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News

Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


II - grey clouds, wolf story. (fr) par Winter

[202 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

TRIGGER WARNING : scènes violentes. 

 

ϟ. Florence + the Machine - Jenny of Oldstones

Certains dialogues sont tirés du tome 6, Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé par J.K. Rowling.

Le samedi du match, je suis vraiment désolée pour Harry. Le laisser pour partir vers le stade me serre le cœur. Je n’ai jamais joué sans lui. Ginny et Ron m’accompagnent au vestiaire, en son absence, Harry m’a préparé un discours d’encouragement, je prends le relais. 

 

Je pense à Dubois qui nous saoulait par ses monologues qui n’en finissaient pas. Ils n’étaient pas si terribles finalement, je me sentais toujours bien après, prête à tout affronter, rien ne me faisait peur. Alors je pense à lui, puis Angelina, et enfin à Harry quand je répète le mot qu’il m’a donné la veille. Peu importe le contenu finalement, c’est l’attention et l’énergie qu’on met qui vaut tout. 

 

Puis je prends mon éclair de feu et me dirige vers le stade. Mes cheveux ont largement eu le temps de repousser, ma queue de cheval bat mes épaules à chaque pas que je fais. 

 

— Emy…

 

Je me tourne vers Ginny, elle est inquiète, c’est étonnant, d’habitude elle ne laisse pas transparaître ses émotions. Pas comme Ron qui est blanc comme un linge depuis des jours. 

 

— Harry, il a changé récemment…

 

Vraiment Ginny ? Maintenant ? Aujourd’hui ?

 

— Il est plus… 

 

Elle cherche ses mots et bafouille. C’est trop pour moi, j’éclate de rire.

 

— Quoi ? fait-elle avec un sourire.

— Rien. Demande-lui. Tu verras.

 

On arrive au milieu du stade. Je n’écoute plus les cris des gens tout autour. Je me focalise sur le capitaine de Serdaigle. Mrs Bibine nous invite à nous serrer la main, j’ignore sa tentative pathétique d’intimidation et m’envole plus vite que lui dans les airs.

 

Paf, dans les dents.

 

Je ne me mets aucune limite pendant ce jeu. Mon but est de marquer un maximum de buts. Ginny doit ralentir Cho, l’empêcher de finir le match. Alors je donne tout ce que j’ai. Pour dire, je serai incapable de dire qui commentait le match. Je n’ai d’attention que pour le Souafle.

 

Katie et Dean se surpassent. Ils osent plus qu’à l’entraînement, même hier soir, ils n’allaient pas aussi vite, aussi fonceurs. Ils tentent de suivre mon rythme et ça nous permet de remonter de cent, deux cent, deux cent cinquante points…

 

Je suis impitoyable, je ne m’arrête pas, vole le plus vite possible, Ron est magistral, il assure de l’autre côté et les batteurs ne laissent aucun cognard passer. Enfin sauf un ou deux, mais je les évite à temps.

 

Je me dépasse, je suis dans mon élément, c’est ça qui me fait vibrer.

 

On arrive à trois cents. On dépasse même les quatre cents. 

 

Alors Ginny attrape le Vif d’or.

 

Donc on gagne.

 

On fait un grand câlin général en courant, sautant, rigolant, criant à tue-tête. On est en sueur, absolument dégueulasse, j’ai plein de cheveux dans les yeux, mais on a gagné. Pour la beauté du sport, pour la beauté du quidditch, on a gagné.

 

— Bravo, bravo à tous !

 

Katie me prend dans ses bras et dépose un baiser plein de sueur sur ma joue.

 

— Merci pour les entraînements tous les jours.

— Merci pour venir, je réponds.

 

Dean éclate de rire.

 

— Ça valait le coup ! Merci pour ta patience.

 

J’ai pas le temps de répondre. Ron me soulève et me fait tournoyer dans les airs. Quand il me relâche, je suis à bout de souffle d’avoir tant rigolé.

 

— Putain Emy, tu étais phénoménale !

— Je savais qu’on pouvait y arriver ! Ron, tu as…

— Emy ! Ron ! Bravo !

 

Hermione nous saute dessus. Puis elles se tombent dans les bras avec Ginny. Une victoire ça aide à pardonner.

 

— Allons dans la salle commune ! je crie.

 

Je sais que ça ne sera pas aussi bien que les fêtes des jumeaux. Mais je connais deux, trois plans qui peuvent nous permettre d’avoir une bonne soirée. Ron et Peakes m’accompagnent en cuisine, les autres préparent la salle. 

 

— J’espère que Rogue va vite lâcher Harry. Je ne pensais pas qu’on finirait aussi vite. 

— Il est quelle heure ?

 

Il regarde sa nouvelle montre. 

 

— À peine midi.

— Ah oui…

— Je te dis Emy, tu m’as bluffé, vraiment. Je te vois jouer depuis des années, et chaque année, tu progresses un peu plus. Tu peux vraiment aller loin.

 

Je me tourne vers lui pour voir s’il est sérieux. 

 

— Je le pense vraiment. 

— Ça me touche, merci.

 

On regagne la salle commune sous les acclamations des Gryffondor. Ginny me tend un verre, on trinque une première fois. Puis à chaque fois qu’un membre de l’équipe veut boire une gorgée, tout le monde trinque. Ça crie beaucoup, il y a de la musique, les gens parlent des meilleurs moments du match, et absolument partout, je vois un sourire sur leurs lèvres. 

