s’excuser. 


— C’est un mufle, il ne sait pas communiquer avec les autres sans s’énerver. 


— Oui, Hermione est de ton avis.


 


Ginny esquisse un sourire alors qu’on tire les rideaux derrière nous pour être à l’abri dans son lit. Je sors une chocogrenouille de ma poche et la lui tend. 


 


— J’aime bien ta manie de donner du chocolat pour dire merci ou je t’aime. 


— Mange, ça va te faire du bien. 


 


Elle mastique en silence, je ne la presse pas, tout doit se mélanger dans sa tête, la colère, les émotions, il vaut mieux attendre un peu. 


 


Harry a raison de s’inquiéter, s’ils se mettent ensemble Ron et Hermione et que ça casse. Comment on va pouvoir surmonter ça ? Je ne veux pas les voir se déchirer comme ça.


 


— C’est un abruti parce qu’il est jaloux. 


 


« Abruti » jugement de valeur parce qu’elle est en colère. Jaloux, oui, c’est un fait. 


 


— Vraiment. Il veut plaire, sauf qu’il ne se rend pas compte que c’est Hermione qu’il veut. Et elle, elle s’obstine à se mentir à elle-même. 


— Pas tout à fait. Elle me l’a plus ou moins dit.


— Comment ça ?


— Elle m’a dit qu’elle ne savait pas quoi faire à propos de cette situation. 


— L’équivalent d’une déclaration d’amour de la part d’Hermione Granger, dit Ginny avec sarcasme. 


 


Elle est dure. Si George n’avait pas fait le premier pas, je ne l’aurais jamais fait. 


 


— C’est vrai quoi, même cet été, ils se tournaient autour. Avec Fleurk, c’était insupportable. 


 


Je dois lui donner raison. 


 


— Peut-être qu’il me laisserait tranquille s’ils étaient enfin ensemble. 


— Et si tu me disais la réelle raison de ton énervement ?


 


Je vois qu’elle hésite à faire comme si elle ne voyait pas de quoi je parle. 


 


— Je suis toujours amoureuse de lui.


 


Ok. Bon, ça ne me rend pas spécialement contente d’avoir raison quoique il était en colère tout à l’heure…


 


— Ron ne laisserait jamais passer ça.


— Peut-être pas. Il a besoin de mûrir un peu. 


— Ça, je ne te le fais pas dire. 


— Et Dean ? Tu ne l’aimes pas ?


— C’est pas pareil… Je sais, je suis ridicule à être bloquée sur un amour d’enfance. 


— Non, c’est mignon… Tu as le droit. C’est juste qu’il ne faut pas que tu te fasses trop de mal si ça n’arrive jamais. Et ne rien lui dire ne va pas aider. 


 


Les filles de sa chambre entrent pour se coucher. Ginny essuie ses joues et me fait un pâle sourire. 


 


— Ça va aller, merci Emy. On se voit demain ?


 


J’aurais aimé qu’on prenne le temps de plus parler, mais elle non visiblement. J’ai l’impression qu’on n’a pas fini notre discussion, j’ai cette idée utopique de régler tous les problèmes de mes amis en une soirée.


 


J’ai hâte d’être à la prochaine sortie à Pré-au-lard. 


 


 


*****


 


 


Les jours qui suivent, Ron est toujours aussi énervé. Entre lui et Hermione, nous sommes dans une phase cordiale. Pas froid, mais c’est plus ou moins le strict minimum. 


 


— C’est vrai qu’elle a embrassé Krum ? me demande Ron.


— Tu n’as qu’à lui demander.


— Tu es aussi mon amie, réplique-t-il énervé. 


 


Oui, mais je suis censée faire quoi des secrets de mon amie concernant mon ami ?  Ça devient compliqué tout ça. Et Hermione n’est pas décidée à parler de ça. Elle ne m’a pas posé une seule question. J’ai essayé d’amener le sujet, sans succès.


 


Un soir, alors que je révise avec Harry la DCFM, je profite de ce moment pour faire le point. 


 


— Comment ça a été avec Ron après que je sois partie ?


