Chapitre 1 : La folle idée de Minerva (Partie 1).
La professeure de métamorphose Minerva McGonagall était derrière son bureau, posé sur une estrade qui surplombait les rangées de bancs, la tête posée sur ses poings alors que ses coudes assuraient l’équilibre dans un triangle parfait.
Son regard était tourné vers la porte close de sa classe encore silencieuse, dans une école vide d’étudiants qui arriveraient dans une poignée de jours par Poudlard Express.
Son esprit se trouvait très loin de cette classe, de ce château, de ses obligations …
Elle relu encore une fois le courrier qui était posé devant elle : Kingsley Shaklebolt, le ministre de la Magie provisoire s’excusait encore une fois de ne pas avoir trouvé de remplaçants pour lui succéder tout en lui assurant qu’il lui fournirait une liste d’individus aptes à reprendre son poste pour l’année suivante.
La fin de la guerre, la remise en marche des infrastructures sorcières, les procès à la pelle, la chasse aux derniers partisans du Mage Noir, les indemnisations financières à débloquer pour les familles ayant perdus un ou des membres, l’aide pécuniaire promise par le Ministère pour aider dans les soins aux blessés… il y avait tant à faire qu’il n’avait pas trouvé le temps pour cette tâche.
Bien que ce soit le directeur ou la directrice qui engage ses enseignants, le ministère faisait déjà une pré- liste afin d’aider dans la nomination. Bien sûr, le dirigeant en poste pouvait également contacter d’anciens élèves de son côté s’ils les jugeaient capable de former des étudiants. Et le Ministre tenait à ne pas répéter l’erreur faites avec Fudge qui avait imposé Ombrage contre l’avis de Dumbledore.
McGonagall savait qu’elle pouvait se fier à l’honnêteté et à la droiture de son ancien élève : elle avait pu le constater durant sa scolarité et c’étaient des traits de sa personnalité – avec son humour décapant- qu’il n’avait pas perdu en vieillissant.
Si un enseignant de l’école était choisi pour accéder au directorat de son établissement, les obligations liées à ce dernier étaient conséquentes et n’étaient plus compatible avec l’investissement demandé aux professeurs, d’autant plus s’il était directeur ou directrice de maison. Bien évidemment, si c’était une personne extérieure à l’école, ses changements n’avaient pas lieu d’être.
Dans ce cas, la directrice adjointe qu’elle avait été de nombreuses années n’aurait qu’à soutenir et aiguiller le nouveau directeur ou la nouvelle dirigeante dans sa nouvelle fonction.
Minerva savait qu’elle allait devoir demander à ses collègues un coup de main, étant consciente qu’elle ne pourrait pas tout gérer cette année et avait déjà décider, avec leur accord, de leur laisser un peu plus de latitude dans leur rôle de directeur de maison.
Elle avait demandé à Pomona Chourave – professeure de botanique et directrice de la maison Poufsouffle- si elle acceptait de partager avec elle ses devoirs de directrices adjointes, tout comme elle l’avait demandé à Fillius Flitwick – professeur d’enchantements et directeur de la maison Serdaigle- qui était également candidat pour reprendre le poste de directeur adjoint.
Chourave avait accepté avec son enthousiasme habituel en exposants ses raisons.
Premièrement, les Poufsouffles étaient les étudiants les plus calmes de l’école, ceux qui avaient le moins de retenues, qui finissaient le moins dans les bureaux directoriaux et avaient pour habitude de régler une bonne partie de leurs problèmes en interne. Pomona avait donc un peu moins de travail que ses collègues à ce niveau.
Deuxièmement, elle était pressentie pour devenir à son tour la future directrice adjointe. Du fait de son ancienneté - elles avaient commencé à enseigner la même année - et parce que les autres prétendants au poste ne semblaient pas se bousculer : Sinistra et Slughorn avaient tous les deux refusés quant à Flitwick, il hésitait grandement face à la charge de travail supplémentaire (ce qui ne l’avait pas empêché de venir en aide à sa collègue lorsqu’elle l’avait sollicité) et pensait que ce serait une bonne expérience à vivre avant de se décider définitivement. Le travail acharné était une qualité de la maison au blaireau et elle comptait bien montrer qu’un peu de travail en plus ne lui faisait pas peur !
Troisièmement, pouvait-elle refuser d’aider sa meilleure amie dans le besoin ? Elle et « Mina » se connaissaient depuis si longtemps qu’elles étaient devenues meilleure amie. Et un Poufsouffle ne laisse jamais un ami dans le besoin : encore une qualité qu’elle comptait bien démontrer.
