Le soleil battait son plein en ce premier jour de Septembre. L’atmosphère était agréable, on entendait les cris de joie des enfants dus aux retrouvailles, les pleurs des parents à l’idée de quitter leur enfant pour ne les revoir que quelques mois plus tard, les rires des gens à cause d’une bonne petite blague. Oui l’atmosphère était agréable même pour quatre jeunes garçons répondant au nom des Maraudeurs.
Un garçon portant un insigne de préfet en chef sur sa robe de sorcier avançait d’un pas rapide vers un petit garçon grassouillet qui tentait de quitter les bras de sa mère. Celle-ci était toujours triste de voir son enfant partir. Elle l’aimait tellement qu’elle le considérait encore comme un petit garçon de 11 ans. Remus patienta quelques secondes en retrait avant d’intervenir.
Après quelques salutations, Madame Pettigrow les quitta et ils cherchèrent mutuellement leurs deux autres amis. C’est alors qu’ils les virent plus loin en train de rigoler.
Ils les rejoignirent et demandèrent ce qui les faisait rire.
- C’est marrant de voir que les gens sont toujours aussi moches.
Remus et Peter haussèrent les épaules. Leurs amis avaient un sens de l’humour hors du commun. Se moquer des personnes, n’ayant pas changées et qui n’étaient pas « belles » par exemple, était une plaisanterie bien bizarre.
- On devrait se chercher un compartiment, suggéra Remus, sinon nous allons être séparés.
James hocha de la tête et ils se dirigèrent vers le Poudlard Express. Enfin installés, Remus demanda la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’il avait vu ses amis.
- Alors ? Comment ça se fait ?
James et Sirius se jetèrent un coup d’œil mais avant qu’ils ne purent demander quoi que ce soit, Remus ajouta :
- Tu as dit que tu nous raconterais comment t’en était arrivé à quitter ta famille lorsque nous serions réunis.
- Ah !
Sirius se lança alors dans une longue explication. Il en avait eu marre. C’était une dispute de trop et le fait qu’il ait eu sa majorité durant ces vacances l’avait poussé à les quitter.
Ses trois amis savaient que ça avait été un de ses plus chers désirs de ne plus rien à voir avec sa famille mais ils n’avaient jamais pensé qu’il quitterait sa famille de sitôt. Ce fut donc James qui accepta de l’héberger. Il avait parlé de Sirius à ses parents et il était venu occasionnellement chez lui donc cela n’avait posé de problèmes à personne.
La discussion dériva sur leurs nouvelles blagues contre les Serpentard, sur le nouvel insigne de préfet en chef que portait Remus.
- Dumbledore doit être sacrément aveugle. Et dire que les gens ne cessent de dire qu’aucune chose ne lui échappe. Non mais Remus est un maraudeur, il participe à toutes nos blagues et on le nomme quand même préfet en chef.
C’est vrai qu’il y avait de quoi se poser des questions.
***
Hélèna était seule dans le compartiment. En temps normal, elle aurait été entourée de ses amis ou des Serpentard de sa classe comme Lucius, Narcissa, Rabastan … Et pourtant aujourd’hui, elle était seule à observer le paysage qui s’offrait à elle. Elle ne le regardait pas vraiment, elle réfléchissait.
Elle ne sut pas combien de temps, elle resta là à le fixer lorsqu’une personne ouvrit la porte de son compartiment.
Par réflexe, elle tourna la tête vers une Poufsouffle qui traînait deux grosses valises trop lourdes pour elle. En voyant la cravate verte d’Hélèna, elle s’immobilisa.
Notant que la Serpentard ne réagissait pas et ne lui demandait pas de partir, elle poussa ses deux grosses valises à l’intérieur.
Il était bizarre qu’Hélèna ne se soit pas manifestée. Normalement, elle lui aurait crié qu’une Poufsouffle ne pouvait pas partager le même compartiment qu’une Serpentard mais peut-être avait-elle changé ? La Poufsouffle ne pouvait que se sentir soulagée, elle n’avait pas envie de chercher un autre compartiment car ils étaient tous pleins et pour d’autres, il n’y avait que deux ou trois personnes et généralement ce n’étaient que des garçons. Elle n’aimait pas se retrouver seule avec pour seule compagnie les garçons. Hélèna suffirait.
Celle-ci détourna la tête pour le reporter vers les pleines qui s’étendaient devant elle.
Laetitia, la Poufsouffle de 3ème année, tira ses valises et tenta de placer ses bagages correctement mais elle savait qu’elle n’y arriverait pas seule. Elle hésita à demander de l’aide à la Serpentard mais se ravisa. Aucun Serpentard n’aidait un élève d’une autre maison.
Au bout de plusieurs tentatives cependant, elle émit un petit bruit pour attirer l’attention d’Hélèna. Voyant qu’il n’y avait aucun résultat, elle formula sa requête :
- Excuse-moi. Pourrais-tu m’aider ?