— Il était en colère. Un peu comme ces derniers jours d’ailleurs. 


 


Je pousse un profond soupir. 


 


— Je commence à en avoir marre. 


— Ouais, moi aussi. Je ne sais pas comment ça va se passer à l’entraînement. Mais elle ne va pas lui faire de cadeaux. 


 


Ça, c’est sûr, ce serait mal connaître Ginny. 


 


— Et… Et toi Harry ?


— Quoi moi ?


— Pas à moi. J’ai vu comment tu étais en colère.


— Oui parce que…


 


Il hésite un instant. 


 


— Parce que c’est la sœur de mon meilleur ami. C’est normal que je veuille la protéger…


 


Il va vraiment me sortir ces conneries ?


 


Nouveau soupir. 


 


Bon.


 


— Ok, si tout le monde veut vivre dans le déni, je chuchote furieusement. Restons en colère sans rien dire aux autres ! C’est vrai que ça a l’air de bien fonctionner !


 


Je ferme mon livre et pars dehors. Me transformer va me faire du bien. 


 


 


*****


 


 


— Emy ?


 


Je suis en train de me démêler les cheveux après notre dernier entraînement de pré-match. 


 


— Comment ça a été l’entraînement ? me demande Hermione en venant sur mon lit.


— Un cauchemar. Ron criait sur tout le monde. Ginny était à deux doigts de lui jeter un sort. 


 


Ce n’est pas ce qu’elle espérait entendre. 


 


— Harry a mis un stop, a dit qu’il le virait de l’équipe s’il ne s’arrêtait pas. Alors il a dit qu’il démissionnait. 


 


Hermione ouvre de grands yeux de surprise et d’indignation. 


 


— Ce que Harry a refusé, je te rassure. Ils se sont disputés, et Ron jouera demain. Ensuite, je n’en sais rien. 


— D’accord, dit-elle d’une voix douce.


 


Je sens que je suis toujours en colère, George me manque, la pleine lune est proche, toute émotion est difficile à contenir quand je suis comme ça. 


 


Je range ma brosse à cheveux, enfile le sweat de quidditch de George et m’installe dans mon lit où Hermione est toujours allongée.


 


— Qu’est-ce qui s’est passé avec Harry ? demande t-elle en fermant les rideaux pour que personne n’entende. Pourquoi vous vous êtes disputés ?


— Rien…


 


C’est faux. 


 


— En fait, si, c’est qu’il m’a menti à propos d’un truc nul, ça m’a saoulée. J’en ai marre que tout le monde soit fâché. Je ne veux pas me retrouver entre vous tous à faire le hibou ou le pigeon voyageur. 


— Je suis désolée.


— Ce n’est pas ta faute. 


 


Enfin, si, un peu. Elle pourrait jouer carte sur table avec Ron une bonne fois pour toutes. 


 


— Je vais dormir, je dis en me mettant sur le côté. On a un match demain. Bonne nuit. 


 


Elle attend un peu avant de répondre.


 


— Bonne nuit Emy.


 


Je ne m’endors pas tout de suite. Mon cerveau, tel qu’il est parti, va tourner à mille à l’heure sur tous les événements des derniers jours et analyser encore et encore. J’aurais pu dire une telle chose à Ginny. Je pourrai faire ça pour que tout le monde soit content. Je pourrai demander à mon père de passer la prochaine pleine lune avec moi. La guerre pourrait se finir. 


 


Je m’endors tard et je dors mal. Le lendemain matin, je suis de mauvaise humeur. Je fais deux tresses que je ramène en un chignon serré pour ne pas avoir les cheveux dans les yeux. Puis je descends au petit-déjeuner, Harry est là…


 


Et il sourit. 


 


J’ignore les Serpentard qui me sifflent et m’assois directement en face de lui. 


 


— C'est quoi ton plan ?


 


Il rigole. Ok, j’ai raison, il se passe quelque chose. 


 


— Tout ce dont Ron a besoin, c’est un peu de confiance.


— Oui, dis-je sans comprendre où il veut en venir. 


— Un peu de courage.


— Oui ?


— Tu verras.


