Auteur : Tsytsa
Fic russe écrite en 2005, après parution du tome 6. Ne tient pas compte du tome 7.
Note de la traductrice : J’ai décidé de traduire cette fic parce qu’elle m’a plu, évidemment. Et parce que c’est dommage de ne pas avoir accès au fandom russe à cause de la langue. La mentalité, les comportements et la morale y sont bien russes, mais j’essaierai de les transmettre au mieux. Soyez indulgents : c’est ma première traduction. Je ne suis pas au mot près, pour rendre la lecture plus facile, mais j’essaie d’être fidèle à l’ensemble. BREF j’espère que cette histoire vous plaira. Vous y trouverez un Harry à moitié idiot, l’autre moitié de lui tentant de réfléchir quand même (bref, un Harry aussi vrai que nature) et un Snape, comment dire….également comme on l’aime, voilà :)
Avertissement : Si vous êtes en train d’essayer d’arrêter de fumer, ne lisez pas plus loin et passez votre chemin !!!! Sinon, je signale que cette fic est un slash SS/HP, de rating NC-17 sur les sites russes.
« HARRY POTTER POURRA TEMOIGNER
Une nouvelle longuement attendue a ranimé les passions dans tout le monde sorcier autour du plus retentissant des procès de ses dernières années.
Pas plus tard qu’hier soir, le juge Amalia Frakey a confirmé que le jeune Harry Potter s’est vu conférer la qualité de témoin dans l’affaire du meurtre d’Albus Dumbledore. Ce titre lui octroie enfin le droit de comparaître devant les jurés.
Nous rappelons que sur le banc des accusés est assis Severus Snape, ancien professeur à l’Ecole de Sorcellerie Poudlard et ancien enseignant de l’Elu. Bien que de Harry Potter ne nous soit encore parvenu aucun commentaire, il semble évident que ses dépositions au procès seront dirigées contre Snape. L’avocat des parties civiles dans cette affaire, le jeune Perceval Weasley, nous a confié que "le Ministère met de grands espoirs en Mr Potter ".
Harry Potter est à ce jour le seul témoin direct du crime, ayant droit de comparaitre devant les jurés. Selon les communiqués officiels relatifs à l'événement, plusieurs Mangemorts, les uns ayant péri ou ayant été capturés lors de la bataille ultérieure, les autres étant encore en fuite, ont été témoins du meurtre du directeur Dumbledore; ainsi que Mr Drago Malefoy, porté disparu, et que Mr Harry Potter se trouvant, d'après ses déclarations, sous une cape d’invisibilité. Sa présence sur les lieux du crime a été établie lors du procès.
Harry Potter avait longtemps réclamé en vain le droit de témoigner dans cette affaire. Selon le Code ministériel, tout Sorcier se voit déchu de ce droit dans les cas où il est reconnu victime d’une aliénation, convaincu d’une activité illégale durant la durée du procès, ou si, pour tout autre motif incriminant, il ne peut justifier de son statut de témoin. Harry Potter s’était ainsi vu refuser ce droit à plusieurs reprises, sous les motifs qu’il fut sujet à des troubles psychologiques par le passé, et qu’il a déjà lui-même été conduit devant les juges du Magenmagot pour d’autres affaires. On peut raisonnablement conjecturer que derrière une -sinon derrière toutes- ses tentatives de destitution de ses droits à être témoin se retrouve la main de l’accusé lui-même, à savoir Severus Snape. Mais Harry Potter, face à ces attaques, ne s’est pas avoué vaincu et le monde sorcier peut aujourd’hui le féliciter de cette victoire personnelle qui permettra, comme nous l’espérons, de voir s’établir la Vérité et la Justice, s’appuyant sur un verdict exemplaire mettant fin à cette affaire complexe.
Pour « La gazette du Sorcier », notre correspondante. »
ooo
- Combien, Potter ?
Il me parut encore plus grand et encore plus maigre. Glissant le long de ses manches, ses mains pâles et osseuses se découvrirent, mais son visage resta caché dans l’ombre de la cabine téléphonique rouge, celle qui conduit aux couloirs du Ministère.
Bon. Je n’ai pas tout de suite compris la question. Je me tenais là debout, comme fasciné, à regarder ses doigts, à penser à cette page du journal qui recouvre les murs du Chemin de Traverse, à Percy en train de jeter des petits cris nerveux toutes les deux secondes, aux visages blanchâtres des jurés.
- Quoi ? Ai-je demandé, revenant à moi.
- Combien tu veux, pour ton silence ? Pour te retirer ? Pour ne pas participer au procès ?
Je vous avoue, j’avais beau m’être préparé à lui parler, à Snape, là, que je revoyais pour la première fois depuis des mois… mais j’en eus le souffle coupé.
Salaud de Fils de P***.
Je vis sa main se fourrer dans une des poches sans fond de son manteau noir. Et en sortir un paquet tout chiffonné de cigarettes moldues, des ordinaires. Un petit feu chaud s’est allumé dans le sombre fond violet de la cabine téléphonique ; et Snape lui, mit lentement la cigarette à ses lèvres.
