Sirius talonna son cheval pour rejoindre James.
Les deux amis s’entraînaient au polo dans le parc du Manoir des Potter.
- Espérons qu’elle sera sexy, dit Sirius avec un sourire de charmeur.
- Oh, s’il te plait ! Ces filles-là sont toutes des garçons manqués ! Des vraies camionneuse.
- Je suis sortie avec une camionneuse, et elle était très sexy, James !
- Ouais, c’est ça.
Le jeune homme frappa de toutes ses forces une nouvelle fois dans la balle qui s’envola et fonça droit…dans un des carreaux de la demeure.
La voix de la mère de James retentit dans tout le parc.
- JAMES WILLIAM POTTER !!!! Ici, IMMEDIATEMENT !
- Je pense que j’ai fait une boulette, murmura ce dernier.
- Non, tu crois ? dit d’une voix ironique Sirius. Allez, va affronter les foudres de ta mère, moi je vais rentrer les poneys.
Avec un grognement sourd, James descendit de sa monture et se dirigea vers le manoir.
* *
A Londres, Lily affrontait d’autres foudres que celles de la mère de James. Ces dernières s’appelaient Isabelle, Loïs, Clara, Jamie et John.
Isabelle était la maquilleuse, Loïs la coiffeuse, Clara l’habilleuse, Jamie l’esthéticienne et John supervisait le tout.
Depuis maintenant une heure et demie, Lily était assise, ou plutôt couchée sur le siège de Jamie, débarrassée de son tailleur et de sa chemise tachée, vêtue d’une brassière et d’un short bleu marine, un masque aux algues sur le visage, et deux rondelles de concombre sur les yeux.
- Je les hais tous, marmonna-t-elle, autant que son masque lui permettait.
- Chuuut, murmura Jamie. Laissez les bienfaits des algues pénétrer votre organisme. Tiens, voilà un de vos amis.
- Salut ma poulette, dit Tony. Ça va ? Ah, oui, c’est vrai, désolé, tu ne peux pas parler.
- Ah, ah, ah. Remarquable sens de l’humour Tony, marmonna la rousse.
- Juste pour te dire qu’on a bientôt finit de préparer tes gadgets et tes armes.
- Super, passe-les moi que je puisse les tester sur vous.
- Ah. Hilarant. Et on mange à 12h30. Enfin, toi tu peux toujours manger tes rondelles de concombre en attendant…
Avec un grognement de rage, Lily lui lança une des rondelles qu’elle avait sur le visage. Tony fit un saut de côté pour l’éviter et sortit de l’espace de l’esthéticienne en riant.
- Je le hais, je le hais, dit-elle, tandis que Jamie remettait une rondelle de concombre sur son œil.
- Il est plutôt mignon.
- Oh, vous dites ça parce qu’il est italien. Et il en profite.
- Et, est-ce que vous et lui… ?
Lily se retint d’éclater de rire.
- Oh non ! C’est mon meilleur ami. Enfin, moins maintenant, mais JAMAIS, au grand JAMAIS il ne se passera quelque chose entre nous.
Jamie retira le masque qu’elle avait sur le visage, ainsi que le concombre.
Lily se redressa.
- Alors, quelles autres tortures je vais devoir subir, maintenant ?
L’esthéticienne eu un air ennuyé.
- Et bien…c’est la partie de mon travail que vous détestez tous…
Le hurlement de la rousse retentit dans tout le gymnase, tendit que Tony et les autres vérifiaient les armes qu’ils allaient utiliser, et celles qui allaient donner à Lily.
Ils relevèrent tous la tête, surpris.
John Gabriel apparu de derrière le paravent qui servait à délimiter le « territoire » de l’esthéticienne.
- Epilation à la cire, dit-il en passant à côté d’eux.
Un « ouuuh » de douleur partagé passa dans les rangs.
Quelques minutes plus tard, Lily sortit de derrière le paravent, vêtue d’un épais peignoir blanc. Elle passa devant eux, sa démarche ressemblant à celle d’un canard.
- Epilation du maillot à la cire, dit-elle en surprenant leurs regards.
Deuxième « ouuuh » de la journée.
De sa démarche bizarre, la jeune femme se dirigea vers le paravent de la maquilleuse.
Vers midi et demie, Lily sortit de derrière le paravent pour aller manger.
