Il y a des choses qu'on ne comprend pas toujours au premier abord. Par exemple, comment passer de son lit bien chaud en Ecosse, à une jungle moite et humide parfaitement désagréable. Une jungle si dense, que l'on n'en voit pas le bout. Avec certes une baguette magique, mais aucun moyen de transplaner. C'est typiquement le genre de chose qui peut vous rendre dingue. Encore plus quand vous vous retrouvez ici avec James. S. Potter, qui est soit dit-en passant votre ex meilleur ami, et Miles Hobart, le garçon sur qui vous avez flashé depuis des mois. Sans parler du fait que vous êtes en tenue pilou-pilou, car en Ecosse il fait froid à mourir, et au milieu de la jungle, chaud à crever.
Ce n'est pas vraiment le début de l'histoire. Pour être honnête, nous avons du mal à comprendre le début de l'histoire.
James et moi ne nous parlons plus depuis notre entrée à Poudlard. Il est allé à Serpentard, bonjour l'ambiance familiale, et il est devenu ami avec une belle bande d'abrutis. Moi, j'étais à Serdaigle, alors évidement, mes bonnes notes et moi on était bonnes pour les railleries.
J'ai pleuré, beaucoup. Nola Nolan, notre préfète de l'époque, avait passé un temps considérable à sécher mes larmes. Puis, elle m'avait donné le meilleur conseil possible. Celui d'être extraordinaire. J'avais brillé dans tout ce que j'avais entrepris, et j'avais brillé de solitude.
James avait grandi. Miles Hobart, un américain charmant avait débarqué d'Ilvermorny en cinquième année et rejoint Serpentard. James et lui étaient devenus inséparables.
James avait tenté de s'excuser. Après six ans d'ignorance, c'était des excuses qui étaient arrivées beaucoup trop tard.
Mais maintenant, nous étions là, tous les trois au milieu de la jungle, sans même savoir pourquoi. James et Miles ont l'audace de me regarder comme si j'avais la réponse à leur question. De toute évidence ce n'est pas le cas.
Beaucoup de possibilités me traversent l'esprit. Mais le fait que nous nous soyons retrouvés au milieu de ce couloir en pleine nuit, c'était dû à un pur hasard. Enfin, je crois. Étrangement, je n'en suis plus si certaine. Qu'est-ce que je faisais dans ce couloir ?
Ils font sans doute la même tête que moi. Ils ne savent pas. Aucun de nous trois n'en a la moindre idée.
Ma mère était contre le fait de m'envoyer à Poudlard. Elle est américaine, elle a fait ses études à Salem et rien de fâcheux ne lui est jamais arrivé. Selon elle, Poudlard met ses élèves en danger, ce qui relève d'une fâcheuse incompétence. Mon père a insisté, soit disant parce que c'est l'ambiance rock'n'roll de l'école qui est amusante.
Personnellement, je n'ai pas vu une seule touche de rock, encore moins de roll, mais j'ai vu Mazekeen Norris manquer de mourir noyé par le calmar géant en cinquième année. Et Stanley Brice se faire aspirer par des toilettes en deuxième année. Il a disparu pendant trois jours. Il ne sait même pas comment il a fait pour s'en sortir vivant.
Je ne suis pas réellement optimiste quant à nos chances de survie immédiate. C'est pourquoi la seule chose que je peux penser à ce moment c'est "Miles est torse nu".