Harry Potter avait toujours détesté le bus, le métro, ou tout autres transports communs dont le train faisait partie. En vérité, c’est la manière absolument gênante qu’avaient les gens de regarder les autres passagers lorsque l’un d’eux avait le malheur de faire un mouvement brusque, un raclement de gorge trop fort ou un bruit trop vif.
Le silence se creusa instantanément, dans le compartiment, lorsque Harry eut la maladresse de faire tomber sa lourde valise noire agrémentée de petites fleurs roses et jaunes hawaïennes achetées au petit marché du coin de la 7ieme avenue de Skell-Town, sa ville natale.
Le billet de train avait été acheté la veille. Il fut bien difficile pour Harry de convaincre son père, M. James Potter, de cliquer sur l’icône réservation du site officiel SNCF, mais il fut beaucoup moins dur de faire rentrer a la va-vite tous ses objets personnels ; le tout entra aisément dans la malle.
« On aurait put-y glisser toi-même, plaisantait James en faisant allusion au corps maigre d’Harry, on aurait économisé une place ! »
Harry avait alors répondu par ce maigre sourire dont lui seul avait le secret. Comment son père avait-il l’audace de plaisanter alors que son propre fils se préparait à s’exiler vers une petite bourgade insignifiante affublée d’un nom aussi ridicule que Pré-au-lard ?
Harry adorait le dynamisme ambiant de la grande ville. Il adorait les énormes carnavals de mardi gras, les magnifiques parcs ponctués par les gigantesques terrains de baskets urbains, la chaleur, et le soleil qui venait lui caresser la peau a n’importe quelles saisons tandis qu’il faisait son jogging matinal.
Alors que Pré-au-lard …c’était précisément tout ce qu’il détestait. Un endroit perdu au milieu de la verdure, le froid d’hiver, l’humidité et l’air lourd d’été, une obscurité constante…et surtout, le bouquet final, ce que la gente de cette tranquille campagne appelait la ville n’était en fait qu’un attroupement de trois ou quatre hameaux composés de deux épiceries…c’était justement grâce a Lily Potter, qui avait emporté le nourrisson qu’Harry était alors, que James avait abdiqué et qu’ils avaient enfin déménagé de cet endroit éternellement lugubre.
Mais aujourd’hui, Lily n’était plus la, et ce fut James qui demanda à son fils, quelques minutes avant le départ du train :
« Oh, Harry, tu verras, ce n’est pas si sordide que ça la bas ! Tu t’y ferras …d’ailleurs, j’avais demandé a Sirius- Tu te souviens ? Tu avais 1 an ! Le grand type aux cheveux noirs, ton parrain ?- de venir de chercher a la gare mais il est occupé…il m’a juste dit de te dire de suivre le chantier, de bifurquer a gauche puis de… »
Mais Harry n’écoutait déjà plus. Il n’avait vraiment aucun souvenir de ce Sirius…de plus, la vue de son père qui feignait un air triste en lui disant combien ce petit trou merdique sera chouette le mettait hors de lui. Au lieu de bondir sur son géniteur, de l’empoigner par le col de sa chemise préférée impeccablement repassée et de lui hurler au visage combien il était malheureux de partir, combien sa mère lui manquait, combien il tenait a cette ville,
Harry resta figé. Son père lui souria gentiment. Harry en fit de même. Non. Décidément, Harry ne pouvait se résoudre à entraver le bonheur de son père. Après tout, James avait Annabelle, maintenant. Le frigo et les factures seront remplis, l’essence de la voiture toujours payée, les poubelles sorties…Harry n’avait pas le droit d’être égoïste. James lui était trop semblable : rêveur, toujours souriant, tête en l’air…
« Tu as raison, papa, ça sera bien…» souffla Harry avec douceur.
« J’en suis persuadé, fit James d’un ton qui se voulait convaincu, je t’écrirais par mail, d’accord ? »
Harry et James s’étreignirent une dernière fois avant que le contrôleur siffle. Finalement, le père abandonna le fils avec son sac à dos préféré, son Ipod, et sa valise Hawaï.
°OoO°
L’adolescent lança sa bouteille de Whisky pur feu contre la paroi de la poubelle recyclage de verre.
