Hélèna attrapa la lettre que venait de lancer le hibou de son père et la mit dans sa poche.
Elle ne voulait pas la lire maintenant. Depuis ce matin, elle avait un mauvais pressentiment, elle avait peur, elle se sentait mal et ce hibou venu de son père ne signalait rien de bon. Rares étaient les fois quand son père décidait de lui envoyer une lettre. En général, il oubliait souvent qu’il avait une fille qui étudiait à Poudlard.
Elle ne tenait pas à gâcher ce si bon petit déjeuner et encore moins la lire devant tout le monde. Ses « amis » lui poseraient sans cesse de questions si elle avait un visage différent de la normale.
Mais bien qu’elle ait tenté de faire semblant, elle n’arrivait pas à oublier cette lettre et l’angoisse montait légèrement.
- Ça ne va pas Hélèna ? demanda Rabastan.
Elle se réveilla en voyant Rabastan prendre un air inquiet.
- Tout va bien, assura-t-elle. Je monte dans ma chambre.
Elle ne lui laissa pas le temps de placer un mot, se leva et se dirigea vers la sortie.
Elle tint très fort la lettre qui se trouvait dans sa poche tout en descendant les escaliers.
Finalement, elle n’avait aucune envie de monter dans sa chambre, si elle retrouvait Narcissa et les autres, elles lui demanderaient de qui venait la lettre. Elle voulait être seule.
Elle chercha un banc vide du regard et s’y dirigea lorsqu’elle l’eut trouvé.
Elle s’assit et sortit la lettre de sa poche. Elle se dépêcha de la déplier et de la lire.
« Hélèna,
Il a été convenu entre ta mère et moi que tu ne pouvais pas rester à Poudlard car ce n’est pas un collège où tu pourrais t’améliorer. J’ai un ami qui a accepté de t’enseigner la magie noire et d’apprendre tous les sorts et toutes les manières afin d’être une parfaite épouse pour un des nôtres. Nous espérons que tu accepteras de bon cœur de parler avec tes professeurs. Nous comptons, ta mère et moi, venir sûrement demain pour nous expliquer avec eux s’ils y voient quelques inconvénients. Par la même occasion, nous viendrons te chercher.
Nous t’envoyons notre amour, et souhaitons que tu prennes soin de toi. »
La lettre tomba légèrement des mains de Hélèna lorsqu’elle eut terminé sa lecture.
Quitter définitivement Poudlard ? Etait-ce une chose dont elle avait envie de faire ? Ne plus revoir ce parc, ce château, ces gens … juste pour être une parfaite épouse ?
Elle serra ses poings en fixant le vide. Ses yeux s’embuèrent de larmes.
Elle n’avait pas envie de quitter ce monde maintenant. Elle n’y était pas préparée. C’était si injuste. Elle acceptait d’être une épouse d’un futur mangemort, cela ne la dérangeait pas, mais si vite … Elle ne se sentait pas capable de tout quitter maintenant. Elle avait encore envie de vivre, juste un peu. Juste cette année encore.
Que devait-elle faire ? Elle ne pouvait même pas aller à l’encontre de leur décision. Et comment dire cela au professeur Dumbledore ? Peut-être devrait-elle demander son aide pour qu’il persuade ses parents à la laisser rester ? Comprendrait-il ?
Avait-elle d’autres choix ?
Elle ramassa sa lettre et retourna au château.
Comment avouerait-elle cela au professeur Dumbledore ? Il fallait qu’elle choisisse ses mots.
Complètement perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas les quatre maraudeurs qui marchaient en sa direction.
Elle percuta même à l’un d’entre eux.
- Excuse …
Lorsque le garçon en question la reconnut, il la repoussa et s’énerva :
- Tu ne pourrais pas faire attention où tu marches, White ?
- Je pourrais en dire autant de toi, Black. Si je ne faisais pas attention, toi tu pouvais encore éviter de me rentrer dedans.
- En plus d’être détestable, tu es insupportable.
- Et toi t’es complètement nul. Alors maintenant au lieu de me barrer le chemin, tu pourrais te pousser. J’ai mieux à faire que de te parler.
- Et pourtant, tu trouves toujours un prétexte pour le faire.
- Et toi, tu prends toujours tes rêves pour de la réalité.
- Je ne suis pas aveugle White, je sais que tu aimes m’observer, en cachette sans doute mais tu aimes le faire. C’est juste parce que tu es une Serpentard que tu ne tombes pas dans mes bras.
- Tu es ridicule. Je te déteste, c’est pourtant très simple à comprendre et malheureusement mis à part toi, tout le monde l’a compris. En fait, je suis certaine que tu es déçu que je sois une Serpentard. Ça t’aurait facilité la tâche si j’aurais été une Poufsouffle.
- Tu essayes de dire que je suis intéressé ?
- Je n’essaye pas, je te le dis directement. Ma cravate verte te repousse sinon tu n’aurais pas perdu une minute pour me demander de sortir avec.
Black la regarda écœuré.
- Tu deviens folle, parce que ça ne me viendrait jamais à l’idée de vouloir sortir avec toi. Tu es aussi moche que l’est ta cravate.
- Je ne trouve pas que le vert soit moche. Je préfère ça que le rouge et or des Gryffondor.
- C’est beaucoup plus stylé au moins.
- Tu dis n’importe quoi. Et en plus tu me fais perdre mon temps. Pousse-toi.
Il était difficile pour elle de passer vu que Sirius et ses amis l’empêchaient de passer la porte du château.
- On ne te retient pas. Qui aimerait discuter avec une fille comme toi ?
- Personne, répondit-elle d’un ton lasse. Maintenant barre-toi de mon chemin.
Lorsque les quatre garçons s’en allèrent, elle se dirigea vers le grand portrait du phœnix..
