Cela faisait presque 2 mois qu'Harry s'était installé au 12 Square Grimmaurd avec ses 2 meilleurs amis, Ron et Hermione, et sa petite-amie, Ginny. Ils avaient emménagé quelques jours après la bataille de Poudlard, juste le temps de se faire soigner par les bons soins de Mme Pomfresh, n'ayant pas voulu aller à St-Mangouste.
Ron et Hermione n'étaient présents que de manière provisoire, seulement le temps de se trouver un appartement, ne voulant pas "déranger Harry et Ginny", selon leurs propres mots, même si les concernés leur répétaient sans cesse qu'ils ne dérangeaient pas et pouvaient rester le temps qu'ils souhaitaient.
De plus, pour se vider l'esprit, mais aussi parce qu'il pensait s'y installer définitivement, Harry s'était mis en tête de nettoyer le manoir Black de toute sa magie noire et d'en refaire la décoration de façon à le rendre plus accueillant. Il ne se voyait en effet pas vivre au quotidien dans un lieu si sombre, avec des têtes d'elfes de maison accrochées aux murs et encore moins avec le risque d'avoir un tableau hurlant tout un tas d'injures dès le moindre bruit (il fallait d'ailleurs encore qu'il trouve une solution pour enlever ce tableau de Mme Black de l'entrée). C'est pour cela que, depuis un peu plus d'une semaine, il passait ses journées à remplir des cartons entiers des anciennes affaires de la famille de Sirius, bien plus nombreuses qu'on ne pourrait l'imaginer. Il n'avait pas pu s'y mettre avant parce qu'il avait d'abord fallu régler toutes les affaires "d'après-guerre" : faire les déclarations officielles au ministère, participer en tant que témoin aux procès des mangemorts arrêtés et, malheureusement, assister aux enterrements de ses proches décédés.
Aujourd'hui, Harry avait décidé de s'attaquer à une des nombreuses salles du manoir qu'il n'avait jamais vu auparavant. C'était une grande salle très peu meublée. Il n'y avait dans la pièce qu'un bureau et une étagère, les deux ensevelis sous un tas d'objets aussi étranges les uns que les autres. Au fond de la salle, il y avait une fenêtre, rideaux fermés, qui avait l'air de ne pas avoir été ouverte depuis un très grand nombre d'années. L'endroit était rempli de petits objets séparés en tas et éparpillés un peu partout : sur le sol, sur le bureau, sur l'étagère et, "même sur le rebord de la fenêtre !", se rendit compte Harry en ouvrant les rideaux.
"Ca va pas être de tout repos", se dit-il en voyant l'état de la pièce et en commençant à déplier ses cartons.
Ni Ron ni Hermione n'avait pu l'aider parce qu'ils étaient allés visiter un appartement et Ginny avait un rendez-vous au ministère de la magie. Bien sûr, au début, Harry avait essayé de ranger les affaires dans les cartons grâce à la magie, mais il s'était vite rendu compte que, la plupart des objets étant infestés d'une puissante magie noire, ses sortilèges n'avaient aucuns effets sur eux.
Il mit ses gants de protection car il avait, au début de son grand rangement, eut une malheureuse expérience lui ayant appris que certains objets n'avaient pas une très bonne réaction quand on les touchait, et commença donc à ranger la pièce. Au bout d'une heure, il avait quasiment fini, ne lui restant plus que 2 petits tas près de la porte. Alors qu'il avançait vers le tas le plus à gauche, il marcha sur un petit objet qu'il n'avait pas vu avant. Il se baissa pour le ramasser et remarqua que c'était un anneau complètement doré ornementé d'un rubis et, au milieu de celui-ci, une petite bulle noire donnant l'impression de flotter. Il y vit aussi un morceau de papier accroché, avec un message non signé dessus.
"Lumos", murmura-t-il, avant de lire ce qu'il y avait d'écrit :
"Je t'envoie cet anneau, dernier objet de mon invention, suite à ta demande. Cependant, je te recommanderais de faire attention. Les pouvoirs de cet objet, bien qu'ils n'en ont pas l'air, peuvent être dangereux. Je te demanderais aussi de n'en parler à personne, afin qu'il ne tombe entre de mauvaises mains. Et, n'oublie pas, il n'est jamais bon de s'installer dans les rêves en oubliant de vivre."
Harry rangea l'anneau dans sa poche en se rappelant de le montrer le soir même à ses amis et se remit à son rangement pour finir la pièce.
Le soir, alors qu'ils étaient en train de dîner dans la cuisine, Harry parla de sa trouvaille à Ron, Hermione et Ginny, et leur lut le mot qui était accroché avec.
"Tu es sûr que cet anneau n'utilise pas la magie noire ? Tu l'as quand même trouvé dans une des salles du manoir Black et on ne sait même pas à qui il était destiné", dit Ginny en regardant l'objet d'un air soupçonneux.
"Je ne pense pas", répondit Harry, "Il n'a eu aucune réaction quand je l'ai touché sans les gants et je lui ai lancé un Accio qui a fonctionné".
"Et puis", ajouta Hermione, "la dernière phrase du mot m'intrigue. On dirait quelque chose que Dumbledore aurait pu dire".
"Tu ne penses quand même pas que c'est Dumbledore qui a créé et envoyé cet anneau ?", demanda Ron.
"Je n'ai rien dit, je ne sais pas. De toute façon, je pense qu'il faudrait aller voir le professeur McGonagall. Elle pourra peut-être nous aider à faire des recherches dessus. Et peut-être qu'on pourra aller dans le bureau du directeur à Poudlard pour demander au tableau de Dumbledore s'il sait des choses. Mais d'ici-là Harry, évite de porter l'anneau, on ne connait pas encore ses pouvoirs...".
