30 juillet 1980, Godric's Hollow
La jeune femme prit une longue inspiration. Puis expira longuement. Encore une... Elle attendit que la douleur passe. Seulement quelques secondes mais qui lui semblèrent une éternité.
«Ça va, amour ?»
Elle rouvrit ses yeux émeraude et fixa son mari qui l'observait d'un air inquiet. Elle lui sourit.
«Encore une contraction ? demanda James, avec un air plus assuré que ne laissait transparaître sa voix.
- Oui, mais ça va. Tu as entendu Gwen, rien d'anormal à ce stade », répondit-elle d'une voix douce en se saisissant de la pile d'assiettes qu'elle s'était apprêtée à sortir dans le jardin.
Le terme n'était prévu que dans une dizaine de jours. Mais était-il possible que...
«Tu devrais peut-être t'asseoir... Je vais m'occuper de ça.»
Il voulut se saisir des assiettes mais elle se déroba aussi subtilement que son ventre rond le lui permettait.
«Tout va bien, s'agaça-t-elle. Des comme ça, j'en ressens dix par jour. Ça ne veut rien dire, elles sont encore trop espacées pour que ça soit le travail qui commence...».
Lily sortit dresser la table comme si rien ne s'était passé. Qui essayait-elle de convaincre : James ou elle-même ? Intérieurement, elle priait pour que son amie Gwen arrive... Elle ne voulut rien laisser paraître devant son époux mais quoi qu'elle en dise, les contractions semblaient bel et bien se rapprocher. Son compagnon la suivit à l'extérieur et se hâta de l'aider à tout installer avant l'arrivée des convives.
Il faisait un soleil superbe. Un temps idéal pour se rassembler entre amis autour d'un bon repas et de quelques verres. Un temps idéal pour oublier les menaces, les attaques, les missions de l'Ordre. Lily ne s'y rendait plus que rarement, empêchée par sa condition. Mais rester seule chez elle lui donnait le cafard. Elle passait ses journées à tourner en rond, la peur au ventre, en attendant que James revienne. En espérant qu'il revienne, simplement. Et à son retour, les nouvelles n'étaient pas toujours bonnes...
Ce fut avec un soulagement immense que Lily vit arriver Remus. Malgré son corps qui la faisait souffrir de plus en plus, elle supportait encore moins la sollicitude permanente que James faisait peser sur elle. A croire qu'elle était en sucre... Elle espérait secrètement que cette journée avec leurs amis d'école lui changerait les idées... du moins, si le bébé lui en laissait l'opportunité.
«Peter ne pourra pas venir, annonça Remus. Il a eu un imprévu et vous prie de lui accorder ses plus plates excuses...
- Il n'a jamais été aussi occupé que depuis que nous avons quitté Poudlard...» remarqua James avec une pointe d'amusement.
Quelques minutes plus tard, le ronronnement d'un moteur de moto se fit entendre. James sembla se dérider et retrouver un large sourire tandis que Sirius faisait son apparition dans le jardin. Les deux amis se tombèrent dans les bras l'un de l'autre.
«Tu es seul, remarqua Lily, soudain soucieuse.
- Et bonjour à toi aussi, Lily ! Tu me vois également ravi de te voir, répondit Sirius avec un sourire narquois.
- Non, je veux dire...» commença la jeune femme, embarrassée.
L'expression amusée de Sirius s'effaça légèrement et son regard sembla s'assombrir :
«Je sais ce que tu veux dire...»
Sa voix n'était plus du tout joviale. Il y eut un silence gêné entre les convives.
«Gwen a été retenue à Sainte Mangouste, sa garde s'est prolongée», indiqua Sirius en prenant place à table près de Remus.
Ce dernier haussa un sourcil circonspect et glissa un regard vers Lily. Il semblait le seul à avoir remarqué la lueur d'embarras dans le regard de la future maman. James était en train de servir un verre de Whisky Pur Feu à son meilleur ami. Sirius en avala une gorgée et leva les yeux vers Lily qui continuait de le fixer, immobile.
«Elle arrivera plus tard...», finit-il par ajouter, d'un ton jovial un peu trop forcé pour être sincère.