 


Je vais vraiment être vexée s’il ne me dit rien.


 


Ron arrive, les Serpentard le huent, Lavande l’acclame. 


 


— Courage, Ron ! Je suis sûre que tu seras fabuleux ! 


 


Il s’assoit à côté de moi, il est très pâle.


 


— Du thé ? propose Harry. Du café ? Du jus de citrouille ? 


— Peu importe. 


 


Je mange un peu, Hermione ne devrait pas tarder. j’espère qu’elle va s’asseoir avec nous. Si seulement on pouvait être comme avant juste quelques minutes… Je suis stressée, plein de choses se jouent avec ce match. Finalement, elle arrive timidement et nous salue d’un sourire. 


 


— Comment vous vous sentez, tous les trois ?


— Très bien, assure Harry. Tiens, Ron, bois. 


 


Qu’est-ce qu’il a à lui dire de boire à tout prix ?


 


— Ne bois pas ça ! 


 


On sursaute tous les trois. 


 


— Et pourquoi pas ? s'étonne Ron.


 


Pourquoi Hermione semble si surprise ? Elle a son air de préfète.


— Tu viens de mettre quelque chose dans ce verre.


— Pardon ? dit Harry.


— Tu as très bien entendu. Je t'ai vu. Tu as versé un liquide dans le verre de Ron. Tu as encore la bouteille dans ta main droite !


— Je ne sais pas de quoi tu parles.


 


Il range à l’instant quelque chose dans sa poche. Ma bouche s’arrondit en un « O » de surprise. 


 


— Tu as osé ? je demande.


 


Il me répond d’un sourire. Alors c’est ça qu’il disait en parlant de courage ?


 


— Ron, je te préviens, ne bois pas ça ! répète Hermione.


 


Evidemment, il le vide d’une traite.


 


— Arrête de me donner des ordres, Hermione. 


 


Il est l’heure de partir au stade, je suis toujours sous le choc. Comment Harry a-t-il pu oser tricher de cette façon ? Quand Hermione a jeté son sort de confusion, il était aussi scandalisé que moi.


 


— Une chance qu'il fasse beau, hein ? dit Harry en sortant.


 


Je lui jette un regard d’avertissement, pas besoin d’en rajouter une couche. 


Dans les vestiaires, je me change rapidement. J’entends Ginny prévenir Harry que Vaisey et Drago ne joueront pas. Je prends mon balai et sort. Les gens hurlent dans les gradins. Je ne sais pas pourquoi, mais pour ce match, ils semblent plus se déchaîner que d’habitude. Les gens ont besoin de distraction.


 


— Ouah, fait Dean qui vient de me rejoindre. Je ne me rendais pas compte à quel point ils étaient… bruyants. 


— Il ne faut pas les écouter.


— Ouais, j’imagine que c’est là le secret. Et il ne faut surtout pas se stresser, hein ?


 


Je lui jette un regard. On n’a jamais été particulièrement proches, d’où vient cette honnêteté ?


 


— Toi, Ginny et Harry êtes excellents. On n’a pas intérêt à se louper. 


— Ça va aller, je le rassure. On va gagner et ta copine sera contente. 


— Alors toi aussi tu es en colère pour…


— Non Dean. Non, je m’en moque de ce que vous faites quand vous êtes tous les deux. 


 


Cela semble le rassurer. 


 


— Par contre, tu lui fais du mal, et on s’arrangera pour te le faire payer en retour. 


 


Il pâlit. Quand Harry arrive, il n’a pas décroché un mot. On entre en marchant, cette sensation d’être sous tous les espoirs est galvanisante. Je me sens gonflée à bloc. J’échange un regard avec Ginny, nous sommes sur la même longueur d’onde.


— Les capitaines, serrez-vous la main, dit Mrs Bibine. Enfourchez vos balais. À mon coup de sifflet... trois... deux... un... 


 


Harry et moi, nous nous envolons le plus vite possible dans les airs. Je récupère le souafle et m’envole vers les buts de Serpentard, à la dernière minute, je fais une passe à Ginny derrière moi, le gardien vert ne s’y attendait pas, elle marque. 