Un grand bruit de vaisselle brisée retentit.
« But » souffla-t-il.
Drago Malfoy, un joli garçon a la chevelure blonde qui carburait au chocolat noir Nestlé 52 pour cent de cacao, avait été chargé de la corvée la plus- allons y franchement- chiante du manoir, a savoir amener les bouteilles vide au recycleur le plus proche, qui se situait au milieu d’une colline déserte.
« Mais pourquoi ces abrutis d’architectes de Pré-au-lard ont construits les poubelles TOUT EN HAUT de la montagne la plus éloignée du secteur ?? » ne cessait-il de fulminer.
Au début de son existence, le petit Drago, six ans trois quart, était fière de la tache que sa mère lui avait attribué. Prenant son travail a cœur, il plaçait chaque bouteille, avec délicatesse et amour, au fond du grand tonneau en plastique. Neuf ans trois quart plus tard, il balançait les cadavres de verres dans le petit trou qui ornaient la poubelle droite.
A une certaine période de sa vie, avant qu’il ne découvre les plaisirs interdit du chocolat Nestlé 52 pour cent cacao, Drago avait commencé une petite carrière d’alcoolique. Il avait un petit faible pour la pur vodka de Russie…jusqu’à ce qu’il découvre que la boisson abîmait les cordes vocales de façon terrible. Le jeune homme ne voulait en aucun cas avoir la même voix que Mondingus Fletcher, ce fuckinn’ barman comme l’appelait si bien Blaise. De plus, United Uniformes le virerait à coup sur…et Drago ne pouvait pas ce le permettre. Le Broadway, c’était toute sa vie !
Il ne se souvenait que trop bien de la sensation de liberté qu’il éprouvait en étant sur scène…son cœur ne battait que pour ça. Pour entendre les applaudissements du publique, qui parvenaient à leur faire oublier le nombre incroyable d’heures de travail qu’il avait fallut aux membres pour aboutir au spectacle. Sans United Uniformes, le club de comédie musicale de Poudlard, un petit lycée regroupant presque tout les adolescents des environ, Drago ne serait rien. Il en était persuadé.
Ce fut couvert de sueur qu’il porta machinalement les mains à la poche de son pantalon noir d’uniforme, les doigts engourdis par son sport national- à savoir le lancer de bouteilles- pour en tirer avec amour une plaque de chocolat a demi entamée. Il la considéra longtemps avant de se décider :
« Non, non…juste une plaque par jour… » Se promit-il.
Il planta sa robuste denture dans le carré mousseux et noir.
Il ferma les yeux, pour savourer l’instant présent, en laissant le petit carré aller et venir le long de sa mâchoire, sans jamais y mordre…sentant le doux parfum s’enfouir dans sa gorge…passant sous s’est canines pointus pour finir dans…n’y tenant plus Drago écrasa ce qui restait du chocolat.
« Humm… étant donné que j’ai beaucoup dépensé, aujourd’hui- et que, honnêtement, 2 heures et demis de danse par jour n’est pas rien- je m’autorise…hummm…disons encore deux carrés ; Le reste, c’est pour ce soir. » S’intima-t-il fermement.
Il mordit avec joie dans les deux carrés et les savoura en descendant la pente rugueuse de la colline.
Pour rentrer chez lui : rien de plus simple !
Il suffisait juste de suivre la falaise, de descendre par le petit sentier, et c’était tout près du puis. Ce fut en faisant quelques pas de danse dans son vaste jardin que Drago aperçu sa mère, assise sur un petit rocher, non loin de lui. Un large sourire barrait son visage. Alors Drago oublia tout. Voir Narcissa Malfoy sourire en le regardant était chose si rare ! La petite lueur de tristesse qui luisait habituellement dans ses yeux avait presque disparue. Il s’approcha d’un pas léger.
« Chocolat ? » Proposa-t-il.
« Volontiers. »
Finalement, tant pis pour la tablette. C’était tellement plus agréable de la finir en bonne compagnie… Après tout, il réussirait sûrement à trouver un moyen de piquer une autre plaque 52 pour cent de cacao pour la nuit…avec un peu de chance, il restait même encore du 60 pour cent, qui sait ?