 

— On avait besoin d’une occasion de se réjouir, me dit Hermione.

 

Je passe un bras par-dessus ses épaules.

 

— Oui. Il devrait y avoir plus de maisons à Poudlard. Il y aurait plus de matchs.

 

Elle éclate de rire.

 

— Je te reconnais bien là.

— Viens, on va à l’entrée, Harry ne devrait pas tarder j’espère.

 

Ron est avec nous, on parle des derniers buts qu’il a bloqués, puis de celui marqué par Katie. On s’arrête tout de suite en voyant le portrait s’ouvrir. 

 

— On a gagné ! hurle Ron en brandissant la coupe sous le nez d’Harry. On a gagné ! Quatre cent cinquante à cent quarante ! On a gagné ! 

 

Je vois au loin Ginny courir vers nous. En fait, elle court plutôt vers Harry. Et lui, il tend les bras et…

 

Et il l’embrasse. 

 

Comme ça. Devant tout le monde. Elle aussi l’embrasse. En fait, ils s’embrassent, tous les deux passionnément. Un beau baiser digne de n’importe quelle comédie romantique cucul certes, mais qui donne le sourire. Surtout là quand c’est deux de mes meilleurs amis.

 

Je jette un coup d'œil autour de moi : Hermione a un grand sourire, Ron est bouche bée, un peu comme tout le monde d’ailleurs. Sauf Dean et Romilda. Eux, ils sont plutôt en colère.

 

That’s love guys, what can you do about it ?

** C’est l’amour les amis, que pouvons-nous faire face à ça ? **

 

Et moi ? Moi, je suis contente. Très contente. Encore plus quand ils retournent enfin sur terre et que Ron lance sa bénédiction d’un bref hochement de tête et d’un « Bah... s'il le faut vraiment... ».

 

Le sourire d’Harry… 

 

Alors ils partent main dans la main avec Ginny.

 

Les gens festoient, ce n’est pas un baiser fougueux qui va les empêcher de faire la fête. Ron se tourne vers moi, puis Hermione.

 

— Vous saviez ?

— Un peu, oui, je dis avec un sourire. 

 

Hermione éclate de rire.

 

— Oui, juste un peu.

— C’est ça, je suis juste au milieu de tous les amours.

 

Elle me fait de grands yeux alors que Ron joue le mec qui n’a pas compris.

 

— Quels amours ?

— Me tente pas Weasley et bois ta Bièraubeurre.

 

Il rigole à son tour. Hermione semble soulagée de ma réponse.

 

— Tain… Harry et Ginny, je l’avais pas vu venir… Et en même temps…

 

Oui, en même temps, c’était sous notre nez depuis le début. Mais on sait tous que Ron n’est pas le pro pour comprendre ce qui se passe autour de lui. 

 

On célèbre tous les trois dans notre coin. C’est chouette aussi de pouvoir être à nouveau ensemble sans malaise. On rigole, on parle de tout et de rien. Parfois, on est interrompus pour des félicitations.

 

Quand je monte me coucher, Parvati ne me quitte pas du regard. 

 

— Bravo.

— Merci.

 

Viens en au fait. 

 

— Alors Harry et Ginny, huh ?

— Eh oui…

— Tu étais au courant depuis longtemps ?

 

Lavande écoute. Nos relations sont toujours un peu étranges toutes les quatre, mais chacun fait preuve de civisme. 

 

— Oui.

 

Parvati sourit. 

 

— Tu ne vas rien lâcher, hein ?

— Il n’y a rien à dire encore, je réponds avec un sourire. 

 

Le lendemain, les gens n’ont que ce sujet à la bouche. C’est fou. Quand nous sommes à table, les gens passent en chuchotant (c’est une habitude avec Harry), mais pour une fois, c’est quelque chose de bien plus positif qu’une histoire de magie noire, ou de menteur sur le retour de Voldemort ou encore de quatrième Champion.

 

Je dois dire que je n’ai jamais vu Harry aussi heureux. Ginny aussi, même si elle fait comme si de rien était. Ils ont la décence de ne pas passer des heures à s’embrasser devant nous (et Merlin sait que c’est ce dont on a envie à seize ans, en tout cas moi dès que je suis avec George).

 

— On pourrait penser que les gens ont des sujets de conversation plus intéressants, dit Ginny.

 

Elle lit la Gazette du jour. Je ne comprends pas comment elle peut lire ce torchon. Ni Hermione d’ailleurs. 

 

— Trois attaques de Détraqueurs en une semaine et tout ce que Romilda Vane trouve à me demander, c'est s'il est vrai que tu as un hippogriffe tatoué sur la poitrine. 

 

On éclate de rire.

 

— Qu'est-ce que tu lui as répondu ? demande Harry.

— Que c'était un Magyar à pointes. Beaucoup plus macho. 

— Je te remercie. Tu lui as dit que Ron aussi avait un tatouage ? 

— Oui, un Boursouflet, mais je n'ai pas précisé où. 

 

Ron pousse un grognement que l’on couvre avec nos rires Hermione et moi. 

 

— Attention ! prévint-il en pointant un index sur Harry et Ginny. Le fait d'avoir donné ma permission ne signifie pas que je ne puisse pas la retirer... 