 


Ça commence bien. Je me sens transportée par l’énergie du match. Je suis dans mon élément, je sais ce que je dois faire, et Ginny est la meilleure coéquipière que je puisse rêver. Je n’ai jamais joué comme ça. À ma pleine puissance, je sais qu’elle assurera derrière. Dean se défend bien, mais il nous aide surtout à bloquer les Serpentard, il a compris que c’était le mieux pour l’équipe. 


 


Ron aussi est bon. Il est même excellent. Aucun but ne passe, n’en déplaise à Zacharias Smith qui commente le match. 


 


— Bien joué ! nous lance Harry.


 


On enchaîne but sur but. Rien ne nous arrête. J’en marque deux d’affilés et me permets un tour d’honneur poing levé, une pirouette, puis je retourne récupérer le Souafle à un Serpentard, passe à Ginny, elle me le renvoie, on fait une feinte et but. 


 


Weasley est vraiment très adroit


Il réussit à chaque fois


Voilà pourquoi les Gryffondor chantent avec joie


Weasley est notre roi.


 


Weasley est notre roi


Weasley est notre roi


Avec lui, le Souafle ne passe pas


Weasley est notre roi.


 


Dix minutes après, Harry récupère le vif d’or au nez de Harper.


 


On a gagné.


 


Je cours rejoindre Harry et on se saute dans les bras. Ron nous rejoint et il nous soulève dans les airs. J’éclate de rire, je suis contente, si contente !


 


Ginny a même donné une bonne leçon à Smith pour ses commentaires insupportables. Harry la prend même dans ses bras quand elle nous rejoint. Pas trop longtemps, juste un peu. 


 


Bon.


 


On va dans les vestiaires avant d’aller dans la salle commune. Cette fois-ci, on n’aura pas de grosse fête, les jumeaux ne sont pas là. D’habitude, c’est eux qui s’occupent de tout ça.


 


— J'ai un mot à te dire, Harry. 


 


Quand je vois la tête d’Hermione, je reviens à la réalité. Ah oui. Le felix felicis.


 


— Tu n'aurais pas dû faire ça. Tu as entendu Slughorn, c'est illégal. 


— Qu'est-ce que tu as en tête, tu veux nous dénoncer ? demande Ron. 


— De quoi vous parlez, tous les deux ? fait Harry innocemment. 


 


Je sors une chocogrenouille de mon casier et m’assois pour regarder le spectacle. Je connais trop bien Harry pour savoir que ce petit sourire cache quelque chose. Et moi aussi, je veux savoir ce qu’il a préparé comme complot. 


 


— Tu sais très bien de quoi on parle ! réplique Hermione. Ce matin, au petit-déjeuner, tu as ajouté au jus de citrouille de Ron une dose de Félix Felicis ! La potion qui porte chance ! 


— Non, ce n'est pas vrai. 


— Si, c'est vrai, Harry, et c'est pour ça que tout s'est bien passé, certains joueurs de Serpentard n'étaient pas là et Ron a arrêté tous les tirs ! 


— Je ne l'ai pas versée ! 


 


Il sort de sa poche le petit flacon et j’éclate de rire attirant tous les regards vers moi. 


 


— Pardon, continuez, faites comme si je n’étais pas là. 


 


Tout fait sens !


 


— Je voulais que Ron ait l'impression que j'en avais mis dans son verre, j'ai donc fait semblant en sachant que tu me voyais Hermione. Tu as bien joué Ron parce que tu croyais que tu avais de la chance. Mais en réalité, tu as tout fait toi-même. 


— Il n'y avait rien dans mon jus de citrouille ? Mais le beau temps... Et Vaisey qui n'a pas pu jouer... Alors, vraiment, je n'ai pas bu la potion de chance ? 


 


Ron est stupéfait alors qu’Harry fait un nouveau signe de tête. 


 


— Bien joué, je lui dis avec un clin d'œil. 


 


Il vient s’asseoir à côté de moi.


 


— Tu en as une en rab ?


 


Je lui tends un autre paquet de chocolat. Ron a maintenant réalisé ce qui se passait. Il se tourne alors vers Hermione et imite sa voix. 