Aussitôt cette phrase sortie, Laetitia la regretta. Elle la tuerait. Mais non, Hélèna se contenta de lui jeter un simple regard, ni froid, ni sévère, un simple regard et le détourna aussitôt. La Poufsouffle était de plus en plus intriguée, cela ne ressemblait pas à la Hélèna White qu’elle avait connu. Celle-ci était toujours provocante, chiante…
Elle haussa les épaules. Ce n’était pas ses affaires de toute façon.
Mais Laetitia n’était pas non plus du genre à laisser les gens à leurs problèmes, mais bon que pouvait-elle faire quand la personne elle-même décidait de l’ignorer ? Peut-être n’avait-elle pas besoin de son aide après tout ?
Et cette stupide valise qu’elle n’arrivait pas à porter pour la poser au-dessus. Elle devrait en vouloir à sa mère qui lui avait fait emporter toutes ses affaires au cas où elle en aurait besoin. Elle lui avait même mis pleins de livres pour qu’elle se cultive un peu. Mais sa mère ne savait pas que les livres et elle ça ne faisait pas un. Bien sur, elle lisait de temps en temps, un livre par mois mais pas tous les jours.
Le train avançait et elle était toujours debout. Même si sa valise tambourinait la porte de son compartiment, Hélèna n’était pas prête à l’aider.
Finalement, il n’y avait pas beaucoup de changement, pensa la jeune Poufsouffle. Elle n’avait jamais aidé quelqu’un.
Au moment où elle décidait d’abandonner, une personne ouvrit la porte du compartiment.
- Mais c’est quoi tout ce bruit, on ne peut même pas parler tranquillement, dit alors un brun aux lunettes en entrant.
Elle n’avait pas besoin de réfléchir pour savoir de qui il s’agissait : James Potter suivit de près par son meilleur ami, Sirius Black.
- C’est toi qui fait tout ce boucan ? demanda James.
- Je suis désolée. Je n’arrive pas à porter cette valise.
Les deux garçons la détaillèrent un instant avant que Sirius ne dise.
- Et tu ne sais pas utiliser ta baguette pour les alléger ?
Laetitia ouvrit la bouche se demandant pourquoi elle n’y avait pas songé plus tôt.
- Peut-être ne connais-tu pas le sort ?!
A ce moment, James lança un sort à ses valises, les allégea et les posa délicatement.
- Ou bien tu ne pouvais pas demander à cette Serpentard.
- Si, je l’ai fait, répondit Laetitia, mais elle ne m’a pas répondue.
- On ne peut pas s’attendre à mieux d’une Serpentard de toute façon.
A ce moment-là, la jeune Serpentard tourna la tête vers eux et les maraudeurs la reconnurent.
- On ne pourra jamais s’attendre à ça de White, ajouta Sirius.
Au grand étonnement de Sirius, Hélèna jeta un bref regard à Laetitia et retourna dans sa contemplation.
Le jeune brun resta immobile quelques secondes. Pour la première fois de sa vie, White l’avait ignoré. Il ne s’agissait pas de frustration ou quelque chose du genre. Il détestait White, elle était malpolie et passait son temps à le provoquer. Ils avaient passé sept ans à se disputer. Lorsqu’il la provoquait, elle répondait et vice versa. Ils ne s’étaient en fait jamais ignorés. C’était une drôle de relation, mais ils ne s’aimaient pas.
Aujourd’hui, il était étrange de voir que White ne lui adresse pas la parole mais en plus, elle ne lui accorde aucun regard. Elle semblait presque lassée de toute cette vie. Il ne pouvait pas tirer des conclusions aussi hâtivement mais c’était ce qu’il avait cru voir.
Passé au choc, il était maintenant énervé. Oui White l’avait laissé parler, mais comment osait-elle ne pas lui répondre ? Elle devait lui répondre. Ça avait toujours été comme ça. Lorsqu’il lui faisait une remarque, elle devait se défendre. Pourquoi ne le faisait-elle pas aujourd’hui ?
Après tout, peut-être avait-elle décidé d’arrêter ? C’était tant mieux pour lui, non ? Cela voulait dire qu’il avait gagné. Toutes ces années de disputes…
Oh et puis que White ne lui réponde pas, ce n’était pas une grande perte, au contraire ça lui ferait des vacances. Elle était tellement énervante quand elle s’y mettait. Qu’elle aille voir ailleurs s’il y était !
En plus, elle se mêlait toujours de ce qui ne la regardait pas, toujours à fouiner dans la vie des gens afin de se fabriquer une arme. Complètement stupide.
Mais quand même, cela ne lui ressemblait pas de se taire face à ses propos. Elle avait toujours pour habitude de lui faire comprendre qu’il était un traître à leur sang, un incapable, une honte et aujourd’hui c’était cette même fille qui ne parlait plus.
Peut-être que sa mère lui avait-elle appris à bien se comporter.
« Oui, pensa-t-il, ce ne pouvait être que ça. White avait été une fille mal éduquée, peut-être que sa mère s’en était rendue compte et avait décidé de la corriger. »
Satisfait de sa conclusion, il tourna les talons suivit de James.
Maintenant il n’y aurait plus d’Hélèna White qui perturberait sa vie. Il pouvait désormais faire tout ce qu’il voulait, elle ne viendrait plus les déranger, les espionner ou les balancer.