 

Oula… On échange une grimace avec Hermione.

 

— Ta permission ! s'esclaffe Ginny. Depuis quand j'ai besoin de ta permission pour faire quoi que ce soit ? De toute façon, tu as dit toi-même que tu préférais Harry à Michael ou à Dean. 

— C'est vrai. A condition que vous ne commenciez pas à vous embrasser en public... 

 

Assez d’accord.

 

— Espèce de sale hypocrite ! Et quand toi et Lavande, on vous voyait partout enlacés comme des anguilles ? 

— Un point pour Ginny, je commente.

 

Même Hermione rigole.

 

— De toute manière, avec tous les devoirs qu’on a et nos révisions, soupire Harry, on a à peine le temps de se voir. 

 

Avec l’approche de la fin d’année, il n’y a pas de sortie à Pré-au-lard. Ça fait des semaines que je n’ai pas vu George. Je travaille pour penser à autre chose. Penser aussi à autre chose que, il y a un an, je pensais retrouver Sirius pour l’été. Bizarrement, j’ai plutôt bien vécu l’année. Mais en ce moment, j’ai un shot de tristesse qui m’atteint. 

 

Heureusement, j’ai eu la pleine lune avec mon père au château. Il est revenu sur ordre de Dumbledore. C’est trop tendu avec les loups-garous en ce moment. Surtout avec ce qui s’est passé pour la famille Montgomery. Du coup, on a pu être ensemble, et les loups étaient contents. Ils vivent en meute.

 

Je reste à fleur de peau, mon cerveau pense à mille choses à la fois, à Sirius, les examens, le quidditch, George et la guerre. 

 

Hermione l’a remarqué que c’était plus difficile en ce moment, elle m’aide à réviser, à toujours une parole douce pour moi. On passe le plus clair de notre temps à la bibliothèque. Elle ne travaille pas que pour les examens, elle cherche aussi des informations sur le Prince. Je sais qu’elle n’a pas lâché l’affaire, mais je ne m’en mêle pas, je ne partage pas son opinion sur ce sujet. Il a certes des sortilèges de magie noire dans son manuel, en tout cas un, mais tous ses conseils en potion se sont révélés très justes. 

 

Un jour, elle pose une vieille photographie devant moi. Je vois une jeune fille maigrichonne d’une quinzaine d’années. Elle respire le mal de vivre. 

 

« Eileen Prince, capitaine de l'équipe de Bavboules de Poudlard. » 

 

— Prince, je dis en relevant la tête. 

— C’est forcément elle. Elle devait être de Sang-Mêlé et aimait s’appeler comme ça.

 

C’est maigre comme info, mais encore une fois, ce sujet ne m’intéresse pas, je me contente d’hocher la tête et de revenir à mes exercices d’arithmancie. 

 

— Je vais consulter les listes des anciens élèves qui ont eu des prix en potions ! Son nom va forcément ressortir !

— Peut-être oui.

 

J’ai des exercices à faire. 

 

 

*****

 

 

Peu de jours avant les examens, Ron nous rejoint dans la salle commune, un air inquiet sur le visage. 

 

— On a croisé Trelawney complètement à l’ouest. Elle disait que quelqu’un criait de joie dans la Salle sur Demande. Elle puait le xérès aussi… 

 

Je mets la touche finale à mon devoir de Métamorphose puis secoue ma main par-dessus le parchemin pour faire sécher l’encre. J’ai les doigts tous tachés. Ensuite, je ferai Sortilège et DCFM. Je me suis mise en short et j’ai mon t-shirt préféré. Il fait chaud ces derniers temps et je voulais être confortable pour travailler mes examens. 

 

— Puis Trelawney a dit que Dumbledore écoutait avant ses présages et que maintenant non. Qu’une fois c’était à une auberge de Pré-au-lard, là où elle a fait la prophétie - mais ça elle ne le sait pas - et que c’était là qu’elle avait rencontré Rogue.

 

Je cesse mes mouvements sur mon parchemin et relève la tête. 

 

— Quoi ?

— Oui. Harry était en pétard. Il avait rendez-vous avec Dumbledore de toute manière.

— Il en a trouvé un autre, murmure Hermione.

— C’est Rogue qui les a balancés ?

 

L’info horcruxe, j’y reviendrai après. Ce qui m’intéresse, c’est la dernière phrase qu’a dit Ron. Hermione comme Ron ne répondent pas.

 

— Fuck ! je m’exclame en me levant. 

 

C’est lui qui a donné la prophétie à Voldemort. C’était un Mangemort, il a tout répété et Voldemort a tué James, Lily, et…

 

Je me rassois en ignorant le regard des autres élèves.

 

— Emy, dit simplement Hermione en me prenant la main.

— Il est avec Dumbledore ? je demande à Ron.

— Oui.

— Putain et il enseignait ici depuis tout ce temps… Mon père ne doit pas le savoir…

— Il est toujours à Pré-au-lard ? demande Hermione.

— Oui.

 

Je n’arrive pas à changer de sujet. Je suis toujours bloquée sur le fait que Rogue est celui qui a causé la mort de James et Lily. Sans lui, Voldemort n’aurait probablement jamais entendu parler de la prophétie et alors…

 

— Putain, je murmure la tête entre mes mains.