Elle attendit quelques minutes. Elle ne connaissait pas le mot de passe et elle ne savait pas quoi dire à Dumbledore. Son père avait écrit qu’il viendrait le lendemain, d’ici là, elle avait encore le temps de profiter de cette journée.
Elle tourna les talons. Ca ne servait à rien de parler avec Dumbledore. Son destin était déjà tracé. Le lendemain, le nom de Hélèna White serait retiré de la liste des élèves des Serpentard de 7ème année.
***
Allongée sur son lit, elle s’imagina alors les quelques conséquences après son départ. Son lit serait sûrement déplacé autre part ou enlevé. Sa part de nourriture servirait à quelqu’un d’autre … Peu de choses changeraient pour les autres, mais pour elle, ce serait le début d’une nouvelle vie.
Les gens diront simplement : Il y avait eu une Hélèna White à Poudlard.
Ce sont les maraudeurs qui vont faire la fête, particulièrement Black. Fini les disputes avec elle, fini leurs sarcasmes à longueur de journée, fini les duels, fini les blessures. Peut-être que cela lui manquera, qui sait ? Ou peut-être pas.
Elle avait toujours détesté Black, elle ne savait pas pourquoi. Si, elle savait. Au début, quand il était entré à Poudlard, elle ne l’avait pas remarqué, mais au bout d’une semaine on ne parlait que de lui : un Black à Gryffondor, ça ne s’était jamais vu. Au bout d’un mois, il était devenu célèbre pour ses blagues avec Potter auprès des garçons fascinés. Au bout de trois mois, beaucoup de filles rêvaient de sortir avec. Au bout de cinq mois, les professeurs n’avaient que son nom à la bouche : excellent élève mais très blagueur. Elle en avait eu assez. Son arrogance, sa beauté et ses airs supérieurs l’avaient très vite agacée. Et leur première rencontre s’était terminé en un petit duel. Elle n’était pas très forte à ce moment-là. Elle n’avait pas réussi à lui tenir tête. Bien vite, elle s’était retrouvée à l’infirmerie. Mais elle s’était promis qu’il le payerait. Au fil des années, ils avaient commencé mutuellement à se détester et aujourd’hui ils étaient les pires ennemis de Poudlard. Les Serpentard la supportaient, les Gryffondor et les filles le supportaient.
Dès qu’elle le voyait, elle n’avait qu’une envie : le défigurer.
Et maintenant, au lieu de penser aux quelques moments qu’elle devait profiter, elle pensait à ce monstre.
Si on comptait bien, cela ne faisait plus beaucoup de temps pour rester ici. Et elle ne savait pas comment elle pourrait rendre cette dernière journée mémorable.
Faire tout ce qu’elle avait eu envie de faire lorsqu’elle avait vécu ici ? Faire toutes les conneries sans tenir compte du règlement ? Crier dans le parc cette nuit ? Plonger dans le grand lac ? Tout, du moment qu’elle s’amuse. Elle pourrait très bien demander de l’aide à son amie, mais seule, cela lui fera sans doute du bien. De toute façon, à partir de demain, elle serait seule. Pourquoi ne pas s’y habituer dès à présent ?
Elle sentit de nouveau les larmes lui monter aux yeux apeurée du destin qui lui était réservé.
« Si un miracle pouvait se produire, souhaita-t-elle. »
***
Hélèna n’avait pas encore commencé ses moments délires. Elle était en ce moment-même en train de se diriger vers la Grande Salle pour prendre son dîner. Avait-elle réellement envie de le prendre avec tous ses camarades ? Peut-être juste une dernière fois.
Elle s’assit entre Rabastan et Narcissa.
- On ne t’a pas vu de la journée, remarqua Rab, ça va bien ?
- Très bien.
Il ne s’attarda pas trop sur le sujet tandis que Hélèna commença à manger.
Lorsqu’elle eut fini, elle n’attendit personne et sortit de la grande salle. Encore plongée dans ses pensées à se demander ce qu’elle ferait de sa nuit, Hélèna ne vit pas qu’elle fut de nouveau bousculée et tomba à la renverse.
- Aïe.
Elle jeta un coup d’œil à l’inconnu et sortit sa baguette en le reconnaissant.
- Tu commences sérieusement à m’énerver Black. Ça fait deux fois dans la journée. Qu’est-ce que tu essayes de faire ?
- Eh oh, ne monte pas sur tes grands chevaux. C’est pas de ma faute si tu es capable de tout, même de tomber, juste pour pouvoir me toucher.
- Tu es très loin de la vérité Black, tu y sors complètement d’ailleurs. Je n’ai aucune envie de te toucher et encore moins te voir. Si je pouvais éviter de te voir, crois-moi, j’aurais tout faire pour.
- Ça c’est ce que tu dis. Mais la vérité, il n’y a que moi qui la connais.
- Et quelle est-elle cette vérité ?
- Que tu ne résistes pas à mon charme !
- Qu’est-ce que tu peux être prétentieux quand tu t’y mets ! Alors excuse-moi de blesser ton ego Black, mais ton beau visage comme tu le dis reste une horreur à mes yeux.
- Si tu crois vouloir mieux que moi, tu te trompes. Tu restes une personne dont personne n’aimerait s’approcher même à deux centimètres. Si tu décidais de t’enfermer à jamais dans ta chambre, crois-moi, il y a plus d’une personne qui ferait la fête.
L’air supérieur qu’affichait Hélèna depuis qu’elle avait rencontré Black, tomba soudainement suite à cette dernière phrase. Cela résumait-il ce qui allait sûrement se passer lorsqu’elle s’en irait. Les gens l’oublieraient-ils si facilement ? Personne n’oserait prononcer son nom ?
- Crois-moi, si tu décidais de mourir, cracha-t-elle, il n’y aurait personne pour te retenir ou pour pleurer sur ta tombe.
