CHAPITRE PREMIER – Portraits des jeunes filles en feu
« Mes amies sont farouches et magnifiques, et je suis chanceuse d'effectuer ce dernier voyage à leurs côtés. Au commencement j'étais avec elles, femmes qui supportent les femmes, et à la fin il ne restera plus qu'elles dans un monde de fleurs sauvages. Dans celui-ci, il n'y a de place que pour les femmes qui aident les femmes, que pour les femmes qui aiment les femmes »
Un petit carnet de cuir noir plaqué contre la fenêtre, Marlène McKinnon faisait glisser avec fièvre sa plume sur le parchemin.
Le train scindait la campagne, locomotive vrombissante et scintillant de rouge dans les premières lueurs de la fin de l’été. La lumière s'engouffrait dans le wagon, faisant blondir ses longs cheveux couleur de miel. Concentrée, elle posa le carnet sur ses genoux et mit sa main en visière au-dessus de ses yeux. Elle continua à écrire.
Si le temps était beau, l'heure était triste. Olga Oswald, leur camarade de Poufsouffle, née moldue, avait été tuée trois jours avant ce 1er septembre 1978. Ses funérailles, la veille, étaient l'événement le plus triste auquel Marlène avait jamais assisté. C'était Lily Evans qui avait appris la nouvelle la première, en recevant la Gazette du Sorcier. Elle avait écrit la même lettre tachée de larmes à Mary McDonald et à Marlène : « Ils ont tué Olga. Ils ont tué Olga et il faut faire quelque chose. Ils vont nous tuer aussi ».
Marlène avait embrassé ses frères, puis ses parents, et avait fait sa valise avant de transplaner à Londres. Elle avait rejoint Mary dans l'appartement qu'elle occupait avec son frère, Simon, et sa mère, et Lily était arrivée plus tard dans la soirée. Elles avaient pleuré, puis elles s'étaient mises en colère, vociférant contre des ennemis réels mais insaisissables. L'intérêt d'une telle action était moins productif que cathartique, même si Marlène avait noté consciencieusement chacune de leurs idées pour changer le monde dans son carnet de cuir. Qui sait, peut-être quelqu'un en aurait-il besoin le jour venu ?
Mary McDonald et Lily Evans avaient toutes les deux grandi chez les moldus. C'est ce qui les avait considérablement rapprochées lorsqu'elles s'étaient rencontrées, les premiers jours de leur arrivée à Poudlard. Discrètes et intimidées par ce nouveau monde, il avait fallu du temps pour que Marlène, plus exubérante et issue d'une famille de sorciers, soit pleinement intégrée, et que le duo devienne trio. Pourtant, désormais, elles étaient comme ses sœurs.
Mary vivait avec sa mère et son petit frère dans la banlieue londonienne. Lorsque ses pouvoirs s'étaient développés, Madame McDonald l'avait emmenée consulter des dizaines de médecins, avant que le Professeur Dumbledore lui-même ne leur rende visite un soir d'été pour leur expliquer qu'il ne s'agissait pas d'une maladie rare et contagieuse mais simplement de sorcellerie. Comme la jeune fille ne savait rien de son père, elle était entrée dans le monde de la magie en se présentant comme née moldue, et avait été considérée comme telle. Toutefois, lorsque le jeune Simon, son frère, avait également manifesté des pouvoirs magiques l'été précédent, il était paru probable que leur père soit en réalité un sorcier, et qu'ils soient de ce fait sangs-mêlés. Mary avait alors effectué quelques vaines recherches sur lui, à l'aide de son nom, qui n'avaient mené à rien de concret.
Marlène leva la tête de son carnet et détailla Mary du coin de l’œil. Elle était petite et brune, avec de grands yeux couleur d'ambre. Elle parlait toujours avec ses mains, et maîtrisait à la perfection les imitations de l'intégralité des professeurs du château. Aussi, Marlène aimait l'imaginer sur les planches en Amérique, couverte de paillettes et applaudie par les hommes et les femmes de tous milieux. Elle plairait autant aux nantis qu'aux indigents, c'était certain, et son doux visage suffirait à apaiser les foules et à éviter les guerres.