Elle commença à saliver devant toute la nourriture. Tony arriva à côté d’elle et lui détailla le visage.
- T’es maquillée, là ?
- Non, pas encore. Ça fait deux heures que je me fais laver la peau, désincruster les pores et patati, et patata…
- Et le masque aux algues ?
- De la détente.
Lily se coupa du pain, le tartina de beurre, ajouta deux tranches de jambon, de la salade, des tomates, du fromage et des cornichons. Elle allait croquer dedans quand Tony lui arracha des mains.
- Ah, je t’ai pas dis, régime spécial pour toi, de ce cher John Gabriel.
Et avec un grand sourire, il sortit de derrière son dos une branche de céleri et une carotte (NdA : alors là, grand clin d’œil au film « Miss Détective » ! d’ailleurs, pour la partie « relookage » du chapitre, je me suis beaucoup inspirée du film !).
- Tiens, c’est pour toi ! ajouta-t-il. Et merci pour le sandwich.
Avec un regard assassin, Lily lui arracha la nourriture des mains et s’éloigna, avant de se tourner et de lui lancer la branche de céleri.
Surpris, l’italien se tourna vers elle. Avec un regard de défi, elle mordit hargneusement dans sa carotte et retourna vers le paravent de la maquilleuse.
Une heure plus tard, Lily ressortit pour cette fois se diriger vers l’endroit où se tenait la styliste. A la grande surprise de l’agent, ce n’est pas Clara qu’elle trouva derrière le paravent, mais John, accompagné d’une dizaine d’agents.
- Je…je peux savoir ce qu’ils font tous ici ? demanda Lily.
- On ne voulait manquer pour rien au monde ton relookage vestimentaire, Lily-jolie, répondit Tony avec un grand sourire.
- Et surtout tes essayages de sous-vêtements, ajouta Lucian, un autre agent.
Ce dernier se prit aussitôt un coup de coude dans les côtes par Tony.
Lily sentait la moutarde lui monter au nez.
- DEHORS BANDE DE PERVERS !!! hurla-t-elle en désignant le paravent.
Les dix agents ne se le firent pas dire deux fois et sortirent précipitamment.
Mais la tête de Tony réapparue bien vite.
- Ma Liloute, on se connaît, moi je peux bien…
- DEHORS J’AI DIS !!!
Puis, avec un grand sourire, elle se tourna vers Gabriel qui la regardait, ne sachant pas si prendre la parole allait lui attirer les foudres de la rousse.
- Bien, Mr. Gabriel. Où en étions-nous ?
Au bout de deux heures d’essayages et de nombreux cris de la jeune femme, qui étaient pour la plupart des : « J’AI DIS NON, VOUS NE ME FEREZ PAS METTRE CA !!! », Lily sortit pour se rendre à la tache la plus ardue d’après le styliste : ses cheveux.
Aucun agent n’avait eu le droit de voir la nouvelle tenue de leur collègue.
Et, au bout de deux heures et demie de supplice, après avoir utilisé trois bouteilles de démêlant, un fer à lisser, de la laque, du gel et autres produits cosmétiques, les cheveux de la jeune femme avaient retrouvés « aspect humain », d’après John Gabriel.
- Messieurs, j’aimerais vous présenter…votre nouvelle Lily Evans.
Lily sortit de derrière le paravent. Un « oh » admiratif s’échappa de plusieurs bouches, et même quelques sifflements.
Elle portait un pantalon noir moulant sous un débardeur blanc et une veste également noire. A ces pieds, des chaussures à talons noirs, avec lesquels elle se déplaçait miraculeusement sans encombre…pour le moment.
Mais la plus grosse transformation restait ses cheveux. Au lieu de la masse bouclée et compacte qui se trouvait avant sur sa tête, ses cheveux roux retombaient en légères boucles ondulées dans son dos.
- Wahô…souffla Tony.
- Tout n’est pas encore fait. Nous n’avons changé que l’aspect physique. Maintenant, c’est à son éducation que nous devons nous attaquer. Très chère…
- Son…éducation ? demanda Tony.
Le styliste tendit la main à Lily pour qu’elle le suive. La jeune femme fit un pas en avant…et manqua de tomber par terre en se tordant la cheville.
- P*t*i* de b*r*e* de m*r*e ! jura-t-elle.
Puis elle se redressa, avec beaucoup de classe et rejeta ses cheveux en arrière.
