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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


La foudre du dragon par CacheCoeur

[2 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

Note de chapitre:

Il est fortement recommandé, avant de lire cette histoire, d'avoir lu les précédentes : 

 

  • A demi-mots
  • Fabriquer des premières fois
  • Bourlingueur 
  • Mistinguette
  • Comment tuer les fantômes ? 

 

* Chambre 445, de l’hôtel La beauté du Danube, occupée par Louis Weasley et Allénore Rameaux *

Allénore Rameaux s’admira dans le miroir et fit la moue devant sa posture trop peu aimable. Elle travailla son sourire un instant, étirant ses lèvres de toutes sortes de façons, sans jamais se satisfaire d’un résultat. Sa lèvre inférieure était trop charnue par rapport à l’autre et lui donnait un air boudeur que certains trouvaient charmant, et d’autres, très terrifiant. Elle soupira, faisant voler une longue mèche châtain devant ses yeux. Elle décida d’appliquer une seconde couche de rouge à lèvres, un carmin qu’elle avait piqué dans les affaires de Rose. À moins que cela ne soit dans celles de Nilam… Allénore ne savait plus trop. Même s’ils avaient tous désormais sous différents toits, cela n’empêchaient pas les affaires des uns de se perdre chez les autres.

Elle se redressa fièrement, pour une nouvelle tentative, avant d’être interrompue par quelques éclats de rire maladroitement étouffés.

Elle rougit honteusement d’avoir été prise sur le fait et cessa de bomber le torse.

— Je croyais que tu dormais, murmura-t-elle d’une petite voix.

Louis Weasley portait ses boucles blondes toutes emmêlées, un sourire éternellement espiègle, et rien d’autre que cela. Il apparut dans le reflet du miroir et posa ses deux mains sur les épaules d’Allénore avant de planter un baiser sur sa nuque. Il commença à lui tresser les cheveux et elle ferma les yeux, se détendant à son contact. Ses doigts sur sa peau la faisaient toujours agréablement frissonner.

— Je suis toujours le premier de nous deux à être réveillé, lui rappela-t-il.

Ce n’était pas pour autant qu’il n’appréciait pas de rester au lit un peu plus longtemps, surtout si cela lui permettait d’admirer Allénore s’habiller et se préparer. Bien qu’il préferait davantage la voir se déshabiller et se mettre au lit…

— Pour mieux te moquer de ma tête du matin ?

— Je n’ai pas besoin qu’on soit le matin pour me moquer de ta tête.

Elle se dégagea de son emprise, faussement vexée avant de se retourner avec une nouvelle moue boudeuse, sa baguette dans les mains :

Revelio ! Revelio !

Elle répéta son sortilège trois fois encore, sous les yeux écarquillés de Louis :

– Mais que fais-tu ?

– Je cherche ton sens de l’humour !

Il éclata de rire parce qu’Allénore pouvait se montrer si dramatique, si théâtrale parfois et elle le suivit, ricanant doucement.

Louis avait toujours quelque à dire. De moqueur, d’intelligent, d’inapproprié, d’insolent, de vantard, de gentil, d’adorable… Mais quand elle le regardait comme ça, avec des yeux qui lui hurlaient que c’était avec lui et personne d’autre qu’elle voulait être, il n’avait plus rien à dire. Il y avait de si belles émotions dans son regard…Des émotions qu'elle lui offrait sans aucune pudeur, plus aucune timidité et avec tout le courage qu'elle avait. 

– Tu sais très bien que j’adore ta tête, qu’elle soit du matin, de l’après-midi ou du soir.

Le cœur d’Allénore se gonfla, parce que, dans les yeux de Louis, il n’y avait que de l’amour et une profonde dévotion, une sincérité et une gentillesse telle qu’elle ne pouvait que fondre.

– Mais j’aime bien te l’entendre dire, avoua-t-elle en rougissant.

