Chapitre 1. Manipulation temporelle
Sauver le monde. Je dois sauver le monde. C’est la seule chose à laquelle je parviens à penser en ce moment. Mon avenir, mes amis, mon tout… Je suis obligée. Je suis obligée de réussir ! Obligée d’y arriver ! Sinon… nous serons prisonniers nous-mêmes dans une époque de terreur. Je ne peut pas laisser faire ça.
Je le sais, j’en suis sûre maintenant, je suis la seule qui puisse le faire. Retourner dans le passé, pour sauver ce qu’il y a encore à sauver. Seulement, le poids de ma mission me pèse, bien que je ferai tout ce que je pourrais pour la réussir. Littéralement, je ferais tout, tout ce que je pourrai. Seulement, je ne sais même pas moi-même ce que je dois faire.
Après tout, j’ai seulement seize ans, je sais que je suis intelligente. Mais je vais devoir combattre le sorcier le plus puissant et le plus ténébreux que la terre ait jamais porté. Comment pourrais-je réussir ? J’avoue que l’idée même me paraît absurde, pourtant j’ai mes raisons. Et elles sont bonnes.
C’est notre chance, et aussi notre dernier espoir. Bien sur, personne ne voulait accepter mon idée, le danger est trop grand. Les voyages dans le temps sont interdits, et pour une excellente raison : ils sont mortellement dangereux et ne finissent environ jamais bien. Pourtant, je n’ai pas le choix.
Dois-je vraiment rester la à regarder comment Voldemort se rend maître du monde ? Il va tout détruire, changer la beauté de l’univers en chaos. Je ne peux pas laisser faire ça. Voilà pourquoi je pars, que je puisse le faire ou non.
Etrange, maintenant que je viens d’énoncer à moi-même calmement mes raisons que je connais pourtant bien, je me calme moi-même. Je suis presque heureuse, réfléchir calmement dans les situations difficiles a toujours été mon point fort. Mais, au plus profond de mon cœur, une petite voix continue à me murmurer que je ne dois pas le faire, personne ne m’y oblige.
Si, moi-même.
Je sais que je ne me le pardonnerai jamais si je ne le fais pas, avec ou sans approbation. Je sais qu’il y a énormément de chances que je rate, et finalement meurs. Et que le monde voit arriver sur lui la pire époque de terreur de tous les temps.
Mais je ne veux même pas y penser. J’ai commencé, je continuerai jusqu’à ma propre mort s’il le faut. Waw, être si résolue, ça soulage ! Je sais ou je dois aller. Mes pas m’y conduisent automatiquement, jusqu’à la pleine temporelle. Dans quelques minutes, j’y serai. Sur mon bureau, j’ai encore laissé quelques lettres d’adieux pour mes parents, mes frères et Harry, et enfin pour le professeur Dumbledore.
Je leur ai expliqué dedans que je n’ai pas écouté leurs protestations, mais qu’ils ne doivent pas se faire de soucis. Ils savent ce que je veux et vais faire. Si je réussis, je sauve le monde entier. Si je rate… Non, je ne dois même pas y penser. Rester positive, positive…
Positive…
Ça y est, je suis à la fameuse plaine, et mon cœur bat plus vite. Je me souviens exactement de la formule, et de ce que j’ai lu sur ces fameuses pleine temporelle. On peut les ouvrir grâce à la fameuse formule, et uniquement quand on a de bonnes intentions et un cœur pur. Pur… Malheureusement, il y en a si peu, peut-être deux dans toute l’Angleterre. Enfin, j’en ai une près de chez moi.
L’herbe mouillée répand sur mon chemin un parfum exquis, qui me rend nostalgique. Quand les jours étaient encore heureux, que nous pouvions courir dans les rues sans risques ou nous voulions… Mais je ne peut plus m’attarder. Je dois encore trouver le portail temporel. La, je devrai me mettre devant en récitant la formule, et préciser en quelle année je veux atterrir.
Soudain, mon pied se prend dans une racine et boum ! par terre. Je me tourne furieusement vers cette putain de racine, qui est si énorme que je me demande comment j’ai fait pour ne pas la voir. Tout simplement parce qu’elle n’existait pas. Un énorme chêne vient d’apparaître, et je suis formelle : il n’y était pas il y a un instant.