Les arguments exposés par son amie avaient été convaincants et le dernier l’avait fait sourire car « Pommie » avait toujours été d’un soutien sans faille.
Lentement, elle promena son regard sur la salle vide. Encore une petite année à professer et ce serai la dernière. Elle eut le cœur serré d’émotion : à combien d’étudiants avait-elle enseigné au juste ? Combien de points avait-elle attribuer ou, au contraire, soustrait au sablier de sa propre maison ? Et à ceux des autres maisons ?
Combien de retenues avait-elle distribué ?
Avait-elle été une bonne professeure ? Une bonne directrice de maison ? Une bonne collègue ? Elle l’espérait.
Tout comme elle projetait de devenir une directrice compétente, juste et ferme sans tomber dans les extrêmes : trop laxiste comme l’était devenu Albus avec les années ou trop sévère comme l’était Armando Dippet. Elle souhaitait laisser un bon souvenir lorsqu’elle quitterait le poste…
Son regard erra sur les nombreux mots et gribouillis gravés dans les bancs qu’elle percevait de son promontoire. Elle aurait pu les effacer d’un coup de baguette mais elle avait bien trop de plaisir à les lires… et à laisser les souvenirs remonter à la surface.
Quels étaient les étudiants qui l’avait le plus marquée ?
Son regard devint trouble et se perdit dans le vide.
Elle songea d’abord à Norbert Dragonneau, dont elle avait toujours trouvé l’expulsion réalisée par le directeur de l’époque injuste. C’était un Poufsouffle extrêmement brillant dans les matières qui l’intéressaient, il lui avait parlé avec fougue des créatures magiques pendant des heures au point de lui avoir transmis un peu de sa passion. Il était un peu asocial, timide mais si bienveillant et dévoué. Elle trouvait que Dumbledore lui avait vraiment rendu hommage et ses lettres de noblesse à la magizoologie en ajoutant les « Soins aux créatures magiques » dans le cursus scolaire.
Elle pensa à Hagrid, qui était maladroit mais tout aussi dévoué et courageux – à l’image de Gryffondor dont il avait fait partie autrefois - ayant la même passion débordante pour les animaux magiques même si cette dernière c’était retournée maintes fois contre lui. Sa participation aux deux ordres du Phénix montrait à quel point il était dévoué à Dumbledore, son exclusion avait été révoltante et par-dessus tout : s’était révélée être un coup monté perpétué par Jedusor des années plus tard. Et Armando Dippet n’avait pas cherché plus loin : il fallait un coupable et Hagrid qui n’était pas dans ses bonnes grâces en fit les frais. Armando détestait les créatures magiques et… les hybrides, ayant du mal à cacher son antipathie pour le demi-géant. L’auteur de la délation n’avait fait que lui offrir des arguments imparables pour pouvoir éjecter l’indésirable hors de son école.
Cependant, il n’avait pas pu voir son souhait se réaliser entièrement : Dumbledore avait patiemment argumenté que Rubeus était mineur et n’avait plus de famille, qu’on ne pouvait pas le jeter à la rue comme ça. Dippet avait cédé en lui offrant de mauvaise grâce le rôle de Gardien de Lieux et des Clés tout en le confiant aux bons soins du garde-chasse de l’époque, dans le but d’être formé par ce-dernier puisqu’il était à quelques années de la retraite, avec un rôle bien utile pour l’entretien du parc entre autres. Albus avait expliqué à Hagrid qu’il ne pouvait pas pénétrer au château sans qu’un professeur ne l’y accompagne et avait continué en douce d’offrir une éducation « de base » à son désormais ancien élève. Dumbledore n’avait jamais osé dire au garde-chasse que Dippet était raciste et il restait persuadé qu’Hagrid n’était pas le coupable. L’avenir prouva qu’il avait raison comme souvent : Rubeus était innocent depuis le début.
Elle grimaça tant le lien s’était imposé spontanément dans son esprit mais elle devait le reconnaitre : Tom Jedusor avait été un élève marquant. Par sa verve, ses résultats impressionnants, son charisme et sa capacité de manipulation. Et sa rancœur. La malédiction qu’il avait jetée pour le poste de « Défense contre les forces du mal » avait été une véritable épine dans le pied de chaque directeur, les obligeant à trouver des candidats chaque année.