Cela fit plaisir à Louis de l’entendre avouer une telle chose. Elle qui avait toujours du mal à exprimer ce dont elle avait envie et besoin, ce qui lui faisait plaisir ou ce qui la faisait souffrir… Allénore tourna la tête, pour dissimuler sa gêne.

Sur la commode, il y avait une lettre, destinée à Victoire, que Louis n’avait pas terminé d’écrire. Elle sourit, attendrie. Les Weasley-Delacours entretenaient toujours une correspondance régulière et Allénore adorait cela. Elle adorait que Louis soit si proche de ses deux sœurs et de ses parents, qu’il demande très souvent des nouvelles de sa nièce, Jane et du petit Eden qui venait de fêter ses trois mois seulement.

Malgré le temps qui était passé, Allénore se sentait toujours un peu mal à l’aise lorsqu’elle était avec la famille de Louis. Victoire n’osait pas lui parler. Dominique la regardait avec une sorte de crainte dans les yeux. Fleur lui tapotait toujours gentiment la main comme on le faisait à une miséreuse et Bill, lui, semblait seulement attendre qu’Allénore s’ouvre un peu plus à eux. Et Allénore, elle, avait peur de tous les déranger.

Parfois, elle aurait aimé que tout redevienne comme avant. Avant Mistinguette. Avant qu’elle ne fasse autant de mal à Louis. Parfois, elle craignait qu’ils ne lui pardonnent jamais…

Elle sentit les bras de l’ancien Gryffondor encercler sa taille et la ramener à lui.

— Tout se passera bien, lui promit-il.

— Chaque fois que quelqu’un prononce ces mots, j’y crois de moins en moins, grimaça-t-elle.

Il continua la tresse qu’il était en train de lui faire et ôta l’un des élastiques autour de son poignet pour attacher sa coiffure. Il prit son temps. Il savait comme elle adorait sentir ses doigts dans ses cheveux, que cela la relaxait et la détendait mieux que n’importe quoi. Il caressa son bras à travers le tissu de sa robe, se voulant réconfortant, et déposa délicatement ses lèvres sur l’épaule d’Allénore.

— Tu seras merveilleuse, j’en suis convaincu. Tu as été choisie.

— Maintenant, j’ai l’impression d’être une sorte d’élue prophétique et ça ne me rassure pas du tout ! bougonna-t-elle en soupirant d’aise sous ses caresses.

— Désolé. Tu sais comme on adore cette thématique chez les Weasley.

Elle lui tira la langue et elle se retourna pour lui faire face. Il eut un sourire immense, en découvrant dans sa nuque, à peine cachée par ses cheveux, une petite marque rouge qu’il lui avait laissée la veille. Il caressa ses joues de ses pouces, en la regardant battre des cils :

— Tu m’aimeras toujours, même si je déclenche une guerre ? lui demanda-t-elle.

— Si je suis tout à fait honnête, c’est cette principale qualité qui m’a fait tomber amoureux de toi une deuxième fois !

Elle lui lança un regard noir et il éclata de rire, avant d’embrasser son front.

— Je t’aimais déjà en pleine guerre, Allénore. Si tu en déclenches une, ça fera une belle anecdote à raconter pour nos vieux jours !

Elle rit à son tour, légèrement, juste assez pour que Louis se mette à sourire et comprenne qu’il avait réussi à l’apaiser un tout petit peu. Il releva sa tête, en la soulevant par le menton.

— Il est magnifique ce rouge à lèvres.

Le sourire d’Allénore s’agrandit.

— Et cette robe est sublime, ajouta Louis en la faisant tourner sur elle-même avant de la ramener à lui.

— Tu trouves ?

Il y avait une pointe d’hésitation dans sa voix et les yeux brun d’Allénore dévalèrent ses propres bras, striées de cicatrices et de brûlures cicatrisées que l’on devinait sans peine. La robe était assez longue pour cacher les marques qui zigzaguaient sur ses jambes mais le décolleté permettait de voir les traces des cigarettes et des morceaux de verres que l’on avait jeté sur sa peau et qui l’avaient déchiré.