Il respira longuement. En même temps, c’était sans doute juste une impression. Qui sait si ce n’était pas une ruse de la Serpentard ?!
***
Hélèna avait toujours aimé répondre à Sirius, elle aimait lui fermer son clapet ! Parce que non seulement il se prenait pour le meilleur sorcier que Merlin ait pu envoyer sur terre mais en plus il se croyait beau. Non, il fallait bien que quelqu’un le rappelle sur terre.
Cela avait toujours été comme ça, et elle n’avait jamais pensé que cela changerait. Aujourd’hui elle ne trouvait plus matière à lui répondre. A quoi bon ? C’était enfantin ce qu’elle avait pu faire ces années. Complètement débile. Répondre à une personne sachant pertinemment que cette dispute aurait de nouveau lieu. Quelle en était finalement l’utilité ? Se battre en duel devant tout le monde, à quoi cela servait-il ? Avoir des retenues, se voir enlever des points ? N’était-ce pas stupide ?
C’est pourquoi aujourd’hui, elle avait préféré l’ignorer. C’était mieux ainsi. D’ailleurs, elle n’avait besoin de la compagnie de personne, elle voulait être seule.
Ces vacances l’avaient changée. Les problèmes qui étaient survenues au manoir ainsi que la subite morte de sa sœur l’avaient rendue faible et l’avaient mûrie.
Elle ne s’était pas encore remise de sa disparition. Il lui faudrait sans doute plusieurs années voire toute une vie pour s’en remettre. Elle savait qu’elle ne pourrait jamais redevenir comme avant. Elle avait complètement changé. Elle n’avait plus aucune raison de vivre. C’était sa sœur, sa sœur qui la maintenait en vie. C’était pour elle qu’elle travaillait sérieusement sinon sa sœur allait la sermonner. Elle avait vécu aux dépends de sa sœur. Elle l’avait aidée, l’avait soutenue. Hélèna ne faisait presque rien au manoir, elle était dirions-nous comme à l’écart de ce qui se passait à la maison. On consultait souvent la grande sœur, Eliane, à propos de choses et d’autres. Leur père n’étant pas souvent à la maison, c’était à la mère d’entretenir la maison. Hélèna n’avait rien à faire, Eliane se gardait bien de tout faire.
Mais maintenant qu’Eliane était partie, Hélèna ressentait un grand vide. « Prendre la place » de sa sœur était très difficile d’autant plus qu’elle ne s’y connaissait absolument pas, mais elle le devait. Pour sa mère, pour s’occuper des affaires de la maison, elle avait besoin de grandir. Mais elle n’avait aucune envie de vivre, mais elle vivait pour le bien de sa mère.
Elle parlait moins voire pas du tout mais sa mère avait noté qu’elle se débrouillait plutôt bien.
Tout ce qu’elle avait aimé faire avant la mort de sa sœur, elle n’aimait plus le faire maintenant. Comme taquiner Black. Elle trouvait même cela idiot d’avoir agis comme ça. Elle s’auto critiquait, c’était le comble.
Elle n’avait pas décidé de ne plus embêter Black, c’est juste qu’elle n’en avait plus l’envie.
***
Les semaines qui suivirent, certains élèves paraissaient étonnés de voir qu’Hélèna et Sirius ne leur avaient pas encore montré une scène de duel comme les années précédentes. Parfois, les gens les voyaient passer sans s’accorder le moindre regard ou la moindre parole. C’était étrange.
Plus étrange pour Sirius qui ne comprenait pas le comportement de White. Etait-ce vraiment une ruse ?
Chaque fois qu’il la croisait, il s’imaginait qu’elle l’arrêterait en le critiquant mais non elle marchait droit devant elle en l’ignorant. Il était agacé par son comportement. A quoi jouait-elle ? Mais lorsqu’elle n’était plus sur son champ de vision, il l’oubliait.
***
Plus d’une fois, James avait fait remarquer à Sirius qu’Hélèna avait changé, Sirius l’avait vu évidemment, mais il ne cessait de rajouter que cela faisait du bien.
Oui, dans un sens, c’était bien, mais Sirius voulait en connaître la raison. Elle était son ennemie, il devait bien savoir ce qu’elle avait, non ?
Et il savait comment il allait s’y prendre. Comme avant…
***
Elle passait justement devant eux, pressant ses livres contre sa poitrine, le visage baissé sans trop d’expression.
- Alors White, comment se fait-il que tu sois passée de fille énervante à fille toute calme ?
Ladite White ne leva même pas les yeux et continua son chemin. Il voulut l’attraper pour qu’elle se mette face à lui mais James intervint.
- Laisse-tomber, c’est mieux ainsi.
Il avait laissé tomber.
Seulement pour cette fois-ci, mais il continuerait jusqu’à ce qu’il sache ce qu’elle avait.
***
La deuxième fois, elle ramassait ses affaires tombées sur le sol. Un Serdaigle avait lancé un sort pour que le sac d’Hélèna craque. Maintenant qu’elle ne disait plus rien, les gens se vengeaient de tout ce qu’elle leur avait fait subir durant ses années. Sirius n’avait rien dit au Serdaigle, il l’avait laissé faire.
