Eddie Carmichael ouvre de grands yeux alors que Megan Jones, ivre mais heureuse de vivre, monte sur le comptoir du bar. Ses bras exécutent des gestes désordonnés, à peine en rythme avec la musique. Ses cheveux bruns, coupés courts, lui donnent un air de démon fou. Elle leur fait de grands signes, à Patricia Stimpson et lui, pour qu’ils la rejoignent.
La bouche en coeur.
Les hanches déchaînées.
Le coeur à cent à l’heure.
Eddie secoue vivement la tête, soudainement mal à l’aise à la simple idée de s’afficher face à tous les clients du bar de jazz où ils se sont retrouvés ce soir. Patricia, elle, est plus hésitante et, les joues rougissantes, tente de prendre appui sur le comptoir pour rejoindre leur amie. Tricia a un faible pour la brune. Lui aussi.
Megan le sait, Megan en joue. Megan s’amuse.
Megan ne prend rien au sérieux. Megan s’assume.
Megan aime les hommes. Megan aime les femmes.
Megan aime. Tout simplement. Sans distinction de genre.
Sans complexe, et surtout avec légèreté.
Mais aussi, avec fierté.
Lorsque Patricia la rejoint, elle n’hésite pas une seconde, et l’embrasse à pleine bouche. La blonde répond à ce baiser improvisé avec toute la ferveur et la tendresse qui la caractérise. Les langues s’entremêlent, les mains s’enlacent, s’évadent sur les hanches, les cheveux, les fesses.
A en perdre la tête.
Et alors que Megan redescend de son comptoir, elle l’embrasse lui.
Eddie.
Patricia.
Elle, lui.
Lui et elle.
Eux.