 

Je regarde mon devoir de DCFM, dégoutée. D’un geste brusque, je prends mon parchemin et le déchire en plein de morceaux. 

 

— Je ne peux pas retourner en classe avec lui. Je ne peux pas le voir, pas le croiser… Putain…

— Emy, répète Hermione en gardant ma main dans la sienne. 

 

C’est sur ces paroles qu’Harry arrive, complètement remonté.

 

— Qu'est-ce que voulait Dumbledore ? demanda aussitôt Hermione anxieusement. Harry, ça va ?

— Ça va très bien.

 

Et il fonce dans sa chambre. Je cours à sa suite.

 

— Rogue, je dis simplement. 

— S’il n’y avait que ça !

— Qu’est-ce qui se passe Harry ?

 

Il ouvre sa malle, sort la carte et une paire de chaussettes. Le souffle court, il se pose devant moi.

 

— Tu me fais confiance ?

— Bien sûr.

— Je sais que tu seras toujours avec moi. 

— Bien sûr. Tu sais, tu ne me rassures pas là. Qu’est-ce qui se passe ?

 

Il inspire un grand coup avant de poser une main sur mon épaule.

 

— J’avais besoin de vérifier. Tu es comme ma sœur. 

 

Je ne réponds pas, il est déjà reparti. Je le suis et il va directement voir Ron et Hermione qui sont debout, sentant l’agitation, mais ne sachant pas quoi faire exactement. 

 

— Je n'ai pas beaucoup de temps. Dumbledore pense que je suis venu chercher ma cape d'invisibilité. Écoutez je vais l’accompagner chercher un horcruxe, ce soir.  Ça ne peut pas attendre, on doit y aller là. Vous comprenez ce que ça signifie ? Dumbledore ne sera pas là cette nuit, donc Malefoy aura à nouveau le champ libre pour agir. Non, écoutez-moi !  Je sais que c'était Malefoy qui poussait des cris de joie dans la Salle sur Demande. Tiens Hermione, il faut le surveiller et surveiller Rogue, aussi. Prenez avec vous tous les membres de l'A.D. que vous pourrez rassembler. Hermione, tes faux Gallions qui servaient à se donner rendez-vous doivent toujours marcher, non ? Dumbledore dit qu'il a pris des mesures de protection supplémentaires mais si Rogue est dans le coup, il les connaît et sait comment les déjouer - seulement, il ne s'attendra pas à ce que vous soyez tous en alerte. 

 

Il se tourne vers moi. 

 

— Va chercher l’Ordre.

 

Sous ma forme d’animagus. Chercher mon père.

 

J’hoche la tête. 

 

— Oui.

— Harry…

— Je n'ai pas le temps de discuter. Prends aussi ça Ron.

 

Cette fois-ci, après la carte, ce sont les chaussettes qu’il donne. 

 

— Tu auras besoin de ce qu’il y a dedans. C’est le Félix Felicis. Vous vous le partagerez, donnez-en aussi à Ginny. Dites-lui au revoir de ma part. Il faut que j'y aille, maintenant, Dumbledore m'attend... 

— Non ! s'exclame Hermione. Nous n'en voulons pas, garde-le, qui sait ce que tu devras affronter ? 

— Je n'ai rien à craindre, je serai avec Dumbledore. Je veux être sûr que ça se passe bien pour vous... Ne fais pas cette tête-là, Hermione. À plus tard... 

 

Et il repart. On se regarde tous les trois.

 

— Ok, moi je n’en prends pas, gardez-le pour vous et les autres, dis-je en regardant la fiole de potion minuscule.

 

Il y a tellement peu de potions, c’est insensé de vouloir le partager.

 

— On va en donner à Ginny, dit Hermione.

— Et ceux qui se pointent avec le gallion, ajoute Ron.

— Ok, Ron gallion ?

— Oui.

— Moi, dit Hermione, je surveille et on part dès qu’on est réunis.

— Je pars devant, je vais chercher l’Ordre, on se retrouve à la Salle sur Demande ?

 

Tous les deux hochent la tête. Je prends ma baguette sur la table et m’apprête à partir, mais Hermione me retient par la main.

 

— Fais attention Emy. Et enfile des chaussures.

 

Je réalise que je suis pieds nus, toujours en short et t-shirt. Prête pour aller dormir avec un manuel de révisions à la main. 

 

— Pas le temps, à tout à l’heure.

 

Je cours par la sortie et me transforme dans le couloir. Je penserai aux conséquences plus tard d’être dans une école remplie d’élèves sous ma forme de loup. 

 

En prenant la direction du parc, j’hume l’air pour suivre les odeurs. Elles me guident jusqu’à mon père qui est avec Dora. Il y a Bill aussi.

 

— Emy ? Qu’est-ce qui se passe ?

— Il va y avoir une attaque au château. Des Mangemorts vont venir, on ne sait pas comment, mais tout nous pousse à croire que c’est le cas.

— Comment ça ? demande Dora.

— Ce serait trop long à expliquer. Vous venez ?

 

Mon père est le premier à me suivre. Dora et Bill finissent par faire de même, baguette au poing. Je marche vite, trottinant sur place, j’aimerais qu’ils courent pour y aller.

 

— Explique-nous, dit mon père.