- Incroyable que tu te fasses avoir par un Serdaigle et que tu ne dises rien. Tu me fais presque pitié.
Mais Hélèna ne broncha pas et lorsque ses affaires furent ramassées, elle reprit son chemin. Cependant Sirius ne voyait pas la chose ainsi, il lui attrapa le bras et sur la surprise, Hélèna laissa tomber ses affaires.
Elle jeta un bref regard à Black avant de lui ôter sa main doucement et se baisser pour reprendre ses affaires toujours aussi calme. Mais ce silence, ce manque de réaction énervaient Sirius.
Pourquoi ne disait-elle rien ? Pourquoi se laissait-elle faire ? Ce n’était pas la même White ! Et au fond de lui, elle lui manquait, il regrettait qu’elle soit devenue cette White-là.
Sirius arracha les livres d’Hélèna de ses mains et les balança plus loin. Il releva la Serpentard et la toisa.
- Qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi tu ne me réponds plus ? Pourquoi tu ne me provoques plus ? Pourquoi tu ne t’énerves plus ?
Hélèna haussa les épaules et jeta un regard vers ses affaires.
- Regarde-moi, ordonna-t-il. Qu’est-ce qui t’est arrivée ?
Elle accepta de le regarder mais elle ne répondit pas à ses questions. Il la secoua pour la réveiller mais rien n’y fit, Hélèna n’était pas prête à lui répondre.
Il la lâcha un peu lassé et elle en profita pour reprendre ses affaires. Il la regarda faire et lorsqu’elle se releva les livres en main, elle s’en alla sans un regard vers lui.
***
- Une morte-vivante, souffla-t-il, une morte vivante. Voilà ce qu’elle est devenue.
- Et alors ? demanda Remus. Qu’est-ce que ça peut te faire ?
C’est vrai. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Ça ne devrait rien lui faire, mais le problème c’était que ça lui faisait quelque chose.
- J’aimais bien me disputer avec une personne qui avait du répondant. Maintenant la vie est moins amusante.
C’était plus pour se convaincre lui-même qu’il disait ça. Oui, Hélèna était juste son souffre-douleur. Lorsqu’il était énervé, il n’avait qu’à la trouver et il se calmait.
***
Sirius ne s’était toujours pas résolut à laisser tomber. Il finirait par le savoir coûte que coûte et il obligerait White à se révéler.
Alors qu’elle sortait de sa salle commune toujours dans ce silence, encore seule, il lui attrapa le bras violemment et l’obligea à le suivre. Elle n’y émit aucune opposition et se contenta de suivre ses pas.
Il la poussa dans une salle de classe et ferma la porte.
Elle parcourut la pièce du regard et se tourna vers lui.
- Parle !
Elle alla s’installer à une table près de la fenêtre et commença à observer le paysage. Il la fixa quelques secondes avant de prendre une chaise et de se mettre en face d’elle.
- J’en ai marre. Je ne sais pas à quoi tu joues, mais je veux le savoir. Pourquoi tu ne réagis plus ?
Elle ne porta aucun regard vers lui et il lui prit le bras pour la forcer à le regarder.
- Je t’ai demandée de me parler White. Dis-moi !
Mais White n’avait pas envie de lui parler. Elle ferma quelques secondes les yeux avant de les rouvrir.
- White, je te parle, tu pourrais avoir l’amabilité de me répondre. Ne crois surtout pas que je m’inquiète pour toi et …
C’était faux ! Il s’inquiétait. Et puis de toute façon qu’il dise ou non cela, qu’est-ce que cela changerait ? Elle ne l’écoutait pas. Elle semblait plus intéressé à …
White n’avait pas perdu une miette de la scène qui s’offrait à elle. Un oiseau se battait pour avoir le morceau de pain qui était posé sur le mur. Un autre oiseau tentait de s’en emparer.
Les oiseaux n’étaient pas ennemis mais ils devaient sûrement être affamés.
Sirius prit alors le menton de White et l’obligea à garder sa tête vers lui.
- Parle ! Tu sais que tu es énervante même quand tu ne parles pas ? Tu nepeux pas au moins me dire « Va-t-en Black ! » ?
Hélèna enleva la main de Sirius.
- Voilà, tu fais déjà pas mal d’effort. T’aimes pas quand je te touche et tu me le montres. Au moins, tu me détestes toujours, ça me rassure ! Maintenant dis seulement un mot et j’en m’en irai.
Sirius attendit quelques minutes. Il tenait à ce qu’elle parle, celle-ci fuyait son regard. Au bout de quelques secondes, elle se leva pour partir mais il la retint.
- Tu resteras ici jusqu’à ce que tu te décides à parler.
- Lâche-moi. Je n’ai pas besoin de ton aide Black.
- Enfin !!! Il était temps. J’ai cru qu’on allait y passer la nuit.
- Va-t-en maintenant !
- Pourquoi tu ne parles plus ? demanda-t-il plus sérieusement.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ? Tu as toi-même dit que ça te faisait des vacances.