Lily, quant à elle, était indubitablement née moldue. Ses deux parents étaient ouvriers et vivaient dans une maison modeste du nord de l'Angleterre. Elle avait une sœur qui la détestait pour ce qu'elle était. À la mort de son père, deux ans auparavant, Lily avait raconté pour la première fois à Mary et Marlène les problèmes d'alcool qu'il avait et le déchirement qu'elle ressentait, entre le chagrin et le soulagement de ne plus avoir à gérer ce fardeau. Elle leur parla des soirées où il rentrait particulièrement éméché à leur domicile, sous l’œil des voisins, qui se cachaient derrière leurs rideaux pour les épier. Monsieur Evans n'avait pas été le père idéal, ni le mari idéal, criant parfois sur Madame Evans. Pourtant, Lily l'avait aimé sincèrement et lui avait pardonné. Marlène ne l'en avait que plus admirée.
Lily, lorsqu'elle ne souriait pas de ses incroyables yeux verts, écoutait avec attention les problèmes des autres, ses longs cheveux auburn ramenés derrière ses oreilles. C'était là le signe d'une concentration extrême, savait Marlène qui l'avait longuement observée. Une fois vidé son sac auprès de Lily Evans, non seulement le poids de sa propre existence semblait plus léger, mais il était également impossible de se dénigrer pendant plusieurs heures. Lily voyait le bon chez toute personne. En cinquième année, Marlène l'avait surnommée « Felicis », du nom de la célèbre potion, ce qui l'avoir fait rougir jusqu'à la plante de ses cheveux.
Si Marlène avait la boule au ventre depuis quelques temps, c'était parce qu'elle savait que ses deux amies, aussi merveilleuses soient-elles, étaient en danger. Les moqueries, les insultes et le harcèlement en raison de leur sang s'étaient intensifiés dans les couloirs, se renforçant au fil des années et de l'ascension de celui qui se faisait appeler Lord Voldemort.
Le mage noir avait réuni de nombreux adeptes et étendait son influence anti-moldu et anti-sorciers issus de familles moldues au sein de la communauté magique. La propagation de ses idées nauséabondes s'était faite progressivement, tant et si bien que, commençant par quelques discours sur la pureté du sang, ses partisans, surnommés « Mangemorts », employaient désormais la force et la terreur pour faire entendre leurs idées.
Il y avait tout d'abord eu des manifestations de sorciers encapuchonnés de noir dans les rues du Chemin de Traverse, puis à Pré-au-Lard, puis à Godric Hollow. Il y avait ensuite eu des dégradations sur les maisons des opposants. « SANGS DE BOURBE » ou « TRAÎTRES » pouvait-on encore lire sur certains cottages anglais. Enfin, il y avait eu les premières attaques, les premiers meurtres de familles moldues ou de sorciers nés moldus. Le Ministère de la Magie peinait à prouver le lien entre ces violences et les partisans de Voldemort mais aucun sorcier n'était dupe et chacun vivait dans la terreur de ce qu'il pourrait advenir s'il se montrait trop amical envers un moldu.
Or, Mary, Lily et Marlène s'apprêtaient à passer leur dernière année à Poudlard. L'époque de l'insouciance était révolue. Dans moins d'un an, elles ne bénéficieraient plus de la protection d'Albus Dumbledore, directeur de l'école et plus fervent opposant de Voldemort. Marlène craignait pour leur vie, d'autant plus qu'à leur diplomation, elles souhaitaient toutes les trois apporter leur contribution au monde magique en s'opposant farouchement aux anti-moldus.
Pour le moment, leur impuissance était particulièrement frustrante. Une lueur d'espoir était pourtant née dans l'esprit de Marlène au début de l'été. Son frère Marius, de deux ans son aîné, lui avait parlé d'une organisation secrète qui réunissait quelques sorciers parmi les plus talentueux, luttant contre Voldemort. Il lui avait fait promettre de n'en parler à personne jusqu'à ce que son mystérieux créateur lui annonce qu'il cherchait de nouvelles recrues. Il pourrait alors, lui avait-il dit, lui parler d'elle et de ses amies.