— J’ai peur que tu aies trop chaud en noir. Le temps n’est pas si clément qu’il n’y paraît à Budapest.

— Mais c’est ma seule robe…, geignit-elle.

— Et elle te va bien, insista-t-il en plantant un baiser sur l’une de de ses tempes. J’adore cette robe…

Louis préférait cependant lorsqu’elle portait des pantalons ou des jeans, pour qu’il puisse y glisser des bouquets de fleurs dans les poches arrières… Mais la voir dans cette robe, confiante et prête à sortir sans lancer le sortilège qui camouflait ses cicatrices, cela le rendait fier et heureux. La première fois qu’elle était sortie sans les dissimuler par la magie, Scorpius et Albus étaient avec elle et le premier avait dû empêcher le second de se battre avec un passant qui avait regardé les bras de leur amie avec un peu trop d’insistance…

La robe était doublée d’un tissu transparent et léger. Les manches bouffantes, toutes aussi transparentes étaient marquées au niveau des épaules par des fleurs qu’Allénore avait cousu elle-même. Sous sa poitrine, une large bande de satin noir attendait d’être noué. Louis décida d’en faire sa principale mission et s’attela à la tâche, prenant garde à ne pas serrer le nœud plus que nécessaire. Ses mains passèrent sous l’arrondis de ses seins et Allénore se laissa aller contre lui, se reposant entre ses bras.

— Des conseils à me donner ? s’enquit-elle.

— N’oublie pas de respirer lorsque tu parles. Ne bois qu’une seule coupe de champagne. La seconde t’est toujours traître, lui rappela-t-il. Ne laisse jamais Tommy ou James s’éloigner de toi de plus de deux mètres. Ne laisse jamais Lilian s’approcher de toi de plus deux mètres. Minimum.

Elle haussa un sourcil à la mention du prénom de son ami, représentant des vampires.

— Il me paraît compliqué d’accéder à cette dernière requête, étant données les circonstances…

Claudius, le représentant des vampires de Paris, avait fait d’Allénore son émissaire personnel, une sorte d’ambassadrice, qui devrait plaider pour la cause des vampires. Même en poursuivant ses études, le Ministère de la Magie britannique avait souvent fait appel à elle, concernant ses relations avec les êtres magiques. Entretenant une diplomatie des plus cordiales entre tous les groupes, les loups-garous, les vampires, les sorciers, les êtres de l’eau et les centaures, Allénore avait à coeur de participer à une paix durable et saine, où aucune frustration ne bouillait trop longtemps et menaçait la paix et des vies.

Les tensions s’étant accentuées entre les vampires et les vélanes, Allénore avait été appelée non seulement par Claudius pour travailler auprès de Lilian, mais également par le Ministère de la magie britannique qui lui faisait confiance.

— Je n’aime pas te savoir ici, marmonna-t-elle.

— Dans ta chambre ? Derrière toi ? Je croyais pourtant que tu aimais bien ça. J’ai dû mal interpréter quelques signes de ta part…

— Dans ce pays. Si près de …

Louis soupira et se défit de son humour sarcastique qui lui allait pourtant si bien.

— Je suis exactement là où je dois être.

Au plus près d'elle. D'Allénore. 

Il refusait d’avoir peur.

Pas alors qu’il tenait dans ses bras Allénore Rameaux, une femme qui n’hésitait jamais à se foutre dans le plus grand des pétrins.

— Où est Chance ?

La cathsith au pelage noir comme la nuit de Louis ne le quittait jamais plus de deux minutes. La créature magique et lui avaient créé un lien tout à fait singulier, qu’Allénore trouvait beau et attendrissant. Elle aurait été capable de les admirer pendant des heures, en train de jouer avec un morceau de ficelle ou les points lumineux que Louis faisait apparaître avec sa baguette. Chance était encore jeune et faisait beaucoup de bêtises. Elle ne dormait que sur les vêtements d’Allénore, d’après Louis, pour y déposer son odeur et dire au monde entier qu’elle était sa propriété. Elle avait repris du poids, par rapport au jour où Louis l’avait trouvée. Son poils était éclatant, mais ses griffes d’argent ne repousseraient jamais. Il ne lui en restait plus qu’une. Une seule lame, capable de tout trancher, même la lumière et les ombres. Et si lorsqu’elle était avec Louis il arrivait qu’Allénore se fasse encore chasser par Chance, qui pouvait se montrer très jalouse et possessive, la jeune femme avait fini par également tisser un lien avec l’animal, qui ne lui feulait plus dessus. Mais qui, pour autant, ne supportait toujours pas de voir son humain câliner quelqu’un d’autre qu’elle-même…