°OoO°
La fleur s’ouvre, comme pour laisser s’échapper son précieux parfum.
Sa bouche s’ouvre, comme pour y laisser s’échapper sa vie…
Il était étendu à terre, ensanglanté, les doigts rompus a force de resserrer son emprise sur les rares brins d’herbes, couvert d’ecchymoses, un poumon éclaté et le cœur en mille morceaux…
Une curieuse sensation de déjà vue s’empara de lui.
« Merci » Souffla une voix…
Il fronça les sourcils. Oh ! Comme il aurait voulu pouvoir tourner la tête vers l’auteur de ces étranges mots ! Mais la mort l’arracha du sol.
Il eut à peine le temps de sentir des larmes s’enfoncer dans la grande cicatrice en forme d’éclair qui lui barrait le front…
Et c’était toujours à ce moment là qu’Harry plaquait une main contre sa bouche pour ne pas hurler…
°OoO°
C’est la joue collée contre la surface froide du verre de la vitre qu’ Harry Potter immergea avec brutalité. Paniqué, il regarda autour de lui, comme pour vérifier si il n’était pas allongé dans cet horrible champ de bataille remplis de corps vidés de leurs sangs. Tout allait bien : il était toujours dans le wagon, encore écrasé entre la fenêtre et son gros voisin assoupit. Ce n’était pas la première fois qu’Harry faisait cet étrange rêve. Ça avait commencé a la mort de sa mère…ou plutôt le suicide de sa mère, d’après la police.
Lily Potter avait été retrouvée morte dans sa propre salle de bain.
« Poison. » avait simplement grommelé le policier moustachu quand Harry, effondré, lui avait demandé comment sa chère mère en était venue a se suicider.
Et c’était maintenant en partie pour ça qu’Harry avait choisis de déménager. Son père s’était remarié à peine 4 mois après le décès de Lily. Harry était tout simplement écœuré. James y était beaucoup si son fils avait décidé de s’exiler au plus lointain (et seul) endroit de fuite possible…
« Eau. Saucisse. Ketchup. Eau, saucisse et ketchup. Et si y’a, moutarde. »
C’étaient les premières pensées d’Harry. Eau, parce que sa gorge était encore asséchée par l’horreur ; saucisse, parce que son corps en réclamait ; et ketchup, parce que les saucisses passaient mieux accompagnées. Et moutarde, si il avait un peu de chance.
Le jeune homme, malgré sa maigreur, dut faire beaucoup de gymnastique pour essayer de sortir de sa place sans réveiller son voisin. Il affronta une fois encore le regard glacé des gens. Harry sentit le rouge lui monter aux joues avant qu’il n’est eut le temps d’enjamber sa valise, finalement abandonnée dans l’allée, et de se diriger vers la cafétéria du train. Mais avant tout, un petit détour par les toilettes était inévitable. La main plaquée au front, Harry sentit le liquide chaud lui coller cheveux. Il fallait faire vite. Il ouvrit la porte a la volée et la referma maladroitement, handicapé par sa seule main libre.
La pièce était petite et mal éclairée, armé dans son coin d’une toilette, d’un lavabo et d’une glace brisée qui reflétait d’un jeune homme blêmit par la perte de sang. Harry s’approcha de la glace a pas de loup. Il reira son sparadrap trempé pour laisser la vue à une fine plaie en forme d’éclair. Ça avait été une cicatrice. Mais chaque rêve ne la faisait que la rouvrir d’avantage.
« Je suis malade… » Furent les premières pensées du jeunes homme, qui ne put s’empêcher de remarquer sa chevelure noir de jais tranchait énormément avec la pâleur de sa peau. Qu’il aurait voulu être bronzé !