La phrase était sortie toute seule. La colère avait remplacé la peine qui l’avait suivie depuis qu’elle avait lu la lettre. Elle détestait ce garçon et lorsque des phrases aussi horribles mais sans doute vraies étaient sorties de sa bouche, elle n’avait pas pu se retenir d’être aussi méchante. Il ne méritait même pas qu’elle lui adresse la parole.
Black, qui avait l’habitude de prendre toutes ses phrases au second degré, sentit la rage l’envahir. Elle avait touché son point le plus faible et il n’accepterait jamais qu’une fille comme elle, ose lui clouer le bec ainsi.
Il leva sa main prêt à la gifler mais il fut retenu par Remus.
- Ah et maintenant tu lèves ta main ? continua-t-elle. Tu ne vaux que ça de toute façon. Jouer le gars cool et galant n’est qu’un masque. En réalité, tu es un tortionnaire. En arriver aux mains, c’est débile, et c’est surtout être un être faible et lâche pour un Gryffondor.
- Te toucher me rabaisserait. Je suis reconnaissant à Remus qui m’a évité de me salir les mains pour ta petite personne.
- Et moi, qui était peinée de savoir que j’allais quitter définitivement Poudlard, tu m’as donné une raison pour m’en aller toute souriante. Ne plus te voir est vraiment la merveilleuse qui soit arrivée dans ma vie.
Black la fixa un instant, un peu surpris de ce qu’elle venait de dire.
- Et bien, j’espère qu’en tout cas tu ne te décideras pas à revenir. T’oublier ne sera un problème pour personne puisque tu es la fille la plus détestable de Poudlard. Les gens seront heureux d’apprendre cette nouvelle.
Blessée, Hélèna recula d’un pas ne laissant rien apparaître sur son visage. Elle ne pouvait pas tomber aussi bas devant Black.
Il se retourna donnant maintenant fin à leur dernière dispute et se dirigea vers la Grande Salle. Hélèna se retourna, les yeux vides d’expression.
Ainsi, c’était comme cela que pensaient les gens ? Elle avait toujours su qu’on ne la portait pas à cœur, elle s’en était jamais préoccupée. Elle faisait sa vie, les autres la sienne. Mais aujourd’hui, tout avait changé. Aujourd’hui, elle savait qu’elle quittait Poudlard, elle aurait voulu emmener quelques bons souvenirs avec elle. Savoir que personne ne la regretterait lui faisait mal. Personne ne penserait plus à elle. C’était horrible. Savoir son nom oublié dans les archives était quelque chose qu’elle avait toujours redouté. Elle avait toujours aimé se faire remarquer. C’est pourquoi son pire ennemi était Black. Avoir le dernier mot, montrer sa différence avec les autres Serpentard étaient juste un prétexte pour se faire remarquer. Mais aujourd’hui … tout ça, que lui avait-il apporté ? Pour être oubliée le jour où elle partirait. Il n’y aurait rien pour son départ ? Ni fêtes, ni pleurs, ni adieu, ni … Rien ? Méritait-elle réellement tout cela ? N’avait-elle pas le droit d’être respectée comme les autres. Evidemment, elle n’avait jamais été gentille avec les autres, mais était-ce une façon de se venger ?
Les paroles de Black l’avaient réellement blessée.
Elle n’avait plus envie de rien faire pour cette nuit. Elle avait juste envie de pleurer dans un coin, seule..
Elle s’assit sur le banc qu’elle avait choisi ce matin-même et observa les gens qui s’y trouvaient. Personne ne fit attention à elle. Si elle aurait été invisible, cela aurait donné la même chose. Finalement, elle n’avait plus envie de rester à Poudlard. La décision de son père était sage. Elle devrait rester chez elle et apprendre à être une bonne épouse. Peut-être que c’était ce qui lui manquait : de l’éducation. Elle deviendrait alors une gentille et jolie femme.
Elle vit les gens un par un se lever pour rentrer au château car il faisait de plus en plus tard. Hélèna était encore à la même place n’osant pas bouger, préférant être en compagnie de la nature qui ne l’ignorait pas au lieu d’être cloîtrée dans sa chambre à se tourner les pouces. Et puis ici, elle était toute seule, elle pouvait pleurer si elle en avait envie.
Elle se leva en regardant le ciel qui s’offrait à elle. Instinctivement, elle demanda :
- Que m’as-tu réservé ?
Et comme personne ne lui répondait, elle repensa à tout ce qui s’était passé depuis ce matin.
Les gens l’oublieraient…. Les gens oublieraient qu’il existait une Hélèna White à Poudlard … si facilement ?
Elle se laissa tomber sur le sol et pleura toutes les larmes de son corps. Il fallait qu’elle fasse un vide dans sa tête et qu’elle repousse toutes les mauvaises pensées qu’elle avait dans l’esprit. Le lendemain, un nouveau chemin s’offrait à elle, elle devait l’emprunter et pour cela, elle devait tout oublier.
- Voir une Serpentard pleurer, ça me ferait presque pitié, dit alors une voix derrière elle.
Hélèna reconnut la voix, c’était celle de Potter. Elle ne devait pas tourner la tête. S’il la voyait, il aurait de quoi rigoler pendant des jours.
Elle se contenta d’essuyer rapidement ses larmes, se cacha le visage et se mit à courir lorsque de nouveau elle se cogna à quelqu’un.
Mais cette fois-ci, elle ne tomba pas à la renverse, le garçon avait gardé ses deux mains sur sa taille pour l’empêcher de tomber. Ses mains étaient chaudes et Hélèna ressentit pour la première fois, une étrange sensation. De bien-être ?
Elle leva les yeux vers le garçon pour le remercier lorsqu’elle le reconnut.
- Encore toi, dit-il en la repoussant. Je vais finir par croire que tu en fais réellement exprès.
- Et moi je vais finir par croire que tu me suis partout, répondit-elle du tac au tac.
- Ecoute White, à cette heure-ci, je ne suis pas d’humeur à m’énerver, alors si tu pouvais passer ton chemin, tu me ferais réellement plaisir.
