“C’est moi, Tom. Est-ce que tu me fais confiance Ginevra? Viens, prends ma main. Je ne te ferais pas de mal.”
“Non...” murmura Ginny dans son sommeil. Mais déjà dans son rêve, sa main s’avançait contre sa propre volonté vers celle de Tom Riddle.
“Ginny, tu sais que je t’aime, et si tu m’aimes, tu feras ça pour moi.”
“Je vous en prie, non! Arrêtez ! Je ne suis pas à vous, vous ne pouvez pas!” continua Ginny, très agitée.
“Tu es à moi, tu es sous mon contrôle. Tue-les Ginny, tue-les tous. Et quand tu auras éliminé tous ces sangs-de-bourbe, tue les traîtres. A commencer par... Draco Xavier Malfoy.”
“Je ne veux tuer personne! Non, laissez-moi tranquille. Je vous en prie, je n’ai rien fait.” Ginny commença à se tordre dans ses draps. De la terreur pure l’envahissait tandis qu’elle sentait l’étrange pouvoir de Tom la posséder de l’intérieur. Presser chacune de ses cellules. La forcer à faire ce qu’il lui disait.
”Je t’aime…”
Ces mots, qui auraient rendu la plupart des gens heureux, faisaient ressentir à Ginny une peur sans nom. Ces mots qu’elle avait eu si besoin d’entendre quand elle était en première année, glaçaient à présent son sang. Elle parvint finalement à diriger ses actions et réussit à murmurer “non Tom. Je ne t’aime pas, je te déteste. Tu ne m’aimes pas du tout.”
Le visage de Tom Riddle se délesta de son habituel et magnifique masque de froideur pour laisser place à un monstre effrayant, n’ayant rien à voir avec l’apparition précédente.
“Espèce de petite idiote insolent!” siffla Tom. “Tu seras désolée,” murmura-t-il. Ginny cria mais sa propre conscience ressera sa gorge et aucun son n’en sortir. Tom s’était maintenant transformé et revêtait une nouvelle apparence de Lord Voldemort.
Il était si effrayant.
Il semblait grandir, et ses traits devenaient plus sinistres. Ses yeux s’enfonçaient dans leurs orbites, et brillaient, habités par le démon, rendant Ginny incapable de penser. Son esprit était glacé par ces yeux effrayants. Puis ses pensées furent détournées quand Tom ouvrit la bouche et lui montra ses surprenantes dents blanches et propres.
Les ongles aux mains de Voldemort s’allongèrent et s’aiguisèrent, et ils se posèrent sur le coeur de Ginny.
“Et tu aurais pu être tellement, tellement plus,” dit Voldemort d’une voix grinçante. Ginny n’avait jamais eu aussi peur de sa vie qu’à ce moment précis.
Parce qu’à cet instant, Voldemort enfonça ses doigts droit dans le coeur de Ginny. Au même moment, les yeux couleur noisette de Ginny s’ouvrirent en grand et elle haleta. Il n’y avait pas de Tom face à elle, la regardant sournoisement comme s’il savait tout sur elle… et plus encore.
A quelques centaines de mètres de là, chez les Serpentard, dans le dortoir des septièmes années, Draco Malfoy se réveilla en sursaut. Il n’avait aucune idée de pourquoi puisqu’il avait eu un sommeil sans rêve. Mais il avait ressenti une peur si immense qu’il était impossible qu’il retourne dormir. Tout ce qu’il savait, c’est que ça avait un lien avec Ginny Weasley et Voldemort.
Il jeta un coup d’oeil à sa montre et y lu 4:27. Draco savait qu’il ne pourrait pas retourner dormir, même s’il le voulait.
Ginny bailla tandis qu’elle tentait de retrouver son souffle, tapant sur sa poitrine. Elle joignit ses deux mains et les frotta l’une contre l’autre pour voir s’il y avait du sang.
Pas de sang.
Rapidement, la respiration de Ginny redevint normale, et elle commença à pleurer. Elle ne rêvait que rarement de Tom, et c’était toujours quand il était doux et attentionné. Jamais son souvenir ne l’avait autant possédée qu’à l’instant précédent. Ginny se sentie prise de nausées.
