Remus était assis, seul, sur un imposant banc de pierre, lisant un livre.
Ou plutôt au premier abord il bouquinait car en y regardant de plus près, on se rendait compte qu'il avait les yeux dans le vague et qu'il n'avait pas tourné de pages depuis plus d'une demi-heure .
Il faut dire que ses pensées étaient occupées par la scène de l’après-midi passé :
"Sirius, c'est vrai ce qu'on dit, tu es amoureux? Demanda Lily.
Oui, mais ça ne te regarde pas, répondit sèchement Sirius.
Ho ! S'il-te-plaît, dis moi qui c'est ! Supplia la gryffondor
Hors de question ! Répliqua le rouge et or.
Moi je sais…, fit James.
Dis le moi mon amour ! Susurra Lily en s’agrippant a ce dernier.
Tu as tout intérêt à te taire. Menaça Sirius.
Je peux juste te confier que son prénom commence par Ré et se finit par mus." Confia James
Sirius avait jeté un regard noir à son ami et était parti.
Remus avait assisté à cette échange surréaliste sans savoir quelle devait être sa réaction.
Plongé dans sa réflexion le lycanthrope n'entendit pas le gros chien noir qui s'était installé à ses côtés. Le canidé se frotta contre Remus qui sursauta à ce contact.
- Patmol ! Quel bon vent t'amène ici ?
L'animal se tourna sur le côté et quelques instants plus tard c'était deux maraudeurs qui se tenaient face à face.
- Lunard, que fait tu ici, au beau milieu de la nuit ?
- Je, je lis, fit l'intéressé.
Il se dit qu'après tout, ce n'était qu'un demi-mensonge.
Le sang pur lui prit son livre des mains et déclama :
" Leïla est une jeune orpheline timide qui vient de faire sa rentrée dans un nouveau lycée, à Seattle. Elle va nouer une étroite relation avec Asher, le Bad boy de la ville, mais déchantera vite en découvrant qu'Asher est membre d'un gang de narcotrafiquants.
Son amour pour lui sera t'il plus fort que tout ?"
- Mon p'tit loup ! Tu es fan de romance complètement cliché ! Je ne pensais pas que l'eau de rose c'était ton truc. Moi qui te croyais intello jusque dans tes lectures.
- Ben, c'est-à-dire que... ,souffla ce dernier, affreusement gêné.
- Pas besoin de te justifier.
L'animagus afficha son sourire étincelant et toucha du bout de son doigt le nez de son âme sœur.
Il adorait quand les joues de son camarade se paraient d'une vive couleur pivoine. Bien sûr il ne lui dirai jamais mais cela le flattait intérieurement.
Ils restèrent un moment silencieux, à contempler les étoiles.
Ce fût Remus qui brisa le silence :
- James n'est pas venu se promener avec toi ?
- Il doit être en plein échange de salive avec Evans. Et puis, je voulais te parler.
- Vas-y, je t'écoute.
- Moony, c'est quoi ton orientation ?
- Hé bien, je suis à ta droite et à la gauche de cet arbre.
- Sérieux ! Enfin, tu vois de quoi je veux parler.
- Je dirai que je suis hétéro.
Sirius eu l'impression de tomber d'un balai en plein vol. Et lors de l'impact, son cœur se brisa en mille morceaux.
Mais il ne laissa rien paraître, comme à son habitude.
Le lycanthrope reprit :
- En fait je me pose la question. J'en parle souvent avec ma mère.
- Tu en as de la chance.
- De la chance ?
- Tu me vois aller trouver ma mère, "Bonjour Mamounette, je me pose des questions sur mon orientation, on peut en parler ?"
Remus sourit en s'imaginent la scène. Il n'avait vue Walburga que quelques fois sur le quai de la voie 9 3/4 et ces visions lui avaient arraché des frissons.
Il murmura :
- Je ne sais pas trop, sinon je me dis que je suis bi.
Cette phrase eu l'effet d'un reparo sur le cœur de l'héritier des Black.
- Pour toi je sais, tu es plus gay que Rimbaud et Verlaine. Mais tu ressens le besoin d'en parler ?
- C'est dure, quand depuis ta plus tendre enfance on te répète à quel point c'est mal et contre nature mais que tu ressens ça au plus profond de toi.
Le loup fut touché que le chien s'ouvre ainsi à lui.
- Tu sais Lunard, ça fait longtemps qu'on se donnait, je, tu, tu es un ami et donc j'aimerais savoir si peut être... bafouilla Sirius.
Tout ses masques avaient été chassé par le vent. Il avait perdu ses allures de prince et sa grandiloquence.
Moony serra doucement les mains de Sirius pour l'inciter à continuer.
Ce dernier prit une grande inspiration :
- Remus, je t'aime. Je t'aime à la folie, je t'aime depuis que ton regard a croisé le mien pour la toute première fois. Acceptes-tu de sortir avec moi ?
Sa voix tremblait un peu mais son ton était déterminé.
Le visage du lycanthrope passa de la surprise au questionnement et pour toutes réponses, il embrassa tendrement le seul, l'unique amour de sa vie.
Fin