En fait, ce texte avait déjà été publié sur le compte de Lylène, car c'est la suite de sa superbe fiction, La Guérison de Lord Voldemort, que je vous invite tous chaleureusement à lire, parce que c'est un véritable chef d'oeuvre...
Comme la miss m'avait provoquée, et ben j'ai été obligée d'écrire cette suite parodique.
Vous pouvez bien sûr comprendre ce qui s'y passe sans lire la fic' de Lylène, mais faites le quand même, parce que c'est un texte génial!
(De la pub, moi? Non, jamais! ^^)
Bonne lecture!...
Hermione serra les dents, expira à fond, et sourit aux deux jeunes femmes qui présidaient à son accouchement. Elle n’avait pas voulu que ce soit Tom qui s’en occupe. Non, il attendait en faisant les cent pas dans le couloir, et en se rongeant les sangs, comme n’importe quel futur papa.
- Allez Madame ! Encore un petit effort, on y est presque… ça y est !
Hermione retint son souffle, dans l’attente du premier cri de son bébé, qui n’allait pas tarder à se faire entendre. Mais rien ne venait. Inquiète, elle trouva donc la force de se redresser dans son lit, et surprit un regard consterné entre les deux accoucheuses. Oh non ! Mort-né ! Son enfant était mort-né. Tentant de refluer les larmes qui lui venaient aux yeux, elle murmura d’une voix brisée
- Qu’est-ce qui ne va pas ?...
Les deux guérisseuses se forcèrent à lui faire un sourire rassurant et la plus âgée des deux se lança :
- Et bien… ça risque de vous faire un choc…
Hermione pâlissait à vue d’œil.
- Mais il faut que vous sachiez que le cas n’est pas sans précédent… A priori… ce n’est pas forcément grave…
Hermione respira un peu plus librement. Son bébé était vivant. La jeune femme qui venait de parler donna un coup de coude à sa collègue.
- Vas-y. montre-lui.
Et la guérisseuse se retourna et lui tendit ce qu’elle tenait dans ses bras.
- Voilà. C’est un garçon…
Hermione poussa un cri strident avant de plaquer ses deux mains sur sa bouche.
Le nouveau-né était poilu comme un ours.
- Prenez-le… l’encouragea la Médicomage.
Hermione tendit des bras hésitants et le bébé lui fit un grand sourire. La jeune mère sentit sa peur et ses réticences fondre comme neige au soleil. Poilu ou pas, c’était son enfant ! Et elle l’aimait déjà.
- Vous… vous disiez qu’il y avait déjà eu un précédent…
- Oui, confirma la Guérisseuse. Merlin…
- Le fils du Diable et d’une Vierge… enchaîna l’autre.
- Je ne suis pas vierge ! coupa Hermione. Et je ne crois pas au Diable !...
Une voix les interrompit.
- Peut-être bien, Mère. Mais vous avez quand même partagé votre couche avec l’incarnation du Mal Absolu pendant deux ans.
Les trois femmes baissèrent les yeux, stupéfaites. Oui, c’était bien le nourrisson qui venait de s’exprimer ainsi.
- Ca alors ! Il est sacrément précoce ! s’écria la plus jeune des deux Médicomages. Merlin n’a commencé à parler qu’à dix-huit mois…
- Merlin a commencé à parler quand sa mère a été en danger de mort. Et en ce qui vous concerne, Mère, vous l’êtes d’ores et déjà.
- Un cauchemar… balbutia Hermione. Je fais un cauchemar… C’est forcément ça…
Elle fut coupée dans ses réflexions par l’enfant qui éclata d’un rire bruyant.
- Mon père et Harry Potter viennent de se rencontrer à nouveau… expliqua-t-il. Et c’est Harry Potter qui va gagner...
Au même instant, une violente explosion se fit entendre dans le couloir. Puis la porte de la chambre s’ouvrit, et Harry débarqua en trombe.
- Hermione ? Ca va ?
La jeune femme hocha la tête. Harry se laissa tomber à genoux au pied du lit.
- Hermione, je suis désolé. Je… je l’ai tué. Il, il était redevenu Lord Voldemort, tu comprends. Il m’a lancé un Avada Kedavra et j’ai répondu par un simple Protego, mais… je comprends pas… c’est lui qui est mort… Je suis désolé…
- Vous n’avez pas à l’être, l’interrompit une voix fluette. Tout va bien maintenant…
Harry baissa les yeux sur ce qui venait de parler et s’évanouit. L’enfant soupira.