Elle se précipita jusqu’à la salle de bain des filles de sixième année et s’agenouilla devant les toilettes. Elle se sentit son estomac tanguer mais rien ne vint puisqu’elle n’avait rien mangé depuis le dîner précédent. Jetant un coup d’œil à sa montre, elle remarqua qu’il était 4:30 du matin. Ginny était vraiment épuisée, mais elle était trop terrorisée pour se croire capable de retrouver le sommeil.
Elle décida de s’habiller et de descendre aux cuisines. Elle savait que les elfes de maison adoreraient lui faire quelque chose à manger. Et voir les petites créatures s’affairer pour préparer le petit déjeuner l’aiderait à se détendre.
Draco était assis sur une chaise, à une petite table de café dans les cuisines, sirotant son double chocolat chaud, réfléchissant à ce qui avait bien pu le réveiller. C’était si étrange qu’un tel hasard, et que quelque chose rempli d’une telle émotion ai pu le réveiller si soudainement. Et depuis qu’il savait, pour une raison obscure, que cela avait un rapport avec Ginny, il voulait en savoir encore plus.
A ce moment précis, le grand portrait de fruits s’ouvrit, révélant une Ginny à l’air très fatigué. Draco était comme hypnotisé par sa triste beauté. Il la regarda sourire doucement aux elfes de maison, et elle demanda un double chocolat chaud une fois qu’ils lui eurent demandé ce qu’elle désirait.
‘Comme ce que j’ai pris, moi,’ pensa Draco. Alors que Ginny attendait sa boisson, elle commença à trembler en silence. Draco la regarda avec attention, et il pu voir des larmes couler le long de ses joues.
Se sentant immédiatement concerné, Draco s’avança silencieusement vers Ginny et lui toucha doucement le bras, demandant: “Ginny, est-ce que tout va bien?”
L’effet fut immédiat. La jeune fille laissa échapper un cri effrayant et sursauta violemment à son contact. Soudain, ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle tomba au sol et commença à sangloter de manière incontrôlable. Draco se tenait près d’elle, ses doigts en suspens à l’endroit où se tenait l’épaule de Ginny un instant auparavant.
Il s’agenouilla doucement et saisit Ginny par les épaules. Il savait qu’elle allait retrouver son souffle, mais il la tint, parce qu’il savait que si quelqu’un la tenait dans ses bras de manière non menaçante pourrait aider à arrêter les sanglots.
Et c’est ce que Draco faisait. Il la tenait dans ses bras. Après quelques secondes où elle se tortilla, Ginny se calma quand elle réalisa qu’il n’allait pas lui faire de mal. Les sanglots mirent une dizaine de minutes avant de devenir de petits hoquets, et cinq minutes plus tard, elle respirait normalement.
Draco la tenait simplement contre lui, et même s’il mourrait de curiosité, il ne pouvait pas la pousser à répondre à ses questions. Pour une raison quelconque, Ginny s’était réveillée très tôt ce matin, tout comme lui, et elle était maintenant très effrayée et fatiguée.
La possibilité d’un viol vint à l’esprit de Draco, mais il ne pouvait en être sur. Il était assez certain qu’elle se serait battue à l’aide de ses ongles et dents pour ne pas laisser un homme la toucher, si cela était arrivé.
Ginny était assise sur le sol avec Draco. Son corps était collé tout contre ses jambes, sa poitrine reposant contre celle du jeune homme. Draco se disait ne pas se soucier de la tenir ainsi si longtemps quand Ginny haleta soudainement et tenta de se lever.
“Ginny, c’est moi Draco. Qu’est-ce qu’il s’est passé?” demanda Draco, la ramenant au sol avant qu’elle ne s’échappe de son étreinte.
“Je ne veux plus jamais dormir, plus jamais,” fut la réponse effrayante formulée par Ginny. Il y eu un silence. Elle reprit bientôt tous ses esprits et réalisa dans quelle position elle était. Une rouguer apparut immédiatement sur ses joues.
Elle fit un mouvement pour se lever et cette fois-ci, Draco ne l’arrêta pas.
‘Oh mon dieu, Draco Malfoy m’a tenu dans ses bras tandis que je pleurais. Qu’est-ce qu’il se passe ? Je crois que je deviens folle!’ pensa Ginny, debout, attendant d’une manière embarrassée que Draco se lève.