— C’est Drago, dis-je à contre-cœur. Depuis la rentrée, il est bizarre. Harry pense qu’il a rejoint ses rangs et qu’il a une mission à accomplir. Rogue l’aide, il semblerait que Dumbledore soit au courant, mais il est parti avec Harry pour une mission et le château est une proie facile en son absence. S’il va se passer quelque chose, c’est ce soir, Drago célébrait une victoire.

 

Mon père me regarde gravement. Ses yeux se posent un instant sur mes pieds.

 

— Je sais, je n’ai pas de chaussures.

— Je ne vais pas mentir, ton histoire est étrange.

— Je sais, je sais. Mais tu me fais confiance ?

— Tu es sûre à combien de pour-cent ?

 

Nous sommes maintenant à la porte du château. Je m’arrête et réfléchis à l’urgence dans la voix d’Harry, comment tout s’aligne, mais comment parfois, on croyait certaines choses et ce n’était pas la réalité. Je pense à tout ça, et je pense à Harry qui m’a dit « je t’aime » à sa manière.

 

— Quatre-vingt-dix.

 

Ils se regardent tous avec gravité.

 

— J’appelle les autres, dit Dora en faisant apparaître un patronus.

 

Je me retiens de trop le dévisager, ce n’est pas le moment. 

 

Mais c’est un loup.

 

J’en étais sûre.

 

— Suivez-moi. Ils sont à la Salle sur Demande.

— Qui ils ? demande Bill.

— Ron, Hermione, Ginny sûrement et le reste, je ne sais pas. Des gens de l’AD, j’espère.

 

Ils me suivent dans ces couloirs que je connais comme ma poche. On arrive proche de la Salle sur Demande et on commence à attendre. Puis je sens une présence. Je me transforme et traverse la zone pour rejoindre Ron, Ginny et Neville.

 

— J’ai mon père, Dora et Bill.

 

Ron approuve d’un hochement de tête. 

 

— Je ne vois pas Malefoy sur la carte. Il doit être ici, c’est la seule solution.

— Ok, tiens-moi au courant si tu vois quelque chose. Vous avez un gallion ?

 

Ginny me tend le sien.

 

— Merci, préviens-moi avec ça. Vous avez pris la potion ?

 

Ron fait un nouveau hochement de tête. 

 

— Eux deux, et Luna aussi.

 

Ça me rassure. Je retourne auprès de mon père. L’attente reprend. C’est long, c’est insupportable. Je prie pour que rien n’arrive, que…

 

— I wish I was wrong.

** J’espère me tromper. **

 

Il ne dit rien. Sa main se pose sur mon épaule et la serre brièvement. 

 

— It’s going to be okay, lâche-t-il après de longues minutes. 

** Ça va aller. **

 

Puis tout devient noir. Je tente un Lumos, rien. Merde. C’est de la poudre d’Obscurité, c’est sûr. Je me transforme, il y a des formes au loin. Je sens l’odeur de Ron, Ginny et Neville.

 

Il y a d’autres personnes aussi.

 

Je me retransforme.

 

— Papa ? je murmure tout bas en lui prenant le bras.

 

Je m’approche un peu plus et tends la main derrière moi pour toucher Dora. Elle se rapproche et je sens le souffle de Bill à ma droite.

 

— Ils sont plusieurs. Juste là devant. Il y a aussi Ron, Ginny et Neville. C’est la poudre d’obscurité, n’essayez pas d’allumer la lumière, rien ne vous permettra de voir.

— Combien sont-ils ? demande Dora.

— Nombreux. Je ne saurais pas dire combien exactement, ils arrivent. 

— On fait quoi ? demande Bill. On ne peut rien faire sinon on risque de se toucher et de toucher les autres. 

— Tu vois dans le noir Emy ? intervient mon père.

— Oui.

— Guide-nous. Il faut qu’on les suive jusqu’à une zone où on peut les neutraliser. Comment ils voient ?

— Main de Gloire.

— Bien, on y va.

 

Il a l’habitude. Ça se voit qu’il connaît ça par cœur. Prendre des décisions à froid, savoir quoi faire, où aller, comment. Je me transforme et les guide. Je dois avancer doucement sinon ils me perdent. Je frôle Ron au passage, qui pose sa main sur ma fourrure pour nous suivre à tâtons.

 

La suite, c’est de la grande confusion. Qui commence quoi, comment, ça va vite. Le combat s’engage en bas de la Tour d’Astronomie. De toute évidence, Drago n’a plus de poudre d’obscurité pour les dissimuler. Au début, je réagis par automatisme, attaque, défense, esquive, protéger l’ami, attaquer. Je subis les sorts ricochant de partout, c’est presque impossible de voir ce qui se passe, puis j’arrive à reprendre de l’avance. 

 

Ils sont nombreux, très nombreux. Parmi eux, des silhouettes familières. Et puis il y en a un… Il est à l’autre bout de la pièce, et il fait des ravages. C’est lui Greyback, je peux le sentir. Il est fort, très fort. Je comprends ce que mon père voulait dire avec la notion d’alpha. Tout en lui inspire ça, le fait de se tapir pour ne pas se prendre un coup de griffe, car lui, il n’a pas peur. 