Il aurait alors put tirer avantage de son physique, mais malheureusement, il n’était pas comme n’importe quel garçon de Skell-Town ; Harry n’était ni un blond décoloré, ni un adepte de la musculation, ni surfeur et encore moins percé a l’oreille. Il aimait bien le basket, à la rigueur, mais pas l’eau. En fait, Harry ne savait pratiquement pas nager…
Quand ses camarades lui proposaient une petite excursion en surf, il trouvait toujours une excuse :
« J’ai un devoir à finir…ma mère veut que je fasse les courses…mon père veut m’emmener faire du volley…je dois réparer le caddie de ma tante… »
La vue de sa cicatrice ensanglantée, même cachée par d’épais cheveux noirs lui rappelait que le manque de soleil était permanent à Pré-au-lard…
« Au moins, là-bas, je ne serais pas le seul énergumène ! » ricana-t-il.
Et au moins, il avait compensé son physique disgracieux par une force insoupçonnée pour son petit corps.
Harry lava longuement sa cicatrice, du mieux qu’il put, et se rappela qu’il avait oublié ses pansements au fin fond de sa valise à fleur. Et il ne contait pas ouvrir et balancer ses slip jaunes bananes dans tout le wagon sous le regard outré des quelques personnes restantes.
Il stoppa donc l’hémorragie du mieux qu’il put avec du papier toilette, le cerveau embrumé de questions.
Les rêves avaient commencé à la mort de sa mère.
Sa cicatrice avait commencée à s’ouvrir au commencement des rêves.
Et sa vie avait tournée au cauchemar depuis que sa cicatrice se déchirait.
On en revenait donc au début.
« J’ai vraiment besoin d’une saucisse… » Songea Harry, affamé.
Aussi stupide que cela paraissait, quand Harry déprimait, les saucisses de Francfort le calmaient étrangement. Et la il avait vraiment besoin d’une saucisse.
Il s’assit dos au mur, les pieds sur la toilette et attendit. Il lui restait combien de temps, déjà ?- coup d’œil à sa montre- Quinze minutes. Quinze minutes pour pleurer.
« T-tout ça, c’est d-de la faute de m-maman…t-trop en quatre m-mois » Sanglota-t-il, son front ensanglanté salissant les manches de sa veste.
°OoO°
« Alors, Drago, comment s’est passée ta répétition ? » S’intéressa Lucius, le patriarche Malfoy, toujours affublé de son costume impeccable quotidien, au repas du soir.
« Hypersex » Réussis à articuler Drago entre deux bouchées de pâtes au beurre.
Narcissa ne releva pas le regard en biais que lui accorda Lucius. Elle était habituée a son fils, contrairement a son époux qui ne passait que peu de temps chez lui.
« Vous ne croyez pas que Nutella/pâte, ça peut faire fureur chez les gens du troisième âge ? » Lança Drago, repus.
Narcissa lui répondit par un sourire aimable et débarrassa la table.
« Faudrait vraiment que tu penses à racheter des Nestlé 52, papa. » Fit Drago.
Lucius le gratifia d’un regard perçant. M. Malfoy, brillant avocat, avait eut une dure et longue journée. Non pas a cause d’un de ses clients difficiles mais a cause de son abrutis d’associé, Sirius Black. Ce jeune homme complètement débridé partageait dorénavant son bureau. Triple Merde. Et Lucius ne supportait plus ses tics de langage.
« Sirius, t’es tu occupé du dossier vert ? » Avait demandé Malfoy, au début d’après-midi.
« Oh, boy ! J’ai complètement zappé… » Répondit Sirius d’un ton désolé.
M. Malfoy avait plus que jamais besoin, en cette chaude nuit– terriblement aphrodisiaque cette chaleur, avait-il noté- des bras réconfortant de sa femme. Il abandonna Drago dans la salle à manger et se colla contre son épouse, dos à lui, occupée à faire la vaisselle. Celle-ci frissonna. De dégoût.
« Je suis ton mari quand même, lui fit remarquer Lucius, j’ai besoin de plus qu’un câlin par mois. »
« Alors va te faire ta secrétaire. » Le rembarra méchamment Narcissa. Mais elle ignorait que c’était déjà chose faite.
Lucius lâcha sa femme, la tourna vers lui et tenta de l’embrasser.
Le cri, étouffé par la bouche de Lucius, ne franchit pas les lèvres de Narcissa, qui, sous la surprise (et le dégoût) lâcha le couvercle en verre de la casserole à nouilles.