 


— « Tu as ajouté du Félix Felicis dans le jus de citrouille de Ron, ce matin, c'est pour ça qu'il a arrêté tous les tirs. » Tu vois, Hermione, je peux défendre mes buts sans aucune aide ! 


— Oh, ça va, je m’énerve en me levant d’un coup. Y’en a marre de vos disputes !


 


Je me retiens d’en dire plus. 


 


— Toi au moins tu n’as pas tes amis qui te croient incapables de faire certaines choses ! réplique Ron en partant vers la porte. 


— Je n'ai jamais prétendu que tu ne le pouvais pas, répond-elle. Toi aussi, tu croyais avoir bu la potion !


 


Et merde. Je me rassois toujours en colère. Qu’il aille bouder dans son coin, j’en ai marre franchement.


— Heu... dit finalement Harry. On... On va à la fête ?


 


Je secoue la tête. Non, bien sûr que non, je me dirige vers Hermione qui est sur le point de pleurer, mais elle recule d’un pas.


 


— Allez-y sans moi. J'en ai assez de Ron pour le moment, je ne sais pas ce que je lui ai fait... 


 


Et à son tour, elle sort en trombe des vestiaires. 


 


— Eh bien… commence Harry. Je pensais que si on gagnait le match, ils se réconcilieraient. 


 


C’est loupé.


 


— J’en ai marre, je lâche. J’en ai vraiment marre. Pourquoi ils ne se disent pas les choses ? Ce serait plus simple ! Ça fait des années que ça dure. Combien de temps on va devoir se retrouver entre eux ?


— C’est pas facile de comprendre ce qu’on ressent. 


 


On parle de qui là ? Lui ou eux ? Je le regarde fixement, il fuit d’abord mon regard puis a un petit rire gêné.


 


— Tu le sais déjà, n’est-ce pas ?


— C’est possible oui.


 


Il passe une main sur son visage.


 


— Je n’en suis pas encore sûr. 


— Ah oui ?


— C’est si évident que ça ?


 


J’hausse les épaules. 


 


— Je ne pense pas que les autres l’ont vu. Il fallait être là.


 


Lorsque Ron a pété un câble. 


 


— Elle est avec Dean.


— Et alors ?


 


Il me regarde plein d’espoirs. 


 


— Elle t’a dit quelque chose ?


— Non, je mens. Et qu’importe. Tu dois lui dire. Mieux vaut ça que de rester avec ses doutes et ses sentiments sur le cœur. 


 


Il rigole. 


 


— Oui, je ne suis peut-être pas un exemple à suivre, il m’a fallu quatre ans pour dire à George que je l’aimais. Mais dans un monde idéal, c’est ce qu’on devrait tous faire, dire les choses qu’on a sur le coeur dès qu’on ressent quelque chose. 


— Tu lui as dit que tu l’aimais ?


 


J’hoche la tête. 


 


— Alors c'est du sérieux. 


— On peut dire ça, oui, dis-je avec un sourire. 


— Je suis content pour toi, que tu aies trouvé quelqu’un comme George. 


 


J’aimerais en dire de même. 


 


Il se lève avec un soupir. 


 


— Je vais chercher Ron, tu viens avec moi ?


— Oui, pour lui dire que c’est un idiot. Puis je vais voir Hermione. 


— Ok, on fait ça.


 


On sort d’un pas rapide rejoindre la tour.


 


— Le seul tort d’Hermione aux yeux de Ron est d’avoir embrassé Viktor, lâche Harry au milieu du chemin. 


— C’était il y a deux ans. Elle s’en fout de lui. 


— Je sais, je sais…


 


Des cris nous accueillent quand on arrive. On s’arrache avec difficultés aux félicitations, demandes d’analyse du match et… flirts en tout genre. Je vois une chevelure rousse.


 


— Ginny !


 


On arrive à la rejoindre, elle semble en colère. 


 


— Vous cherchez Ron ? Il est là-bas, l'abominable hypocrite. 