Et puis… dire que Voldemort n’avait pas marqué son temps serait énoncer un énorme mensonge. Il avait marqué de son empreinte le monde des sorciers et les livres d’histoire. Quel dommage qu’il n’ait pas utilisé sa remarquable intelligence et ses impressionnants dons pour faire le bien. L’abandon de son père l’avait rendu instable, attisant déjà ce qu’il y avait de mauvais en lui, le transformant lentement en un personnage dénué de compassion et de sentiments. Sa plongée sans retour dans la magie noire et les Horcruxes avaient achevés le travail.
Par extension, elle pensa immédiatement au jeune Harry Potter : le garçon qui avait survécu. Celui qui avait offert quelques années de paix et de tranquillité à la communauté sorcière. Il avait bénéficié d’une exceptionnelle clémence de la part d’Albus, ce dernier jugeant surement que ça compenserait les épreuves qu’il aurait à surmonter dans le futur tout en allégeant son sentiment de culpabilité : son ancien directeur n’avait pas son pareil pour déplacer les gens tel des pions sur l’échiquier géant qu’était sa vision du monde et du bien, les manipulant parfois pour « Le plus grand bien ».
C’était un garçon effacé et timide au début mais qui s’était très vite affirmé. Ce n’était pas l’élève le plus brillant de sa promotion (elle supposait que c’était grâce à la férule d’Hermione Granger qu’il avait dû réussir ses examens) il n’en restait pas moins un élève marquant en dehors de son statut d’Elu par ses compétences aux Quidditch. Un garçon droit, honnête mais aussi têtu qui avait dû grandir plus vite que tout le monde. Un véritable Gryffondor ayant, certes, le cœur sur la main mais agissant parfois par instinct en ne se souciant que des conséquences par la suite.
Miss Granger l’avait beaucoup impressionnée aussi, son intelligence et sa maîtrise de la magie était impressionnante. Elle regrettait cependant son côté trop rigide et terre-à-terre, la biaisant parfois dans son analyse. Pour en avoir souvent discuté avec Flitwick, aucun des deux ne comprenaient le choix du Répartiteur de la placer à Gryffondor : elle aurait pu aller à Serdaigle sans soucis. Et les évènements auraient été surement bien différents !
Mr Weasley était peut-être dans l’ombre du Survivant mais sa capacité à savoir lire une ambiance et alléger l’atmosphère quand il le fallait était une qualité essentielle et trop méconnue. C’était également un véritable ami, prêt à se sacrifier et à affronter ses pires peurs quand la situation l’exigeait. Un Gryffondor pur jus dont la loyauté n’était plus à prouver.
Elle était très fière du trio et elle pressentait qu’ils n’avaient pas fini de bouleverser le monde sorcier.
Elle ne pouvait pas penser à Harry sans penser à son père, James Potter, mort à l’âge de 21 ans - ce qui rendait sa mort encore plus douloureuse quand on savait que les sorciers vivaient plus longtemps que les moldus- et qui - à l’instar des jumeaux Weasley qui avaient bien marqué leur ère - était un exceptionnel fouteur de troubles avec ses trois amis.
Mais il était brillant, tellement brillant. C’était un des meilleurs étudiants de l’école et il excellait dans sa matière, tellement doué qu’il avait gagné un surnom officieux de la part des élèves et des professeurs « Le roi de la métamorphose », il métamorphosait ce qu’il voulait en n’importe quoi d’un claquement de doigt. Elle-même avait parfois été jalouse de son talent.
Mais elle comprit vraiment à quel point lui, et son acolyte Sirius Black étaient à part, le jour où ce dernier, après avoir été contraint et forcé de révéler qu’il était effectivement un animagus non déclaré, l’avait emmenée discrètement à l’écart dans une pièce pour l’informer que James en était un aussi, un cerf. Peut-être voulait-il transmettre cette information à une personne de confiance qu’il estimait particulièrement en mémoire de son défunt presque frère ?
Un cri d’admiration et de surprise difficilement étouffé avait franchi ses lèvres quand il lui avait dit qu’ils avaient réussi la première transformation complète en début de leur cinquième année et qu’ils y avaient mis deux ans, signifiant qu’ils avaient commencé à l’âge de treize ans. C’était un véritable exploit que peu de sorcier avaient égalé, même elle avait mis 5 ans et c’était considéré comme rapide.
Elle n’aurait d’ailleurs jamais pu affirmer que Dumbledore en était un !