- Je suis OK, je suis OK, tout va bien souffla-t-elle.
- Vous voyez ce que je veux dire ? murmura le styliste à l’adresse de l’italien.
- Oui…C’est vrai, j’avais oublié cette facette de Lily.
Harmon et Gabriel suivirent Lily dans une pièce mitoyenne au gymnase, tandis que les agents restaient pour finir de préparer le matériel.
Jusqu’à sept heures et demi, ils restèrent enfermés dans la pièce, à apprendre tout le savoir-vivre que John Gabriel connaissait à Lily.
Enfin, ils sortirent.
- Vous croyez qu’elle s’en sortira comment ? demanda Harmon à Gabriel en regardant la jeune femme s’éloigner.
- Eeet bien…Côté physique, aucun problème. Personne ne doutera sur le fait que c’est sa petite amie. Sur le plan de…du savoir-vivre, on va dire, j’espère qu’elle s’en sortira, surtout à table. Elle a un tout petit peu de mal avec quel couteau correspond à quoi. Et surtout sur le fait qu’il faut une cuillère pour enrouler ses spaghettis, et pas les avaler goulûment comme elle nous l’a montré.
Harmon eut un sourire indulgent.
- Vous savez, elle ne sort pas de chez la Reine. Je ne suis pas sûr qu’aucun de mes agents n’auraient réussi le test !
- Oui…Mais c’est son langage qui m’inquiète. Elle jure beaucoup.
- Je sais. Mais, pour sa défense, elle a deux grands frères.
- Il ne reste plus qu’à prier pour que sa couverture ne saute pas.
- En effet.
Lily avait rejoint les agents.
- Tu es superbe, ma poulette, la complimenta Tony.
- Merci.
- C’est un…gros changement ! ajouta Andrew.
- Je sais. Bon, quel sera mon métier, et mon identité ? Parce que, je suppose que je ne fais pas partie du MI5.
Tony, qui l’a dévorait littéralement du regard, se reprit et saisit quelques papiers.
- Alors, tu es à présent Lily Smith. Née le 12 août 1979 à Miami, Floride. A l’âge de 16 ans, tu quittes le lycée et commence une carrière de mannequin lingerie.
La jeune femme manqua de s’étouffer.
- QUOI ??? Mannequin lingerie ? Non, mais tu te fous de moi ou quoi ?
- Désolée, ce sont les ordres.
- Si tu me fais faire des photos…
- Ne t’inquiète pas, ce n’est pas au programme.
Lily se tourna vers son chef qui venait de les rejoindre.
- Pourquoi mannequin ? Pourquoi pas, avocate…ou…ou je sais pas moi ! Mais pas mannequin !
- James Potter n’est sortit qu’avec des mannequins ces six derniers mois.
- Je vous HAIS.
- Je sais.
Avec un regard noir à l’adresse de son supérieur, Lily se tourna à nouveau vers son coéquipier.
- Voici tes armes, lui dit-il en lui tendant deux 9mm et un couteau.
- Ils sont…différents, dit Lily en les tournant.
- Ils sont…plus plats, on va dire. Etant donné que tu ne porteras que des tenues, heu… plus ou moins moulantes, dit-il en rougissant un peu en prononçant le dernier mot, il vaut mieux que l’on ne voie pas tes armes. Et ton émetteur, ajouta-t-il en lui montrant une petite médaille en forme de cœur. Comme tu ne quittes jamais ton collier…
Lily effleura le collier qu’elle portait au cou.
- Et tu crois que j’ai encore de la place ? ironisa-t-elle avec un petit sourire en montrant les pendentifs qui pendaient déjà à la chaîne en argent, à savoir une fleur de lys, un renard, une petite clé et un symbole chinois.
- Heu…
- Je plaisante, gros bêta ! Donne-le moi.
Tony fit tomber le petit cœur dans sa main. Lily retira sa chaîne et fit glisser le pendentif qui partit rejoindre les autres.
- Et…et c’est tout.
- Très bien. Quand vais-je rencontrer James Potter ?
- Demain. Je vous veux ici à huit heures. Et pas huit heures et demie, comme aujourd’hui, n’est-ce pas ?
Lily rougit légèrement.
- Oui, Monsieur. A demain.
- Attendez, Miss Evans ! dit Gabriel.