 

Ron est à côté de moi, on travaille en binôme, je le connais par coeur, on se protège et attaque à deux enchaînant les sortilèges informulés. Je ne réalise pas le temps qui passe, j’essaie de penser à tout, de ne faire qu’un avec ma baguette, ne pas perdre la tête sinon je ferai une erreur et c’est la mort. 

 

Un autre cri. Celui-ci est déchirant, horrible. Un cri d’horreur. Je me tourne vers lui, vers elle. C’est Ginny qui a crié.

 

— Oh… lâche Ron avant de reprendre le combat.

 

J’ai pas les mots, Greyback s’en prend à mains nues à un sorcier. Et ce sorcier, c’est Bill.

 

— J’y vais. 

 

Je me transforme, évite les sorts et bondis sur Greyback qui allait donner un nouveau coup d’ongles à Bill inconscient au sol. Il me repousse au loin d’un coup de bras et je me cogne contre le mur. 

 

— L’animagus. Ça fait un moment que j’ai entendu parler de toi petite loup-garou. Viens voir ton maître.

 

Il y a une mare de sang autour de Bill, je ne sais pas s’il est vivant ou pas. Alors je saute sur Greyback à nouveau, mais il est plus rapide, il a l’habitude. Ses ongles sont longs comme des griffes, ses muscles sont puissants, il pourrait se battre sous sa forme humaine comme un loup. S’il devait utiliser les dents, il n’hésiterait pas. Alors il me plaque contre le mur, sa main refermée sur ma gorge.

 

Je cherche l’air, je cherche la vie, je donne des coups de pieds sans succès. Je me suis retransformée sans même y penser. Réfléchir, réfléchis Emy ! Des étoiles dansent devant mes yeux, je sens que je cède à la panique…

 

Il pousse un grognement en me relâchant. Je tombe lourdement au sol. Respirer fait mal, je tousse, crache au sol, tentant de reprendre mes esprits au plus vite. Ma baguette, où est elle ? Je rampe au sol en le tâtant du bout des doigts. Je referme ma main dessus et me retransforme pour bondir sur Greyback qui s’apprêtait à attaquer Ginny. 

 

On roule au sol, j’arrive à le blesser, mais lui aussi, il me griffe, me frappe, je me déchaîne autant que je peux pour survivre. Je suis humaine, puis loup, puis humaine. Je ne me suis jamais battue comme ça. Je n’écoute que mon instinct, je n’ai pas le temps de planifier quoique ce soit. Il est trop rapide, trop sauvage, sans pitié dans les coups qu’il porte. 

 

Le loup en moi pourrait prendre le relais, je sais que je m’en sortirais si c’était le cas, mais je ne peux pas me résoudre à ça. Si jamais je perds le contrôle et ne m’arrête plus ? Il y a trop de monde autour, trop de sang, ça me fait tourner la tête. 

 

Alors un nouveau coup me jette au loin.

 

— Cesse de lutter contre moi. Rejoins ma meute, tu es puissante, oui, mais tu le serais encore plus avec nous. 

— Allez au diable. 

— Tu ne connais pas la puissance d’une meute. 

— J’en ai déjà une, dis-je à bout de souffle. 

 

Il pousse un grognement de mécontentement. Je sais ce qu’il veut dire par puissance, je peux la ressentir, malgré sa puanteur, il y a la liberté, il y a le sang et l’effet que ça me donne ne me plaît pas.

 

Il s’apprête à foncer à nouveau sur moi quand j’entends Ron s’exclamer. 

 

— Des renforts !

 

Je me relève en titubant, ma baguette à la main. Rogue débarque et fonce à la suite des mangemorts dans la tour. Greyback fait de même et je les suis sans difficultés dans l’escalier. 

 

 J’aurais peut-être dû réfléchir avant de le faire. Je me retrouve seule au milieu de quatre mangemorts. Il y a Drago aussi qui tient Dumbledore en joue. Aucune trace d’Harry. 

 

Endoloris !

 

Je ne l’ai pas vu venir. Une erreur de débutantes. J’ai mal, j’ai mal, j’ai si mal. Je veux que ça s’arrête !

 

— Arrête ça !

— Finite.

— C’est la petite loup-garou. Fille d’une animagus et d’un lycanthrope, c’est rare, non ? C’est une pièce unique, grogne Greyback.

 

Il me soulève comme une poupée et me plaque contre le mur. Il ne serre pas autant qu’avant, mais ce n’est pas facile pour autant de respirer. L’odeur âcre du sang est autour de nous, les sens du loup sont en alerte. Mon regard croise celui de Dumbledore. Que dit-il ?

 

— Fenrir, cesse donc de torturer mon élève. 

 

Il resserre un peu plus la pression puis me lâche d’un coup. Je m’effondre au sol en toussant encore et encore. J’ai mal aux côtes, j’arrive pas à faire entrer l’air.

 

— Dumbledore coincé ! Dumbledore sans baguette, Dumbledore seul ! Bravo, Drago, bien joué ! 

— Bonsoir, Amycus. Tu es venu avec Alecto... C'est charmant... 

— Tu crois que tes fines plaisanteries vont t'aider sur ton lit de mort ? ricane la femme.

 

Je roule sur le côté, mon corps me fait si mal, j’ai l’impression que je ne vais jamais réussir à me relever. 
— Des plaisanteries ? Oh, non. C'est ce qu'on appelle les bonnes manières, réplique Dumbledore. 

 

Mais ils sont où les autres putain ?