- Oui, c’est vrai, mais depuis quand me fais-tu plaisir ? Ça ne te ressemble pas.
- Je ne te fais pas plaisir. Je n’ai juste pas envie de perdre du temps avec toi. C’est ridicule.
- Tu trouves que parler avec moi est ridicule ?
- Je n’ai pas envie de prolonger cette discussion qui finira en dispute. Alors je m’en vais.
Elle le quitta et Sirius ne chercha pas à la rattraper.
Il aurait du se sentir soulagé que White venait de parler, mais il ne l’était pas. Cela ne lui satisfaisait pas. Il ne savait toujours pas ce qu’elle avait.
***
Les jours d’après, Hélèna redevint muette. En fait, elle devait sans doute l’être devant lui. Peut-être que dans son dortoir, elle parlait. Peut-être …
Ses amis avaient beau lui répéter qu’il devait la laisser parce que s’il la « réveillait » vraiment, ils ne seraient plus tranquilles. Elle recommencerait à fouiner dans leurs vies.
Ils étaient en cours de potions et James et Sirius étaient ensemble pour faire la potion que leur demandait le professeur Slughorn.
- Mademoiselle White, vous êtes seule. Pensez-vous pouvoir faire cette potion ?
Elle hocha de la tête sans trop de confiance.
- Peut-être devriez-vous aller avec une équipe. Une équipe de trois ne me dérange pas.
White jeta un regard en arrière cherchant vers quelle équipe elle se dirigerait. Voyant qu’aucune ne l’intéressait, elle resta à sa place.
- Vous n’aurez pas assez de temps en une heure. Cela vous pénaliserait.
Mais Hélèna s’en fichait. C’est à ce moment-là que sous le regard surpris de tout le monde, Sirius se leva, prit ses affaires et alla s’asseoir à côté de White.
Le professeur de potions le fixa avant de se tourner vers Potter.
- Vous ne voyez aucun inconvénient à vous mettre avec Lupin et Pettigrow ?
- Non, aucun problème, répondit James encore choqué que Sirius soit partit.
***
- Pourquoi tu ne parles plus ?
Hélèna se contenta d’aller chercher son chaudron dans l’armoire et de prendre les ingrédients nécessaires à cette potion. Elle ramena le tout sur la table et commença à lire la recette sur le tableau.
Sirius savait qu’il devait la provoquer, la mettre à bout pour qu’elle parle.
Mais il ne devait pas non plus rater la potion.
Il commença à couper les racines tandis que White s’activait à recopier la recette sur un parchemin.
Tout se passa dans le silence. Mais lorsque le travail fut fait et qu’il ne fallait qu’attendre que bouillonne la potion, Sirius chuchota :
- Allez réponds-moi White. Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Tu veux bien me le dire, non ?
Mais Hélèna soupira. Il était vraiment énervant quand il s’y mettait.
- Je suppose que je suis le seul à te harceler comme ça. Les autres doivent vraiment te détester pour s’en ficher de cette manière. Ne crois pas que je t’aime, c’est faux. C’est juste que tu es mon ennemie alors …
Le professeur jeta un coup d’œil à leur potion avant d’aller voir une autre équipe.
- En fait, je suis sûr que tu n’as rien. Tu fais semblant.
Aucune réaction.
- Tu veux juste attirer l’attention sur toi. Je dois dire que c’est réussi. Tout le monde se pose des questions à ton sujet. Tu veux paraître invisible mais c’est du cinéma. En faisant ça, c’est le contraire qui se produit.
Pourquoi on ne pouvait pas la laisser tranquille ?
- En fait, c’est ridicule ta façon de te comporter. Ne pas parler… De toute façon je sais que c’est du cinéma, sinon tu ne m’aurais pas répondu la dernière fois, c’est …
- Il ne vous reste que cinq minutes.
- Bon écoute White, c’est la dernière fois que je t’embête. Soit tu me dis ce qui se passe ou soit tu restes avec tes problèmes mais tu arrêtes avec ça.
- Prenez une fiole sur mon bureau et mettez un peu de votre potion et n’oubliez pas de mettre vos noms.
Hélèna alla chercher un flacon et Sirius se chargea de mettre la potion. Ensuite il nota leurs noms.
- Très bien, je ne m’en mêlerais plus à l’avenir. Mais tu ne t’en sortiras jamais seule.
Elle prit le flacon et alla le remettre au professeur. Lorsqu’elle revint à sa table, Sirius rangeait ses affaires.
- Débrouille-toi alors.
Il s’apprêtait à partir lorsqu’elle demanda :
- Pourquoi ?
Il se retourna un fin sourire aux lèvres.
- Pourquoi ça t’intéresse ?
Sirius la regarda longuement avant de ramasser les affaires d’Hélèna qui traînaient sur la table et de les fourrer dans son sac. Il porta lui-même le sac et prit la main d’Hélèna sous le regard une fois de plus surpris de leurs camarades de classe.
Hélèna ne comprenait pas pourquoi Sirius réagissait comme ça avec elle. Ils se détestaient non ?
Arrivés au parc, il posa les deux sacs sur le banc et la pria de s’asseoir.