— Partie faire un tour, répondit Louis. Elle est intelligente et sait pertinemment quand il est temps de nous laisser…

Elle passa une main dans ses cheveux blonds et fit timidement glisser ses lèvres sur les siennes. Il la retint par la taille, une fois encore, et le rouge lui monta aux joues. Louis lui sourit tendrement. Il se demandait parfois si ce qu’il ressentait pour elle finirait un jour par s’amoindrir. A chaque fois qu’il la tenait dans ses bras, c’était comme s’il tenait l’univers. Tout le faisait tomber plus amoureux chez elle. C’était parfois de toutes petites choses… comme sa façon bien à elle de le retenir au plus près de son corps, lorsqu’il la touchait, de toujours tout faire pour que le contact de sa peau et de la sienne, dure le plus longtemps possible. C’était aussi parce qu’elle était capable de manger une pizza entière mais qu’elle n’en mangeait que deux parts quand la pizza en question était la favorite de Louis. Parce qu’elle lui avait demandé de lui apprendre à jouer du ukulélé car elle adorait qu’il la tienne contre lui mais qu’elle n’osait pas toujours le lui demander spontanément. Parce qu’elle connaissait sa chanson préférée, sa couleur préférée qu’elle portait maintenant plus que toutes les autres, ses passions, parce qu’elle lui achetait des fleurs parfois, parce qu’elle ne chantait que devant lui et personne d’autre, parce qu’elle disait qu’il était plus confortable que n’importe quel oreiller…

Il détailla ses courbes et commença à les esquisser avec envie. Sa main avait sa place sur sa taille. Parfaite. Elle était faite pour être ici, pour être là.

— Tu es très nu, observa-t-elle.

Il pinça les lèvres, et opina avec humour :

— Effectivement. Je suis heureux que tu le remarques.

Il recula de quelques pas, l’entraînant à sa suite jusqu’au lit de l’hôtel qu’elle avait quitté bien trop tôt selon lui. Ses mains s’attardèrent sur ses seins, dessinèrent les contours de ses pointes et remontèrent ensuite légèrement le tissu de sa robe pour accéder à ses cuisses.

— Je viens à peine de terminer de me préparer, gloussa-t-elle.

Il l’embrassa tendrement, doucement, avec une passion et un désir qu’il ne masquait jamais.

Et ils s’étaient embrassés des centaines de milliers de fois. Mais Louis se sentait entier, avait le cœur en vrac comme la première fois, lorsque ses lèvres caressaient et goûtaient les siennes. C’était comme si tout était à sa place. Seulement et seulement lorsqu’ils se touchaient.

Elle frissonna en sentant les doigts de Louis effleurer son entre-jambe alors que sa bouche descendait toujours plus bas sur sa poitrine :

— Mais je pense que ce rouge à lèvres m’ira très bien teint ! fit-il enfin en l’embrassant vraiment de tout son saoul. Et je ne suis pas obligé de te déshabiller. Fais preuve d’imagination, mon amour !

Il se glissa sous sa robe, entre ses cuisses, l’embrassant avec ferveur, se délectant de chaque soupir, de chaque murmure et gémissement. Il posa ses grandes mains sur son ventre, pour la maintenir contre lui et lorsqu’elle souleva les hanches et s’arc-bouta en soupirant de nouveau, il devint le plus heureux des hommes.