Lily acquiesça mais n'ajouta rien. Elle s'assit à son tour, le regard dans le vague pendant quelques instants. La conversation dériva sur les résultats du dernier match de Quidditch qui avait opposé les Canons de Chudley aux Frelons de Wimbourne. Les rires et les taquineries fusaient, mais Lily restait silencieuse, répondant seulement si on lui posait une question. Trop heureux d'avoir retrouvé son meilleur ami, James ne remarqua même pas qu'elle triturait le contenu de son assiette du bout de sa fourchette. Cela n'échappa pas à tout le monde, cependant...
A la fin du repas, Lily se leva et feignit d'aller s'affairer à l'intérieur.
«Tout va bien ?»
La jeune femme sursauta. Remus était en train de déposer une pile d'assiettes vides sur le bord de l'évier. Malgré sa voix douce, elle décela la pointe d'inquiétude dans son regard.
«Oui, oui, ça va, mentit-elle avec un vague sourire.
- Tu es pâle... et tu n'as presque pas touché à ton assiette... fit remarquer le jeune homme, non dupe. C'est le bébé ?»
Lily soupira en jetant un regard en direction du jardin où James et Sirius riaient comme deux gamins.
«Oui... Non... C'est juste... j'aurais aimé parler à Gwen...» avoua-t-elle.
Elle s'affaira à ranger quelques affaires pour ne pas croiser le regard inquisiteur de Remus. Une nouvelle contraction la saisit et elle ne put s'empêcher de pousser un grognement en crispant légèrement ses mains sur son ventre. Sans qu'elle ne s'en rende compte, Remus l'avait saisi doucement par les épaules pour l'aider à s'asseoir sur une des chaises autour de la table de la cuisine. Au bout d'interminables secondes, elle leva à nouveau les yeux vers lui.
«C'est devenu de plus en plus difficile de la voir quand Sirius est dans les parages... soupira Lily.
- Tu sais que ça a toujours été compliqué entre eux...hasarda Remus, les sourcils froncés. Et jamais très clair...
- Si au moins ils s'adressaient la parole autrement qu'en montant directement dans les décibels... Je ne peux pas demander à James de ne plus voir son meilleur ami, et je ne veux pas me priver de mon amie non plus... J'aimerais qu'ils se parlent... comme des adultes. Qu'ils règlent cette situation une bonne foi pour toute.
- Parce que tu crois que tout se règle comme par magie, Evans ?»
Lily et Remus se retournèrent. Sirius était accoudé au chambranle de la porte, une bouteille de bière à la main. La jeune femme se rembrunit. Elle détestait quand il s'adressait à elle par son nom de jeune fille. Ce qu'il ne faisait guère plus que quand il était en colère... Et en effet, derrière son air faussement décontracté, le feu couvait dans son regard anthracite.
«Cela ne devrait pas être insurmontable quand on apprend à se parler sans s'aboyer dessus, répliqua Lily, sentant la colère monter.
- A condition que l'autre soit là...
- Pourquoi crois-tu qu'elle enchaîne les gardes à l'hôpital ? s'emporta Lily. Elle s'abrutit de travail, pour ne pas avoir à y penser !
- C'est ce qu'elle t'a dit ? rétorqua Sirius, sur la défensive.
- Je n'ai pas des ronds de saucisse devant les yeux, Sirius. Il faudrait être soit naïf soit idiot pour ne pas s'en rendre compte...
- Disons que je suis naïf alors... conclut le concerné avec un haussement d'épaules avant de boire une gorgée de bière.
- Si tu bottes en touche de cette manière à chaque fois, ce n'est pas étonnant que vous n'arriviez à rien, grogna Lily.
- Elle n'a pas tort, approuva Remus avec un regard entendu vers son ami.
- Lunard, tu ne vas pas t'y mettre aussi...»
Remus n'eut pas le temps de répondre. La porte d'entrée venait de s'ouvrir. Lily jeta un dernier regard furieux à Sirius et se hâta de sortir de la cuisine. Sirius battit en retraite et retourna dans le jardin pour retrouver James.