Marlène ne connaissait pas la peur d'être née moldue. Tous les membres de sa famille étaient des sorciers. Depuis des générations, les McKinnon, une vieille famille d'origine écossaise, étaient répartis à Serdaigle lors de leur passage à Poudlard. Tous, sauf Marlène qui était chez les Gryffondors. Extravagante et intrépide, toujours en soif de liberté, Marlène avait causé à ses parents plus de problèmes que ses deux frères réunis.
Monsieur McKinnon occupait un poste influent au Ministère de la Magie, au sein du département de la Justice magique, tandis que sa mère tenait la demeure familiale. S'ils n'adhéraient pas aux idées de Voldemort, ils n'avaient pas pris position publiquement et se faisaient particulièrement discrets depuis les premières attaques, préconisant la prudence. Marlène en était particulièrement exaspérée.
Son frère aîné, Marty, travaillait dans la Coopération magique internationale et était toujours en déplacement à l'étranger. Son deuxième frère, Marius, était réserviste au sein de l'équipe de Quidditch d’Écosse. Marlène était très proche d'eux, tant et si bien que lorsqu'ils avaient tous les deux fini leurs études à Poudlard, elle avait tout bonnement refusé d'y remettre les pieds. Pour sa rentrée en 6ème année, elle avait ainsi manqué le traditionnel banquet de bienvenue et avait été amenée de force par sa mère le lendemain matin, qui l'avait traînée jusque dans le bureau du professeur McGonagall.
En dehors de sa famille et de ses amies, il n'y avait qu'une constante dans la vie de Marlène : l'écriture. Partout où elle allait, elle était toujours munie de son carnet. Elle le sortait parfois pour prendre des notes sur un événement ou sur une phrase prononcée qu'elle trouvait particulièrement bien tournée. Aussi, la jeune femme envisageait elle une carrière de journaliste lorsqu'elle sortirait de Poudlard. Elle espérait ainsi faire évoluer les mentalités sur de nombreux sujets. Tout au long de sa scolarité, elle avait notamment suivi avec attention le combat des femmes moldues pour acquérir leur indépendance. Marlène pensait qu'il suffisait d'une étincelle pour que cette émancipation s'étende aux sorcières et elle comptait bien, à travers ses articles, devenir l'huile qui se répandrait sur le feu endormi.
« Marlène, tu nous écoutes ? »
Lily secoua sa main devant ses yeux. Ses deux amies souriaient en la regardant, attendries. Elles savaient qu'il était inutile de lui parler lorsqu'elle écrivait. Marlène releva la tête et rangea son carnet dans son sac.
« Je vais me présenter aux sélections de Quidditch cette année, répéta Mary. C'est décidé.
-Il était temps, commenta Lily. Tu nous en parles depuis la troisième année au moins.
-J'ai eu le temps de m'entraîner cet été. C'est le moment ou jamais et je risque de le regretter si je ne le fais pas, continua Mary d'une voix qu'elle voulait assurée.
- Enfin une parole sensée ! »
Elles se regardèrent toutes les trois, les yeux encore rouges et gonflés d'avoir pleuré la veille. Marlène songea que parler Quidditch était une excellent façon d'alléger leur peine. Elle trouva rapidement un autre sujet de connivence cependant, tout aussi distrayant.
« Tu ne dis pas ça parce Dave Goujon a passé l'été à t'écrire par hasard ?, demanda-t-elle avec malice. »
Dave était le gardien de l'équipe de Gryffondor depuis trois ans. Il était en septième année, comme elles, et appréciait particulièrement Mary, qu'il ne cessait de complimenter. Au cours de l'année passée, il avait commencé à lui écrire des lettres, puis des poèmes, et sa bonhomie avait rendu hilares Marlène et Lily. Mary lui répondait le plus souvent en le remerciant, « et seulement par politesse » affirmait-elle.
« Je ne vois pas le rapport Marly, prétendit-elle en levant les yeux au ciel.