Il s’assit à ses côtés et il observa le lac le temps qu’Hélèna se décide à ouvrir la bouche.
- Pourquoi ? Pourquoi veux-tu savoir ?
- Contente-toi de me répondre. Pourquoi as-tu décidé de ne plus parler ?
- Pourquoi te le dirais-je ?
Il ne lui répondit pas.
- J’aimerai savoir pourquoi ma vie t’intéresse !
- Parce que t’as toujours aimé de mêler de la nôtre.
- Eliane est morte, répondit-elle.
Sirius se tourna aussitôt vers elle. Eliane … Eliane White ? Il la connaissait, elle était venue plusieurs fois chez eux et elle lui avait paru à chaque fois très gentille.
- Eliane ?
- Elle était malade.
Sirius observa Hélèna et se demanda si elle allait craquer mais non, Hélèna n’allait pas pleurer. Elle avait sans doute déjà beaucoup pleuré.
Il ne chercha pas à en savoir davantage. Il savait ce que représentait Eliane pour elle. Chaque fois que la famille White était venue chez eux, il voyait toujours les deux filles rire ensemble. Il comprenait mieux pourquoi elle était devenue cette White-là.
- Je savais qu’elle partirait… Mais aussi vite, ça je ne le pensais pas.
Sirius préférait maintenant qu’elle se taise. Ce devait être extrêmement dur pour elle de parler de sa sœur. Mais peut-être cela lui faisait-il du bien ?!
Mais Hélèna n’en rajouta pas. Elle n’allait pas non plus dire tout ce qu’elle ressentait à son ennemi. Le strict minimum était suffisant pour qu’il la laisse tranquille. Et en effet, quelques secondes plus tard, il reprenait son sac et s’en allait.
***
Depuis ce jour, il n’alla plus vers elle pour lui parler. Il savait ce qu’elle avait, son silence était compréhensif, son changement aussi. Il ne pouvait pas la harceler, l’embêter alors qu’elle venait de perdre quelqu’un. Peut-être qu’elle, elle l’aurait fait, mais lui il n’était pas comme ça.
S’il perdait James, il n’aurait pas supporté qu’on lui parle comme ça. Il ne s’imaginait même pas perdre James. Il deviendrait comme elle, il ne parlerait plus, il … Ne pas y penser ! James était encore là.
Il avait remarqué aussi qu’Hélèna parlait maintenant, surtout avec Rabastan. Il les voyait souvent dans la Grande Salle à s’échanger des paroles, et elle riait. Mais il ne l’avait pas vu rire franchement. Elle riait sans doute parce que c’était ce que l’on attendait d’elle.
Il avait beau se dire qu’il était heureux que leurs disputes avaient cessé, il ne le pensait pas vraiment. Ça lui manquait.
Mais bon elle avait repris goût à la vie. C’était le plus important.
Il lui arrivait sûrement quelque chose. Pourquoi s’inquiétait-il tant pour elle ? Qui représentait-elle pour lui ? Pourquoi la voir sourire le rendait joyeux ? Il ne l’aimait pas, n’est-ce pas ?
Mais il ne cessait de l’observer. Elle parlait déjà plus correctement pour le peu qu’elle parlait évidemment. Et elle avait de bonnes manières.
Plus les jours s’écoulaient et puis il se rendait compte qu’il ne pouvait pas passer une journée sans la voir. Et bien vite, il compris qu’il était tombé amoureux d’Hélèna White. Le comble pour lui.
Il ne tenait pas à la conquérir. Il pouvait bien l’aimer de loin.
***
Mais le fait que Rabastan et elle passent plus de temps ensemble, l’énervait. Plus il les voyait rire, plus elle lui échappait. Vu qu’il ne lui adressait plus la parole, elle tomberait vite sous le charme de Rabastan.
Mais que pouvait-il faire d’autre ? Il ne pouvait pas obliger Hélèna à l’aimer.
Il décida de l’oublier pour le moment. Peut-être qu’il ne l’aimait pas réellement et qu’il avait juste pitié d’elle. Oui, ça ne pouvait être que cela.
Il continua de vivre pleinement sa vie sans se préoccuper de cette Hélèna. Plus le temps passait et plus Rabastan et Hélèna devenaient inséparables.
Parmis les autres filles de Poudlard, il se chercha une brune aux yeux verts mais aucune ne lui plaisait vraiment ! D’ailleurs, il ne voulait pas jouer avec l’une d’elles.
***
- Je ne vois vraiment pas pourquoi tu en fais un drame, ce n’est qu’un parchemin.
- Un parchemin ? Un parchemin ? Mais tu plaisantes Liz, j’espère. Il s’agit de tout l’amour que je lui porte.
- T’as pas besoin d’un parchemin pour lui montrer combien tu l’aimes.
Laurie se tut. Elle n’avait pas tord. Mais parfois, les mots étaient plus forts.
- Tu n’y comprends rien. Tu n’as jamais aimé donc c’est très facile pour toi de dire ça. Et puis si j’ai envie de lui écrire une lettre d’amour, en quoi ça te dérange. Elle ne t’est pas destinée.
Sirius intervint à ce moment-là.
