Presque 15 ans après, je n'ai toujours pas digéré la mort de Sirius. Je l'ai trouvée choquante et inutile. Je trouve que l'on en sait pas assez sur ce personnage pour accepter sa mort. Les justifications de Dumbledore à la fin du tome 5 m'ont paru bien fades. Comment se remettre de la mort de la seule famille d'Harry ? C'est impossible. Je devais écrire quelque chose, une suite plus heureuse (en attendant la sortie du tome 6 à l'époque !). Déception en le lisant. Pas de retour de Sirius...
Heureusement qu'il y a la fanfiction.
Bonne lecture !
Quand elle arriva dans le bureau, elle trouva le directeur en train d’écrire –à la main- une longue lettre. Il devait s’agir d’une affaire extrêmement importante, autrement il n’aurait pas pris cette peine.
Elle avança silencieusement vers lui et attendit que Dumbledore finisse.
-Je suis à vous dans une minute, Minerva, dit le directeur.
Celle-ci fit de son mieux pour cacher son impatience, Albus l’avait convoquée en urgence mais il la faisait attendre…
Il signa enfin la lettre, la sécha d’un coup de baguette et la scella à l’aide de la cire magique.
-De quoi s’agit-il, Albus ? demanda-t-elle.
-De qui, ma chère. Il s’agit toujours de notre jeune monsieur Potter. Je pense –j’espère- avoir trouvé une solution. Voulez-vous bien remettre cette lettre en main propre à M. Phileas Clarke, je vous prie ?
-La spécialité de M. Clarke n’était-elle pas l’alchimie et non l’occlumancie ?
-Il faut essayer d’autres choses, Minerva. Severus n’a pas réussi à faire apprendre les rudiments de l’occlumancie à Harry mais il était trop impliqué chez notre ennemi… J’ai bien peur qu’il ne nous ait pas tout à fait aidés cette année.
Minerva fit de son mieux pour rester neutre. Nommer un ancien mangemort professeur était discutable, il ne fallait pas s’étonner de son comportement… Mais elle respectait Dumbledore et ses décisions, aussi insensées puissent-elles paraître.
-Je regrette de ne pas pouvoir vous en dire plus, Minerva, dit Albus en lui tendant la grosse enveloppe.
-La situation l’impose.
-Remettez cette lettre à Phileas dans les meilleurs délais. C’est hélas la seule chance qu’il nous reste. Moins nous en savons, mieux cela est.
Minerva sortit sa baguette magique et changea l’enveloppe en mouchoir en tissu brodé de violet qu’elle glissa à l’intérieur d’une de ses manches.
-Y aura-t-il d’autres réunions de l’ordre ? demanda-t-elle.
-Maintenons-les tant que possible. Le quartier général doit rester accessible à tous ceux qui en ont besoin.
-Puis-je ? demanda Minerva en désignant un bout de parchemin et une plume.
-Je vous en prie.
Elle écrivit une courte lettre à l’attention de Phileas Clarke, lui demandant de la retrouver au quartier général de l’ordre du phénix et l’envoya.
Minerva fut surprise par la rapidité de la réponse. Elle transplana directement dans une ruelle sombre près du square Grimmaurd et, après avoir soigneusement vérifié qu’elle était seule, s’avança vers le numéro 12 qui apparaissait.
Elle entra prestement à l’intérieur. A peine eut-elle refermé la porte et fit un premier pas dans l’obscurité de l’ancienne maison des Black qu’elle se prit les pieds dans l’ignoble parapluie en jambe de troll.
-Maudite chose, marmonna-t-elle.
Elle tapota une lampe pour y voir plus clair. Celle-ci s’alluma aussitôt suivie des trois autres qui ornaient le couloir. Les portraits murmuraient sur son passage, protestant contre la soudaine luminosité mais elle les ignora royalement.
L’état de la maison ne s’était pas arrangé durant l’année scolaire. L’impression d’être laissée à l’abandon s’était encore accentuée mais l’obscurité et les choix de décoration étaient probablement en cause. Elle avait toujours trouvé les goûts de certaines familles de sang-purs douteux, c’était d’autant plus vrai chez les Black. Dès sa première visite, elle avait détesté cet endroit mais la maison avait des avantages considérables en temps de guerre.