 


Je regarde dans la direction qu’elle nous montre. Ron est bien là. Et il n’est pas seul. Lavande est avec lui, ils s’embrassent d’une manière assez osée. Je détourne la tête. 


 


— On a l'impression qu'il lui dévore la tête, tu ne trouves pas ? Mais je pense qu'il aurait intérêt à affiner sa technique. Emy, c’était vraiment super de jouer avec toi, on fait une bonne équipe. 


— Merci. 


— Et c’était un beau match, Harry. 


 


Elle lui tapote le bras et repart. Arnold sur l’épaule, Pattenrond sur les talons, les yeux emplis de gourmandise. 


 


— Viens, on sort, elle n’a pas dû rester ici.


 


Il me suit pour ressortir de la salle commune. Je sens où elle est, juste là, dans cette salle de classe. J’ouvre la porte, elle ne relève pas la tête, une nuée de petits oiseaux jaunes volent autour d’elle.


 


— Hermione… je dis doucement pour ne pas la surprendre. 


 


Je la rejoins rapidement et passe un bras par-dessus ses épaules.


 


— Je suis désolée, je murmure à son oreille.


 


Harry vient à son tour et se plante devant nous. Elle tente un sourire crispé qui ne nous dupe pas. 


 


— J’étais en train de m'entraîner. 


— Ah, oui... Ils sont... heu... très beaux... répond Harry. 


 


Elle peut faire de la magie n’importe où, n’importe quand. C’est devenu une partie d’elle. Et elle est si douée…


 


— Ron semble bien s’amuser.


 


Je ne pensais pas qu’elle amènerait ce sujet sur la table. Au même moment, la porte s’ouvre sur Ron hilare tenant la main de Lavande.


 


— Oh.


 


Je les foudroie du regard.


 


— Oups ! s’exclame Lavande avant de sortir de la salle en pouffant de rire. 


 


Ron reste avec nous. Il est mal à l’aise, je peux le voir. Tant mieux, s’il voulait être avec Lavande soit. Mais le faire de cette manière devant Hermione, c’était méchant.


 


— Salut ! Je me demandais où vous étiez passé ! 


 


Aucun de nous ne sourit ou ne répond à sa remarque. Hermione quitte même le bureau pour se dresser devant lui.


 


— Tu ne devrais pas faire attendre Lavande dans le couloir. Elle va se demander où tu es parti. 


 


Elle s’avance lentement vers lui, sa baguette à la main. On échange un regard avec Harry, on est censé intervenir ?


 


Oppugno


 


Les oiseaux foncent en piqué sur Ron qui tente de se protéger de ses mains. Il proteste, mais je ne compte pas l’aider. Hermione part et je la suis, on se retrouve seules dans le couloir. 


 


— Où tu vas d’habitude quand tu sors ?


— Viens.


 


Elle me suit dehors. On va vers la partie de la forêt la plus sûre, ça grimpe un peu, mais d’en haut, on commence à avoir un peu de hauteur sur les multiples étendues d’eau d’Écosse. Je reste sous ma forme humaine pour l’aider, elle a sa veste, et moi mon sweat de quidditch. Heureusement qu’on bouge, je n’ai pas froid. 


 


Arrivées là-haut, elle expire un grand coup. Elle a pleuré pendant le chemin, je n’ai malheureusement pas de mouchoir à lui donner. 


 


— Tu peux crier si tu veux. 


— Crier quoi ?


— Tout ce que tu veux. 


 


Je m’assois et la regarde se placer face au vide. 


 


— Ça ne risque rien ?


— C’est moi le danger ici, non, tu ne risques rien. 


— Les centaures ?


— Ce n’est pas leur territoire, ils n’aiment pas les collines, et les araignées vivent dans la partie plus sombre de la forêt. Toutes les autres créatures me craignent. 


 


Elle hoche la tête, se tourne à nouveau face au vide, puis crie. Encore et encore. C’est de la rage, de la tristesse, de la colère. Je la laisse hurler de tout son soûl, assise contre un arbre, je suis si triste que j’ai envie de pleurer. Ce qu’on craignait avec Harry est arrivé, j’en ai bien peur. 