- Et comme je ne compte pas te faire plaisir, je vais continuer de t’énerver.
- J’ai pensé qu’après notre dispute de tout à l’heure, tu n’oserais plus montrer ton visage, mais apparemment je me trompe.
Hélèna ne répondit pas cherchant quelque chose à répondre.
- Tu as beaucoup plus de répondants d’habitude White, que devrais-je déduire de ce silence ?
- Ne crois surtout pas que tu as réussi à me clouer le bec, Black.
- Et pourtant, je crois bien que si. Maintenant que tu vas ENFIN quitter ce collège que devrais-je admettre ? Le vainqueur de ces habitudes disputes est … Sirius Black. Tu me laisses la victoire. Tu as donc perdu !!!
Hélèna sentit une pointe de rage l’envahir.
- On ne gagne pas parce que l’autre part.
- Quand une personne décide de partir, elle est éliminée, répondit-il, je suis donc le seul gagnant.
Comment était-ce possible ? Sirius Black n’arrêtait pas d’avoir le dernier mot. Il fallait qu’elle se reprenne, elle ne pouvait pas se laisser faire de cette manière.
Sirius prit ses airs supérieurs.
- Tu devrais rentrer, dit-il en parcourant le parc du regard, tu devrais profiter de tes quelques heures auprès de tes amis. Si tu en as, soyons d’accord.
Sur ces mots, il se retourna pour parler à Potter lorsqu’elle sortit sa baguette pour le réduire au silence.
- Fais attention à ce que tu fais, Hélèna.
Elle s’apprêtait à lancer un horrible sort à Black lorsque son ami, Remus Lupin qui était derrière elle, brandit sa baguette vers elle.
- Si tu oses te servir de ta baguette, je ne me priverais pas non plus.
Les trois autres se retournèrent et virent la baguette de Hélèna brandie en direction de Black.
- Tu as osé tout à l’heure me dire qu’en arriver aux mains, c’est être lâche et faible mais toi tu es bien pire, tu te sers de ta baguette pour me lancer un sort alors que j‘ai le dos tourné. De toute façon, on ne peut pas s’attendre mieux d’une Serpentard. Oh excuse-moi, d’une ex-Serpentard.
Hélèna rabaissa sa baguette tandis qu’elle serrait ses poings. Elle avait très envie de lui foutre un bon coup à la figure. Si Remus n’aurait pas été là, elle n’aurait pas hésité une seconde à le faire souffrir.
Remus rangea sa baguette dans sa poche et se tourna vers elle.
- Que tu le veuilles ou non, tu fais encore partie de ce collège et tu dois respecter les règles. En tant que préfet en chef, je t’ordonne de retourner dans ton dortoir, sinon je serais obligé de prévenir les professeurs.
Hélèna lui lança un regard noir.
- Je ne compte pas t’obéir, dit-elle finalement, j’ai bien le droit de profiter de ma dernière nuit comme j’en ai envie. Un Gryffondor comme toi devrait bien comprendre ça.
- Mais on ne fait pas confiance à une Serpentard comme toi, répondit Black.
- Très bien, le coupa Remus, profite de ta nuit et nous allons profiter de la nôtre. Tant que tu ne viens pas en travers de notre chemin, je pense que l’on peut bien te laisser faire ce que tu veux.
Sur ces mots, Remus fit signe à ses amis qu’ils pouvaient y aller.
Hélèna les suivit du regard et finalement alla s’installer à son banc préféré.
***
- Lunard, je ne comprends pas. Pourquoi tu l’as laissés faire ce qu’elle veut ?
- Ecoute Sirius, White quitte le château demain, alors on peut bien la laisser faire ce qu’elle a envie. De toute façon, à partir de demain, elle ne nous gênera plus.
- Mais pourquoi elle s’en va ? demanda alors Peter qui était resté silencieux.
Les trois autres ne répondirent rien et se plongèrent chacun dans leur pensée. C’est vrai qu’ils ne savaient pas pourquoi Hélèna quittait ainsi définitivement le collège. Cette question ne leur avait jamais traversé l’esprit. Le fait qu’elle s’en aille avait été une si grande nouvelle qu’ils en avaient oublié d’en connaître la raison.
- Le professeur Dumbledore a dû la virer. Elle fait tellement de conneries et elle est tellement insupportable que je ne serais pas étonné s’il s’agissait de ça, proposa Sirius.
- Je ne pense pas que ce se soit ça. Le professeur Dumbledore ne ferait jamais ça. S’il m’a accepté et s’il ne vous a jamais viré, je ne pense pas qu’il en soit arrivé là, pour elle. Peut-être qu’il s’agit d’autre chose.
- Mais Lunard, tu te rappelles quand elle pleurait ? demanda Peter.
- Et puis pourquoi on se soucie d’elle, s’énerva Sirius. Qu’elle soit virée ou pas, on s’en fiche.
La discussion tourna vers le village et ils oublièrent complètement Hélèna.
***
Hélèna écoutait le silence qui régnait depuis que les Maraudeurs l’avaient quittée.
Elle ne savait pas ce qu’elle avait envie de faire. Tout maintenant la dégoûtait juste à cause de Black, mais de toute façon elle n’allait plus le revoir. Elle ne pouvait pas ne rien faire juste à cause de lui.
Elle resta encore de longues minutes dans ce parc jusqu’à ce qu’une idée lui traverse l’esprit. C’est avec un sourire aux lèvres qu’elle se dirigea vers le château. Direction cuisine !
***
Lorsque les Maraudeurs revinrent de leur promenade, Sirius leva discrètement un œil vers le banc où ils avaient vu White pleurer. Mais étrange soit-il qu’elle ne fut pas là. Peut-être avait-elle décidé de rentrer dans sa chambre. C’était tant mieux pour lui, il n’avait pas très envie de la voir. Elle était tellement énervante.
- Vérifions qu’il n’y a personne dans les couloirs, suggéra James.