- Parfois on trouve plus facile d’écrire ce que l’on pense que de le dire.
- Le grand Sirius Black aurait-il un problème amoureux ? C’est étonnant, parce que toi, je ne crois pas que tu aies besoin d’une feuille pour avouer ton amour mais d’un micro.
Sirius eut un sourire. Une réplique exacte qu’Hélèna lui aurait sortie. Cette fille qui osait lui clouer le bec, il devrait la détester; mais il l’aimait bien.
- Non, je n’ai pas besoin de micro. Par contre toi tu devrais te mêler de ce qui te regarde.
- Excuse-moi, pour l’instant c’est toi qui te mêles de ce qui ne te regarde pas. Laurie est mon amie.
Hélèna et Rabastan passaient justement par-là et observèrent la scène en silence.
- Ah oui, ben tu respectes drôlement ton amitié. Parce que bousiller la lettre d’amour de ton amie, c’est pas vraiment gentil.
- Je ne l’ai pas fait exprès. Et puis, elle écrit toujours des lettres. Et lui, il ne les lit jamais.
Elle marquait un point. Mais bon, il n’était plus vraiment en mesure de lui répondre depuis qu’Hélèna était arrivée.
Elle visionnait cette scène et cela lui rappelait brusquement toutes ses disputes avec Sirius. C’était toujours comme ça que ça commençait : sur quelque chose qui ne concernait pas l’un.
Le fait que Liz et Sirius se disputent la mettaient mal à l’aise. Il avait trouvé quelqu’un d’autre, il l’avait remplacée…
- Il ne les lit peut-être pas en sa présence, mais peut-être tout seul.
- Tu es partit vérifier ?
Il fut surpris que ce soit Hélèna qui réponde.
Il se tourna vers elle. A quoi devait-il s’attendre ? A une nouvelle dispute ? Dispute qu’il attendait depuis des mois ? Juste cette simple remarque pour le quitter après ? Ou un simple regard ?
- Non, mais c’est évident. S’ils sortent ensemble, il doit bien lire ce qu’elle écrit.
- Ils ne sortent pas ensemble.
Sirius arqua un cil.
Il était heureux qu’Hélèna soit restée. Peut-être ne s’en était-elle pas rendue compte, mais elle recommençait à lui parler comme avant. Elle était un peu redevenue la Hélèna d’il y a quelques mois.
- Elle est amoureuse de lui, ce qui n’est pas le cas du garçon.
Il avait pensé qu’elle avait aussi arrêté de fouiner la vie des autres, mais il se trompait ! Elle en savait encore plus que lui.
- Il m’aime, protesta Laurie. Vous êtes ridicules tous les deux. Parce que vous êtes mal placés pour parler. Toi, Black, tu passes ton temps à passer d’une fille à l’autre, alors ne juge pas les autres si tu fais pire. Quant à toi White, excuse-moi de te dire que d’entendre parler d’amour, ça fait bizarre.
Et elle s’en alla tandis que Liz la suivait des yeux.
- Non seulement, vous l’avez blessée, mais en plus c’est vers moi qu’elle va se plaindre.
- Tu es son amie, non ? Tu devrais être là chaque fois qu’elle est triste.
- En plus, elle a besoin de toi, là, ajouta Hélèna.
- Excusez-moi ! Je vous ferais remarquer que c’est votre faute si elle pleure, et vous osez rejeter la faute sur moi ? s’étonna Liz.
Et elle les quitta.
Sirius se tourna vers Hélèna. Au début, ils étaient contre et après, ils s’étaient assemblés pour clouer le bec de Liz. Mais bon le résultat avait été différent.
- Qu’est-ce qui te fait rire Black ? Je ne vois pas ce qu’il y a d’amusant.
- On dirait que tu parles beaucoup plus que la dernière fois qu’on s’est vu ?!
- Avoue que tu es triste. Tu aimais bien quand je ne parlais pas ? Il n’y avait personne pour te remettre à ta place.
- Tu te trompes.
Hélèna le fixa.
- Quoi ?
- Tu te trompes !
La Serpentard ne savait pas quoi lui répondre. Si elle persistait à savoir sur quoi elle se trompait, il remarquerait que savoir ce qu’il pensait d’elle, l’intéressait. Et elle ne voulait surtout pas qu’il pense cela.
Il avait été le seul à vouloir savoir ce qu’elle avait. Même Rabastan ne s’en était pas préoccupé. Après sa petite discussion avec Sirius, elle s’était mieux sentie, il lui fallait juste une personne qui l’écoute. Mais lorsqu’il fut partit, non seulement, elle avait regretté son départ, mais elle avait décidé de se tourner vers Rab.
- En quoi est-ce que je me trompe ? Ne me dis pas que …
Et elle se mit à rire. Pour diverses raisons, pour montrer qu’elle se fichait bien de lui et aussi … parce qu’au fond elle venait de comprendre qu’elle lui avait manqué. Ce n’était peut-être pas ce qu’il avait voulu dire mais elle l’avait compris comme ça.