 


Une douleur à mon genou me ramène au match. Je le masse du bout des doigts, j’ai un peu forcé aujourd’hui. Mais je voulais gagner. Je veux gagner aussi les prochains matchs, montrer à mon père qu’il n’a pas à s’inquiéter, que je peux m’en sortir dans la vie. C’est ce que Sirius aurait voulu, que je fasse ce qui me plaît, no matter what (qu’importe le prix). 


 


— On devrait rentrer, dit finalement Hermione. Il commence à faire froid. Et la nuit tombe. 


— Je vais me transformer pour rentrer, je t'indiquerai le chemin. 


— Ok.


 


J’avance doucement, montre d’un coup de tête les zones à risque comme une racine qui ressort ou un trou de lapins. Elle comprend rapidement mon mode de communication et on arrive rapidement au château. 


 


— Faisons attention à Rusard, dis-je en sortant la carte. 


 


C’est l’héritage de nos pères, on se la partage avec Harry.


 


— C’est toi qui l’a demanda- t-elle.


— Ça dépend. En ce moment oui.


 


On rentre saines et sauves, avec un léger détour par les cuisines où je récupère un gros pot de glace. On se faufile discrètement dans notre chambre où on se blottit sous la couette avec un bon livre. 


 


De la glace pour apaiser les peines de coeur. Une bonne amie pour ne pas rester seule, et j’espère qu’Hermione ira mieux. 


 


 


*****


 


 


La sortie à Pré-au-lard me fait l’effet d’une vraie bouffée d’oxygène. On ne parle pas beaucoup avec George. On s’embrasse plutôt. Collons nos corps, nous touchons, nous aimons, rechargeons nos batteries pour les dernières semaines avant Noël qui nous séparent. 


 


Le retour à Poudlard est vraiment à contre-cœur. Étudier ne donne pas suffisamment envie d’affronter le nouveau Ron ultra joyeux avec une Lavande glousonnante (j’ai pas d’autres mots). Bon, ce n’est pas comme si j’étais tout le temps avec eux. En réalité, le simple fait de les croiser dans les couloirs ou quand je rejoins Harry, c’est déjà bien suffisant. 


 


Je suis souvent avec Hermione. La plupart du temps, elle est renfermée sur elle-même ou sur les cours. Et comme il neige, faire du quidditch devient difficile. J’ai réussi à sortir une fois avec Ginny, puis même elle a abandonné.


 


Avec Harry, on fait souvent un debrief en fin de journée. Mais le constat revient souvent au même : Ron considère qu’elle n’a pas à se plaindre, elle a embrassé Krum, il roucoule avec Lavande (pas du tout équitable, mais bon, je vais éviter de donner mon avis sur ce sujet). Et elle, elle dit qu’elle s’en fout, qu’il embrasse qui il veut. 


 


— Ah si, elle m’a dit que Romilda Vane et sa bande voulaient me faire boire un philtre d’amour.


— Charmant, je marmonne.


— Tu ne le savais pas ?


— Où Hermione a entendu ça ? Aux toilettes ?


— Oui.


— Je n’écoute plus ce qu’il s’y passe depuis l’année dernière. Trop de blabla pour pas grand chose.


 


Harry semble préoccupé.


 


— C’est un filtre que vendent les jumeaux. C’est vraiment efficace ?


 


Je ne peux pas retenir une grimace.


 


— Plutôt oui. Tu m’aurais dit celui vendu par Dr Fisbulle, ce n’est pas grave, mais celui des jumeaux… Il est fort. 


— Mince. Du coup Hermione m’a proposé d’aller à la soirée de Slug avec quelqu’un pour éviter que les gens se fassent des idées.


 


Et il pense à Ginny. 


 


— Tu veux l’inviter ?


— J’y ai pensé, mais non, elle est avec Dean, je ne peux pas faire ça.


— Et tu as peur de la réaction de Ron. Ne t’inquiète pas, vu comment il est en ce moment, tu pourrais passer la journée en tutu de danse, il ne le remarquerait même pas.


 


J’arrive à arracher un sourire à Harry. 