Sirius sortit la carte des Maraudeurs de sa poche.
- Il n’y a personne, assura-t-il.
Il s’apprêtait à ranger la carte dans sa poche lorsqu’il vit un point nommé « Hélèna White » au septième étage.
Les quatre garçons rentrèrent sans crainte à la tour des Gryffondors. Arrivés devant le portrait de la grosse dame, Sirius hésita à entrer.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu n’entres pas ? demanda James.
- Je reviendrai plus tard. J’ai un truc à faire.
- Une fille ?
Sirius ne répondit pas, d’ailleurs James n’attendit pas la réponse beaucoup trop fatigué pour avoir une conversation avec son ami.
Retrouvé seul, Sirius décida qu’il pouvait bien énerver Hélèna une dernière fois.
***
Hélèna passa devant la salle sur demande trois fois de suite avant qu’un "clic" ne lui fasse comprendre qu’elle pouvait entrer.
- Que fais-tu ?
Hélèna se retourna en sursaut pour voir apparaître son pire ennemi. Elle lâcha la poignée de la porte pour croiser ses bras.
- Nous nous sommes mis d’accord avec ton ami, Black. Je ne viens pas en travers de votre chemin et vous me laissez profiter de mes heures.
- Tu t’es mise d’accord avec Remus, pas avec moi.
Hélèna fronça les sourcils.
- Tu sais, je ne veux pas que tu profites de tes heures en toute tranquillité. J’ai décidé de me venger vu que je n’aurais plus l’occasion de le faire. Je vais te faire subir le mal que tu as fait aux autres. Tu n’as jamais laissé les gens vivre paisiblement, tu t’es toujours mêlée des affaires des autres, je vais en faire de même. Je vais voir ce qu’il y a dedans.
Sirius ouvrit la porte et vit avec émerveillement la belle salle décorée. La salle était dans les tons rouge et orange. Le canapé était rouge et la cheminée faisait ressortir une agréable chaleur. La table en bois était située en face du canapé.
- Agréable endroit, commenta Sirius en entrant.
- Tu n’es pas invité, s’écria Hélèna, alors tu sors d’ici tout de suite.
A peine eut-elle dit ces mots que des elfes sortirent de leur cachette en portant une très belle robe bleue nuit.
- Voilà votre robe, Mlle Hélèna, nous avons décoré la salle comme vous nous l’aviez demandé. J’espère que cela vous plait. Il y a une salle de bain à côté, nous allons vous préparer pour l’occasion, dirent-ils en la poussant vers l’autre salle.
D’autres elfes prirent la main de Sirius et l’obligèrent à s’asseoir sur le canapé.
- Mlle White nous avait dit qu’elle serait seule, Mr Black. Nous sommes très contents que vous ayez décidé de lui tenir compagnie. Nous allons tout faire pour que vous passiez votre plus belle soirée.
Une idée traversa l’esprit de Sirius tandis que les elfes apportèrent une bouteille de bierraubeurre et deux verres.
Sirius leva les yeux vers Hélèna qui venait de sortir. Elle portait une longue robe bleue nuit. Les elfes avaient décidé de lui faire quelques bouclettes sur les cheveux et l’avaient maquillée très discrètement.
- Que fais-tu encore ici ? Je te signale que j’ai préparé tout ça rien que moi.
- Quel égoïsme !
- J’aimerais que tu partes. Et si tu ne connais pas la sortie, je me ferais une joie de te la montrer.
- Et si on buvait pour ton départ ?
Hélèna, furieuse, se posta devant Sirius. Elle tenta de le relever mais il fut plus rapide qu’elle et d’une main il la força à s’asseoir.
Elle voulut se relever mais comme il gardait une main sur son bras et qu’il était plus fort qu’elle, elle retomba sur le canapé.
- Lâche-moi. Je croyais que toucher une Serpentard te salirait les mains.
- C’est vrai, avoua-t-il. Mais j’y peux rien, je veux aussi me venger.
Il prit le verre déjà servit sur la table et le lui tendit.
Rageuse, elle prit son verre tandis qu’il prenait l’autre.
Il rapprocha son verre du sien.
- A ton départ ?
Elle se leva, renversa le contenu de son verre sur sa tête et Sirius lâcha sa main, surpris.
- Maintenant, tu n’as plus qu’à te laver …donc sortir.
Il eut un demi-sourire aux lèvres
- Et moi je ne crois pas que je vais me plaindre pour si peu, répondit-il en se levant. Que nous reste-t-il à faire ? Le gâteau ?
Hélèna jeta un coup d’œil au petit gâteau qui se trouvait sur la table. Sirius prit un morceau de ses mains et le porta à la bouche d’Hélèna.
Elle ne s’était pas attendue à ça. Mais sur le coup, elle commença à toussoter, le gâteau était resté en travers de sa gorge.
Elle repoussa la main de Sirius qui voulait la forcer à reprendre une autre bouchée et tomba au sol. Elle prit le verre de Sirius resté sur la table et but une gorgée.
Dès qu’elle eut terminé, elle s’essuya la bouche pour se mettre face à son ennemi.
- Qu’est-ce que tu veux ? Tu es en train de rater ma soirée.
- C’est justement ce que j’essaye de faire. Tu ne l’as toujours pas compris. Je ne veux pas que tu passes d’heureux moments. Et maintenant nous allons passer à la phase finale. Quelque chose que tu regretteras toute ta vie.
Il prit son bras et posa brutalement ses lèvres sur les siennes. Le baiser n’avait rien de doux, il était sauvage.
Il la repoussa aussitôt alors qu’elle tentait de reprendre son souffle. Des larmes de rage envahir son visage alors qu’elle commençait à maudire Sirius.
- Je te déteste, siffla-t-elle.
Il se contenta de boire tandis que Hélèna quittait précipitamment la pièce.