 

* Hall central de l’ambassade magique de Hongrie *

— Vous ne la lâchez pas d’une semelle !

Et elles étaient dures à rater, parce qu’Allénore Rameaux avait décidé de porter des converses fleuries sous sa robe noire. Ses origamis voletaient joyeusement derrière elle. Un fennec était posé sur son épaule. Un colibri semblait tiraillé entre Louis et elle, planant entre eux deux sans pouvoir se décider. Un ours ronflait paresseusement dans les airs. Une chouette observait le monde depuis son oreille gauche. Un écureuil se baladait dans ses cheveux. Il y en avait d’autres. Toute une armée en fait, qui voletait un peu partout dans le hall central de l’ambassade. James Potter en chassait avec de grands gestes de la main. Un autre ours.

— Je connais l’animal, Weasley, du calme, grommela Tommy. Tu sais qu’elle est capable de se défendre.

— Et si sa capacité à se défendre était aussi aiguisée que sa capacité à s’attirer des ennuis, crois-moi que je serais en ce moment même en train de pêcher dans le Danube plutôt que de me payer le culot de dire à deux Aurors comment faire leur travail.

Louis s’adressa à son cousin James, qui semblait plus concentré sur l’architecture des lieux et les origamis d’Allénore que sur sa mission. Il claqua des doigts si près des yeux de James que ce dernier sursauta.

— Concentre-toi.

— Oui, oui, fit James avec désinvolture. Suivre Allénore à la trace. Ça devrait le faire. Le Bureau des Aurors m’a très bien briefé : on ne laisse pas une diplomate ex-membre des Autres sans protection. Simple. Facile. Enfantin.

— T’es tellement pas prêt, soupira Louis.

— Tu sais quand j’ai accepté cette mission – malgré moi je le rappelle –, mon père m’a promis deux semaines de congés supplémentaires…, ricana James. Elle est si… compliquée que ça ?

— T’as pas idée, se désola Tommy en prenant le même air désespéré que Louis.

— Tout ira bien. Ce sera facile ! Elle est du genre raisonnable, Allénore !

James déglutit et regarda les bracelets magiques aux poignets d’Allénore, qui rapportaient le moindre de ses faits et gestes au Magenmagot. Elle était encore surveillée. Parfois protégée. Mais surtout surveillée et ces bracelets magiques, à ses poignets, lui donnaient des sueurs froides, lui rappelant qu’Allénore avait été Mistinguette et avait fait des choses horribles pour survivre. James détourna les yeux des poignets d’Allénore, soudainement mal à l’aise. Il lui semblait pourtant qu'Allénore elle-même n'y prêtait pas vraiment attention et qu'elle ne s'était jamais empêché de faire ce que bon lui semblait tant elle était du genre à ne pas enfreindre les règles et n'avait rien à cacher. Enfin, mis à part cette sordide affaire avec Ian Derrick et ce fameux séjour en Chine...

L’origami de l’ours, celui qui représentait son frère, cherchait son attention et dansait autour de sa tête, comme pour le narguer.

— Non. Je t’assure que non, le prévint Louis. Ne cligne même pas des yeux. Sinon il sera trop tard.

— Il n’a pas tort… Il suffit que tu tournes la tête à droite pour qu’elle parte à gauche, fit Tommy d’un ton presque inquiet.

James leva les yeux au ciel et fronça les sourcils en désignant l’homme qui escortait Allénore, un bras autour de sa taille.

— C’est qui lui ? demanda James en pointant l’accompagnateur d’Allénore qui semblait déterminé à lui tourner autour tout en lui faisant les yeux doux.

Louis se retint de grincer des dents.

— On l’aime pas, l’informa seulement Tommy.

— C’est qui lui ? insista James.

— Lilian, l’informa enfin Louis.

— Ah, le fameux …

Tommy lança un regard à son meilleur-ami avant de lui taper amicalement l’épaule, un geste signifiant « ne t’inquiète donc pas pour elle, on veillera au grain ». James s’approcha de son cousin et mouilla son pouce de sa salive, dans l’optique de le débarbouiller :

— T’as un truc bizarre dans le cou, attends je vais te l’enlever.