Il lui tendit un sac et une housse abritant des vêtements.
- Voici des vêtements que vous porterez demain.
- Je suis obligée ?
- Oui.
- Très bien. Bonne soirée, à demain.
Lily ramassa son sac, et sortit.
Avant de rentrer chez elle, elle fit un détour par chez le traiteur turc et se prit un kebab.
Arrivée à son appartement, elle enleva ses chaussures et soupira de soulagement. Aucune comparaison avec ses habituelles baskets. Ces chaussures-là étaient un vrai souffre-douleur.
- Salut Rocky, murmura-t-elle en s’accroupissant devant la cage. Maman s’est faite relooker aujourd’hui, qu’est-ce que tu en penses ?
Le hamster sortit, le museau frétillant. Avec un sourire amusé, Lily déposa quelques grains de raisins secs et des cacahuètes dans sa cage. Le rongeur se jeta dessus et rentra illico dans sa boite en carton.
- Tu t’en fiches, j’ai compris !
Elle se redressa et alla s’asseoir en compagnie de son dossier et de son kebab dans son canapé, et passa le reste de sa soirée à étudier le dossier Potter.
Vers dix heures, elle jugea judicieux d’aller se coucher si elle voulait éviter la panne d’oreiller de ce matin.
Le lendemain, Lily ouvrit les yeux à six heures et demie, heure habituelle de réveil pour elle. Et pour la première fois depuis des années, Lily Evans allait faire attention à son apparence.
Elle se dirigea vers la salle de bains et prit une longue douche avant de s’habiller, et, incroyable mais vrai, de se maquiller.
La tenue voulut par Gabriel se composait d’un pull noir avec un léger col, d’un jean bleu foncé qu’elle avait glissé dans des bottes en cuir noir et de sa veste en cuir noir, elle aussi, qu’elle affectionnait particulièrement.
Dernière touche, elle attacha ses longs cheveux roux en une queue de cheval haute.
- Comment tu me trouves Rocky ?
Le hamster ne leva même pas les yeux.
- Egoïste !
Après avoir donné à manger à son rongeur et avoir prit son petit déjeuner, Lily partit pour son travail.
- Wâââh Lily ! s’exclama Alice, la réceptionniste, quand la rousse pénétra dans l’immeuble. On m’avait dit que ton relookage était spectaculaire, mais je n’imaginais pas à ce point-là ! Tu es magnifique ! ajouta-t-elle en lui tendant un gobelet de café.
- Merci Alice. Pour moi aussi, c’est étonnant.
- Tes cheveux sont su-per-bes ! Elle se pencha et regarda les bottes à talons.
- Pas trop de mal pour marcher ?
- Non, je n’ai faillis me casser une cheville que cinq fois depuis que je suis sortie de chez moi.
Alice éclata de rire avant de lui jeter un coup d’œil complice.
- Et on m’a dit que tu allais devoir te faire passer pour la petite amie de James Potter, le mec le plus sexy du Royaume-Uni, en comptant son meilleur ami Sirius Black ?
Lily soupira et leva les yeux au ciel.
- Les nouvelles vont vite. Et bien oui, c’est vrai, et c’est d’ailleurs pour ça que je me suis faites relooker. Au fait, Tony est arrivé ?
- Oui, et il est passé sans même prendre son café.
- Je vais lui apporter.
Alice tendit le gobelet de l’italien à la jeune femme qui s’en empara et s’éloigna vers l’ascenseur après avoir souhaité une bonne journée à la réceptionniste.
- Ton café pleurait de désespoir d’avoir été oublié en bas, dit Lily en agitant le gobelet sous le nez de Tony.
- Je suis arrivé tôt, moi.
Lily désigna la pendule qui indiquait huit heures moins cinq.
- Je ne suis pas en retard.
Elle déposa le gobelet sur le bureau de son coéquipier et alla s’asseoir au sien.
- Qu’as-tu appris sur James Potter ?
- Ce mec a TOUT pour lui : la beauté, l’intelligence, il a finit premier de sa promotion, et le fric. Le seul truc qu’on peut lui reprocher, c’est de ne pas savoir garder une femme. Sa plus longue petite amie a duré deux mois. Pire que toi, ajouta-t-elle avec un petit sourire en évitant la boulette de papier qu’il lui envoyait en représailles.
- Ça suffit tous les deux, dit Harmon.