Elle le détestait. Elle le détestait pour avoir pourri sa soirée. Elle avait pensé que si elle se faisait plaisir, elle ne regretterait pas Poudlard. Elle voulait juste passer d’excellentes heures avant que sa nouvelle vie ne commence mais il avait fallu que Sirius vienne y mettre son grain de sel. Il ne pouvait pas faire comme les autres : l’ignorer. Non il était le seul qui était obligé de lui parler. Qu’est-ce qu’elle avait envie de le tuer !
Et pour couronner le tout, c’était tout ce dont elle se souviendrait lorsqu’elle quitterait le collège : cet horrible moment avec Black.
Comment avait-il pu l’embrasser ? Elle se sentait sale maintenant. Il fallait qu’elle rentre dans sa chambre, Black ne la laisserait pas tranquille de si tôt.
Et elle avait raison !
Pendant qu’elle marchait, elle ne vit pas qu’il se trouvait devant elle adossé au mur à l’attendre.
- Tu ne connais pas les chemins plus courts ?
Elle s’arrêta lorsqu’elle entendit sa voix.
- Qu’est-ce que tu fais encore là ?
- Je te suis.
- Pourquoi ?
- Pour te pourrir la vie, évidemment.
Hélèna ne souleva pas la remarque et traça son chemin. Elle fut étonnée qu’il ne l’ait pas arrêtée mais s’énerva lorsqu’elle entendit ses pas la suivre.
Il n’y avait qu’un seul moyen pour le semer. Aller dans la salle commune des Serpentard.
Arrivée devant le portrait des Serpentard, Hélèna se retourna un gros sourire affiché aux lèvres.
- Malheureusement ton envie de me pourrir la vie s’arrête là. Tu vas devoir retourner dans ta tour et moi je vais monter me coucher.
- Mais je n’y compte pas.
Hélèna prononça le mot de passe et s’engouffra à l’intérieur lorsque le portrait la laissa passer. Mais elle n’était pas seule, une fois encore : Black se tenait derrière elle.
- J’irais où tu iras White, juste pour me venger de tout ce que tu m’as fait. Même si tu comptes dormir, je prendrais une place dans ton lit.
- Je ne pensais pas que tu t’abaisserais à ce point.
- Disons que tu ne seras plus là pour le répéter.
- Et tu sais ce que je vais faire, là ? Réveiller Lucius et sa bande, ils sauront sans doute ce qu’il faut faire de toi.
Mais Black ne lui laissa pas le temps de faire un pas parce qu’il lui avait pris son bras.
- Tu n’iras rien dire à personne.
Il la força à s’asseoir sur le canapé tandis qu’il se tenait devant elle.
- Alors que veux-tu faire ?
Hélèna le poussa pour qu’il tombe par terre et quitta la salle commune en courrant.
Quand allait-il la laisser tranquille ?
Il fallait qu’elle trouve un endroit pour qu’il ne vienne pas. Après tout, il cesserait de la chercher lorsqu’il ne la trouverait pas.
Arrivée à la tour d’astronomie, Hélèna s’agenouilla fatiguée d’avoir tant couru.
- Tu sais, tant que j’aurais cette carte, tu ne pourras pas m’échapper.
Elle sursauta lorsqu’elle reconnut sa voix.
- Mais bon sang qu’est-ce que tu veux ?
- T’énerver.
- Tu ne crois pas que tu as déjà réussi ?
- Je voudrais que tu pleures de rage.
Elle préféra l’ignorer et jeta un coup d’œil au parc.
- Il y a bien un endroit où tu ne me suivras pas, pensa-t-elle à voix haute.
- Et bien, tu sais même si tu comptais aller aux toilettes, je te suivrais.
- Tu deviens insupportable. Et je connais l’endroit où tu éviteras de me suivre.
Une fois de plus, elle se mit à courir mais cette fois-ci en direction du parc.
Elle s’arrêta devant le lac et attendit que Black arrive.
- Je vais me jeter dans le lac, avoua-t-elle. Je suis sûre que tu ne voudrais pas me suivre. Et au moins, j’aurais un peu de tranquillité.
Elle ne perdit pas une seconde de plus et plongea dans le lac. Elle fut très heureuse de voir qu’effectivement, il ne l’avait pas suivie. Au lieu de cela, il s’était assit sur une pierre.
Mais bientôt l’eau froide lui gela les os. Elle ne voulait pas sortir mais en même temps, elle risquerait de tomber très malade si elle restait. Elle fut contrainte de sortir et elle tomba au sol en grelottant.
- Je savais que tu ne tiendrais pas plus de dix minutes sans me voir.
Elle ignora sa réplique tandis qu’elle se levait péniblement pour prendre la direction du château. Une bonne douche lui ferait du bien.
- Où tu vas maintenant ?
- Prendre …, commença-t-elle. Attends ! Dit-elle en se retournant. Tu ne comptes pas me suivre si je vais prendre une douche ?
- C’est une idée très tentante.
Hélèna recula de quelques pas.
- Tu n’as pas le droit. Et puis …
En quelques minutes, elle se retrouva devant la salle de bain de la salle sur demande. Elle s’y enferma.
Elle entendit très nettement l’arrivé de Black dans l’autre salle mais il n’essaya pas d’ouvrir la porte.
Elle se doucha rapidement et se revêtit de son uniforme qu’elle avait laissé tout à l’heure.
Hélèna n’avait aucune idée de la façon dont elle pourrait se débarrasser de Black.
Après plusieurs minutes de réflexion, elle ouvrit la porte.
- Je croyais que tu t’étais endormie là-dedans.
Très bonne idée. C’était ce qu’elle aurait dû faire.
Lasse, elle s’assit attendant que Black finisse de la faire subir les pires atroces.
- Tu ne te bats plus ? Tu m’as fait courir d’ici à ta salle, de ta salle à la tour d’astronomie, de cette tour au parc et maintenant du parc à cette salle.
