On était le 2 mai, se répétait-elle encore et encore dans sa tête depuis bientôt une heure qu'elle était réveillée. Elle adorait et en même temps ne pouvait s'empêcher de détester cette journée. Depuis, toute petite, elle avait pu sentir la drôle d'ambiance qu'il régnait ce jour-là dans sa famille, avant même d'être en âge de comprendre toutes les implications, de cette journée. Elle pouvait voir les sourires, la joie et entendre les rires qu'il régnait quand toute sa grande famille se réunissait pour son anniversaire se disait-elle alors qu'elle avait quatre ou cinq ans. Mais, elle avait ressenti et vu en grandissant, que derrière les rires et les sourires, un voile de tristesse transparaissait, les morts se faisaient ressentir. Leurs ombres étaient présentes dans le regard et le cœur de ses proches, bien qu'elle ne le sût que plus tard. Mais elle le savait maintenant et depuis des années ce qu'il en était. Elle savait ce que les sorciers avaient perdu ce jour-là, deux ans avant sa naissance, ce qu'ils avaient aussi retrouvé mais à quel prix... C'était peut-être pour cela, elle en était pas sûre encore aujourd'hui qu'elle avait entrepris ses études de médicomagie.
Elle n'avait pas voulu se lever pendant près d'une heure alors qu'elle était bien réveillée, elle n'avait pas vraiment envie que cette journée commence... Il avait fallu toute la bienveillance et l'amour de son Edward pour la sortir de son lit et la motiver à se préparer. Il comprenait ce qu'elle ressentait, il la connaissait par cœur, se dit-elle un doux sourire illuminant son visage et ses deux iris d'azur alors qu'elle finissait de s'habiller.
Dans moins d'une heure, elle serait réunie avec toute sa famille, son immense famille, dans le château qu'ils avaient tous connus à différentes époques, sous différents angles... Le château le plus important de leur histoire ancienne et récente. Le château que chaque sorcier de Grande-Bretagne et d'Irlande côtoyait durant leur sept années d'études. Victoire avait adoré ses années d'études dans ce château âgée de plus de mille ans.
Et cela pas pour son anniversaire mais pour une commémoration, qu'il lui importait mais elle était fatiguée de commémorer les morts et une bataille sanglante le jour de son anniversaire au lieu de célébrer la paix, la joie, la vie.
" Vic', tu es prête ? C'est bientôt l'heure, non ? Dit un jeune homme en présentant sa tête dans l'entrebâillement de la porte.
- - J'arrive, répondit-elle en mettant ses chaussures.
- - Tu es magnifique, lui murmura le jeune homme à l'oreille en lui prenant la main. En avant, déclara-t-il en la regardant de son doux regard noisette.
Elle hocha la tête pour toute réponse. Et ils disparurent, transplanant dans la foulée. Laissant le soleil couchant londonien derrière eux, sa douce lumière illuminant l'appartement semi-moldu qu'ils louaient dans le quartier de Notting Hill pour les magnifiques contrés au nord de l'île.