-En plus de cela, si Dave est notre nouveau capitaine, tu n'auras pas besoin de passer les sélections, continua Marlène.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?, répliqua Mary, la moue boudeuse. J'ai parfaitement mes chances, peu importe qui sera le capitaine. Mais je pense que je passerai les sélections devant James. Il pourrait faire brûler l'école, tant qu'il continue de nous faire gagner la coupe McGonagall ne le remplacera jamais ...
-Et c'est bien dommage si vous voulez mon avis. Faire venir un dragonneau au repas de fin d'année …, commenta Lily, le visage soudain fermé. On aurait pu penser qu'il avait mûri mais il reste un imbécile. »
Marlène et Mary échangèrent un regard. Lorsqu'il s'agissait de James Potter, Lily faisait preuve d'une particulière mauvaise foi. Si on l'écoutait, le garçon était un véritable brigand qui finirait sans conteste à Azkaban à l'issue de sa scolarité.
Pourtant, Marlène connaissait bien James, ses parents et les siens étant des amis proches, et il n'y avait pas une once de méchanceté en lui. De la bêtise et de la fierté peut-être, mais il n'avait jamais été cruel. Aussi, si elle désapprouvait le comportement que le jeune homme avait pu adopter lors de sa scolarité, elle savait qu'il avait désormais mûri et regrettait que Lily ne puisse le voir ainsi.
« Je crois que c'était une idée de Sirius. Mais j'imagine que ce n'était pas très malin pour le dragon, en effet, ajouta Mary, dans un souci d'apaisement.
-Peut-être qu'il écoutera davantage notre nouvelle préfète-en-chef, fit remarquer Marlène en regardant Lily avec fierté. Et si tel n'est pas le cas, tu pourras toujours le coller. »
Lily avait reçu le petit insigne doré une quinzaine de jours auparavant. Il luisait désormais sur sa poitrine.
« Qu'est-ce que j'ai hâte, vous imaginez sa tête ? »
Elle sourit diaboliquement à cette idée, puis redevint aussitôt sérieuse.
« Vous avez des pronostics sur l'identité de mon homologue ?, demanda-t-elle.
-Le préfet de Serdaigle peut-être ? Comment s'appelle-t-il déjà ?
-J'espère simplement que ce ne sera pas Severus... »
Marlène et Mary échangèrent un regard sombre. Severus Rogue était en dernière année à Serpentard et baignait jusqu'au cou dans la magie noire. Ancien meilleur ami de Lily, cette dernière ne lui adressait plus la parole depuis qu'il l'avait insultée de « Sang-de-Bourbe » lors de leurs examens de 5ème année. Elle avait mis des mois à se remettre de cette perte.
« Aucune chance, déclara Marlène. Il ferait bien trop peur aux premiers années.
-Marlène, l'interrompit Lily, le regard désapprobateur. »
Elle consulta sa montre.
« Je ferais bien d'y aller, la réunion va commencer. Vous pouvez vous occuper de Citrouille pour moi ? »
Marlène et Mary dirigèrent leur regard vers un panier posé contre la fenêtre. À l'intérieur, un chat roux doté d'un léger embonpoint les regardait avec insolence. Mary approcha sa main pour le caresser mais il s'en détourna.
« Ne l'embête pas Mary s'il te plaît, prévint Lily. »
Distraite, elle attrapa son sac et s'apprêtait à le passer sur son épaule lorsqu'un rat en sortit d'un bond, les faisant sursauter.
« AAAAHHH, s'exclama Mary en se levant ».
Elle se cogna la tête contre le porte-bagage. Marlène arrêta son geste juste avant qu'elle n'écrase l'animal du pied. Le rat couinait par terre, zigzagant entre leurs chaussures.
À cet instant, la porte s'ouvrit sur un jeune homme au port altier. Il n'avait pas encore revêtu son uniforme de l'école et portait un t-shirt tâché, un jean déchiré au niveau des genoux et de grosses chaussures noires à lacets. Ses cheveux bruns retombaient négligemment devant ses yeux délavés. Sirius Black parcourut la scène du regard et leur sourit :
« Attention, n'écrase pas mon rat, McDonald.
-Ton rat ? Depuis quand as-tu un rat ?, demanda Mary avec suspicion.
