— Abelforth mon très cher petit frère.
— Albus, je ne sais absolument pas pourquoi tu daignes descendre dans cette modeste auberge, mais j'ai l'impression que ce n'est pas très bon pour moi.
— Faut-il vraiment une raison pour visiter son frère préféré ?
— En théorie, non, mais dans la pratique…
— Et tout le monde sait qu'en théorie il n'y a pas de différence entre la théorie et la pratique, mais que dans la pratique il y en a une.
— Qu'est-ce que tu essaies de m'embrouiller ?
— Pourrais-tu me servir un verre de cet excellent lemoncello Ab ?
— Bien sûr, trois mornilles, deux noises, la maison ne fait pas crédit.
— Tu deviens chaque jour plus dur en affaires, remarqua l'enseignant.
— Effectivement, confirma le barman.
Albus paya en soupirant et obtint un verre d'une propreté douteuse, mais rempli d'un nectar d'une qualité que les mots de ce brave narrateur ne saurait retranscrire.
— De mémoire, tu m'as pris une cargaison de lemoncello, il y a deux semaines. Tu ne peux pas l'avoir déjà liquidé.
La comptabilité approximative d'Abelforth n'aurait pas pu le confirmer, mais le narrateur peut en attester, les réserves d'Albus ne pouvaient absolument pas être à sec. Aussi le directeur de Poudlard avaient certainement d'autres raisons. À moins de vouloir profiter de la compagnie de son frère préféré, mais ça n'aurait absolument aucun intérêt pour les braves lecteurs de ce texte. Le mieux est certainement de rendre la parole aux frères Dumbledore.
— Je sais, grommela Abelforth. Ce narrateur me gave de plus en plus.
— Allons allons Destrange est juste un incorrigible bavard.
— Merci merci, répondis-je avec un grand sourire qui s'éteignit en croisant le regard menaçant d'Abelforth. Mais si nous en revenions à votre visite monsieur le Directeur.
— Tout à fait, confirma Abelforth. Qu'est-ce que tu fiches ici ?
— Je suis venu te parler de tes petites affaires parallèles.
— Quelles petites affaires parallèles ?
— Ne fais pas l'innocent.
— Ne fais pas l'auror.
— En parlant d'aurors, ils ont intercepté une cargaison de cigares enchantés en provenance d'Égypte.
— Et ?
— Ils devaient être envoyé en Écosse. J'ai dit aux aurors que tu allais te renseigner, mais comme c'est toi qui devait les réceptionner.
— Ça reste à prouver.
— J'ai besoin de tes contacts au marché noir, mais n'exagère pas quand même. Je ne pourrai pas te couvrir sur tout. Je me suis renseigné, les cigares du pharaon sont féroces pour les fumeurs.
— C'est sûr que ce n'est pas pour les petites natures, confirma Abelforth. Enfin à ce qu'on m'a dit, précisa-t-il.
— Pour l'instant, les aurors italiens sont en train de retourner la Licorne.
— La Licorne ? demanda le barman faisant semblant de ne pas comprendre.
— C'est le nom du navire qui transportait la marchandise de contrebande, répondit le directeur en levant les yeux au ciel. Bref La Licorne n'a pas encore révélée tous ses secrets.
— Bah si tu as besoin de détourner l'attention, tu pourras toujours dire que le navire est celui de Durmstrang et qu'il a été détourné par un de leurs profs.
— Et c'est la vérité ?
— Bien sûr ! Tu me prends pour qui ?
— Pour quelqu'un qui avait subi un maléfice bien vicieux de la part d'Igor Karkaroff l'année dernière, mais bon, j'ai l'impression que cette discussion ne nous mènera nulle part.
— Peut-être en Russie ?
— Du moment que ce n'est pas dans les caves d'un honnête barman écossais, songea le narrateur avec sagesse.
— Merci pour ton aide petit frère.
— Toujours un plaisir de filer un coup de main à la justice !