— Oh Merlin ne me dis pas que…, ricana Tommy en remarquant à son tour la trace de rouge à lèvres que Louis avait dans le cou.

Avant que son cousin ne le touche, le blond tapa la main de James pour la repousser et le foudroya du regard. Tommy, hilare, sépara les deux cousins :

— Allez Potter ! On est des Aurors ! Et dans cette salle y’a sûrement des mages noires qui n’attendent qu’une seule chose : que les vampires et les vélanes s’écharpent pour récupérer ceux qui resteront et semer la pagaille chez les sorciers.

Les Autres n’existaient plus à proprement parler, mais certains anciens membres étaient encore actifs et nul doute qu’ils attendaient impatiemment qu’un conflit éclate entre les vélanes et les vampires pour voir la communauté sorcière être prise en étau entre les deux. Ils avaient plusieurs manifesté leur volonté de faire une alliance avec les vampires, dont les sorciers avaient peur. Si les sorciers venaient à tourner le dos aux vampires en durcissant les contrôles, les recensements, et les règles discriminatoires dont ils étaient victimes, les anciens membres des Autres s’en donneraient à coeur joie.

James s’empara d’un petit-four sur un plateau en train de léviter afin que Tommy ne l’attrape par le col et ne l’oblige à le suivre. C’était sa première mission en tant que nouvel Auror. Même si Tommy était le plus jeune d’eux deux, James qui avait autrefois étudier le droit pour finalement tout arrêter et se réorienter dans une carrière d’auror, l’écoutait attentivement. Tout en se comportant avec désinvolture et insolence, parce que c’était tout de même James Sirius Potter…

Louis observa la pièce. Au plafond, il y avait un énorme lustre dont les cristaux étincelants représentaient un Magyar à pointes grandeur nature. Le sol de marbre rouge était glissant. Les talons claquaient, les robes de sorciers et de sorcières le frôlaient. Les verres à vin coulaient à flot en une pyramide géante. Allénore disait que le fast de ces fêtes servait principalement à enlever la noirceur des rancoeurs qui les habitaient tous par moment. Au loin, près du bar richement décoré de chandeliers en or, il y avait les vampires. À côté d’eux, quelques éminents membres du MACUSA et du Ministère de la magie britannique. Son oncle Percy n’était pas encore arrivé.

Il y avait quelques vélanes aussi. L’une d’entre elles le fixa un moment avec intérêt. Elle avait de longs cheveux d’un noir profond et magnifique. Une autre, plus jeune, parlait avec animation, envoûtant tout son auditoire avec ses gestes si gracieux et aériens.

— Tu n’as pas de cavalière ? s’étonna une voix derrière lui.

Louis se retourna en souriant.

— Oh si, j’ai une cavalière. La meilleure qui soit. Mais ce soir, je préfère la laisser briller et donner aux autres une chance d’être avec elle. Et je ne me suis pas apprêté pour un événement de ce genre, fit-il en exécutant un tour sur lui-même pour montrer sa tenue.

La vélane en face de lui avait une vingtaine d’année peut-être. Elle sortait à peine de l’adolescence et ses pommettes prirent une teinte rouge soutenue, rehaussant ses yeux vert clair.

— Loreleï ! l’interpella quelqu’un. Dépêche toi, j’aimerais te présenter !

Elle baissa les yeux face à Louis et exécuta une sorte de révérence qu’il trouva adorable.

— Je suis désolée…

— Passez une bonne soirée, se contenta de la saluer Louis.

Loreleï rougit de plus belle, bafouillant quelques mots avant de s’enfuir.

Louis songea un instant à Marianne, frappée de la malédiction de Mélusine. Elle lui faisait penser à elle… Lorsqu’il se secoua pour partir, le colibri en origami d’Allénore volait à ses côtés et elle le regardait avec une lueur dans les yeux qui faisait toujours flancher les genoux de Louis.