En parlant d’animagi, ses pensées dérivèrent vers Peter Pettigrow, un des rares élèves « chapeau flou ». Celui qui aurait eu autant de chance d’être réparti à Serpentard qu’à Gryffondor. Tout aurait été différent s’il était allé dans la maison au Serpent : elle gardait en souvenir un garçon avec des résultats corrects ayant peu de confiance en lui, gentil, timide, effacé… mais incroyablement opportuniste et facilement influençable. Il aurait surement suivi les plus forts et serait très certainement devenu un Mangemort. Peut-être aurait-il vendu ses prétendus « amis » à Dumbledore. Black aurait été le gardien des Potter et peut-être qu’Harry aurait grandi avec l’amour de ses parents.
Elle n’avait jamais compris pourquoi Potter, Lupin et Black l’avaient pris sous leurs ailes, ni choisi comme Gardien du Secret !
« Avec des « Si », on pourrait refaire le monde », soupira-t-elle
Oui, Pettigrow lui laissai un souvenir impérissable… mais pas pour les bonnes raisons !
Elle pensa à Remus Lupin, son seul et unique élève atteint de lycanthropie, tellement heureux de pouvoir vivre une scolarité normale malgré sa condition et d’avoir enfin de véritables amis. Elle se rappela la découverte du Saule Cogneur, un arbre frappeur qui l’avait laissée longtemps méfiante par sa violence, ainsi que celle de la cabane hurlante, qui l’avait laissée perplexe, n’ayant jamais été hantée par des fantômes, juste par un jeune loup-garou s’auto-mutilant à chaque pleine lune.
Il n’en restait pas moins un élève discret mais doué, avec des résultats au-delà de la moyenne, souvent considéré comme le garde-fou de son groupe.
Elle pensa tout aussi naturellement à Lily Evans, une sorcière brillante, avec du caractère, terriblement douée pour les enchantements et qui aurait fait une excellente médicomage si la guerre ne l’avait pas fauchée aussi jeune. Une fille très gentille, pleine de bonté et de bienveillance envers autrui. Le couple Potter avait été incertain jusqu’au bout, faisant même l’objet de pari entre les professeurs. James et Lily s’aimaient vraiment très fort, d’un bel amour pur et Harry avait été immensément aimé par ses parents sur ses premiers mois de vie.
Un groupe dont tous les membres avaient eu une fin tragique.
Elle senti ses yeux s’humidifier un peu et les tamponna délicatement avec un mouchoir, ces deux guerres avaient dépouillées bien des familles et créer quantités de malheureux.
Ses pensées revinrent vers les Maraudeurs et la solution qu’ils avaient trouvée pour épauler leur ami.
Une idée folle germa dans sa tête : pour sa dernière année d’enseignement elle avait toujours souhaité faire quelque chose pour marquer le coup. Comme enseigner quelque chose qu’elle n’aurait jamais fait en temps normal, bien trop à cheval sur les règles et les lois.
Comme apprendre à ses élèves de septièmes années à devenir des animagus par exemple ?
Après tout cette promotion-là avait participé à la bataille de Poudlard, à l’AD, eu des cours clandestins ou a vadrouillé dans toutes sortes d’endroits pour détruire des Horcrucxes. Ils étaient au-dessus du lot !
Un sourire étira ses lèvres :
« Combien d’entre vous réussiront à devenir des animagus avant la fin de votre scolarité ? Allez- vous tenir mon pari fou ?»
Elle n’avait jamais parié jusqu’à présent et pour cette celle fois, cela lui plus.
Pour une fois dans sa vie, elle voulait être « un peu fofolle ! »
***
Les étudiants de septième année pressentaient que quelque chose se préparait : qu’ils aient des cours en commun c’était normal mais que trois disciplines supplémentaires soient requises pour un cours de métamorphose, c’était autre chose.
Ils n’avaient pas encore eu cours avec le professeur McGonagall et ne saisissaient pas toute la portée de cette nouvelle lubie.
Aujourd’hui, ils avaient sortilèges le matin et potion l’après-midi.
Après avoir testé les capacités de ses étudiants lors des deux premières semaines de reprises, Flitwick compris que sa collègue avait vu juste : ils étaient plus fort et plus avancés que des septièmes années classiques.
Ils étaient prêts.
- Aujourd’hui, je vais vous apprendre une incantation à la fois simple et complexe. J’ai pour habitude de vous spécifier en quoi consiste cette dernière, mais pour une fois, je laisserai le plaisir à votre professeur de métamorphose de vous expliquer son idée un peu folle.