L’ustensile de cuisine s’écrasa sur le pied de son malheureux mari, qui hurla de douleur. Il était tellement en manque qu’il en avait presque oublié que cette saloperie de Sirius et de Narcissa faisait partis de la même famille.
Drago jugea alors bon de pointer le bout de son nez dans la cuisine.
Il détailla la scène.
« Hummmmmm…maman, tu ferrais mieux de remplacer le couvercle en verre par un frisbee, ça coupe moins, dit-il l’air de rien en prenant la dernière tablette au chocolat de la boîte, YES ! Du 63 pour cent ! »
Mais Narcissa et Lucius étaient encore trop abasourdis pour réagir aux stupidités de leurs fils. La femme ne put s’empêcher de penser que la prochaine fois, elle ne remplacerait pas le couvercle par un frisbee mais par un objet- n’importe lequel- encore plus lourd que le précédent.
Une fois dans sa chambre, Drago jeta sa chemise et sa cravate déjà dénouée sur son double lit, balança ses chaussures en cuir sur sa bibliothèque et envoya son pantalon noir s’écraser contre la fenêtre. Il déambula devant son miroir.
Le reflet lui renvoya ce qu’il voulait voir : un garçon fin et long, malgré son abus de chocolat fréquent. Mais Drago voudrait plus de muscle. Pour se consoler, le jeune homme s’offrit une ligne complète de carrés de chocolat noir. Et c’est là qu’il remarqua pour la première fois de sa vie la brûlure qui lui barrait la poitrine.
°OoO°
Molly Weasley, une petite femme boulotte, enleva en panique la nappe sur sa petite table en bois. Son hôte allait arriver et Ginny, son unique fille, n’était toujours pas là.
« RON ! Rugit-elle, viens ici ! »
Un grand garçon dégingandé et maladroit apparut.
« Maman ? »
« Quel âge a-t-il cette fois ? »
Devant l’étrangeté de la question, Ron pris plusieurs seconde pour réagir.
« Ah…heu…oui ! Seize ans, maman… »
« Je vois qu’il lui est plus que temps d’apprendre qui il est réellement. »
« Maman, commença Ron, j’en ai marre… je veux arrêter tout ça et… »
« ON N’ARRETERA RIEN DU TOUT ! cria Molly, haletante. Mais enfin, Ron ! Tu sais très bien qu’on y peut rien…on doit obéir, c’est tout. »
Ron baissa la tête.
« Je sais. » souffla-t-il.
Il aimerait tout arrêter. Ron, soudain, devint las, très las. Il était fatigué. Mais il se devait de continuer. Sans jamais dépasser ses dix-sept ans. Jamais. Pour l’éternité.
°OoO°
Le grand homme passa ses mains sous l’eau. Il avait remarqué cette petite tache rouge ce matin même ; et il avait tout fait pour la nettoyer. Dehors, la pluie pleuvait drue. Mais la marque n’était pas partie. Il frotta. Avec une éponge. Ses doigts. Ses ongles !
Il s’arracha la chaire. La tache devait partie. Mais elle ne faisait que grandir.
C’était du sang, l’homme en était certain ! SON sang ! Son sang a elle.
Il planta ses dents dans sa peau. Et appuya.
Le sang de Lily Potter.
°OoO°
Je me souviens avoir hurlé, m’être jeté sur lui, m’être accroché à lui, désespérément, comme un homme tombé dans un puis s’accrocherait à une corde qui le remontrait à la lumière. Mes pas lourds courbaient les rares brins d’herbe qui avaient survécus à la chaleur ambiante, soulevant avec eux des milliers de petites particules d’eaux qui volaient en éclat pour finir s’écraser sur la terre humide et boueuse.
Je me traînais sur le sol, ignorant la douleur cuisante de mes poumons, aveuglé par mes larmes qui s’incrustaient dans la longue cicatrice qui lui barrait la joue. Je lui caressais les cheveux, mais il n’était pas en état de s’en rendre compte. Ses cheveux, d’ordinaire si soyeux, étaient plaqués par la sueur sur son front plissé par une grimace de douleur. Mon sauveur…mon ami…je lui parlais. Je lui disais que tout irait bien. Que tout serait bientôt fini ! Je le suppliais d’ouvrir les yeux…je suppliais son petit cœur de recommencer a faire des bonds dans sa poitrine.