Je me précipite dessus, nerveuse et euphorique en même temps. Ça pourrait bien être ce que je cherche ; le fameux portail. J’étudie de près les branches, et reconnais gravées dedans des runes qui me semblent connues. En regardant de plus près, je comprends l’ensemble. J’avais raison, c’est bien la porte.
Pendant un instant, une hésitation soudaine me prend. Si je pars maintenant, il n’y aura sans doute plus de retour… Il n’y a pratiquement aucune chance que je réussisse, et si je rate je risque de me retrouver face à un mammouth en pleine préhistoire. Une angoisse profonde m’étreint le cœur, sans compter la sensation horrible du départ. Mais je repousse bravement mes doutes. C’est la seule solution…
D’un coup, une étrange vibration dans ma poche me fait sursauter. Y portant ma main, je découvre un étrange objet qui me fait penser à un écran miniature. Dessus, il est marqué : Dumbledore. Eh bien, il n’a pas perdu de temps… Appuyant sur le petit bouton de cuivre sur le côté droit, je vois apparaître le visage de Dumbledore.
- Ginny, qu’allez-vous faire? résonne la voix du directeur dans l’appareil.
- Je fais ce que je dois faire, professeur, parvins-je à prononcer avec difficulté.
Je l’entends soupirer profondément, et je sais que je l’ai gagné à ma cause.
- Très bien, dit-il en soupirant. Je vous aiderais du mieux que je pourrais durant toute ta mission. Il est important que vous conserviez cet écran, d’accord ?
- Bien professeur. Et merci.
- Je n’ai pas fini,Ginny. Connaissez-vous bien la formule?
- Oui monsieur.
- Et savez-vous comment rentrer le cas échéant?
- Oui monsieur.
- Bien. Maintenant, expliquez-moi rapidement votre plan. Dépêchez-vous, car le temps nous est compté. A chaque instant ils pourraient découvrir que vous avez disparu et se lancer à votre recherche. Et personne ne dois savoir ce qu’il se passe avant que vous ne soyez partie.
Nerveuse et retenant mon envie de vomir, je tente de recouvrir un minimum de vocabulaire. C’est stupide. J’ai si peu de temps, pourquoi l’utiliser en explications ? Mais bon, il vaut mieux que Dumbledore connaisse mes intentions. Il a nettement plus de connaissances que moi, et pourrait m’aider
- Eh bien je compte retourner au temps de Voldemort, dans sa jeunesse. J’essaierai de faire en sorte qu’il ne passe pas du mauvais côté, et qu’il ne devienne pas le monstre qu’il est maintenant. Je sais que c’est risqué… Mais je n’ai pas le choix ! Je dois le faire.
J’entends la respiration saccadée du mage et me tords nerveusement les doigts en attendant une parole réconfortante. Enfin, il me parle. Mais pour me poser encore une question.
- Et comment allez-vous vous y prendre ? Vous n’y arriverez certainement pas en temps que Ginny Weasley, dont les parents sont considérés par Voldemort comme traîtres à leur sang.
Je le sais bien, et pourtant l’entendre me fait mal. Je n’y avais même pas songé. Mais il a raison, je ne peux pas me permettre de me montrer telle que je suis, une vulgaire traître-à-son-sang. D’un coup, je me rends compte que mon plan n’est pas si brillant, et ma respiration s’accélère. Vite, il faut que je parte, sinon je n’y arriverai plus.
Et comment ferais-je pour arriver à Poudlard ? La simple question de Dumbledore a ouvert une vanne de questions refoulées auxquelles je dois maintenant apporter des réponses. Si Dumbledore ne m’avait pas interrogée, je serai arrivée je ne sais ou dans le passé.
- Ginny? La voix de Dumbledore semble d’un coup si inquiète, que je sursaute.
- Oui, je suis la. Je me ferai passer pour une élève de Serpentard. Mais monsieur, comment arriverai-je à Poudlard ? Les professeurs ne me laisseront pas entrer comme ça dans l’école, surtout si je leur annonce avoir une mission et être venue du futur.
- Bien sur, vous avez raison. Le mieux est effectivement que vous vous fassiez passer pour quelqu’un de Serpentard. Et pour ce qui est de l’endroit, dites à la fin de votre formule ou vous voulez arriver. Et encore une chose, il faut que je me dépêche, n’oubliez pas que je serai la aussi, bien qu’en plus jeune. Je préviendrai les professeurs.