- C’est lui/elle qui a commencé ! protestèrent ensemble Lily et Tony.
Leur patron leva les yeux au ciel en soupirant.
- Mais qui m’a foutu deux gamins pareils ? Allez, on part dans deux heures, le temps de faire un briefing et de préparer le camion.
- Le camion ?
- Oui, car vous ne partirez pas seule en mission. Vous serez avec plusieurs agents, qui eux, seront sous la « couverture » de gardes du corps.
- Très bien.
* *
- Maman ! grogna James. Laisse-moi dormir !
- Debout ! Le MI5 arrive pour onze heures, donc DEBOUT !
- MAMAN ! Il est huit heures ! J’ai TROIS heures devant moi.
- Oui, exactement le temps que tu mets sous la douche. Sirius est déjà en bas, devant son bol de céréales.
James lui jeta un coup d’œil de dessous son oreiller.
- C’est un coup bas, ça.
Victoria Potter lui arracha sa couette.
- DEBOUT !
- C’est bon, c’est bon, je me lève.
Personne n’aimait contrarier Victoria Potter, et son fils n’y faisait pas exception. Il enfila un tee-shirt en ronchonnant et descendit à la cuisine, où il trouva Sirius, en tee-shirt et caleçon, le regard vide et morne, en train de fixer son bol de céréales qui mollissaient lentement (les céréales, pas le bol !).
- Toi aussi, elle t’a réveillée ? demanda le brun à lunettes en se laissant tomber sur une chaise face à son ami et en tendant la main pour attraper la cafetière.
Sirius lui répondit juste par un hochement de tête.
- C’est pas la Reine pourtant, POURQUOI est-ce qu’on doit se lever à cette heure ? Elle va juste veiller à ce que personne ne me fasse exploser la cervelle pendant une semaine.
- Espérons qu’elle soit sexy, marmonna Sirius, qui plongeait à vue de nez dans son bol.
James le tira précautionneusement hors de portée.
- Tu l’as déjà dit hier, Sirius. Heureusement, j’ai réussi à marchander avec ma mère pour que Remus vienne pendant cette semaine.
L’œil de Sirius reprit brusquement de l’éclat.
- C’est vrai ? A nous les 400 coups !
- Ouais. C’est ça le problème dans le « marchandage ». Chacun doit donner. Pas de bêtises pendant cette semaine.
- James, t’as 25 ans. Ta mère ne peut pas t’empêcher de faire ce que t’as envie !
- Sirius, on parle de ma mère là. De Victoria Potter. Celle qui a convaincu le président de la Tchécoslovaquie de ne pas déclarer la guerre au Royaume-Uni.
- Le président de la Tchécoslovaquie voulait déclarer la guerre au Royaume-Uni ?
- Bah tu vois !
Le regard mystérieux, James avala une gorgée de café et mordit dans un croissant.
- Bon, allez Sirius, à la douche !
Soulevant son meilleur ami par le bras, il réussit à le traîner jusqu’à sa chambre.
- Je te veux près dans une demi-heure, top chrono !
Et, avec une bourrade affectueuse, il le propulsa dans sa chambre et ferma la porte. Puis il se rendit dans la sienne.
* *
- Je peux conduire ? demanda d’un air innocent Lily.
- NON ! répondirent les voix de Harmon, Tony et Thomas, le deuxième équipier de Lily et Tony, connaissant la conduite de la rousse.
- JE conduis, décida Harmon, car JE suis le patron !
Lily se glissa sur la banquette arrière du 4x4 avec Tony, tandis que Thomas s’installa à côté de leur patron.
Le Manoir des Potter se trouvait à une heure de Londres. Lily somnola pendant tout le trajet, se demandant comment aller être sa rencontre avec le jeune homme.
Ce fût Tony l’a secouant doucement par l’épaule qui l’a sortit de sa torpeur. Lily ouvrit brusquement les yeux et regarda autour d’elle.
Le Manoir était splendide et se tenait au centre d’un immense parc entouré par une forêt. La bâtisse était dans le parfait style victorien, en pierre.
- C’est magnifique, murmura Lily.
Arrangeant sa veste, elle emboîta le pas aux agents, pendant que le camion du MI5 pénétrait à son tour dans la propriété.
Harmon frappa à la porte de l’imposante demeure. Presque aussitôt, un majordome leur ouvrit.