 


— Tu n'as pas tort… Mais non, je ne pense pas. Tu y vas avec qui toi ?


 


Je le regarde avec de gros yeux. 


 


— Personne bien sûr.


— Plein de gars voudraient y aller avec toi. 


— Grand bien leur fasse. Tu as entendu parler de George Weasley ?


— Ça va, tu peux y aller en ami.


— Tu veux qu’on dise qu’on y va ensemble ? Ça va lancer de nouvelles rumeurs.


— Les gens vont vraiment croire que je suis intéressé par la personne que j’invite ?


— Bien sûr que oui, c’est l’essence même du + 1. C’est pour ça qu’Hermione te disait d’inviter quelqu’un.


— Je déteste les bals.


— Moi aussi. J’y vais uniquement pour sauver Hermione des griffes de McLaggen s’il devient trop agaçant. 


— Elle y va avec lui ? dit Harry avec une grimace. 


— Qui était la personne qui pouvait le plus embêter Ron ?


 


 


*****


 


 


Dans la journée de la soirée, je croise un Peeves complètement fou qui chante à tue-tête. 


 


« Potty a demandé à Loufoca de l'accompagner à la fête ! Potty aime Loufoca ! Potty aiiiiiiime Louuuuuuufoca ! »


 


— C’est quoi cette histoire ? je demande à Harry qui a toujours un sourcil jaune depuis le cours de Métamorphose.


— J’ai demandé à Luna de venir avec moi. En amie.


 


Mais il manque tout le propos de faire fuir Romilda et sa bande s’il invite Luna en amie !


 


— Je sais, je sais, mais je ne pouvais pas inviter quelqu’un d’autre. 


— Ok, bon, je comprends. Et ce sourcil alors ?


— Depuis la métamorphose il est comme ça. Tu peux m’aider ? Hermione…


— Oui, je sais, elle est revenue dans le dortoir en larmes. Ron a été infect, il ne perd rien pour attendre.


 


D’un coup de baguette, il retrouve ses deux sourcils. 


 


— Voilà.


— Merci.


 


On marche un peu dans le couloir.


 


— Je dois la chercher dans le hall. Tu veux venir avec nous ?


— Avec plaisir. J’aime bien comment elle balance la vérité à tout le monde. 


— Toi aussi, tu as remarqué ? dit-il avec un sourire. 


 


Puis il ajoute. 


 


— Ginny était contente que j’invite Luna.


 


Son sourire fait plaisir à voir, je me réjouis pour lui, même si c’est qu’une petite victoire. 


 


— On se retrouve dans quinze minutes ici pour chercher Luna ? Je me change vite. 


— Ok, à tout de suite. 


 


Je ne prends pas de temps pour me préparer. Je m’en moque comme d'une guigne de cette soirée. Hermione semble très contente. 


 


— Ron a arrêté d’embrasser Lavande quand j’ai dit que j’y allais avec Cormac. Parvati a remué le couteau dans la plaie en faisant le rapprochement avec Viktor. J’ai du coup dit que j’aimais être avec de bons joueurs de quidditch. 


 


C’est violent. Même pour Ron. Mais je n’ai pas le coeur à lui dire. Parvati entre, le cœur dans l’âme. Elle est un peu seule depuis que Lavande sort avec Ron. Ça nous est arrivé plus d’une fois d’étudier ou de manger ensemble.


 


— Ça va ? je lui demande.


— Ça pourrait aller mieux si Lavande n’était pas collée à Ron. J’en peux plus de les voir ensemble. 


 


Je suis prête, j’allais descendre, mais une idée me traverse la tête. 


 


— Tu vas à la soirée ?


— Non.


— Tu veux y aller ? Je n’allais pas inviter quelqu’un et comme Hermione est avec McLaggen, j’ai un peu peur de me retrouver seule. 


 


Les yeux de Parvati brillent d’excitation. 


 


— Vraiment ?


— Tu peux être prête en dix minutes ?


 

Note de fin de chapitre :

Drama drama et peines de coeur. 

Merci à MissArty pour sa relecture ♥︎

Et merci pour votre lecture,

winter

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