L'argent, pour sûr, ça compte. Des dizaines, des centaines, des milliers de Gallions, dont je le priverai au moindre de mes mots. Des manteaux importés de l’Atlas. Une bibliothèque ornée, grouillant là comme si c’était des cafards, de belles brochures dans l’humble majesté de leurs éditions manuscrites du XIXème siècle. Un laboratoire, sur les murs duquel brillent des soies de licornes, des griffes crochues et d’autres saloperies de ce genre.
Un cottage cossu dans le Kent.
Du genre monstre gothique couvert de chimères cornues, de portraits de famille et pourvu d’un bon vieil esprit frappeur pour l’animer.
Je commence à m'énerver. Ça y est, je m'énerve... Hé, Snape, combien tu donneras pour ces mois d’insomnie dévorante ? Pour les somnifères, que j’ai avalés comme des dragées de Bertie Crochue ? Pour mon lit en désordre, pour les crises de nerfs continuelles de Ginny, de Hagrid, sanglotant comme un enfant sur mon épaule après les obsèques, combien pour les tonnes de lettres, les larmes, les discours, oui, dis, qu’est-ce que tu m’offres pour cela hein?
Tu me donneras combien pour avoir aimé Dumbledore, comme je n’avais aimé un père, un ami, un amour, comme on ne peut n’aimer que ce qu’il y a de plus sacré dans la vie ?
Comme on aime un Dieu vivant. Comme on aime le soleil.
Hé, Snape ! Qu’est-ce que tu dirais toi, si on avait éteint le soleil ? Combien de Gallions tu vas me payer pour ça, hein ?
Donne-moi un million, allez, et on n’en parle plus.
- Tout ce dont j’ai besoin, dis-je avec effort, c’est de vous envoyer à Azkaban, professeur. Alors, peut-être, je me sentirais mieux.
- Allons, allons, Potter, prononça-t-il, sur un ton apaisant, ce qui me surprit d’ailleurs. La lumière du réverbère éclaira alors son long visage pâle, le sortant de l’obscurité.
Snape mit une nouvelle fois sa cigarette à sa bouche, et me jeta au visage toute sa fumée.
- Tu en veux ? Il me mit le paquet de cigarette droit sous le nez.
Ces cigarettes, c’est de la merde, professeur. J’ai grandi chez les Moldus et je sais ce que fument les hommes de bonnes compagnies tout de belles vestes vêtus, et de quoi se frottent le ventre les professeurs du bel âge, derrière leurs bouteilles de « Château Petrus »
Mais ces cigarettes-là, les seuls qui peuvent les fumer, ce sont les lycéens au fond des cours, couverts de doudounes roses, de bottines vernies et de lunettes fumées du genre de celles des années 60, ou encore les peintres bohèmes et les mauvais musicos.
- Je ne fume pas de cette saleté, répondis-je, en grimaçant pour bien marquer mon dédain. Pour le mettre mal à l’aise, ne serait-ce qu’une petite minute, parce que son morveux d’élève lui aura refusé, à Lui, une cigarette qu’il lui avait proposée.
Sans rien dire, il range son paquet. J’ai l’impression de lui voir un sourire narquois, derrière le col de son manteau.
Je me le suis imaginé, lui, debout, quelque part dans le Kent, dans son arrière-cour, où s’affairent des Elfes de Maison, vêtu d’un pantalon de pyjama rayé, et fumant, poussant des volutes de fumée bleue au-dessus de lui, là-haut, vers de hautes cîmes
Hé, Snape.
Méfait non accompli….
-Vous m’excusez, mais je suis pressé. Déclarai-je soudainement sur un ton méchant. Et je fis quelques pas vers la cabine téléphonique. Mais Snape me coupa la route.
- où est-ce que tu vis maintenant ?
- Qu’est-ce que ça peut vous faire ?
- Eh bien, j’ai l’intention de te rendre visite un de ces jours, - me dit-il, un sourire retors se dessinant sur les lèvres.
- J’ai mieux : moi, je viendrai vous rendre visite à Azkaban moi-même. Non, attendez… Je pris alors un air coupable. Non, en fait, je ne viendrai pas.
C’était cruel, mais qu’il aille au diable. Hé, tu ne penses quand même pas, Snape, que je vais m’occuper de ta très honorée personne, comme je le ferais pour une grand-mère malade, surtout quand on sait que dans quelques jours je m’apprête à pointer le doigt sur toi d’un air convaincu en disant « c’est lui, l’assassin ».
Oui, oui, lui, là, c’est lui, regardez-le, Mesdames et Messieurs, c’est lui, qui se tient devant vous, lui, l’assassin.
Lui, regardez, l’homme qui fume des cigarettes bon marché devant la cabine téléphonique.
Je remis en place ma veste, parce que brusquement il faisait plus froid, et je transplanai au diable. Non, bon sang, chez Percy. Il faut sans arrêt qu'il me parle, Percy.
ooo
J’espère avoir des reviews pour savoir si je continue ou non la trad ! merci ! Et si vous avez des remarques à faire, n’hésitez pas.