- Ca serait bien si les gens ne réagissaient pas systématiquement comme ça ! souffla-t-il, exaspéré. Enfin, ne vous inquiétez pas, Mère : mes poils finiront bien par tomber…
Hermione sortit de l’hôpital cinq jours plus tard. Elle se remettait à peine de ce qui s’était passé. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu croire que Voldemort était guéri. Son fils lui avait pourtant tout expliqué. Privé de ses pouvoirs magiques, le Mage Noir était presque inoffensif. Mais il lui restait le plus magique de tous les pouvoirs : celui de procréer. Cependant, il avait commis exactement la même erreur que le démon Incube quinze siècles auparavant. Il avait choisi pour mère de son héritier une femme si pure que l’enfant ne pouvait choisir que le Bien, en toute connaissance de cause, puisqu’il en savait autant sur le Bien que sur le Mal. Quand il avait compris son échec, Tom Jedusor était redevenu Lord Voldemort, mais heureusement, Harry l’avait définitivement terrassé. Enfin… pour les quinze prochains siècles disons…
Ron avait proposée à son amie de venir se reposer chez lui, ce qu’elle avait accepté avec reconnaissance. Il était hors de question qu’elle remette jamais les pieds dans la maison qu’elle avait habitée avec Tom Jedusor. Ron fit faire à Hermione le tour du propriétaire. Il finit en l’emmenant dans le jardin, qui aurait pu être très joli si un édifice en ruines n’avait pas mis des gravats partout en s’écroulant.
- C’est quoi, ça ? demanda Hermione.
Dans ses bras, l’enfant éclata de rire, mais Ron n’y prêta pas attention et expliqua d’un ton morose.
- Oh, Luna et moi on voulait se faire construire une petite tour pour observer les étoiles, mais elle n’arrête pas de s’écrouler…
Le bébé éclata à nouveau de rire. Ron grogna :
- Ca le fait marrer, ton Ours en Peluche ?
Hermione ne releva pas l’insulte et caressa le front poilu de son fils:
- Qu’est-ce qu’il y a Myrddin ? Une prédiction à faire peut-être ?...
L’enfant prit un air important :
- Oui, Mère. Je vais vous faire une Prédiction…
Ron leva les yeux au ciel :
- Dis-donc, il est au courant, l’Enfant-Prodige, qu’on est au XXI° siècle… Il pourrait peut-être te tutoyer et t’appeler Maman, tu crois pas ?
Hermione eut un petit sourire gêné.
- Oui… je lui ai déjà fait la réflexion, mais y veut rien entendre… Tu sais comment sont les enfants, n’est-ce pas ?...
- Heu, les comme ça, pas vraiment, non… rétorqua Ron avec une certaine logique.
Le bébé piailla :
- Bon, je peux la faire ma Prédiction, oui ou mer…lin !
Hermione hocha la tête en souriant :
- Bien sûr mon Chéri ! Vas-y ! Fais-nous ta prédiction, mon Coeur… l’encouragea-t-elle d’une voix juste un peu gâteuse.
Myrddin, l’air digne, se tourna vers Ron et annonça sentencieusement :
- Ta tour s’écroule parce que sous ses fondations se trouvent deux dragons endormis qui la font chanceler chaque fois qu’ils se retournent… Tu n’as qu’à faire creuser pour vérifier mes dires…
Ron toussota dans son poing, l’air de dire « Deux dragons endormis ? Rien que ça, vraiment ?... ». Cependant il leva sa baguette et dit d’une voix morne :
- Accio Tractopelle.
L’engin enchanté se mit aussitôt à creuser avec fougue et au bout de quelques minutes, la terre se mit à trembler. Impressionné malgré lui, Ron se rapprocha d’Hermione. Deux dragons, un noir et un doré s’envolèrent de l’excavation, et une fois en plein ciel, commencèrent à se battre violemment. Myrddin réprima un bâillement :
- Bon, le combat va durer trois jours, alors autant que je vous le dise tout de suite : c’est le doré qui va gagner. On peut renter maintenant ? Le lait de mon biberon est en train de déborder…
Hermione se précipita vers la maison pour couper le feu sous la casserole, suivie de près par Ron.
Hermione était en train de donner son biberon à Myrddin, quand Luna déboula dans la cuisine, l’air courroucé, les poings sur les hanches :
- Non mais vraiment ! Aucun sens de la pédagogie ! Franchement ! Comment veux-tu que ton fils s’épanouisse si tu ne lui proposes pas les activités d’éveil qui conviennent ?!...
- C'est-à-dire ? interrogea Hermione, légèrement interloquée.
- Tu lui as demandé la signification du combat des deux dragons ?
Un air coupable se peignit sur le visage d’Hermione.
- Oh ! non… Mince alors… J’y ai pas pensé…
L’enfançon lâcha la tétine pour s’exclamer :
- Oui ben maintenant, t’attends que j’ai fini mon biberon !...
- Ah ! Il t’a tutoyée ! Y a du progrès, remarqua Ron.
Cependant, quand Myrddin eut fini son repas, il se reprit et se sentit même obligé d’en rajouter, pour faire oublier son précédent écart de langage :
- Ensin je vos dirai, Mere, la senefiance de la si dure et si aspre bastaille des .II. dracons, por ce que vos m’en avoez faist la requeste.
- Tu peux nous la refaire en Anglais, maugréa Ron.