- Bonjour, dit Harmon. Nous sommes le…
- Mr et Mrs Potter vous attendent au salon. Veuillez me suivre, s’il vous plait.
Les quatre agents suivirent le majordome qui les mena dans un magnifique salon où les attendaient Mr et Mrs Potter ainsi que leur fils, un autre jeune homme et ce qui semblait être le personnel de maison.
Mr Potter se leva et alla serrer la main du directeur du MI5.
- Bonjour. William Potter.
- Enchanté, Mr Potter, répondit Harmon. Voici Tony Adamo, Thomas Johnson, et celle qui est chargée de la protection de votre fils, Lily Evans.
- Voici donc la nouvelle conquête de mon fils, dit William Potter avec un sourire amusé tout en serrant la main de la jeune femme. Enchanté.
- Tout le plaisir est pour moi, Monsieur Potter.
- Et voici ma femme, Victoria, et mon fils James. Et voici Sirius.
Lily serra la main de Victoria avec un grand sourire et fit de même avec James, bien qu’une certaine froideur se fasse sentir. Puis, se tournant vers Sirius, elle fronça les sourcils.
- Excusez-moi, j’ignorais que vous aviez deux fils…
- Sirius n’est pas notre fils, expliqua Victoria. Mais c’est le meilleur ami de James. Son frère de cœur, si vous préférez.
Lily se tourna vers Victoria.
- Je comprends, Mrs Potter, mais nous avions bien indiqué que seuls la famille et le personnel de maison devaient être tenu au courant que je n’étais qu’un agent. Pas les amis.
- Ecoutez, dit d’une voix glaciale James, Sirius est comme mon frère, et il a mon entière confiance. Si ça ne vous plait pas…
- Mr Potter, la question n’est pas de savoir si il est comme vôtre frère ou non, mais nous vous avions donné des instructions pour assurer au mieux votre sécurité, répondit d’une voix glaciale teintée d’énervement Lily. Si vous n’êtes pas capable d’obéir à la seule consigne que nous vous donnons…
- Ecoutez, Miss…Evans, c’est ça ? Vous êtes sous mes ordres et…
- Rectification : je ne suis pas sous vos ordres. J’ai carte blanche pour assurer votre protection, et c’est à vous de vous tenir à mes règles. Et je n’ai pas l’intention de me laisser marcher sur les pieds par un fils à papa.
Tout le monde retint son souffle dans la pièce. James et Lily se fixaient sans ciller, leurs yeux lançant des éclairs à l’autre. Seul Sirius les regardaient, une lueur amusée dans le regard. Tony, quand à lui, gardait les yeux rivés sur sa coéquipière, et surtout sur l’arme qu’elle portait, collée à ses reins.
- Vous ne me connaissez pas, reprit d’une voix hachée James.
- Oh, vous croyez ça ? répondit d’une voix moqueuse Lily. J’ai eu un dossier de QUINZE PAGES à lire sur vous. Diplômé de Oxford, mention très bien, vous décidez de vous lancer dans une carrière d’avocat mais abandonnez bien vite. Vous lancez alors une ligne de vêtements pour homme, posez pour diverses pubs et autres, tout en pratiquant en parallèle votre sport favori, le polo, dont vous êtes un excellent joueur. Et je ne connais rien de vous ? Je peux vous récitez votre parcours de votre naissance à aujourd’hui ! Par contre, trait de caractère non mentionné dans votre dossier et que je viens juste d’apprendre : vous n’êtes qu’un petit con égocentrique !
Exaspéré, James tourna les talons et sortit de la pièce en claquant la porte.
Un silence glacial fit place.
- Bravo Evans, dit Harmon. Vous venez de faire très fort.
Lily baissa la tête. Elle s’était emportée, et elle risquait de se faire virer à cause de ses sautes d’humeur.
- Oh, ne vous en prenez pas à elle, intervint Victoria Potter. Mon fils à lui aussi un sale caractère, et de le défier n’a pas pu lui faire de mal.
- Je…je crois que je vais aller m’excuser, murmura Lily.
- Vous le trouverez sûrement en train de ruminer dans sa chambre, ajouta Victoria avec un sourire gentil à l’adresse de la rousse.
Lily lui rendit son sourire et sortit de la pièce, non sans avoir remarqué le regard amusé et un peu admiratif de Sirius.