Je pris sa tête dans mes mains, l’embrassant du regard…ses yeux déjà lointains me hurlaient de lui murmurer ces paroles salvatrices qu’il aimait tant. J’avais mentis pour apaiser ses doutes et ses peurs…je pris ses mains humides et tremblantes dans les miennes pour soulager sa conscience et le laisser partir plus heureux et calme qu’il ne l’avait jamais été.
Je plongeais mes yeux une dernière fois dans les siens. J’étais resté de longues minutes comme ça, près de lui, couvert d’ecchymoses, couvert de cicatrices, un poumon éclaté et le cœur en milles morceaux.
"Merci, soufflais-je.
La pluie tombe.
Et Drago hurle.
°OoO°
« Arthur, mais qu’as-tu fais a ta main droite ? » S’insurgea son épouse.
« Rien. Un insecte, Molly »
Alors Arthur tira sur sa manche. Sans doute pour cacher sa main tuméfiée.
°OoO°
« Je t’aime… »
Ginny s’approcha de son petit ami. Elle l’embrassa, comme pour ignorer les supplications silencieuses que les yeux de Dean lui hurlaient.
Elle ne pouvait pas lui dire combien elle tenait à lui, combien elle l’aimait !
Parce que ça n’aurait pas été vrai. Elle se servait de lui. Juste pour tromper l’ennui. Dean n’était qu’un remplaçant. Un remplaçant du prince charmant.
« Je dois y aller. »
Son prince, ça faisait plus de mille ans qu’elle l’attendait…pour qu’il lui file entre les doigts a chaque fois.
°OoO°
Et Drago hurle.
« Chocolat…Pensa-t-il en allumant la lumière, je l’ai oublié dans la cuisine. »
Drago se traversa le couloir le plus discrètement, rapidement et légèrement possible. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Quatre heures du matin. Puis il rentra dans quelqu’un.
« Ma…Maman ! Quelle surprise… » Minauda-t-il.
« Tu as oublié ton chocolat ? » demanda Narcissa d’une voix calme.
« Heu…oui. »Finit par avouer Drago.
Narcissa tendit la main vers le porte manteau. Son chemisier était à manche courte. Et il vus l’inévitable. Des marques de chaînes, de profondes entailles logées dans la chair de sa mère. Elle lui tendit son reste de chocolat.
« Demain, tu as école, ça aussi tu l’avais oublié ? Bonne nuit, Drago… » Le taquina-t-elle de sa voix égale.
Drago bredouilla un vague bonne nuit et ferma la porte de sa chambre.
Son cerveau grouillait de question. Quelles étaient ces marques sur le bras de mère ? En tout cas, elle n’avait pas fait grand effort pour les cacher.
Est-ce que père l’avait initié au S.M. ?
Nan. Décidément pas son genre…
Il déballa alors son chocolat, amoureusement enveloppé dans sa serviette. Mais ce ne fut pas des petits carrés qui s’y trouvaient. Mais un pendentif. En forme de cœur. Drago l’ouvrit, intrigué.
Une boite a musique. Une douce mélodie résonna dans la pièce. Les notes aigries par le temps transperçaient ses tympans. La mélancolie s’empara de Drago. Il était sur d’avoir déjà entendus cet air quelque par…
« Clair de lune »
C’était les premiers mots qui s’emparaient de l’esprit de Drago. Tantôt dur et tantôt douce, les notes lui rapelaient la voix de sa mère.
Il serra le médaillon contre son torse.
Drago se jura de laisser le temps de laisser entrevoir à sa mère cette petite brûlure qui lui ornait le torse. Accidentellement.
Alors il passa la chaîne autour de son cou.
°OoO°
Il était quatre heure du matin, quand le conducteur du train finis par annoncer : « Pré-au-lard ! ». Harry tira sa valise à fleur hors du wagon et ferma les yeux. Il voulait attendre le départ du train pour pouvoir admirer son chez lui pour peut être plus d’un an. Ses paupières se levèrent.