Hélèna fit semblant de ne pas l’entendre.
- Et tu ne veux plus me répondre, c’est ça ?
- Je crois que tu en as assez fait Black. J’en ai marre, c’est la plus mauvaise nuit que j’ai passé de toute ma vie. Les derniers moments à Poudlard auront été pour moi les plus atroces. Si c’est ce que tu voulais savoir et faire et bien tu as réussi.
Il se leva en s’étirant.
- Et bien, je peux passer une bonne nuit alors.
Calmement Hélèna se leva à son tour.
- Mais je ne te laisserais pas te reposer, répondit-elle.
Black l’interrogea du regard.
- Tu as gâché mes moments, et tu crois que je vais te laisser partir comme ça ?
- Si tu crois que tu réussiras, tu te trompes.
Black prit la cape qui était sur le canapé et la revêtit.
- Bonne nuit White.
Et il disparut.
Hélèna s’affala sur le canapé et repensa à ce qui s’était passé cette nuit.
Elle avait voulu passer la plus belle de ces soirées, même si c’était raté, elle avait de quoi se souvenir de quelque chose au moins. Si ça aurait été une soirée banale, moment en solo, s’en serait-elle souvenue ?
Elle eut un petit sourire.
- Même si tu voulais me faire souffrir, merci Black. Au moins, j’ai des souvenirs.
***
Son petit sourire et cette dernière phrase ne cessaient de lui hanter l’esprit. Pourquoi le remerciait-elle ? Il avait quand même saccagé sa petite fête en solo. Elle était à deux doigts de tomber malade, à faire n’importe quoi et au lieu de cela elle le remerciait.
Il descendait maintenant les escaliers un peu pensif. Il aurait dû encore la maltraiter, au moins elle ne l’aurait jamais remercié.
Il retira la carte des maraudeurs de sa poche et fixa le point nommé Hélèna White qui indiquait qu’elle se dirigeait vers la tour des Serpentard.
- Adieu White.
***
Hélèna aurait souhaité que n’importe qui, lui tienne compagnie cette nuit, mais elle n’aurait jamais imaginé qu’il aurait s’agit de Black même si c’était en tant qu’ennemi, elle était heureuse qu’il lui ait prouvé qu’elle existait.
Mais elle était aussi heureuse qu’il soit vite partit. Elle avait eu sa dose de malheurs. Et maintenant un nouveau chemin s’ouvrait à elle.
- White.
Elle se retourna et vit avec surprise Black se trouver devant elle.
- Qu’est-ce que …
Il ne lui laissa pas le temps de parler, il la plaqua doucement contre le mur.
- Il faut que je t’embrasse.
- Comment … Tu deviens fou ou quoi ?
- Si je ne t’embrasse pas maintenant, lorsque tu partiras, ça va m’énerver de ne l’avoir jamais fait.
- Qu’est-ce que tu insinues ? Ah excuse-moi, il faut bien que tu racontes à tes enfants quand tu en auras que tu as réussi à embrasser toutes les filles de Poudlard. Tu as encore le temps avec ces Serpentard mais comme je disparais demain, il faut bien que tu y remédies. Tu m’avais laissée une bonne impression Black. Ton côté prétentieux refait surface et je te hais deux fois plus.
Mais il se contenta de pencher son visage vers le sien.
- Ne fais pas ça Black.
- Tu vas me manquer.
Le cœur de Hélèna fit un bond dans sa poitrine. Pourquoi disait-il cela ? Pourquoi lui manquerait-elle ? Ils s’étaient toujours détestés.
- Je ne saurais plus avec qui me disputer !
Ah ! C’était donc ça ? Il lui fallait quelqu’un pour lui tenir tête.
- Il y a encore tous les Serpentard.
- Mais personne ne te ressemble.
- Arrête, dit-elle, je ne te reconnais plus.
- Moi non plus.
La main de Sirius caressa la joue de Hélèna et des frissons lui parcoururent le corps.
Elle le repoussa brutalement et il se mit à rire.
- Tu n’es pas folle de moi.
Hélèna leva son visage surprise.
- Je voulais juste vérifier si tu étais ou non folle de moi. Apparemment je ne te fais aucun effet. C’était … ma dernière farce.
Elle se retourna ne comprenant pas pourquoi cela la blessait ou lui faisait mal d’entendre ça. Elle ferma les yeux quelques secondes, mais lorsqu’elle les rouvrit, Sirius se trouvait devant elle un air horrifié sur le visage.
- Tu es folle de moi ?!
Cette remarque la laissa perplexe. Etait-ce donc ça ? Le fait qu’elle veuille toujours se disputer avec, le fait de vouloir toujours se faire remarquer auprès de lui, ce moment, même s’il avait voulu lui faire mal, avait été pour elle, le moment le plus merveilleux dans sa vie …
Que lui arrivait-il ? Etait-ce pour cela qu’elle avait aimé ce moment passé avec lui, juste parce qu’il était là.
Non, ce n’était pas possible, elle ne pouvait pas l’aimer. Ils se détestaient.
Elle sentait maintenant son cœur battre la chamade. Etait-ce pour cette raison qu’elle avait pleuré toutes les larmes de son corps ce matin ? Parce qu’elle allait le quitter définitivement ? Poudlard n’y était pour rien ?
Affolée par toutes les conclusions qu’elle tirait, elle passa devant lui sans lui répondre.
- White, cria-t-il.
Elle s’arrêta. Qu’allait-il lui dire ? Que devait-elle faire ?
- Dis-moi que tu n’es pas amoureuse de moi !
Non, elle ne pouvait pas l’aimer. On ne tombait pas amoureuse de cette façon.
- Non, dit-elle en se retournant, je ne suis pas amoureuse de toi. Quelle imbécile t’aimerait ?
- Oh pleins de filles, je te rassure.
Sirius reposa sa cape sur ses épaules et s’en alla.