-Je l'ai adopté cet été. Très mignon n'est-ce pas ?, répondit-il en se baissant pour attraper le petit animal dans sa main. Il n'est pas encore très propre toutefois … »
Le rat parut comprendre l'insulte et lui mordit un doigt avant de se sauver dans le couloir. Sirius poussa un juron.
« Quelle crapule !
-Qu'est-ce que ton rat faisait dans mon sac Black ?, demanda Lily en fronçant les sourcils.
-Il a passé beaucoup de temps en compagnie de James cet été, j'imagine que lorsqu'il t'a vue sur le quai, il n'a pas pu résister à la tentation. »
Marlène et Mary éclatèrent de rire alors que Lily levait les yeux au ciel, un sourire néanmoins imprimé au coin de ses lèvres.
« Si tu pouvais t'écarter maintenant, j'ai réunion avec les préfets, le pressa-t-elle.
-Mais bien sûr, Evans, s'esclaffa-t-il en la laissant passer. À ta place je m’assiérais en arrivant. »
Il lui lança un clin d’œil auquel elle répondit par un regard soupçonneux.
« James est préfet-en-chef, annonça Sirius lorsqu'elle eut disparu.
-Pardon !?, s'exclama Marlène. Tu plaisantes ?
-Même pas. Crois-moi McKinnon, ça m'a fait le même effet.
-A quoi pensait Dumbledore ?, s'étonna Mary. Deux Gryffondors en plus !
-Aucune idée, sans doute une de ses nouvelles extravagances. Il espère peut-être que le château parte en fumée, répondit Sirius. Ou alors il en avait marre que James et Lily se tournent autour et a décidé d'accélérer le processus. C'est plutôt une bonne chose si vous voulez mon avis, je ne supporte plus …
-Peut-être qu'on devrait prévenir Lily ?, coupa Marlène, indécise.
-Inutile, et puis Remus sera là lui aussi, il pourra calmer le jeu au besoin, répliqua Sirius en balayant l'idée d'un geste de la main. »
Marlène, Mary et Sirius se regardèrent avant d'éclater de rire. Remus Lupin, aussi brillant et calme soit-il, était bien incapable d'avoir la moindre influence sur ses amis, et Sirius le savait bien. Reprenant son souffle, celui-ci posa son regard gris sur Marlène.
« Tu as passé un bon été, McKinnon ? »
Elle le détailla des pieds à la tête.
« Tu n'as pas un rat à retrouver Black ?, demanda-t-elle, pour toute réponse »
« Si, tu as raison, lui répondit-il avec un sourire. À plus tard. »
Marlène le regarda refermer le compartiment derrière lui. Elle sentait Mary la détailler avec attention.
« Marlène, je pensais qu'il n'y avait plus rien entre Sirius et toi !, s'exclama-t-elle lorsqu'elle fut certaine que leur camarade ne pouvait plus les entendre. Vous vous êtes vus cet été ? »
Marlène répondit avec une grimace :
« C'est la vérité ! Il n'y a rien. Nous ne nous sommes ni vu, ni écrit. Ce qu'il s'est passé l'année dernière était une erreur, je vous l'ai déjà dit. Par contre, je peux te raconter mon rendez-vous avec ce moldu lors d'un festival de … »
Ce fut au tour de Mary de grimacer.
« McKinnon, raconte moi une fois de plus cette histoire et je jure que tu passes par la fenêtre. »
Elles éclatèrent de rire. Marlène n'avait jamais été timide et aimait raconter des aventures, qu'il s'agisse des siennes ou de celles de personnages imaginés. Plus jeune, elle lisait des histoires de son invention à ses deux amies, toutes les trois blotties dans le lit de Lily. Plus tard, elle avait commencé à leur faire part de ses premiers émois, au grand désespoir de Mary, qui s'était toujours montrée réservée sur le sujet. Marlène s'amusait de son malaise, ne comprenant pas ce qu'il y avait de mal à embrasser, à ressentir et à aimer.
« Haut les cœurs », songea-t-elle. Comme c'était bon de retourner chez soi et de retrouver ses meilleures amies.