 

— J’aime aussi les bonnes manières, grogne Greyback. Quand on fait face à son alpha, il faut lui montrer du respect. 

 

Il me donne un coup de pied dans les côtes qui me donne envie de vomir. Tout tourne autour de moi, même le sol alors que j’ai les mains posées dessus. 

 

— Dois-je en conclure que tu n'attends même plus la pleine lune pour attaquer, désormais ? C'est très inhabituel... Tu as donc un tel goût pour la chair humaine qu'il ne lui suffit plus d'être satisfait une fois par mois ? 

— Exactement, répond Greyback. Ça te choque, n'est-ce pas, Dumbledore ? Ça te fait peur ? 

— Je ne peux pas prétendre en tout cas que ça ne me dégoûte pas. Et en effet, je suis un peu choqué que Drago t'ait amené dans cette école où habitent tous ses amis... 

— Ce n'est pas moi qui l'ai fait venir. Je ne savais pas qu'il serait ici...

 

Sa voix n’est qu’un souffle. Je me relève sur mes coudes et nos regards se croisent. Alors c’était ça sa mission ? Emmener des mangemorts ici. Mais pourquoi ? Quel est le but final ? Dumbledore ? Mort ou vif ?

 

Que fait Rogue ? Pourquoi il n’intervient pas ?

 

— Je ne manquerais pour rien au monde une visite à Poudlard, Dumbledore, lance Greyback. Il y a ici tant de gorges à lacérer... Délicieux, délicieux... Je pourrais m'occuper de toi en guise de dessert, Dumbledore...

— Non, dit un autre. Nous avons des ordres. C'est Drago qui doit le faire. Vas-y, Drago, dépêche-toi. 

 

Il doit tuer Dumbledore ?

 

— You’re really going to do this ?

** Tu vas vraiment faire ça ? **

 

Drago sursaute, Greyback s’apprête à me donner un nouveau coup, mais Rogue l’en empêche. 

 

— Laisse-la.

— You don’t understand… me supplie Drago.

** Tu ne comprends pas… **

 

Ça m’énerve. C’est la phrase de trop. Celle qui fait déborder le vase.

 

— I had over the years respect for you after all you’ve been through. Where you’ve been raised. Because I can understand what it is. You were just trying what you mother told you about this fucking pur blood line !

** J’avais du respect pour toi ces dernières années. Après ce que tu avais vécu, où tu as grandi. Parce que je pouvais comprendre ce que c’était. Tu essayais juste de faire ce que ta maman t’avait dit à propos de cette putain de pureté de sang ! **

 

Les larmes coulent sur ses joues lentement, créant un sillon sur ses joues pâles. 

 

— Now, I don’t have anything for you Drago, only pity. And that’s bad. Really bad. No honor, no respect, nothing. 

** Maintenant, je n’ai plus rien pour toi Drago, seulement de la pitié. Et c’est mauvais, vraiment mauvais. Pas d’honneur, pas de respect. Rien. **

— Shut up. 

** Ferme-la. **

 

Il me regarde froidement. 

 

— You’re like your mum, saying what’s is ought to be done. Look where it took her ! She’s feeding the worms now !

** Tu es comme ta mère, a dire ce qui doit être fait. Regarde où ça l’a menée ! Elle nourrit les vers ! **

 

La rage me fait me lever. Je veux me jeter sur lui, mais Rogue me jette un sort qui me projette contre le mur. Je ne sais pas combien de chocs j'ai pu supporter aujourd’hui. 

 

— C’est assez.

 

Je le hais, je les hais tous ! Allez brûler en enfer ! Et pourquoi Rogue ne fait rien pour aider Dumbledore ? Pourquoi il reste avec eux ? Parce qu’il est dans leur camp ? Parce qu’après toutes ces années, le voilà qu’il choisit à nouveau de soutenir Voldemort ? La confiance de Dumbledore n’était rien pour lui ? Je ne comprends pas.

 

Ma respiration est sifflante, ma baguette est au sol, je rampe pour la récupérer. Je ne sais pas ce que je vais faire, mais je dois tenter quelque chose.

 

— Allez, Drago, vas-y ! s’énerve la fille.

 

Retrouver mon souffle, mon putain de souffle. Je tousse, attrapant des demi-goulées d’air qui me donnent envie d’en avoir plus.

 

— Ils ont bloqué l'escalier ! Reducto ! REDUCTO

 

Pourquoi je ne parviens pas à respirer ? Je passe ma main sur mes côtes et tente de les maintenir en place pour faire entrer de l’air.

 

— Vite, Drago, maintenant !

 

J’ai mal. C’est si simple normalement de respirer. Sans ça, j’ai aucune résistance de quoique ce soit. Je ne pourrai pas me battre. 

 

— Je vais m'en occuper moi-même !

— J’ai dit non ! 

 

Greyback est projeté en arrière, et Rogue s’avance, poussant Drago au passage. Ça y est, il va faire quelque chose. Dumbledore relève la tête vers lui. C’est bizarre, il y a de l’espoir. Un espoir qui ne semble pas censé, complètement fou puisque… 

 

Rogue est dans leur camp. 