La discussion se termina donc sur l'approbation de tous pour aller voir le professeur McGonagall le lendemain, et le dîner reprit da façon normale, jusqu'à ce que chacun ne partent vaquer à ses occupations.
Le soir même, alors qu'il était seul dans sa chambre, allongé sur son lit, il décida de prendre l'anneau pour l'observer. Cette sorte de bulle noire l'intriguait, sans qu'il ne puisse l'expliquer. Au bout de plusieurs minutes, il finit par se perdre dans ses pensées, jouant machinalement avec l'anneau dans ses mains, lorsqu'il finit par le mettre autour de son doigt, sans s'en rendre compte. Voyant que rien ne se produisit, même au bout de plusieurs secondes, Harry en conclut que l'anneau ne devait pas être si dangereux que ça, ou du moins que ses pouvoirs n'étaient pas immédiats. Mais tout à coup, il se sentit pris d'une fatigue extrême, ses paupières commençant à se fermer toutes seules.
"Oula, je crois que j'ai parlé trop vite", s'inquiéta-t-il.
Il voulut retirer l'anneau, mais avant d'avoir pu faire le moindre mouvement, il plongea dans un sommeil profond.
Pendant la nuit, Harry rêva qu'il était dans un jardin. Enfin, plus précisément, entrain de voler au-dessus d'un jardin. Il sentit immédiatement que ce rêve n'était pas comme les autres. En effet, il avait l'impression étrange d'être complètement conscient, comme s'il était réveillé. Il tourna la tête et compris qu'il était en fait en train de jouer au quidditch avec deux autres personnes, qui étaient des hommes et qui avaient, étonnamment, les mêmes cheveux noirs et en bataille que lui. Harry examina ces deux hommes du regard : l'un semblait légèrement âgé, peut-être la soixantaine, alors que l'autre avait l'air d'être un adolescent. Il regarda encore plus attentivement l'homme plus âgé et lui trouva une ressemblance très étrange avec son père et quelques années en plus.
"Papa ! Qu'est-ce que t'attends pour jouer ?", lui cria le plus jeune.
"Papa ? Mais... je n'ai pas de fils", pensa Harry, confus.
Il resta sur son balai sans bouger, essayant de comprendre la situation.
"Papa ?", le rappela l'adolescent en se rapprochant d'un air inquiet, "T'es sûr que ça va ?".
"Oui, oui, ça va", lui répondit Harry automatiquement, "Harry réfléchit vite. Tu t'es endormi et tu te réveilles ici. Donc ce n'est qu'un rêve", réfléchit-il silencieusement.
Partant du principe qu'il était sûrement en train de rêver, il se laissa donc aller et, prenant le contrôle de son balai, il se dirigea vers les deux hommes et profita d'une partie de quidditch. Après ce qui parut plusieurs heures, Harry commença à entendre une voix féminine très lointaine, ce qui le tira de son sommeil.
Il ouvrit les yeux, avant de les refermer rapidement après avoir été ébloui par la lumière émanant de la fenêtre de la chambre. Lorsqu'il les rouvrit, il aperçut une touffe de cheveux roux juste au-dessus de sa tête. La première chose à laquelle il pensa fut les deux hommes qu'il avait vu dans son rêve, et principalement au fait que l'un des deux l'avait appelé "papa".
"Mais je n'ai pas encore de fils... peut-être que ce rêve montrait le futur ?", se demanda-t-il.
Mais il chassa bien vite cette idée de son esprit car il se rappela que l'homme plus âgé ressemblait à son père, mort des années auparavant.
"Qu'est-ce que cet anneau fait à ton doigt ?", demanda Ginny, le tirant ainsi de ses réflexions.
"Quelle heure il est ?", demanda-t-il en se redressant.
"Ne change pas de sujet et répond à ma question !", répliqua Ginny.
"De quoi tu...", commença-t-il avant de se rappeler, "Oh, l'anneau ! Eh bien... Je l'ai mis hier soir en jouant avec et, comme j'ai vu qu'il ne se passait rien, je n'ai pas décidé de l'enlever directement. Mais, avant d'avoir pu faire quoi que se soit, je me suis senti pris de fatigue et... je me suis endormi", conclut-il nerveusement, devant le regard furieux de Ginny, qui n'était pas sans lui rappeler celui de Mme Weasley.
"Tu t'es endormi avec l'anneau ! Tu te rends compte que c'était complètement inconscient ?! On avait tous convenu hier de ne pas y toucher avant d'aller voir McGonagall ! Imagine tout ce qui aurait pu t'arriver !".
"Mais, je ne voulais pas m'endormir avec. Je t'ai dit, tout d'un coup, je me suis senti fatigué et j'... ".
Il ne finit pas sa phrase parce qu'il sentit l'anneau, toujours autour de son doigt, commencer à le brûler. Il baissa les yeux vers celui-ci et Ginny, suivant son regard, fit de même. Ils purent donc voir tous les deux la petite bulle noire dans le rubis grossir de plus en plus, comme s'y elle cherchait à en sortir. Puis, avant même qu'ils n'aient le temps de réagir, il y eut une petite explosion et un brouillard de fumée blanche remplit la chambre. Quand le brouillard commença à se dissiper, Harry et Ginny ne remarquèrent pas directement que deux nouvelles personnes s'étaient jointes à eux dans la chambre...