Elle articula un « je t’aime » silencieux.

Il le lui murmura en retour et s’en alla faire ce qu’il faisait de mieux.

Bourlinguer.

* Budapest *

Le quartier sorcier de Budapest était l’un des plus animés. Durant ces études en Roumanie, Louis avait souvent profité avec Alza des festivités qu’on pouvait aisément y trouver. Il avait hâte de longer les bords du Danube avec Allénore pour lui faire admirer le Bastion des pêcheurs ou même le Parlement. Le colibri d’Allénore, lasse de battre des ailes pour suivre le rythme des trop grandes jambes de Louis, décida de se poser sur son oreille, entre ses nombreux piercings et à l’abri, derrière le rideau de ses cheveux.

Il se mit à déambuler dans les rues, avant de manquer de se prendre les pieds dans Chance. La cathsith miaula gaiement en sa présence et ronronna contre ses jambes.

— Je t’avais pourtant demandé de surveiller Allénore…, soupira-t-il.

Les yeux d’argent de la créature magique exprimèrent toute la nonchalance du monde. Louis lui sourit et se pencha pour la grattouiller derrière les oreilles.

— Allons donc explorer les alentours !

Le château de Budapest  était autrefois le palais royal des rois hongrois. Construit au 13e siècle, il contienait maintenant la Galerie Nationale Hongroise. Mais surtout, c’était un passage entre le Budapest moldu et le Budapest sorcier. Si on empruntait la troisième arche sur la gauche, à partir de l’entrée principale, on découvrait un tout autre univers, ou les Magyars à pointes, emblèmes des sorciers hongrois, étaient représentés sous toutes les coutures. Statues, tags enchantés, fusées, gravures, fontaines, colonnes, tout y était.

Du fait des nouvelles tensions entre les vampires et les vélanes, vieilles comme l’existence de ces deux espèces, la ville était étrangement anxieuse et grise.

Louis lui-même n’était pas tout à fait l’aise.

Allénore avait d’abord protesté, lorsqu’elle lui avait fait part de cette mission diplomatique et qu’il avait préparé son sac pour l’accompagner. Mais Louis avait envie de faire découvrir tant de choses à Allénore, qu’il ne se serait jamais privé d’une telle opportunité, malgré sa peur. Il refusait que l’agression dont il avait été victimes quelques années plus tôt, des griffes d’une vampire trop intéressée par le fait qu’il était probablement l’un des seuls descendants masculins d’une lignée de vélanes, lui gâche la vie.

Il se rendit dans l’un de ses bars préférés et commanda un goule-hache, spécialité locale. Le colibri d’Allénore recommença à battre des ailes et il distribua à Chance quelques morceaux de son plat, tout en la caressant sur ses genoux.

Louis aimait vivre quelques aventures seul, même s’il s’agissait de déguster un simple plat en compagnie d’inconnus.

Le gérant, Todd, était un demi-géant, à peine plus âgé que lui, qui avait plusieurs fois relevé Louis après quelques duels de magie amicaux avec ses camarades de promotion lorsqu’il était étudiant en magizoologie. S’il ne sembla pas le reconnaître, Louis ne lui en tint pas rigueur et admira son environnement, s’empreignant de l’ambiance des lieux.

Il se figea lorsqu’une femme aux boucles rousses passa devant lui.

Cora.

Cette vampire.

Et si elle était avec les autres, dans le hall central, avec Allénore ?

Il ferma les yeux et compta jusqu’à trois.

La vampire qui lui avait fait du mal avait été arrêtée et croupissait en prison. Il était impossible qu’elle se trouve ici. C’était un raisonnement illogique et irrationnel.

L’oiseau de papier frôla sa joue à l’aide de l’une de ses ailes, et Louis se remit à sourire. Jusqu’à entendre Todd, parler d’une voix tremblante et à peine l’un des clients assis au bar à côté de lui  :

— C’est l’œuvre de ces maudits dragons foudre, moi je te le dis… Ce sont des monstres et ils auront notre peau à tous.

 

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