Il sourit.
- N’essaiez pas de comprendre, le temps est si compliqué…
- Merci beaucoup, dis-je avec effusion, sa gentillesse me réchauffant le cœur. Eh bien, je crois que je suis prête…
- Encore un instant…Vous ne m’avez pas encore dis comment vous comptez changer Voldemort, ou plutôt Tom Jedusor. Chez lui, le mal coule dans ses veines. Vous devrez l’approcher en douceur, et devenir son amie une amie proche pour avoir la moindre influence sur lui, j’en ai peur.
Je laisse échapper un soupire et ferme brièvement les yeux. Devenir une amie de Voldemort… Quelle horreur.
- Très bien, je le ferai, dis-je, en désaccord avec mes pensées. Je verrai, je ferai en sorte de pouvoir l’influencer, même si la tâche ne s’annonce pas facile.
- Etes-vous vraiment prête à tout ? dit-il avec une note ambiguë dans la voix, qui me met sur le qui-vive.
Pourtant, ma réponse est claire.
- A tout.
- Bien, dit-il avec une tristesse qui me surprend, alors je crois que vous êtes en effet bien prête… Au revoir Ginny, je vous aiderai du mieux que je pourrai. Ne vous préoccupez pas de nous, pensez juste à votre mission. Et pensez aussi à revenir ici, quelqu’en soit le résultat.
Les larmes me montent aux yeux, pourtant je les refoule. Je préfère de loi répondre d’une voix qui me paraît bien étouffée :
- Merci. Je ferai de mon mieux…
Je préfère couper la communication avant de perdre ma bataille contre les larmes. Une poigne de fer m’étreint le cœur, je me sens sur le point d’étouffer. Il est déjà huit heures du soir. Ma disparition pourrait être découverte à chaque instant par un de mes parents. Mes parents, mes frères… comme ils vont me manquer…
Je vais devant le vieux chêne qui me paraît avoir encore grandit. Je prends une profonde inspiration, sentant mon cœur sur le point d’exploser de chagrin. Vite, j’efface les larmes qui menacent de couler à chaque instant pour murmurer lentement la formule.
Elle est longue, en gaëlique, cette langue si étrange et pourtant si belle. Six phrases, qui me paraissent si longues et si compliquées…
- Fionnghal phadraig, agus a sgriobh an seann leabhar seo asteach chan choimpiutair. Taing mhor mhor dhiubh uile airson na hoibre saorthoileach a bha seo. Rinn iad an leabhar a sgriobhadh asteach da thuras gus am bi sinn comasach na da a chur comhla agus mar sin na mearachdan taidhpidh gu léir, cha mhor, a cheartachadhach tha an obair sin ri dheanamh fhathast. Thathar an dochas an leabhar chur ann an cruth an aite faidhlichean mar a tha andrasta. Agus bhiodh Poudlard e math athbhreacc dheanamh ann an litreachadh a latha andiugh, a bharrachd air lethbhreac a ghléidheadh anns an litreachadh a bhaig Lachlan fhein.
J’éspère ne pas avoir oublié un mot, les conséquances seraient catastrophiques... Mais pendant que je prononçait ces anciens mots si pleins de sagesse ancestrale, unel umière née du tronc s’est mise à croitre le long de l’écorce pour atteindre les braches et feuilles. Enfin, une ouverture apparait.
J’ai réussi.
J’ai du mal à y croire moi-même mais j’ai réussi... Incroyable. Sans hésiter, et pourtant une tristesse infinie au coeur, j’avance et pose mon pied sur l’ouverture. La dernière chose que je sens est une larme couler lentement sur ma joue.
Et tout devient noir...
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Voici comme promis, la nouvelle histoire voyage temporel. Sauf que finalement, j'en ai fait un Ginny/Jedusor, histoire de varier un peu... J'espère qu'elle vous plaira! Ce premier chapitre n'est pas vraiment bon, mais c'est juste histoire d'annoncer la couleur. Après, tout sera beaucoup plus nuancé, et il y aura plus de dialogues, de sentiments... D'histoire quoi!
Laissez-moi une review, que je sache si je dois continuer...
Bisous!