Dans le hall d'entrée, la future maman avait pris une nouvelle invitée dans ses bras - du moins dans la mesure où son ventre proéminent le lui permettait.
«Désolée d'être si en retard, s'excusait la jeune femme. C'était la folie, cette garde... J'ai cru que ça n'en finirait jamais...
- Je suis contente que tu sois là, répondit Lily, visiblement soulagée.
- Bonjour Gwen...»
La dénommée Gwen adressa un sourire rayonnant à Remus qui venait à son tour l'accueillir. Elle avait l'air presque aussi fatiguée que lui, ses traits étaient tirés par le manque de sommeil et l'épuisement, mais son regard ambre brillait d'une joie sincère. Ses cheveux bruns étaient retenus dans un chignon lâche, dont plusieurs mèches aux reflets acajou s'étaient échappés au cours des longues heures qu'elle avait passé à courir à l'hôpital.
«Je suis heureuse de te revoir ! s'exclama-t-elle tandis que Lily consentait à la laisser aux bras du jeune homme.
- C'est tellement rare de te croiser ces derniers temps, je ne pouvais pas manquer cette occasion... répondit-il en lui rendant son accolade.
- Viens donc dans le jardin, le soleil te fera le plus grand bien... enchaîna Lily en attrapant son amie par le bras. Il reste de la tarte aux pommes, tu en veux ?
- Volontiers ! Je meurs de faim, je n'ai rien mangé depuis des heures...»
Gwen la suivit vers la porte qui donnait sur le jardin arrière du cottage. Alors que Remus sortait et rejoignait James et Sirius en grande conversation, Lily retint son amie par le bras.
«Gwen, je sais que tu as enchaîné les heures à Sainte Mangouste, et que tu dois être épuisée mais...» commença-t-elle.
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. A la crispation de son visage, la jeune Guérisseuse avait compris.
«Ça fait combien de temps ?
- Depuis le milieu de la matinée, je dirais...ça se rapproche... »
Gwen acquiesça puis lui adressa un sourire rassurant.
«Tu peux encore me parler, donc ce n'est pas encore pour tout de suite. J'ai le temps de manger cette part de tarte !»
Le rire de Sirius résonna dans le jardin. Le sourire de Gwen s'évanouit brièvement. Elle suivit Lily jusqu'à la table où les garçons continuaient de vider leurs verres avec insouciance.
«Mais regardez qui nous fait l'honneur de sa présence !» s'exclama joyeusement James.
Pendant que son mari se levait pour accueillir Gwen, Lily fit glisser une assiette devant son amie avant de s'asseoir. Elle essayait de ne pas laisser transparaître son impatience de pouvoir se retrouver seule à seule avec Gwen. Cette dernière sourit à James. Son regard croisa furtivement celui de Sirius.
«J'espère pouvoir rester un peu... Mais Franck m'a contactée tout à l'heure, le travail a bien commencé pour Alice.»
Le cœur de Lily rata un battement.
«Elle va accoucher aujourd'hui ? interrogea Remus.
- Probablement avant la fin de la journée... acquiesça Gwen en prenant une bouchée de sa part de tarte. Je leur ai promis de passer les voir rapidement...»
Lily voulut se lever. Crier à son amie qu'elle ne pouvait pas la laisser seule. Pas aujourd'hui. Son bébé s'apprêtait à naître. Elle le savait. Elle avait besoin de Gwen. Elle n'eut cependant pas le temps d'exprimer ses craintes, Sirius lui coupa l'herbe sous le pied.
«Encore une occasion de te volatiliser ?» railla-t-il en se tournant vers la Guérisseuse.
Gwen en lâcha sa petite cuillère, de surprise et de colère.
«Tu veux vraiment remettre ça, maintenant ? répliqua-t-elle, les sourcils froncés.
- A peine posée à cette table, tu parles déjà de partir. Je me demande pourquoi tu t'es seulement donnée la peine de venir...
- Si tu souhaites que je m'en aille maintenant, aie au moins la courtoisie de me le dire directement !
- Personne ne te retient.
- Stop !»