Des montagnes. De l’herbe. Des fleurs. Un panneau « Bienvenue a Pré-au-lard ». Un quai. Des décombres de rails. C’était ça, sa nouvelle vie. Le désert. Il lorgna son téléphone portable.
1 nouveau message.
« Premier chemin droite. Tout droit. »
Merci papa, songea Harry.
Il faisait noir. Harry sortit sa lampes torche, sa valise et son sac, puis s’enfonça dans la nuit.
Seulement quelques pas plus tard, il détailla le magnifique paysage qui se dressait devant lui.
Des montagnes, des fleurs, des nuages…tout avait la douce couleur de la nuit. La brise caressa le visage d’Harry.
« J’aime la lune. »
°OoO°
Le chemin se révéla bien plus compliqué qui le laissait croire. Bien que le sentier fût toujours tout droit, la valise Hawaï d’Harry se retournait tout les trois pas.
Jusqu’à ce qu’il se retrouve devant une petite bâtisse tordus. Puis deux. Puis trois.
« Un Hameau » Ricana-t-il. « Mon nouveau quartier. »
Il s’avança vers la maison la plus déprimante.
« Weasley… » Chercha-t-il.
But !
La maison la plus pourrie leurs appartenaient bien…Un amas de pierre et de bois agrémenté d’une grange. La demeure semblait même un peu pencher vers la gauche…
Le garçon aux cheveux noirs inspira, comme pour se donner du courage.
Alors Harry s’avança et frappa trois coups secs.
°OoO°
« Ron, Arthur, Ginny, allez vous couchez ! » leur intima Molly « Ron ? Tu l’as bien mis en haut ? »
Le garçon acquiesça et fila a la suite de sa sœur.
Molly inspira, comme pour se donner du courage, et ouvrit.
°OoO°
La porte en bois s’ouvrit sur une grosse femme rousse d’allure moyenne. Harry la regarda en coin.
« Bonjour, je suis Harry et… » Commença-t-il.
« Harry, Harry ! Allé, rentre ! »
Elle le pressa à l’intérieur.
« Les enfants dorment, je suis désolée… »
Harry fut pris au dépourvu. Comment devais-t-il l’appeler ?
« Molly. Appelle moi Molly. »
Ils échangèrent quelques banalités pendant que Mme. Weasley lui montrait sa chambre. La femme finit par l’abandonner en lui souhaitant une bonne nuit.
Dans moins de cinq heures, Harry devrait se réveiller pour aller au collège.
Tant pis. Il n’avait pas sommeil. Harry en profita pour explorer les lieux en rangeant ses affaires. Cinq pas de la porte à la fenêtre, quatre du lit à la vieille commode et deux de la commode au bureau, dans le coin près de la fenêtre. Une chambre toute simple. Sans rideau. Juste une fenêtre au battants presque arrachés.
Le jeune homme s’installa sur son nouveau lit qui, à sa grande surprise, se révéla très confortable. Puis il songea a sa nouvelle vie, a sa nouvelle maison, a sa nouvelle fenêtre qu’il lui faudrait bientôt réparer pour éviter de se faire réveiller a l’aurore.
Il pensa aussi a son père, au conversation qu’ils n’avaient pas eues et qu’ils auraient dû avoir…Les yeux d’Harry se firent lourd. Il sentit une petite bosse sous oreiller mais la force lui manquait…
Harry finit par tomber dans les bras de Morphée. En espérant que les Weasley aient des saucisses.
°OoO°
Non loin de là, un jeune homme tourmenté se jeta dans les bras d’une Morphée en chocolat…
°OoO°
Voici le premier chapitre corrigé ! enfin je l’espère…s’est très handicapant sans béta-readeur X(
Le premier chapitre a l’air d’avoir plut, donc je suppose que je vais me remettre très vite au travail !
Merci de m’avoir lue…même si le fait de retaper le chapitre arrivera, je crois, assez souvent…
Je posterai le second chapitre dans la semaine…
Ps : Beta-readeur : Welcome !
Disclaimer : persos, JK Rowling ( nan sans blangue ? )
et 2eme passage en italique, inspiré du texte de Sweety Sassy (que je contacterais dès que mes porblèmes de reseaux seront réglés :s)