Et puis, lui, il la regardait. Il ne voulait pas parler de peur qu’elle ne cesse de rire. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas ri de cette façon… franchement… ouvertement…
Son rire disparut pour laisser place à un grand sourire. Elle nota que Rab était partit. Elle le chercha.
« Quand était-il partit ? Pourquoi ne le lui avait-il pas dit ? »
- Ma présence te fait à ce point cet effet que tu ne remarques pas l’absence de tes amis.
Mais il ne pouvait pas s’empêcher de faire ces petites remarques, c’était plus fort que lui. Peut-être pour attirer toute son attention. Peut-être pour ne pas dire les petits mots que lui criait sa conscience.
- Bon trêves de bavardages. En quoi est-ce que je me trompais ?
Mais la sonnerie retentit. Au moment où elle décida de partir, il lui prit la main. Elle jeta tantôt un coup d’œil à sa main, tantôt à lui.
Ils s’observèrent longuement ainsi avant qu’il ne murmure :
- Parle-moi. Continue de me parler. J’aimerai t’écouter encore longtemps. J’ai toujours aimé que tu me parles, même si c’est pour me rabaisser, pour me provoquer, pour me dire à quel point je ne suis pas intéressant, ni même fréquentable.
Elle ne sut pas quoi répondre après cela.
- Je dois aller en cours.
Il attendit. Mais voyant que son acte avait été stupide, il lâcha sa main.
- Désolé.
Il la contempla une dernière fois avant de partir. Hélèna le suivit des yeux avant de balancer son sac sur son dos et de le rattraper.
- Bon, j’ai toujours été en retard, j’accepte de t’accorder cinq minutes.
Sirius se mit à rire.
« Cinq minutes ? Elle devait se moquer de lui ! »
…
Et elle parla … De ses habitudes, de ses plats préférés, de son passé, de son futur, de ses rêves, de ses passions, des cours, de ses matières préférées, de …
Et il l’écoutait posant de temps en temps quelques questions. Ses cinq minutes se transformèrent en cinq heures sans qu’ils ne s’en rendent compte.
- Il est 18h00 !!! s’exclama-t-elle. J’ai loupé tous les cours de l’après-midi.
- Ne fais pas la petite Serdaigle.
- Non, le pire c’est que j’ai été la seule à parler.
- Tu ne m’as pas trop laissé parler.
Elle roula des yeux.
Sirius attendit qu’elle parle en croisant les bras ou qu’elle s’en aille comme elle en avait envie mais elle n’en fit rien. Elle se tortilla les doigts avant de lever la tête vers lui.
- J’ai peut-être oublié de dire la chose la plus importante, murmura-t-elle.
Le cœur de Sirius manqua un battement. Elle s’apprêtait à le dire. Il se redressa mais Rabastan arriva à ce moment-là.
- Hélèna, je t’ai cherchée partout. Qu’est-ce que tu faisais avec lui ?
Elle se leva aussitôt mais elle fut incapable de partir plus loin car Sirius lui avait pris la main.
- Nous discutions Lestrange et tu nous déranges.
- Je ne pense pas que White veuille discuter avec toi.
- Pourtant nous avons passé cinq heures ensemble. Et elle n’a pas eu l’air d’avoir été mécontente.
- Viens Hélèna.
Rab prit l’autre main d’Hélèna mais elle ne bougea pas. Il la fixa et elle baissa honteusement la tête. Elle lui fit lâcher sa main.
- Je sais me débrouiller. Il ne m’a jamais fait peur.
Rab n’arrivait pas à croire qu’en à peine cinq heures, Sirius avait réussi à lui voler Hélèna alors que lui en plusieurs semaines, il n’avait jamais rien obtenu d’elle.
Cette phrase ne voulait peut-être rien dire pour les autres, mais lui il l’avait bien comprise.
- Très bien, je t’attends dans la grande salle.
Lorsqu’il disparut, elle se tourna vers Sirius.
- Tu comptes le rejoindre ?
- Ben oui, c’est mon ami. Tu iras bien rejoindre James par la suite.
- C’est pas pareil. James et moi sommes des frères alors que …
- Si tu ne veux pas que cette amitié se transforme, tu devrais te dépêcher alors … Je … je veux savoir… ce que tu penses de moi.
Il se contenta de lui prendre sa main, l’attirer doucement à lui et de l’embrasser.
Cela répondait sans doute à sa question.
- C’est très simple, répondit-il lorsqu’il rompit le baiser, je veux que tu ne restes qu’ami avec Rab.
Elle eut un sourire avant de se blottir à lui.
Elle avait attendu ce moment, depuis bien longtemps, mais elle avait toujours été incapable de le lui montrer. C’était difficile de faire comprendre à son ennemi qu’elle était tombée amoureuse de lui.
Tant que c’était réciproque, ça allait.
Rab regardait la scène de loin. Il était heureux pour elle. Il l’avait vue sans vie durant plusieurs jours. Si Sirius pouvait lui redonner goût à la vie, chose qu’il n’avait pas réussi à faire, il pouvait bien accepter leur amour. Même s’il s’agissait de Black. Et il se promettait de les protéger si quelqu’un intervenait. Après tout, Hélèna était son amie.
Fin