La voix de James arrêta net l'altercation entre Gwen et Sirius. Il les jaugea tous les deux d'un œil contrarié.
«Nous vous avons invités pour passer un bon moment ensemble. Entre amis. Alors pas de prise de tête. C'est déjà bien suffisant d'avoir à vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, inutile d'en rajouter.»
Il jeta un regard furieux à son meilleur ami qui feignit de ne pas le voir et trouva un intérêt certain à sa bouteille de bière. La mâchoire de Gwen était crispée. Ses yeux ambrés luisaient un peu trop pour que ce soit uniquement un reflet de lumière. Elle repoussa son assiette encore pleine et se leva brusquement.
«Viens Lily, on va voir comment se porte ce bébé...»
Un peu sonnée par l'échange auquel elle venait d'assister, la future maman acquiesça et se leva à son tour pour se diriger vers la maison. Remus attendit que les deux jeunes femmes soient parties avant de se tourner vers son ami :
«Sirius Black, tu es vraiment le roi des imbéciles...
- Ne te mêle pas de ça, Remus, répliqua l'intéressé.
- Est-ce que tu étais obligé de t'en prendre à elle de cette manière ? C'était totalement gratuit et injustifié ! Qu'est-ce que tu cherches ?
- Je ne cherche rien du tout, s'agaça Sirius. Tu ne peux pas nier qu'elle n'est jamais là. Où est-elle quand on risque notre peau face aux Mangemorts ? Quand nos amis tombent les uns après les autres ?
- Tu doutes d'elle ?
- J'aimerais qu'elle me donne des raisons de ne pas le faire.
- Peter non plus n'est pas là et pourtant je ne t'entends pas lui grogner dessus, fit remarquer Remus.
- Je suis d'accord avec Lunard, intervint James d'une voix calme pour faire redescendre le ton de la conversation. Avec toutes ces attaques qui se multiplient un peu partout, ça devient la folie à Sainte Mangouste. Gwen a refusé de se joindre à l'Ordre, parce que ce boulot ne lui permet pas de s'investir comme elle le voudrait. Mais c'est sa manière à elle de se rendre utile et de se battre... Elle a toujours trouvé du temps entre deux gardes pour venir voir Lily. Pareil pour Alice. Si ça ne prouve pas son engagement, je ne sais pas ce qu'il te faut... »
Il remonta ses lunettes sur son nez et haussa les épaules devant la moue dédaigneuse de Sirius. Mais son ami ne trouva plus rien à redire. Le silence retomba sur le jardin.
Remus observa Sirius du coin de l'œil. Il sentait qu'il ne leur disait pas tout sur ce qu'il reprochait vraiment à Gwen. Mais il était près à parier que leur ami aurait préféré se jeter un sort de Langue de Plomb plutôt que de leur dire.
---
«Tout va pour le mieux, annonça Gwen tandis qu'elle fouillait dans sa mallette après avoir examiné l'état de Lily. Le travail a commencé, mais on a encore plusieurs heures devant nous... Tiens, prends ça...»
Elle tendit à Lily une petite fiole rempli d'un liquide clair. Assise au bord du lit, la future maman s'en saisit. Son visage reflétait son appréhension. Dans quelques heures, son enfant serait là. Dans quelques heures, elle serait mère...
«Prends-en deux gouttes si la douleur devient trop importante, indiqua Gwen. Deux gouttes, pas plus pour l'instant. Et toutes les heures minimum. Cela devrait te permettre de te soulager et de te reposer un peu.
- Pour combien de temps tu penses en avoir ?»
Gwen haussa les épaules en continuant de rassembler ses affaires.
«Difficile à dire... Mais je ne serais pas de retour avant deux ou trois heure... au moins...»
Lily soupira. Ses épaules s'affaissèrent un peu, comme si elle était écrasée par l'angoisse. Gwen vint s'asseoir près d'elle et l'enlaça.
«Tout va bien se passer, tu verras. C'est normal d'être pleine d'appréhension... Toutes sorcières qu'elles sont, toutes les femmes que j'ai accompagné étaient mortes de trouille le jour venu...