Les étudiants se regardèrent entre eux : « un peu folle » n’était pas le qualificatif qui leur viendrait à l’esprit pour définir leur stricte nouvelle directrice.
Ron haussa un sourcil, Harry avait un air interrogatif, Hermione semblait complètement abasourdie et Luna observa intensément le professeur.
L’enseignant leur fit un clin d’œil :
- Je vous assure qu’elle va très bien.
Les élèvent restaient circonspects, peu convaincus par l’affirmation de leur professeur.
Il commença son cours :
- La manipulation est simple…
Il pointa sa baguette vers son cœur et continua son explication :
- Il vous suffira de prononcer l’incantation « Amato Animo Animato Animagus » que j’ai inscrite sur le tableau.
Il s’exécuta et rien ne se passa.
- Bien sûr, cette incantation n’est utile que dans un certain processus…
Une idée saugrenue traversa la tête d’Harry : la professeure de métamorphose souhaitait-elle en faire des animagi ? Hermione semblait au bord de l’évanouissement : sa tant aimée et respectée directrice de maison avait-elle perdu l’esprit ? C’était incroyablement difficile de devenir Animagus, elle le savait mieux qui quiconque puisqu’elle en était une !
Néanmoins, ils s’acquittèrent à apprendre la formule sans bafouiller et à effectuer le bon geste avec sa baguette.
Le directeur de la maison Serdaigle les retint quelques minutes à la fin du cours :
- Je suis toujours fier d’enseigner à mes élèves mais sachez que si vous arrivez à faire ne fusse que la moitié du processus sans vous tromper, vous pourrez être fier de vous.
Il les laissa partir avec un sourire énigmatique.
Ils se retrouvèrent dans la grande salle et conversèrent à voix basses :
- Vous croyez que McGonagall veut faire de nous des animagi ? Est-ce qu’on en est capable, déjà ? se questionna Neville. Je suis loin d’être brillant et il parait que c’est très dur.
- Je ne sais pas, avoua Ron. Je n’ai rien compris à l’incantation.
Hermione semblait ne pas savoir, ce qui s’avérait être un petit évènement en soi, elle semblait toujours sous le choc de ce qu’elle avait compris, persuadée que son professeur de maison devait surement souffrir de surmenage.
Luna démontra qu’elle méritait amplement sa place à Serdaigle :
- Cela vient du latin : Amato est une forme conjuguée d’Amo ou Amatus signifiant « aimer quelque chose » ; Animo signifie « donner vie à quelque chose » ; Animato à « Animer quelques chose » et Animagus, tout le monde le sait, c’est la contraction d’animal et de magus, « sorcier » en latin.
- Merci Luna, répondit Harry avec un sourire vers sa condisciple.
Il réfléchit quelque instant :
- J’ai toujours eu envie d’essayer d’en devenir un. J’ai lu dans un livre que le patronus est une révélation de notre animal totem et qu’il pouvait s’approcher de notre forme d’Animagus.
Ce qu’il n’osait pas dire à voix haute, c’est qu’il voulait essayer d’égaler son père et son parrain : qu’il soit un cerf, un loup, une araignée ou même un ver-de-terre, il voulait faire honneur à ceux qui avaient tout fait pour venir en aide à leur ami. Se prouver à lui-même qu’il était le digne fils de James Potter, leader des Maraudeurs.
Même si une petite voix lui soufflait dans un coin de sa tête :
« En es-tu bien certain ? Rappelle -toi ce qu’il a fait subir à Rogue et à ta mère… »
Ron lui jeta un coup d’œil en biais, il se doutait des motivations réelles de son ami mais ne dit rien. Qui pouvait vraiment lui en vouloir d’essayer de réaliser cet acte magique qui lui permettrait de se rapprocher des exploits de son père, de toucher du doigt le brillant sorcier qu’était James Potter ?
Personne et surement pas lui qui admirait les Maraudeurs.
Hermione eu l’air de reprendre vie.
- C’est impossible, on n’y arrivera pas en un an…dit-elle d’une voix blanche. McGonagall y est arrivée en 5 ans et c’est là plus rapide à l’avoir fait…
Ils quittèrent la grande salle et se dirigèrent vers les cachots. Harry n’osa pas la détromper en lui disant qu’ils en avaient connu trois qui était arrivés en moins de 5 ans.
***