“Est- ce que tu veux un peux de chocolat chaud?” demanda Draco, en désignant la table de café où étaient dorénavant posées deux tasses. Ginny resta silentieuse et indécisise. Elle était encore troublée que Draco aie été si gentil avec elle, mais à chaque fois qu’elle le regardait, de la haine l’enveloppait, et parfois, elle devait se retenir pour ne pas lui crier dessus.
“Tu peux au moins me donner une raison à ton malaise,” continua-t-il. Etrangement, il n’avait pas dit ça sur un ton d’ordre. C’était une demande, mais Ginny pouvait sentir de la persuasion et sa curiosité.
Immobile, Ginny était silencieuse. Elle n’arrivait pas à se décider sur ce qu’elle devait faire.
Finalement, Draco dit “du chocolat chaud après toutes ces émotions? Pas besoin de parler.” Ginny hocha la tête et se dirigea d’un pas chancellant vers la table, puis s’y assit. Draco la suivit et s’assit doucement sur sa chaise, prenant son chocolat chaud dans ses mains.
Ils étaient tous les deux assis dans le silence depuis une dizaine de minutes quand Draco demanda soudainement “Est-ce que tu as fait un rêve où il y avait Lord Voldemort?”
Cela eu un effet immédiat sur Ginny. Ses yeux s’agrandirent, elle commença à trembler et pressa son bras contre sa poitrine. “Comment le sais-tu?” parvint-elle à murmurer.
“Je ne sais pas vraiment. Je me suis soudainement réveillé ce matin et tout ce que je savais, c’est que ça avait un rapport avec toi et Voldemort,” répondit Draco en regardant Ginny d’une façon curieuse et inquiète.
Ginny renvoya son regard à Draco, ses yeux brutalement attirés par les siens. Elle se sentait se noyer en eux. Ce n’est que lorsque Draco cligna des paupières que Ginny retrouva ses esprits. Il remarqua son attitude et essaya de ne pas sourire. Ses yeux avaient toujours été une de ses meilleures caractéristiques.
“Qu’est-ce qu’il s’est passé? Pourquoi as-tu commencé à pleurer ?”
Ginny ne pu s’empêcher de répondre. “J’ai fait un rêve. C’était le rêve le plus horrible que j’ai jamais fait…” Ginny marqua une pause et frissona. Draco s’approcha d’elle. “Je refusais de tuer... des gens. Et il s’est mis tellement en colère.” Ginny du s’arrêter un moment pour rassembler ses esprits avant de continuer.
Draco en profita pour prononcer quelques paroles. “Je sais à quel point il peut être en colère, Ginny. Il change. Je crois qu’il se craint lui-même.”
Ginny le regarda avec sérieux. Ses pensées se focalisèrent sur cette partie d’information. Cela répondait à plusieurs questions qu’elle se posait à propos de Draco, mais en provoquait beaucoup plus. Ginny gardait néanmoins l’ensemble en mémoire.
Draco était quelqu’un qui comprendrait. Et elle voulait découvrir son passé. Mais à ce moment précis, elle devait aussi terminer de lui raconter son rêve.
“Oui, oui il peut l’être. Bref, son visage était enveloppé dans quelque chose de sinistre, mais c’était Tom. Puis, ses ongles se sont mis à pousser, et à s’aiguiser…” Ginny déglutit et finit: “et il les plantait dans mon coeur. Je n’ai jamais eu aussi peur. Je n’arrivais plus à respirer. Oh mon dieu… pourquoi moi?”
Les larmes recommencèrent à glisser le long des joues de Ginny. “Tu es descendue ici parce que tu n’arrivais pas à dormir?” demanda Draco. Ginny hocha la tête.
Draco se leva et prit Ginny dans ses bras, la laissant blottir sa tête contre son épaule solide. Il ne savait pas pourquoi il étreignait ainsi la jeune Weasley, ou pourquoi il se sentait si soudainement attiré par elle, ou encore pourquoi leurs sommeils étaient connectés d’une certaine façon. Tout ce que Draco savait, c’était que si tenir Ginny Weasley dans ses bras était supposé être mal, il s’y sentait parfaitement bien.