- Et si ça s'accélère et que tu n'es pas revenue à temps ?»
Gwen observa un moment son amie et réfléchit.
«James a toujours son miroir à double sens ?» demanda-t-elle.
Lily acquiesça et son regard balaya la chambre. Dans un coin, un couffin en osier attendait l'arrivée de son futur occupant.
«Il doit être quelque part par là. Mais je ne sais pas si Sirius...
- Sirius a toujours son miroir sur lui...» la coupa Gwen avec un sourire en coin.
Elle se leva du lit et fouilla quelques instants dans la table de chevet de James avant de trouver ce qu'elle cherchait : la première moitié du miroir qui permettait aux deux amis de communiquer. Elle finit de remballer son matériel et glissa le miroir dans son sac.
«Tu devrais te reposer, conclut-elle. Et je te promets que je serai de retour à temps pour la naissance de ton fils...
- Comment sais-tu si c'est un garçon ?» interrogea Lily en s'allongeant sur le lit, exténuée.
Gwen lui sourit :
«Secret du métier !»
Elle déposa un baiser sur le front de son amie. Puis elle s'éclipsa de la pièce avec un clin d'œil.
Lorsqu'elle redescendit au rez-de-chaussée, les trois garçons avaient pris place dans le salon. A son arrivée, James se leva pour venir à sa rencontre, un peu anxieux.
«Tout va bien, elle se repose...» déclara la Guérisseuse avant qu'il ait le temps d'ouvrir la bouche.
Il y eut un moment de flottement pendant lequel Sirius et Gwen se dévisagèrent. La Guérisseuse fut la première à détourner le regard et elle se racla un peu la gorge.
«Je suis navrée, je dois vraiment y aller. Mais je reviens dès que possible.»
Puis elle se dirigea rapidement vers l'entrée et sortit sous le soleil écrasant de milieu d'après-midi. Alors qu'elle s'apprêtait à sortir de la propriété des Potter pour transplaner, une voix dans son dos la retint.
«Hey, attends...»
Elle s'arrêta dans son élan, hésita et finit par se retourner.
«Sirius, je n'ai pas le temps...»
Sirius referma doucement la porte de la maison derrière lui et s'avança vers elle avec sa nonchalance habituelle, les mains dans la poche. Gwen se sentait déjà irritée par son attitude. Pendant quelques secondes, seul le silence des environs les entoura.
«Je suis désolé... finit-il par lâcher. Pour tout à l'heure...»
La jeune femme l'observa d'un air circonspect, un sourcil levé. Sirius leva les yeux au ciel.
«Bon, okay, et pour toutes les autres fois avant...»
Gwen soupira, partagée. Elle aurait voulu continuer cette conversation, mais elle savait qu'Alice l'attendait. Pourquoi fallait-il qu'il choisisse précisément ce moment pour présenter ses excuses ?
«Sirius, je suis désolée, je dois vraiment y aller, répondit-elle précipitamment comme si elle craignait qu'il soit pris d'un nouveau coup de sang. Mais à mon retour, il faut qu'on parle tous les deux. Enfin... une fois que je me serais occupée de Lily...»
Elle tourna les talons, mais revient presque aussitôt sur ses pas :
«D'ailleurs, ce serait bien que tu gardes ton miroir à double sens à portée de main si besoin. J'ai pris celui de James...»
«Tu veux dire... que c'est pour aujourd'hui ?»
Tout ressentiment avait quitté la voix et le regard de Sirius. Un sourire pointait au coin de ses lèvres.
«D'ici demain, très probablement. Mais... s'il te plaît, ne dis rien à James... ajouta Gwen précipitamment. Il a l'air déjà suffisamment angoissé et il s'en rendra compte bien assez tôt.»
Gwen ouvrit la bouche comme pour ajouter autre chose, se ravisa et lâcha finalement un simple «A plus tard» avant de partir. Sirius resta encore quelques minutes sur le perron, à observer l'endroit où la jeune femme avait disparu, avant de retrouver ses amis à l'intérieur. Quelque chose lui disait que les prochaines heures n'allaient pas être une partie de plaisir...