Hélèna fut forcée de rentrer dans la salle commune des Serpentard. Et il avait fallu qu’elle se rende compte qu’elle éprouvait quelque chose pour Black au moment où elle devait partir. C’était injuste.
***
Sirius s’allongea sur son lit repensant à ces moments. Il espérait au fond que Hélèna ne soit pas amoureuse de lui. Mais de toute façon qu’est-ce que cela changeait, qu’elle l’aime ou pas ? Et puis, c’était inimaginable.
Le lendemain, Sirius ouvrit les yeux vers 7h00 et prit la carte des maraudeurs qui se trouvait sous son oreiller et se concentra sur le petit point qui indiquait que Hélèna White était encore dans son dortoir.
Il se rendormit.
Lorsqu’il se réveilla pour de bon, il jeta un bref coup d’œil à la carte et vit que cette fois le point nommé Hélèna White se trouvait dans la Grande Salle.
Et pourquoi regardait-il sans cesse cette carte ? Qu’est-ce que cela faisait qu’elle se trouve dans sa chambre ou dans la grande salle ?
Il jeta la carte sur son lit et alla prendre une douche.
***
Hélèna s’était endormie difficilement cette nuit retraçant tous les moments qu’elle avait pu passer avec Black. Elle ne savait pas si elle était réellement amoureuse de lui ou si c’était juste … autre chose, mais …
Elle le vit alors entrer dans la Grande Salle avec ses amis. Il ne lui adressa aucun regard. Elle ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il vienne jusqu’à elle quand même.
Dans moins d’une heure, elle allait devoir quitter le collège.
***
Les Maraudeurs eurent un double cours de Défense Contre les Forces du Mal. L’ambiance avait tellement été agréable que Sirius ne pensait plus à rien juste à tenter de maîtriser les sorts appris. Lorsque la sonnerie retentit et qu’il jeta un coup d’œil à sa montre, il se demanda si White était déjà partie.
Il s’arrêta devant le portrait du phénix. Peut-être qu’elle était encore à l’intérieur.
Il s’apprêtait à prononcer le mot de passe lorsque le portrait pivota pour laisser sortir le professeur McGonagall.
- Que faites-vous ici M. Black ?
- Je … les parents de … de White.
- Ils sont déjà partit.
Sirius sentit la rage l’envahir alors qu’il reculait. Elle ne pouvait pas être partie de cette façon sans lui avoir dit « au revoir ». C’était impossible. Alors qu’il voulait lui demander de rester, elle …
Il était en train de s’amuser en cours de DCFM alors qu’elle partait ?!
Ses pas le menèrent vers le parc où il espéra la voir mais elle n’y était pas.
Pourquoi la cherchait-il de toute façon ? Il ne l’aimait pas, si ? Il ne l’avait jamais aimée, c’était clair, mais il s’était bien amusé avec elle. Depuis plusieurs années déjà, ils avaient été obligés de se voir au moins une fois par semaine. Etrangement, ne plus se revoir, cela serait très difficile. Pour elle … pour lui …
Que ressentait-il pour elle ? Maintenant qu’elle était partie, que ressentait-il réellement ? Ne plus revoir ce visage, qu’est ce que cela faisait ? Il n’avait jamais imaginé qu’elle pouvait sortir ainsi de sa vie.
La détestait-il comme il le prétendait ? Peut-être qu’il l’avait détestée, mais maintenant il ne lui en voulait plus. Peut-être qu’il l’aimait ? Peut-être qu’il avait réellement aimé la voir cette nuit, elle avait été elle … juste elle. C’était ce qu’il avait apprécié. Non il ne pouvait pas l’apprécier, c’était une Serpentard … Mais à bien y réfléchir, ce n’était plus une Serpentard, il avait bien droit de l’aimer maintenant.
Oui, il pouvait l’aimer parce qu’elle avait été la fille qu’il avait appréciée détester et aimer. Parce que tout simplement … c’était elle qu’il avait choisi d’aimer.
Ne plus la revoir deviendrait un vrai supplice mais après tout, ses souvenirs personne ne pourrait les lui enlever.
Il laissa tomber son sac, épuisé de tenter de la trouver dans ce parc lorsqu’il vit une fille assise sur le banc qu’avait occupé White, la veille.
Il s’approcha lentement et se mit face à la jeune fille. Il fut surpris de voir le visage de White.
- White ?
Hélèna se leva brusquement en le voyant. Elle n’eut pas le temps de dire quelque chose parce que la seconde d’après, elle se retrouvait dans les bras de Sirius.
- Tu m’as manqué. J’ai vraiment cru que tu étais partie. Pourquoi tu m’as dit que tu allais partir ? Tu m’as mentit ? demanda-t-il finalement en la regardant.
Hélèna était tellement surprise par ces propos qu’elle fut incapable de parler.
- Réponds-moi.
- Je reste, dit-elle finalement.
Il fronça les sourcils.
- Ça ne répond pas à ma question.
- Je me suis arrangée avec mes parents. J’ai … je ne voulais pas partir, j’avais vraiment envie de rester. Les professeurs m’ont soutenue et n’ont pas voulu aller à l’encontre de ma décision. Finalement, mes parents ont été obligés d’abdiquer et puis le professeur Dumbledore est très persuasif.
Les deux mains de Sirius étaient encore sur ses bras et Hélèna ne savait pas vraiment quoi dire.
Sirius regretta sérieusement d’avoir jeté la carte des Maraudeurs sur son lit. Il aurait vu qu'elle était encore là.
- Et si on fêtait ton « retour » si on peut appeler ça un retour ?!
Hélèna resta silencieuse quelques minutes.
- Je te rassure, ce sera mieux que cette nuit.
- On ne doit pas avoir la même définition que « mieux ».
Il se mit à rire et l’attira à lui.
- Si je t’embrasse, toi tu appelles ça « bien » ou « pas bien » ?
Comme elle souriait, Sirius comprit sa réponse.