 

Rogue, le traître. Du début jusqu’à la fin. Il nous a trahis…

 

— Severus... Severus... S'il vous plaît…

 

Le ton est suppliant, larmoyant même. Horrible. J’ai un pressentiment de mort, cette sensation est affreuse, je ne peux rien faire pour éviter ce qui se passe devant moi. Ma baguette est loin… Rien n’est pire que Rogue qui lève sa baguette et…

 

Avada Kedavra

 

Je pousse un cri. Je ne sais pas si j’arrive à faire un son ou si tout se passe dans ma tête. 

 

Je ne peux pas détourner le regard, mes yeux sont fixés sur la silhouette de Dumbledore posée contre la barrière qui est heurtée de plein fouet par le sort puis qui tombe en arrière comme une poupée de chiffon inerte. 

 

Je le vois, je vois tout ça. Mais je ne peux pas le croire. 

 

Pas Dumbledore. Pas le grand Dumbledore !

 

C’est impossible. Sans lui, nous faisons quoi ? Il ne peut pas mourir comme ça. Il doit avoir un plan, une multitude d’autres alternatives.

 

Les mangemorts partent. 

 

Je suis toujours au sol. Les bouffées d’air ne sont pas plus simples. Mais Dumbledore est mort… Je suis sous le choc incapable de bouger.

 

— Emy !

 

Harry s’approche, il est en vie, il est là et je tends la main pour qu’il m’aide à me relever. D’un regard, on sait ce qu’on veut faire. Rattraper Rogue. Le faire payer. Il ne peut pas partir comme ça. Je pioche dans je-ne-sais-quelle réserve d’énergie pour commencer une course effrénée. C’est la rage, le devoir qui me donne la force. Ma loyauté pour Dumbledore, l’Ordre, ma mère, toutes ces personnes qui sont mortes pour la liberté. 

 

On saute les marches deux par deux. En arrivant en bas, nos pieds glissent sur du sang au sol. Je m’effondre et contemple un instant ce sang qui réveille un côté du loup que j’ai toujours voulu maîtriser. Je me relève en essayant de ne pas penser à qui il appartient, et avance pour découvrir un combat qui fait toujours aussi rage en bas. De nouvelles personnes se sont jointes au combat, il y a de la poussière partout, on ne voit rien et des sorts volent dans tous les sens. 

 

La respiration est toujours difficile, Harry devant moi lance un sort qui sauve Ginny d’un Doloris, moi je stupéfixe un mangemort qui suivait Rogue et Drago. Puis Harry commence à courir, le sang est moins une tentation, je tente de me transformer en me disant que ce sera mieux pour respirer. 

 

Ce n’est pas le cas, mais je vais plus vite. Ils ont pris la fuite en direction de la sortie du château, on passe à côté de personnes étendues au sol. Amis ou ennemis, je ne sais pas. On court. Chaque nouvelle bouffée d’air est pour pouvoir faire un nouveau pas en avant. Les maléfices continuent de voler dans tous les sens, Harry les évite sans ralentir sa course.

 

Les tableaux crient, alertés par les sortilèges. Ils murmurent « La Marque des Ténèbres », c’est sur toutes les bouches. On saute par-dessus une armure tombée au sol, dévalons un escalier, passons derrière une tapisserie et débarquons au milieu d’un groupe de Poufsouffle en pyjama. 

 

— Harry ! Nous avons entendu du bruit et quelqu'un a parlé de la Marque des Ténèbres..., commence Ernie Macmillan. Et que fait Emy sous…

— Dégagez ! hurle Harry.

 

Les gens ont peur de moi et du sang sur les vêtements d’Harry, ils s’écartent pour nous laisser un passage. On sort enfin et je vois leurs silhouettes près de la cabane d’Hagrid. Ils veulent sortir du périmètre du château pour transplaner. Il y a une odeur de brûlé, et des jappements, les jappements de Crockdur. Je double Harry, courant le plus vite possible. Je ne veux pas voir de nouveaux cadavres, plus jamais, plus jamais. 

 

Je me retransforme pour bloquer un sort du grand sorcier blond.

 

Impedimenta

 

Il s’effondre, mais un autre prend le relais. Je tente un Stupéfix, puis un Expelliarmus, derrière moi, j’entends Harry quelques-uns de ses sortilèges. Hagrid se relève et pousse un cri en voyant sa cabane en feu. 

 

— Crockdur est à l'intérieur, espèce d’abominable...

 

Je me tourne vers lui, catastrophée. C’est ça que j’ai entendu, les jappements. Je cours à la cabane et me plonge dans l’abreuvoir pour me mouiller et me protéger des flammes. Puis je deviens loup et entre pour trouver Crockdur.

 

— Emy ! Non !

 

Il est au fond, tapi dans un coin pour éviter le feu. Je le rejoins puis lui indique de me suivre. Il refuse, il a trop peur. Bientôt on n’aura plus de chemin pour sortir, le temps presse…

 

Je suis un loup. C’est un chien. Il a peur, moi moins. Alors je me grandis et grogne. Pas un grognement qui fait repousser un ennemi, non, celui de celui qui domine, celui qui dit « obéis-moi ».

 

Crockdur se couche et me suit. Aussi simplement que ça, on sort. 

 

Note de fin de chapitre :

J’espère que vous avez apprécié. Spéciale dédicace aux fans de GOT cette fois-ci.

Merci à MissArty pour sa relecture ♥︎

Et merci pour votre lecture,

winter

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