- Heu, en Français, ça serait mieux, suggéra timidement Luna. Tu oublies que nous sommes dans une fanfiction francophone, mon Chéri…
- Mouais, c’est ça, acquiesça-t-il de mauvaise grâce : en Français, s’il te plaît…
Myrddin soupira :
- Bon. Je disais donc : le Dragon Noir représente les Mensonges et le Vice de celui que vous croyiez aimer, ô ma chère Mère, mais qui n’était en réalité que Tromperie et Mauvaiseté. Et le Dragon Doré va le dévorer et vous réchauffer de la force de son Amour Véritable… Mais je n’ai pas le droit de vous révéler son Nom, car il faut que vous le découvriez seule…
A ce moment là, on sonna à la porte de la Garenne (la maison de Ron et Luna Weasley).
- Tiens ! s’exclama Myrddin. Voilà le Dragon Doré qui vient de se pointer !
Il plaqua alors ses mains sur sa bouche et s’écria, la mine faussement contrite :
- Oups ! J’ai vendu la mèche… J’ai pas fait exprès…
Hermione bondit sur ses pieds et alla ouvrir.
Sur le seuil de la porte se tenait… [roulements de tambours, suspense insoutenable…]
Drago Malefoy !
Sans mot dire, il la serra dans ses bras et la tint longuement contre lui. Enfin, la jeune femme put se laisser aller et des larmes silencieuses coulèrent le long de ses joues. Drago la berçait, tandis qu’elle sanglotait, libérée, et ces pleurs étaient plus doux pour le jeune homme que tous les serments d’amour.
Mais Ron, qui n’appréciait que très moyennement la situation, se sentit obligé de rompre le charme :
- Bon, heu… si on gêne, vous dites, hein… On peut toujours prendre une chambre à l’hôtel, Luna et moi…
Drago relâcha son étreinte l’espace d’une seconde, pour répliquer :
- La ferme, Weasley !
Et il embrassa Hermione, passionnément, désespérément. Il voulait que ce baiser soit l’Infini, qu’il dure l’Eternité. Des étincelles dorées tombèrent en pluie sur le couple, la caméra se mit à tourner autour des deux amants enlacés en un savant travelling circulaire, une musique grandiloquente retentit et Ron sentit qu’on le tirait discrètement par la main, et il suivit Luna dans le jardin sans rouspéter. Il savait bien que c’était inutile d’insister davantage : le mot « Fin » allait s’inscrire sur l’écran d’une minute à l’autre.
Plus tard. Le jardin de la Garenne avait retrouvé sa sérénité, maintenant que le combat des deux Dragons était fini. Assis dans l’herbe, Drago et Hermione regardaient en silence le soleil se coucher. Drago se racla la gorge. Du berceau installé entre eux deux jaillit une voix piaillarde :
- Avant que tu ne poses la question : oui, elle est d’accord pour t’épouser. Et ne passez pas votre Lune de Miel en Egypte, comme tu en avais l’intention, parce qu’il va faire un temps pourri là-bas. Tu ferais mieux de l’emmener à Tahiti : les cocotiers, ça plait toujours…
Au final, même s’il s’en défendait, Myrddin n’appréciait pas plus les scènes romantiques que Ron. Drago et Hermione retinrent un soupir exaspéré. De sa voix la plus douce, Drago demanda :
- Très bien. Dis-moi, toi qui sais tout… tu connaîtrais pas quelqu’un qui accepterait de te garder, pendant notre Lune de Miel ?...
- Si, bien sûr. Remus Lupin serait ravi de s’en charger. Et lui saura recueillir mes Prophéties avec la Sagesse, je dirais même la Sapience, qu’elles méritent…, répondit le nourrisson, un brin vexé malgré tout.
Sur une plage à Tahiti.
- Bon… J’ai toujours pas compris, au final. C’est une réincarnation de Merlin, ou bien c’est juste un écho de son image…
Hermione se mordit les lèvres.
- Ni l’un ni l’autre, en fait. C’est Merlin, et en même temps c’est pas Merlin. Parce qu’il est immortel, heu, non, éternel. Oh ! Laisse tomber ! J’y comprends rien, moi non plus !...
- Mais pourquoi tu l’as pas appelé Merlin, alors ?
- C’est lui qui a pas voulu. Il trouve que Myrdinn, c’est plus chic. Et puis il a dit – excuse-moi – il a prédit, que si je l’appelais Merlin, je finirais par l’appeler Merlinou, et que de là, on passait très vite à Minou, et que ça, il le supporterait pas.
Drago sourit.
- C’est bon à retenir, ça… Maintenant, j’ai un moyen de pression pour le faire taire…
Hermione prit un air faussement offusqué :
- Oh ! Tu n’oserais tout de même pas te servir de cette innocente révélation pour taquiner mon fils…
- Je vais me gêner…
Hermione eut un sourire narquois.
- Alors, dans ce cas, n’oublie que moi aussi, j’ai un moyen de pression pour te faire taire.
- Ah oui, demanda Drago, jouant les étonnés. Et lequel, s’il te plaît ?
- Mais celui-là, bien sûr.
Et joignant le geste à la parole, Hermione fit taire son époux d’un baiser passionné.
Fin…
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Nda: faudrait pas croire, c'est pas Tom, qui est irrécupérable! C'est moi! lol!