Minerva se concentra sur le motif de sa venue. Clarke était-il arrivé ? Elle espérait qu’il n’aurait aucun empêchement qu’il ne puisse contrer.
Par mesure de précaution et parce qu’elle n’aimait pas les surprises, elle lança un sortilège de Détection. Il s’avéra nul, elle était seule.
Elle descendit à la cuisine et prépara du thé en attendant son rendez-vous. Son regard sévère balaya la pièce creusée. Il n’y avait pas de fenêtre, pas le moindre trou dans lequel un rat aurait pu se glisser. Toute la maison était déprimante. Elle n’était pas étonnée que son ancien élève Sirius Black s’en soit enfui deux fois. La première pour se sauver lui. La seconde pour essayer de sauver son filleul.
Minerva ferma les yeux quelques secondes. Sur les quatre élèves qui l’avaient presque poussée à la démission, deux étaient morts, un était en fuite et le dernier devait se cacher loin du monde. Elle avait de la peine pour Remus Lupin. Sa condition de loup-garou lui gâchait la vie mais celle-ci semblait en plus s’empirer… A l’école, Lupin avait été plus heureux. Même si deux de ses amis avaient rendu la plupart des professeurs dingues, ils avaient un cœur et une âme. C’était ce qui avait incité Minerva à garder son sang-froid et à rester à Poudlard.
L’attente lui paraissait interminable. Clarke allait-il venir oui ou non ? L’heure était trop grave. Dumbledore avait bien insisté sur le caractère urgent du rendez-vous.
Finalement, des bruits se firent entendre. Quelqu’un était arrivé. Minerva se leva et avança vers les escaliers qui rejoignaient le rez-de-chaussée. Elle espérait fortement qu’il s’agisse de Phileas Clarke.
Son rendez-vous était bel et bien arrivé mais il n’était pas seul. Arthur Weasley l’accompagnait. Minerva croyait savoir qu’ils travaillaient tous deux au même étage au ministère de la magie.
-Arthur, que se passe-t-il ? demanda-t-elle alarmée par sa présence au square Grimmaurd alors qu’une famille nombreuse l’attendait au Terrier.
-Quand Phileas m’a dit que vous seriez là, je me suis permis de l’accompagner. Ce qui se passe au ministère devient préoccupant, Minerva.
-Parlez, par Saint-George !
-Fudge a disparu.
La pensée que la disparition du ministre de la magie n’était pas une grosse perte au vu de ce qu’il avait pu dire ces derniers mois traversa l’esprit de la directrice adjointe de Poudlard mais n’y resta pas. Elle était inquiète et Dumbledore le serait sans doute aussi en apprenant cette nouvelle.
-Beaucoup d’employés pensent qu’il est mort, dit Arthur. Il n’y a pas eu de déclaration officielle mais…
-D’autres pensent qu’il est devenu fou, et je suis d’accord avec eux, fit Phileas. Ce serait la continuité de ce qu’il se passe depuis deux ans…
-Il a perdu l’esprit, cela est indéniable, dit-elle. Et cela a eu des répercussions sur le ministère… Des mangemorts ont pu y pénétrer, ainsi que leur leader… Cela aurait été impensable, il y a quelques années.
-Un coup d’état est très probable, dit Phileas.
-Bien sûr notre gouvernement a son importance, dit Minerva. Nous devons nous assurer que Voldemort ne gagne pas du terrain… Mais, Phileas, nous avons un autre sujet important à discuter. Arthur, veuillez descendre à la cuisine je vous prie, j’ai préparé du thé.
-Merci, dit Mr Weasley en s’y rendant.
Elle attendit quelques secondes qu’il ait disparu dans la salle du bas puis sortit le mouchoir brodé. Un simple coup de baguette le fit reprendre sa forme d’enveloppe.
-Le professeur Dumbledore m’a chargé de vous remettre ceci, dit-elle d’un ton grave.
Il la regarda d’un air intrigué. Il fallait dire que l’enveloppe était lourde et épaisse.
-Il s’agit de quelque chose d’une importance capitale. Vous ne devriez pas tarder à en prendre connaissance. Dans un endroit sûr.
-Très bien.
Il prit l’enveloppe et la rangea dans sa cape, puis sortit de la maison dans un tourbillon de cape turquoise.
Sa mission achevée, Minerva décida de rejoindre Arthur Weasley au sous-sol pour boire une tasse de thé.
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